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Catarina de Freitas |
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L’acte 3 se jouait hier soir à la Bossard Arena entre Zug et Genève. L’objectif des zougois était de ne pas perdre l’ultime match et de prouver qu’ils étaient capables de terminer sur une clean-sheet, après un match compliqué (report ici). Quant à Genève-Servette, la mission était de soulever une montagne pour essayer d’espérer une remontée extraordinaire et rarement vue dans l’histoire du hockey suisse.
Genève inexistant
La première occasion du match intervient assez rapidement pour les locaux où Diaz essaye de surprendre au premier poteau de Manzato, mais le portier genevois couvre bien son angle. Les Grenats sont sous pression dans les premières minutes et effectuent plusieurs engagements interdits ce qui n’est pas du goût de Patrick Emond. Les plans télévisuels sont tournés vers Eric Fehr, coupable de deux pénalités, qui ont fait basculer le match précédent. Son indiscipline sera donc, observée de près. Martschini tente à la bleue, Daniel Manzato est sur la trajectoire mais ne gèle pas la rondelle - ce qui est dangereux pour un éventuel rebond par la suite. On sent que le gardien est sous tension dans les dix premières minutes, ce qui est inhabituel. Les locaux sont entreprenants, Genève ne prend aucun risque offensivement dans ce premier tiers, Genoni n’est pas inquiété. Manzato est encore présent sur un double arrêt après deux tirs de Senteler devant son but. Geisser tente de loin ce qui semble être l’objectif des joueurs de Dan Tangnes pour espérer un rebond ou une déviation. Manzato cette fois-ci bloque et se rassure.
Zug attaque de tous les côtés et tente de faire sauter le verrou genevois. Hofmann de son camp, part seul et tente un raid individuel. Son patinage extraordinaire laisse sur place les genevois mais se heurte au rempart Grenat. Cadonau est le premier joueur averti et rejoindra la prison à 12’39 pour avoir fait trébucher Omark. C’est ici que Genève va se procurer sa seule occasion de la période. Après un engagement gagné, Richard trouve devant le but Fehr mais la botte de Geneni contre le palet et dans la foulée Zug en contre rapide, c’est Shore qui bute de nouveau sur Manzato. Genève rentre aux vestiaires avec quatre tirs contre quatorze, ce qui est insuffisant pour espérer un résultat à l’extérieur. Genève peut remercier Manzato, décisif.
Un second tiers accroché
Genève démarre mieux offensivement que le premier tiers. Vouillamoz est proche de reprendre la rondelle en première intention, il était alors parfaitement servi par un de ses partenaires dans la première minute. Cependant, les Grenats vont céder quelque instant plus tard.
Simion côté droit est gêné par le retour défensif de Vouillamoz. D’une subtile passe en arrière, il trouve Kovar qui passe pour Hofmann. Ce dernier s’y prend par deux fois pour scorer, après un échec sur la botte de Manzato qui n’est pas aidé par Le Coultre pour enlever le palet de sa zone de but. En équilibriste, il ouvre le score (23:45;1-0). Coup dur pour Genève qui avait fait une bonne entame. En capitaine, Rod essaie de révolter les siens pour revenir dans la partie. Il tente sa chance mais Genoni bloque. Genève pousse, Völlmin est proche du but mais malgré un arrêt acrobatique de Genoni, celui-ci va effectuer une crosse haute sur son adversaire. Bien que ce soit involontaire, il sera sanctionné d’une pénalité qui sera purgée par un coéquipier.
Une baisse d’intensité est à noter dans ce tiers, les joueurs essayent de retrouver un second souffle. Martschini parfaitement servi à la bleue, file au but. Il est repris par un défenseur genevois mais il est clairement gêné par ce dernier lors de sa préparation au tir. Offusqués, les joueurs demandent un tir de pénalité mais les officiels ne bronchent pas et estiment que c’est le physique qui a fait la différence. Kovar est lourdement sanctionné de 2 minutes plus 10 minutes pour une charge contre la bande sur Tömmernes (37’54). A vitesse normale, cela n’était pas si « violent » mais cela est dangereux pour l’intégrité physique. Genève va en profiter pour revenir au score !
Suite à une longue possession du palet, Tömmernes qui dirigeait le jeu, tente sa chance à la bleue. Winnik dévie de peu la rondelle en voulant l’éviter mais c’est suffisant pour tromper Genoni, qui était masqué par l’attaquant genevois (38:33;1-1). Le coup de grâce intervient juste avant la pause mais c’est mérité pour Genève qui a montré un tout autre visage pendant vingt minutes.
Genève s’écroule
Frustrés de cette égalisation, Zug souhaite plier cette finale. Diaz trouve le poteau du portier genevois d’une frappe lourde où il était largement battu. Pendant dix minutes environ, un doute à plané pour les deux équipes en quête de solutions pour marquer. Est-ce que Genève devait prendre des risques immédiatement ou attendre la seule occasion pour marquer tout en étant patient ? Le temps tourne dans ce tiers et rien n’est décidé. A ce jeu-là, Hofmann ne se pose pas de questions et n’a qu’un objectif en tête : marquer. Cela va se produire et réduire les espoirs de titre genevois à néant.
Miranda qui remettait en retrait le puck, voit Hofmann l’intercepter et filer à toute vitesse vers le but. Karrer se jette pour tenter de la déstabiliser mais rien à faire : il va trop vite pour les défenseurs, et bat Manzato sans difficulté pour inscrire son sixième but des play-offs (48:46;2-1).
Les Grenats vont ensuite perdre leur nerf et lâcher le match. Winnik sera sanctionné de quatre minutes complètes de pénalité pour une crosse haute évitable à 48’59. La sanction ne se fait pas attendre longtemps.
Zug gagne l’engagement en zone offensive droite. Diaz tente à nouveau sa chance avec sa frappe lourde à la bleue (sa « spéciale ») et c’est Klingberg, l’ancien pensionnaire de Winnipeg qui dévie le palet au fond de la cage genevoise (49:04;3-1). Le comportement anti-sportif de Fehr à 54’55 sera sanctionné d’un tour en prison. Cela ne donnera rien... mais alors qu’il revenait à peine sur la glace,
Diaz tire mais le palet tape le rebord de la bande, derrière les buts du GSHC. Klingberg a le reflexe d’effectuer une magnifique passe arrière pour Albrecht qui a bout portant, trompe Manzato impuissant (56:57;4-1). Le but de trop pour Genève qui encaissera un cinquième but en toute fin de rencontre.
Jacquemet perd le palet à la bleue au profit de Simion. Alors qu’il se dirigeait vers le but vide, Fehr jette sa crosse dans les jambes de l’attaquant pour éviter qu’il ne marque. Il sera sanctionné d’une pénalité de méconduite à la 60’ et un but est automatiquement accordé pour Simion (59:20;5-1).
Victoire sans appel de Zug 5-1 (3-0) et le titre est acquis pour les coéquipiers de Leonardo Genoni ! Le gardien suisse empoche son sixième titre de champion national. Après de nombreux échecs en finale les années précédentes, le Graal a été atteint pour Zug. Depuis 1998, le titre de champion attendait les Zougois, en liesse hier soir devant la Bossard Arena où l’ambiance était extraordinaire. Rendez-vous en septembre pour la reprise du championnat !