Match 6 face à un top-6 qu'est la Tchéquie, il est nécessaire de faire un exploit pour rêver de 1/4 de finale. La patinoire peu remplie (l’affluence officielle : 6252 personnes) est prête d’accueillir les « heros » de cette après-midi. La France à domicile selon la feuille du match, joue face à l’équipe de la République Tchèque. L'adversaire des hommes de Dave Henderson se sont renforcés par les nouvelles arrivées de Boston qui a terminé sa course pour la Coupe Stanley pour cette saison. Le renfort de la République Tchèque, David Krejci et David Pastrnak, ainsi que toute la première ligne des tchèques, ont fait beaucoup de mal à l’équipe de la Russie. Cette première ligne a marqué tous les buts dans la cage de gardien russe et a fait subir aux Russes leur première défaite à ce championnat du monde édition 2018.
Royal Arena, Copenhague, Hockey Hebdo
Evgeniia Stepanenko / Brice Voirin le 14/05/2018 à 09:00
Peu après 30 secondes de jeu les tchèques créent déjà l’occasion dangereuse devant la cage de Ronan Quemener. Damien Fleury repousse le premier assaut et permet à son gardien de geler le palet en toute sérénité. A 1 minute 5 secondes du premier tiers Jonathan Janil va en prison pour deux minutes suite à son action avec la crosse haute. Le power play des tchèques n’apporte rien, les français sont très attentifs et dégagent tous les tirs de leur adversaire. En se retrouvant en égalité numérique les Bleus construisent la première attaque et leur premier tir cadré, mais le portier tchèque arrête le palet sans se faire des soucis particuliers. A 3 minutes 41 seconde du jeu, David Krejci gagne l’engagement à droite de Ronan Quemener, sa passe trouve la crosse de Davis Pastrnak qui envoie le palet depuis le rond des face-offs dans la cage de gardien français (0-1).
A 5 minutes de jeu les statistiques montrent la faible présence des Bleus à l’attaque : 7 tirs cadrés pour l’équipe de la République Tchèque, 1 tir cadré pour la France.
Pendant 3 minutes les français ont du mal à récupérer le palet. Une attaque très timide de Guillaume Leclerc se perd dans sa zone offensive entre 4 joueurs adverses. Le palet est récupéré par le numéro 23 de l’équipe tchèque, Dmitrij Jaskin. Il donne la passe à son coéquipier David Pastrnak vers la zone neutre. Pastrnak fonce vers la cage de Ronan Quemener et marque le deuxième but pour la République Tchèque (0-2).
Nicolas Leleu
A 14 minutes de jeu les tchèques sont toujours en possession du palet dans leur zone offensive. Après la passe depuis derrière la cage de Jalkub Krejcik, Dmitrij Jaskin récupère le palet à l’entrée de la zone à gauche de la cage de Ronan Quemener, longe la ligne bleue et tire depuis le coin opposé directement sous la transversale (0-3).
La première vraie occasion dangereuse pour les français arrive à 1 minute 47 secondes de la fin du premier tiers. Le gardien tchèque a voulu laisser le palet en jeu et le remet sous les patins d’un joueur français à gauche de sa cage. Le français a du mal à se retourner pour jouer ce palet et ça donne du temps à David Rittich pour comprendre son erreur et geler le palet.
Au premier tiers la domination des Tchèques est remarquable. On peut noter toujours les mêmes imprécisions et les erreurs chez les hommes de Dave Henderson : le manque de la vitesse, le manque de la créativité dans les attaques et la difficulté à gérer les duels aux balustrades. Statistiquement, les tchèques sont également au-dessus des français : 6 tirs cadrés des Bleus face aux 17 tirs cadrés des rouges. Le score de 2 buts à 0 pour les tchèques semble d’être logique et cohérent à la fin du premier tiers. De plus, ce qui n’aide pas aux Bleus, ils commencent le deuxième tiers à 4 contre 5, car Valentin Claireaux prend une pénalité mineure pour la charge avec la crosse.
