Prépa : Les Jokers et les Ducs jouent le jeu jusqu’au bout
L’opposition entre les Jokers de Cergy-Pontoise et les Ducs d’Angers est une affiche assez courante en période de présaison. Quatrième match de préparation pour les franciliens et deuxième pour des Angevins revenus victorieux de Rouen, la confrontation était prometteuse et elle le fut. Victorieux (4-3) au terme du temps réglementaire, les Ducs enchainent, non sans avoir tremblé sur la fin. Les Jokers, de leur côté, s’adjugent le gain de la prolongation et de la séance de tirs au but que les 2 équipes avaient choisi de jouer à l’issue du match.
Buts : Cergy-Pontoise : ; 31.29 Théo Gueurif ; 35.55 Patrick Coulombe ; 47.21 Emils Gegeris (ass Daniels Gorsanovs) Angers : 06.05 Zach Huber ; 15.33 Philippe Halley (ass Neil Manning) ; 16.58 Anthony Bardaro ; 56:56 Brodie Reid (ass Matt Prapavessis)
Les Ducs concentrés et opportunistes font le trou
Début de match dans un faux rythme où globalement les 2 équipes se neutralisent en zone neutre. Elles réussissent néanmoins à trouver le moyen de tester chacune la vigilance du portier adverse lors des deux premières minutes sur des tirs non dangereux. Ainsi Evan Cowley, pour les Ducs, et Olivier Richard, pour les Jokers, enregistrent leur premier arrêt. Ensuite, la défense angevine manque de se faire surprendre sur une relance manquée lorsque Emils Gegeris, qui n’en demandait pas tant, hérite du puck et tire instantanément mais sans tromper un Cowley concentré.
La volonté est là de part et d’autre mais les pressings respectifs rendent les transitions plutôt brouillonnes. Il faut attendre un palet perdu en zone neutre par les Jokers pour voir Robin Lebrun s’échapper sur la droite dans le dos de la défense verte et, du cercle d’engagement, venir tromper Richard coté mitaine (0-1, 6.25).
L’ouverture du score semble avoir lancé les Ducs qui progressivement prennent le dessus et Richard est de plus en plus mis à contribution notamment sur un missile lointain de Vincent Llorca qu’il cueille de la mitaine. Les jokers trouvent cependant le moyen de placer un contre où Louis Petit part sur la gauche et oblige le portier blanc à repousser, malheureusement pour eux le double rebond est maitrisé par le gardien.
Forts d’une plus grande maitrise du jeu et de leur supériorité physique, les angevins continuent à faire tourner le palet. Anthony Bardaro, bien trouvé dans le slot, voit son tir dévié in extremis par la palette d’un défenseur. Les Jokers ont peu d’opportunités mais Théo Gueurif arrive à placer une belle tentative. Ensuite, le néo angevin Brodie Reid, idéalement placé, ne cadre pas pour les siens. Au cœur de cette maitrise angevine, Patrick Coulombe décale Gegeris dans le slot lequel bute sur Cowley. A force de tourner autour du pot les Ducs finissent logiquement à faire le break. Sur un départ dans l’axe de Robin Gaborit, Richard repousse du bout de la botte mais l’attaquant a bien suivi et récupère la rondelle qu’il remet derrière pour ses coéquipiers. L’inoxydable Philippe Halley lance à la cage et le gardien, probablement gêné par le trafic et sous la pression d'un angevin devant l'enclave, ne peut bloquer le tir avant de retomber en arrière, et de voir dans la pagaille qui s'en suit le puck franchir la ligne (0-2, 15.33).
Les Ducs maitrisent complètement leur sujet et, dans la minute suivante, poussent Raphaël Faure à la faute. Le défenseur ne restera pas longtemps en prison suite à son cinglage car les unités spéciales angevines bonifient sans coup férir leur avantage numérique. La rondelle tourne bien autour de la boite verte. Aurélien Dorey pense pourtant avoir suffisamment déjoué la séquence angevine mais le pressing des blancs contre la balustrade propulse le puck dans le cercle d’engagement droit où rode Bardaro lequel totalement démarqué contrôle, avance et, de près, fusille Richard (0-3, 16.58).
Les Jokers se ruent à l’attaque sur l’engagement et, à leur tour, obtiennent immédiatement un powerplay suite à une crosse haute de Manning. La boite défensive blanche et son gardien repousse les quelques tentatives vertes et tue la pénalité avant le retour aux vestiaires.
Le premier vingt, sans proposer un niveau de hockey sur glace des plus élevés, vit les Ducs progressivement imposer leur puissance physique et profiter des moindres opportunités adverses. Le réalisme des angevins fit merveille et leur permit de convertir de belles occasions. Si les Jokers auraient probablement mérité d’y ouvrir leur compteur, la première période fut à l’avantage des visiteurs et l’avance prise plutôt méritée.
Les Jokers renversent la vapeur
Les Ducs reviennent en confiance avec le mors aux dents. D’emblée ils confisquent le puck. Matt Prapavessis oblige Richard à un gros arrêt. Les Jokers sont sous pression et, avant même d’avoir joué 2 minutes dans la période, ils concèdent une supériorité numérique suite à un « faire trébucher » de Alex Barber. Cette fois-ci la boite défensive verte tient le choc et réussit son jeu de penaltykilling. Peu après son retour au jeu, c’est Barber qui oblige Cowley à l’arrêt.
