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Photographe Laurent Lardière |
Hardy, pas si petit face à Radulov |
Les Russes remportent la première mise au jeu et montent rapidement à l'assaut, Mozyakin apporte du danger et réalise le premier lancer du match. La France tente de contrer grâce à Sacha Treille, Koshetshkin s'interpose aisément. La France propose un jeu intéressant dans les premières minutes et récupère une supériorité numérique. Le powerplay français tente vainement de déstabiliser le bloc russe, Koshetshkin reste solide sur les sollicitations d'Auvitu, Fleury et de Bertrand.
Une fois la pénalité tuée, la Russie revient en avant, Kovaltchuk tente, Hardy repousse en urgence, le puck traîne dangereusement mais la défense dégage bien. Comme à son habitude, la Sbornaya peine dans le premier tiers, elle propose un faux rythme et laisse filer la rencontre. Nikulin slape, Hardy repousse in-extremis, Petrov qui tente la reprise voit le palet passer à quelques centimètres de sa palette.
La France est prise par la patrouille mais le powerplay russe ne peut s'installer, une fois encore il montre sa faiblesse. Radulov et Mozyakin font une frayeur aux Bleus mais le palet repoussé par Hardy ressort finalement.
Les Bleus s'en sortent plutôt bien, la Russie continue de monopoliser le palet mais fait toujours de nombreuses erreurs. Sans forcer le rythme, les Slaves contrôlent la rencontre sans toutefois trouver l'ouverture dans la défense tricolore. Un second powerplay russe ne donne toujours rien, les passes se multiplient mais les tirs sont trop rares. La France tente de contrer mais perd vite le palet, elle profite tout de même des gaffes adverses pour lancer quelques offensives.
Comme à son habitude, la Russie de Bilyaletdinov peine à se montrer convaincante sur les vingt premières minutes, les Français ont bien résisté et ont préserver le score vierge.
Tirs cadrés : 7 / 6 pour la France
La Russie attentiste, la France opportuniste :
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Photographe Laurent Lardière |
Kovaltchuk au tapis ! |
La Russie repart vite de l'avant mais Hardy reste intraitable, parfaitement aidé par sa défense. La France peine à contrer et c'est sans cesse la Russie qui attaque, le portier d'Angers retarde l'échéance avec de nombreux arrêts. Les Russes contrôlent le palet sans le lâcher mais ne proposent que très peu de lancers à la cage. Radulov, seul en break, est accroché irrégulièrement, l'arbitre siffle un tir de pénalité. "L'homme qui valait 10 millions" s'élance, il dribble bien mais son tir est impeccablement capté par la mitaine d'Hardy.
Les Slaves, pas découragés, repartent en avant, Popov remet derrière lui pour Perejogin qui contourne la cage, il lance juste au-dessus de l'épaule d'Hardy pour ouvrir le score (1-0 à 26'57).
La France contre mais, pas très loin, les champions du monde reviennent en avant encore et toujours, mais la défense française reste impériale face à l'avancée ennemie.
Sur un contre parfaitement mené, la France revient, Bellemare adresse une passe millimétrée à Fleury isolé qui fusille le portier russe (1-1 à 29'52).
La Russie continue sur son petit rythme et ne semble pas vraiment s'affoler, Kovaltchuk, seul dans la zone, rate son tir, Petrov, en break, tire en angle fermé. Les tentatives russes sont bien maladroites cet après-midi, mais Florian Hardy en feu ne s'en laisse pas conter et vole de tous côtés, ses poteaux viennent à sa rescousse lorsqu'il est battu.
La France lance des contres mais Koshetshkin reste solide devant son but, la Russie peine à installer son jeu et se borne à des offensives solitaires.
Sur une contre-attaque, Roussel longe la cage et bat le portier sidérurgiste à la plus grande joie des nombreux fans tricolores présents à Helsinki(1-2 à 36'48).
Les Bleus accélèrent encore mais ils ne peuvent plus faire grand-chose et sont contraints de reculer, Petrov ramène les Russes à la raison, mais Hardy vole devant son but et sauve la maison française à moult reprises jusqu'à la sirène.