Toujours sans conviction
Au début du deuxième tiers, Ronan Quemener dévie en deux temps l’occasion créée par Dmitrij Jaskin. A 1 minute et 37 secondes de jeu, le tir de Roman Horak touche la crosse d’un français et, le palet passe entre les jambes du portier français et traverse lentement la ligne de but (0-4). Les français se trouvent en égalité numérique. A 4 minutes 10 secondes de jeu une déviation devant la cage des Bleus semble d’être dangereuse mais le palet passe à côté. Les Français sont derrière à chaque action des tchèques, il faut qu’ils trouvent la solution. Mais ils se mettent en infériorité numérique encore une fois après la charge de Jonathan Janil dans la tête de Filip Chytil. Le défenseur français ne pourrait pas aider à son équipe lors des 10 prochaines minutes (la pénalité majeur 2+10, la pénalité mineure est effectuée par le numéro 15, Maurin Bouvet). Cette pénalité n’apporte rien aux tchèques, Maurin revient sur la glace sur le score de 0 à 4. Les hommes de Josef Jandac continuent à tourner devant la cage de Ronan Quemener. A 7 minutes 41 seconde de jeu Quemener fait une déviation réflexe avec son épaule sans voir vraiment le moment de tir de Filip Chytil. Malheureusement, il dévie le palet devant lui dans l’axe et Roman Horak envoie la rondelle dans les filets sans hésitation (0-5). Après ce cinquième but Dave Henderson décide de changer le gardien. Sebastien Ylonen prend sa place dans la cage pour la première fois lors du match officiel de ce mondial.
Nicolas Leleu
A 8 minutes 40 secondes de la fin du deuxième tiers, le jeu est interrompu : le problème avec les patins d’un des juges de ligne. Le juge de ligne part au vestiaire, 3-4 minutes plus tard le match reprend avec 2 arbitres principaux et un juge de ligne. Lors d’un arrêt de jeu suivant qui ne se tard pas à venir, le deuxième juge de ligne prend sa place sur la glace.
A la fin du deuxième tiers les tchèques sont moins pressants, ils laissent les Bleus jouer. Nicolas Ritz a une bonne vision du jeu, mais les passes sont imprécises et les attaques françaises se terminent dans la zone neutre. A 4 minutes 43 secondes de la fin du tiers, Sebastien Ylonen sort un peu loin de sa cage, le palet envoyé de la droite de la cage française frôle la ligne rouge des buts mais ne rentre pas. Heureusement, pour les Bleus il n’y a personne à gauche de la cage pour finaliser cette action. A 3 minutes 47 de la fin du tiers, les français créent leur occasion la plus dangereuse au ce deuxième tiers. Le gardien tchèque gèle le palet sans difficultés particulières. Après l’engagement gagné par les français, le faux mouvement d’un français la ligne bleue de la zone défensive des tchèques, le palet traverse toute la glace et arrive vers la cage de Sebastien Ylonen. A 17 minutes 49 du jeu Sacha Treille en retard sur l’action d’un joueur tchèque, fait le trébucher et laisse son équipe à 4 pour les 2 prochaines minutes. Les hommes de Josef Jandac ne marquent pas lors de ce power play. Les équipes prennent une pause avant le troisième et peut-être dernier tiers sur le score 5 buts à 0 pour l’équipe de la République Tchèque. Les tirs cadrés : République Tchèque 41 (17, 24) - France 9 (6, 3).
Un match à oublier
Au troisième tiers les français touchent le palet beaucoup plus souvent. Les tchèques ne permettent pas de passer la zone neutre donc c’est toujours très compliqué pour les Bleus de créer quelque chose en attaque. A 3 minutes 34 secondes du jeu la faute de Damien Raux met en danger la cage des français. Roman Cervenka tout seul dans l’axe tire directement sur Sebastien Ylonen. A 6 minutes du jeu le public se réveille et commence à pousser les rouges. Les tchèques ajoutent de la vitesse et le rythme dans leur jeu. Les français essayent de défendre comme ils peuvent. Ils sont de nouveau en retard sur les actions des rouges. La seule possibilité pour les français de nettoyer leur zone c’est de commettre une faute. Valentin Claireaux va se refroidir sur le banc des pénalités pour 2 minutes suite à sa faute pour la crosse haute. Le power play des tchèques n’est pas très dangereux cette après-midi. Un but des 5 était marqué en supériorité numérique. A 8 minutes 29 minutes de jeu les équipe le retrouvent à 4 contre 4 (2 minutes pour Antonin Manavian - accrocher, Michal Repik - retenir la crosse). Juste au moment de l’annonce « les équipes jouent au complet » (10’32 de jeu) le tir direct de Martin Necas face au gardien trouve sa place en-dessous de la barre transversale (0-6). A 8 minutes 40 secondes de jeu, Roman Cervenka se retrouve seul face à Sebastien Ylonen. A force d’essayer de mettre un beau but, Cervenka fait un peu trop des mouvements. Ylonen n’est pas surpris par son tir.