Le momentum reste toutefois angevin et, sur un changement de ligne un peu malvenu, Halley part seul mais Richard gagne le duel. Le portier vert doit ensuite multiplier les arrêts car les Ducs travaillent forts. Les Jokers ont du mal à sortir de leur zone mais, sur un contre, Gegeris oblige Cowley à laisser un rebond qui n’est pas exploité. A la moitié du vingt, les franciliens restent à la peine. Pourtant c’est à ce moment qu’ils s’offrent une chance de revenir. Gage Torrel travaille bien dans le coin droit et oblige Kylian Fauvel à le retenir. Cette fois le powerplay cergypontain fait mouche. Théo Gueurif remonte le palet en zone offensive et, n’étant pas attaqué, prend l’axe et lâche un missile qui surprend Cowley (1-3, 31.29).
Les Ducs sont vexés et bombardent la cage de Richard en représailles mais le portier fait front sous la mitraille. Contre toute attente, c’est le moment que choisit Coulombe, le capitaine vert, pour enfoncer le clou et piquer encore plus au vif les angevins. Dans une remontée de palet rageuse dont il est coutumier, il réalise un slalom géant au sein du bloc adverse avant d’attraper la lucarne de Cowley (2-3, 35.55). Avec ce deuxième but, le match bascule et les Jokers galvanisés se déchainent et font feu de tout bois.
Les Ducs sont alors bousculés et, à 6 minutes de la pause, Hugo Proux qui fracasse la crosse de Gegeris d’un coup de hache est appelé au banc des pénalités. Les franciliens poussent sur le but de Cowley. Proux ne tarde pas à être rejoint par Olivier Leblanc en prison pour une nouvelle faute. A trois contre cinq les angevins sont arque boutés sur leur but et les cergypontains sont tout proches de l’égalisation. Hélas pour eux Gueurif touche la ferraille sur sa tentative. Tant bien que mal les Ducs parviennent à faire le dos rond et à tuer les 2 pénalités. Les Jokers peuvent être déçus car ils viennent de laisser passer une grosse chance de rentrer au vestiaire à hauteur des angevins.
Le tiers médian fut très surprenant. A la main des Ducs qui avaient haussé le rythme, jusqu’à la mi-période, la mainmise sur le jeu changeât de camp après que les Jokers eurent réussi, sur 2 exploits personnels, à recoller au score. La fin de la période fut alors dominée par les pensionnaires de l’Aren’ice et il aurait été justice de les voir égaliser.
Les Jokers échouent sur le fil
La troisième période commence comme avait fini la deuxième. Les Jokers poussent les Ducs dans les cordes et la tension monte un peu sur la glace. A l’approche de la 7ème minutes de jeu, Manning retourne en prison pour une charge avec la crosse. Les unités spéciales franciliennes tournent bien et, d’une ramasse dans l’axe, Daniels Gorsanovs met dans le vent la défense angevine pour s’ouvrir le chemin du but. Malheureusement pour lui, sa tentative frôle l’extérieur de la lucarne de Cowley. Qu’à cela ne tienne, le letton persévère et sur l’action suivante décale sur la droite son compatriote Gegeris lequel ne tergiverse pas et d’un tir sur réception trouve la faille (3-3, 47.21).
Sur la remise en jeu Reid lâche un gros tir que dévie Richard. Les Ducs veulent absolument reprendre le score. Le tiers se déroule alors sur un bras de fer où les 2 équipes se rendent coup pour coup. Le tournant du match intervient à moins de 4 minutes du terme de la rencontre quand Gorsanovs est appelé au banc des punis pour un « faire trébucher ». L’occasion est trop belle pour les Ducs qui font parler le métier. Leur jeu de puissance est rapidement posé et Prapavessis décale Reid sur la gauche qui prend tout son temps pour allumer Richard à mi-hauteur (3-4, 56.56).
Les Jokers repartent malgré tout crânement à l’attaque et 20 secondes plus tard Gaborit est à son tour sanctionné pour le même motif. Les angevins résistent à la furia francilienne et tiennent leur victoire en tuant la pénalité. Les Jokers finissent ensuite cage vide. Sur l’ultime action du match et un rebond laissé par Cowley ils semblent marquer dans la confusion la plus totale avant la sirène (un attaquant vert, un défenseur blanc, le gardien et le palet finissant dans le but déplacé). Les officiels décident d’entériner le résultat et la victoire de l’équipe d’Angers.
Le dernier tiers fut le théâtre d’un bras de fer entre les 2 équipes et vit les Jokers finir très forts, à l’instar de leur précédente sortie face aux Gothiques d’Amiens. La différence se fit sur la plus grande efficacité du powerplay des Ducs qui tinrent bon jusqu’au bout.
A la demande des 2 coachs, en accord avec les arbitres, afin de poursuivre la préparation de leurs groupes respectifs, la décision de jouer une prolongation de 5 minutes est prise.
Les Jokers empochent l’overtime
La prolongation fut assez équilibrée en termes d’occasions franches. Les Jokers lancèrent pourtant à la cage bien plus que leurs adversaires mais Bardaro fut, à l’issue d’un festival de dribles, à deux doigts de marquer le but décisif, Richard lui volant ce plaisir. En revanche, le jeune Sayam Limtong, sans complexe, ajusta Cowley et offrit aux siens le gain de la symbolique prolongation.
Les Jokers enchaînent avec la séance de tirs au but
A l’issue de la prolongation les coachs s’accordèrent également pour la réalisation d’une séance de fusillade remportée (2- 0) par les Jokers.