Tirs cadrés : 12 / 7 pour la Russie
Comme un parfum de fin de règne :
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Photographe Laurent.Lardière |
Moment historique pour les hockeyeurs français |
La France revient très vite à l'assaut et Vasily Koshetshkin doit s'employer. Les Russes, complètement ailleurs, ne font plus rien et laissent couler. La France ne profite pourtant pas de cette baisse de régime et finalement les Bleus laissent revenir leur adversaire dans la rencontre. Mais, une fois encore, les Slaves ne semblent pas à leur hockey, ils s'emmêlent les crayons et ne peuvent passer Hardy, transformé en mur sur glace.
Kovaltchuk ressert Nikulin à la bleue, mais le slap du capitaine russe termine dans la mitaine du portier tricolore. La France défend bien et résiste face à l'offensive russe qui peine toujours à installer son jeu et qui ne convainc toujours pas depuis le début de la rencontre.
Les Russes doivent sans cesse ressortir à cause de nombreuses erreurs et font un épuisant va-et-vient devant la zone offensive française. Ce petit jeu devient usant mais il réussit parfaitement à l'équipe de France qui tient le choc. On peine à reconnaître la Sbornaya qui déjoue complètement et qui semble à des kilomètres de son jeu habituel.
Le temps défile en faveur des Français mais les Russes ne semblent pas vraiment s'en préoccuper, ils sont comme à l'entraînement et ne font pas grand-chose si ce n'est une infinité de passes à la frontière entre l'inutile et le ridicule.
Le powerplay russe continue d'être aussi inefficace, le nombre de tirs proposés dans cette situation est risible, comparé au nombre de minutes d'installation dans la zone adverse.
Le temps file à toute allure mais la Russie n'a toujours pas accéléré, finalement Radulov et Petrov relancent la machine, Florian Hardy, seul sous l'orage rouge, tient bon et reste intraitable. Radulov drible le portier, heurte le poteau, reprend mais rate cette fois-ci le cadre, rien ne va plus chez les camarades.
La Russie se met à hausser le ton alors qu'il ne reste qu'une poignée de minutes, mais elle ne peut déjouer Hardy, impressionnant de talent devant son filet. Les Bleus jouent la montre alors que le champion en titre n'y arrive plus, on peut même se demander s'il y est arrivé dans cette partie catastrophique pour la Sbornaya.
Bilyaletdinov sort son portier et à six contre 5, la France étouffe, la Russie force, Hardy virevolte devant son but et réalise des miracles. La Russie demande son temps mort mais il est trop tard, les Bleus arc-boutés en défense ne cèdent pas et la sirène leur offre une victoire historique.
Tirs cadrés : 11 / 5 pour la Russie
Etoiles Hockey Hebdo :
*** : Florian Hardy
** : Kirill Petrov
* : Kevin Hecquefeuille
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Jour historique pour la France qui bat le champion du monde en titre qui restait invaincu depuis 13 matchs. En ce 9 mai, jour de la victoire en Russie (qui célèbre la victoire dans la seconde guerre mondiale), la Sbornaya a été transparente et incroyablement fragile comme l'armée rouge dans les premiers temps de l'opération Barbarosa en juin 1941. Les Russes, méconnaissables, ont livré une performance très très en deçà de leur niveau habituel, une offensive léthargique, une défense maladroite. Le jeu de passes a été usé jusqu'à la moelle pour finalement ne pas donner grand-chose tant Hardy a été bon sur sa ligne.
En face, la France, opportuniste et réaliste à l'extrême, a su convertir en buts ses deux principales occasions. Les Bleus ont été disciplinés et impériaux en défense durant toute la rencontre, ils ont su faire le dos rond et aller se battre pour chaque palet. Ils peuvent également remercier Florian Hardy, l'homme du match toutes catégories confondues, le jeune gardien a étouffé une à une les tentatives russes et s'offre une incroyable performance à l'image de son équipe. L'équipe de France, en battant l'invincible Sbornaya, assure quasiment son maintien et peut désormais rêver d'exploits et de quarts de finale.
Les Russes, complètement ailleurs dans ce match, devront vite retrouver leur rythme, leur envie et leur niveau s'ils veulent poursuivre sereinement la compétition. Si la presse et les internautes vont se déchaîner sur elle, la Sbornaya doit vite oublier cette contre-performance et se concentrer sur son nouveau match : demain, contre la Finlande.
Samedi, les Bleus se frotteront à un autre cador mondial, les Etats-Unis qui réalisent un bon mondial pour l'instant. La France ne partira pas favorite mais désormais on en a la preuve : impossible n'est pas français !