Nicolas Leleu
Le score du match : France 0-6 République Tchèque. Les français étaient vraiment très faibles cette après-midi : 10 tirs cadrés de la France contre 55 tirs cardés de la République Tchèque.
Cette défaite ne permet plus aux hommes de Dave Henderson d’espérer d’atteindre les quarts des finales de ce championnat du monde édition 2018. Ils finiront donc leur parcours avec le dernier match contre l’équipe nationale de Suisse le 15 mai à 16h15.
Zone Mixte Sébastien Ylonen Qu’est-ce que tu penses de ta prestation cette après-midi? Même si on comprend que c’est compliqué de faire des bilans après des matchs comme ça. J’ai eu la chance de sortir sur la glace assez rapidement, je me suis directement mis dedans. J’ai essayé de prendre du plaisir malgré le score. C’est jamais évident d’avoir la tête haute mais j’ai essayé du prendre du plaisir c’était mes premières minutes. J’ai essayé de retarder les erreurs le plus possible dans ce match.
Comment fais-tu pour rentrer dans le match compliqué comme ça? Je ne me pose pas vraiment des questions, j’y vais et c’est tout. Je fais du hockey pour s’amuser, je le prends comme ça. Après c’est tes tchèques, ils sont un peu plus forts et plus précis, mais non, juste prendre du plaisir.
Est-ce qu’on peut s’amuser pendant un match comme ça? C’est dur. Mais pour le gardien c’est différent. Je suis rentré à 5-0. Il y a la frustration du score et il y a le plaisir aussi que je procure quand je fais des arrêts contre les joueurs de qualité. Un sentiment mitigé tout le long et ce que ressort à la fin c’est la claque qu’on a pris. J’en suis même pas sûr qu’on a pu passer une dizaine des lancés.
L’équipe avait du mal à rentrer dans le match? Elle n’y était pas. Quand on a commencé le match, je ne sais pas… Est-ce que tout le monde est un petit peu moins concerné parce qu’on s’est sauvé? Il y a une chance de jouer les quarts, je ne sais pas si c’est encore possible… Je les ai trouvés encore plus fort que les slovaques et les russes, beaucoup plus intenses, ils n’ont pas lâché du match. C’était une équipe sérieuse. Il y a une différence du niveau, il nous manque des joueurs, je sais que ce n’est pas une excuse. On a vu ce soir que c’est compliqué quand on ne je joue pas à 100%. C’est impossible.
Damien Fleury Les tchèques vous ont vraiment étouffé d’entrée? Oui, ils nous ont étouffés mais encore une fois je pense qu’on les a trop respectés. On n’a pas patiné, on n’a pas respecté notre plan de jeu, et voilà, au final ça fait 6-0.
Vous n’avez pas renté dedans? Non, mais c’est à l’image de notre mondial. Chaque début du match on n’est pas là que ça soit contre un gros ou contre l’Autriche ou la Biélorussie. Franchement, je ne sais pas comment l’expliquer. Est-ce que c’est un manque de maturité, est-ce qu’on ne fait pas des bonnes choses avant match? Je ne sais pas.
Il y a eu peut-être une grosse décompression après l’acquis du maintien? Oui, bien sûr, mais voilà, c’est ce que j’ai dit au vestiaire, on joue les tchèques, il y a combien des joueurs qui veulent être à nos places pour représenter notre pays. C’est ce qu’on montre, j’ai envie de dire à la France mais non parce qu’on n’est pas beaucoup suivi, au moins à tous les passionnés du hockey. Non, franchement, une grosse déception.
