Cet avant-dernier match de poule pour les deux protagonistes s’annonçait sans enjeu majeur mais pas sans saveur. L’équipe de Suède, billet pour les quarts de finale en poche, solide (quasi) indétrônable leader de la poule B ne pouvait que vouloir y fourbir ses armes pour la future phase finale du tournoi. De son côté, l’équipe de France, d’ores et déjà éliminée de cette phase finale mais ayant cependant assuré son objectif prioritaire qu’est le maintien en élite, ne pouvait que souhaiter continuer à enrichir son vécu collectif et, pour les plus jeunes de ses composants, emmagasiner de l’expérience en compétition internationale. La place était donc uniquement au jeu et il y en eu un peu. Logiquement la Suède l’a emporté (3-1) mais le France à plutôt bien tenue.
Depuis 1993 les équipes de France et de Suède se sont rencontrées 15 fois pour autant de victoires suédoises et il faut remonter à 1937 pour voir, en championnat du monde, une victoire de la France (2-1) contre la Suède. Les tricolores ne partaient donc pas favoris et il ne faut pas longtemps aux suédois pour s’arroger la conservation du palet. Lors de la 2ème minute de jeu, Quentin Papillon à qui la cage a été confiée aujourd’hui doit déjà rester solide face à Lucas Raymond, positionné devant la zone du gardien, qui tente de marquer en force. Dominés, les bleus défendent plutôt bien et offrent peu de bonnes fenêtres de tir ce qui oblige des Suédois à tenter de loin où dans des positions que peut anticiper Papillon. Quand le portier tricolore doit faire face à un tir lâché du cercle droit il reste autoritaire.
La pression s’accentue un peu plus quand la Suède obtient un avantage numérique sur une faute de Florian Chakiachvili qui fait tomber Joel Eriksson Ek (07.45). En ce début de match, c’est presque en désavantage numérique que les français se montrent les plus dangereux sur des contres, notamment un rush de Baptiste Bruche alors que les suédois ne se mettent sous la dent qu’un lancer sur réception de Victor Olofsson durant le powerplay. Mais la Suède reste largement dominatrice et à 5 contre 5 Isac Lundestrom trouve le poteau de Papillon.
En second moitié de tiers, les tricolores obtiennent un powerplay sur une crosse haute de Eriksson Ek mais ne parviennent à le convertir, Samuel Ersson gardant sa cage inviolée. Si la France résiste bien, sur le plan offensif elle a du mal à se projeter dans le camp de la Suède bien verrouillée au niveau de la zone neutre.
Nombre de tirs : Suède 12 – France 3 Les bleus s’accrochent
Si les suédois repartent tambour battant, le premier tir du tiers, même s’il est facile à stopper pour le portier, est à l’actif de Jordann Perret pour la France. Adrian Kempe répond peu après mais les bleus trouvent un peu plus d’espaces et Sacha Treille a une opportunité sur un revirement où il est bien servi par Tim Bozon. Robin Colomban, le dernier appelé dans le groupe bleu, a lui aussi la possibilité de tenter sa chance.
La Suède appuie un peu sur le champignon pour reprendre le plein contrôle du match. Cela finit par payer. Bien trouvé sur la droite, Lucas Raymond se recentre vers le cercle d’où il place le puck au ras du poteau de Papillon (1-0, 28.00).
Loin de dérouler ensuite les suédois se font surprendre peu après. Sur une grosse séquence offensive où les tricolores enchainent les tirs repoussés par Ersson et sa défense, Charles Bertrand qui assure le voile devant le gardien récupère la rondelle pour la glisser au fond (1-1, 29.23).
La réaction suédoise est terrible mais la France fait bloc. Papillon doit même faire un arrêt du casque et multiplier les prouesses sur d’autres occasions. Il est même sauvé par l’équerre quand Eriksson Ek, décalé dans le cercle droit, l’allume. Rien à faire, les barbelés sont tirés et la Suède offre même une munition aux tricolores en fin de période sur un cinglage de Marcus Pettersson sur T. Bozon (37.34). Malheureusement le jeu de puissance français sera bien contenu. Pourtant un énorme temps de pression avec un « canardage » en règle du but de Ersson, le rebond pris par Louis Boudon finit sur le poteau. Il est vrai que peu après les bleus ont frisé la catastrophe. Sur une sortie de zone; Pierre-Edouard Bellemare perd ses appuis et surtout le palet au profit de Max Friberg lequel se présente par le coté sur le but de Papillon et, lui aussi, touche la ferraille.
Quoi qu’il en soit, l’avantage numérique n’est pas bonifié et c’est fort dommage car, aussitôt la pénalité tuée, alors qu’ils sont encore dans leur camp les suédois obtiennent à leur tour une faute quand Colomban et le fraichement libéré de prison se télescopent au niveau de la bleue (39.48). Les arbitres y voient une obstruction du français. La Suède disposera donc d’une minute et 48 seconde de powerplay à l’ouverture du dernier tiers.
Nombre de tirs : Suède 13 - France 7 La Suède bonifie son jeu de puissance et ne lâche plus son avantage
Cette fois les suédois ne mégottent pas. D’entrée ils installent un siège du but tricolore qui finit par payer. Le palet tourne et Kempe et Victor Hedman se l’échangent avant de décaler Erik Karlsson sur la droite. Sans pression il a le temps de s’avancer au peu et de lâcher un missile gagnant (2-1, 41.29). Les français ne peuvent rééditer le coup de l’égalisation rapide.
La Suède contrôle le jeu même si les bleus poussent par à-coups. Ces derniers emportés par leur envie de revenir commettent une faute offensive, Kevin Bozon faisant trébucher Karlsson lors d’un pressing en fond de territoire (50.05). Les suédois ne bonifient pas leur jeu de puissance mais la France perd du temps. Elle donne tout y compris en cage vide mais en vain. Comme souvent, l’adversaire en tire profit et, à une poignée de secondes de la fin du match, Andre Burakovsky part marquer dans le but déserté (3-1, 59.56).
Nombre de tirs : Suède 13 – France 3
Meilleurs joueurs du match : Lucas Raymond pour la Suède Quentin Papillon pour la France Les 2 équipes doivent encore jouer un dernier match de poule dans ces championnats du monde. La Suède jouera un intéressant duel face à la Slovaquie avant de plonger dans la palpitante phase finale du tournoi.
La France, quant à elle, jouera contre l’Allemagne avant de rentrer au pays. Il serait bon pour elle de faire chuter l’équipe germanique qui sera favorite histoire de finir sur une bonne note et de réaliser une performance dans le tournoi.