Il vous reste un match pour l’effacer. Oui, il va rester un match et franchement il faut faire un gros match pour Dave et Pierre parce que c’est leur dernier. Ils ont appris tellement des choses. C’est grâce à eux qu’on est là. Il faut vraiment jouer avec ce qu’il nous appris, avec nos valeurs, notre cœur et notre caractère et puis vraiment finir sur une bonne noté pour eux.
Dave Henderson C’était un match extrêmement compliqué. On a eu l'impression que l’équipe n’est pas du tout rentrée dedans. Pas du tout. On n’était pas là. On était absent.
Le maintien acquis, trop de décompression? Il y a peut-être un peu de ça. Dans le tournoi on n’a que 7 matchs, il faut les joueurs. Celui-là on a joué, allez 10 minutes. Et là je suis gentil. On était lent, en retard. On n’était pas bon. Les tchèques étaient bons aussi, mais nous non n’était pas bon. On était en difficulté tout le temps.
Il n’y a pas eu un moment quand vous vous êtes dit qu’on peut sauver l’honneur? Ça aurait pu arriver. On a eu une, peut-être deux chances. On ne les a pas utilisés. Quand on fait un match contre une équipe de cette qualité-là, il faut être présent tout le temps. Ce n’est pas deux ou trois minutes.
Il n’y peu très peu de tirs cadrés, pourquoi? Si on ne travaille pas pour récupérer le palet ou ne va pas le chercher dans leur zone ou on tarde de faire des sorties de zone, les passes, si les attaquants ne sont pas dans leur place, c’est difficile de construire quelque chose. 9 tirs… On a eu un tir toutes les 6 minutes. Ce n’est pas suffisant.
Un gros trait sur ce match? Il faut apprendre de ce que n’allait pas. Les tchèques ont joué rapidement sur tous les palets, sur tous les duels, ils ont gagné tout. On y allait au bout de la crosse.
Vous êtes fâché de la prestation? Je ne suis pas content. Dans un match comme ça il y a une responsabilité du tout le monde, y compris les coachs. Et moi aussi. Ça va parler demain. Aujourd’hui ce n’est pas la peine. On n’était pas bon. ON. Il faut aller rectifier pour les suisses mardi. Il faut montrer autre chose. Ce n’était pas une équipe de France qu’on aime voir sur la glace. On aime voir l’équipe de France qui perd peut-être contre les gros, mais dans tous les moments ils se battent. Là on ne sait pas battu. Pas suffisamment en tout cas. Il y a une partie parce qu’ils étaient supérieurs dans la partie technique : le patinage, passes, tout ça. Mais ce n’est pas la première fois il y a une équipe plus fort techniquement en face de nous. Aujourd’hui on était inefficace en tout.
Même les infériorités numériques vous n’avez pas trouvé bons? On a subit tout le match, que ça soit power play, à 5 contre 5. On ne peut pas avoir une satisfaction quelque part après un match comme ça. On était fragile. Vous m’avez dit « oublier ce match », j’aurai du mal à oublier celui-là.
Résultat malheureusement prévisible et annoncé, c'est juste pathétique.
Le résultat de ce jour contre nos voisins de la Suisse ne fait que le confirmer.
"Demain sera un autre jour", "d'un âne tu n'en feras jamais un cheval de course", deux proverbes réalistes qui confirment que lorsqu’il n'y a pas de véritables et de saines concurrences dans les sélections, le niveau ne pourra que stagner et à terme tendre vers le bas... surtout lorsque certains joueurs tel que Charles Bertrand refuse de cautionner les coachs (qui lui ont "volé" un CDM à la maison la saison dernière!).
On verra que même avec le nouvel entraîneur rien ne changera au niveau de cette sélection fermée, on en reparlera très certainement!!!
celtil a écrit
le 15/05/2018 à 00:17
Ce n'est pas toujours le cas mais cette fois on a tous vu le même match et effectivement nos gars n'y étaient pas. Frustrant de les voir ou battus ou trop tard dans tous les duels, de sentir qu'à de très rares moments un soupçon de rébellion. Ils nous doivent sinon une victoire au moins une revanche sur l'envie.