Comment abordez-vous ce final four qui est une peu le bonus de cette saison compliquée ?
D’abord c’est un très bel évènement pour la D1, c’est un événement médiatisé, qui va permettre à tout le monde, et surtout aux joueurs, de se montrer. La fédération a décidé de mettre en place ce final four et il bénéficie des accords entre la fédération et la chaine Sport en France, on ne peut que s’en féliciter.
Ce final four et le fait d’avoir un objectif dans cette saison spéciale doivent booster la motivation des joueurs ?
C’est sûr que la saison a été spéciale et qu’on peut se réjouir du dénouement. On a commencé sur une saison classique à 26 matches avec play-off, pour passer à une saison à 2 poules sans play-off. Et pour finir on a ce final four. On n’y pensait pas vraiment, mais c’est sûr que maintenant la motivation vient et on est à 2 matches d’un titre. A nous de tout donner pour que la fin soit belle.
Comment avez-vous fait pour maintenir votre équipe motivée tout au long de cette saison ?
Ça a été très dur. Certains joueurs étaient loin de leur famille, on vivait un peu au jour le jour. Mais avec le Président du club, on a vite décidé de continuer à s’entrainer, on a multiplié les matches amicaux. J’avais en tête que si on arrêtait, c’était notre job qui était en péril. Il fallait continuer à jouer malgré les circonstances. C’était important pour le court et pour le long terme, c’est-à-dire permettre aux joueurs d’avoir un contrat pour la saison prochaine.
|
Denis Broyer |
|
On dit souvent qu’une saison de D1 est compliquée à gérer avec beaucoup d’entrainements pour peu de matches, c’est encore plus vrai cette année et ça a dû être compliqué à gérer ?
Oui c’était vraiment compliqué, même en ayant fait le choix de continuer à s’entrainer. C’était difficile sur les aspects personnels avec l’éloignement des familles comme je l’ai déjà dit. Et la perspective d’une reprise en janvier avec plus de matches nous faisait tenir, mais au final on n’a pas eu plus de matches et il a fallu trouver des ressorts pour maintenir l’équipe motivée.
Vous abordez ce final four dans une bonne dynamique après un début de saison plus compliqué sportivement ?
Oui on a eu des débuts difficiles avec pas mal de blessés, de cas de Covid. L’effectif était diminué, il n’y avait pas de concurrence. Et les absents ont eu besoin de temps pour revenir, pour retrouver le rythme malgré l’absence de matches. On a aussi développé notre partenariat avec Amiens autour des licences bleues. Mentalement, les gars sont bien et c’est vendredi qu’on saura si on a fait le bon choix en continuant la saison avec beaucoup de professionnalisme.
Le final four se déroule dans une superbe patinoire que vous connaissez bien, mais malheureusement sans public...
On a joué plusieurs fois Cergy en amical cette saison, et je tiens à remercier Jonathan Paredes et le staff de Cergy avec qui on entretient de bonnes relations. On connait donc la patinoire et sa grande glace. On prolonge la saison de quelques jours. Même si on a tous envie qu’elle se termine, j’ai expliqué aux joueurs qu’il fallait faire abstraction de tout les hauts et les bas qu’on a vécu cette saison. Et tout donner, profiter. C’est aussi important pour eux de pouvoir se montrer, en vue de la saison prochaine. C’est une occasion de se montrer, de se mettre en valeur.
Comment juges-tu les forces en présence pour ce final four ?
On connait Nantes qui est une très grosse équipe. Ils ont eu des départs mais sont allés chercher des joueurs pour les remplacer. Strasbourg est une équipe jeune mais avec une grosse première ligne, un power play performant et un gardien dominant. Marseille semble avoir trouvé une bonne filière de joueurs russes et a développé un partenariat avec Gap pour des licences bleues comme nous l’avons fait avec Amiens. Ils arrivent sur une bonne dynamique. La différence se fera sur la condition physique et la motivation.
C’est un format spécial, avec un match sec. Déjà une série en trois matches peut réserver des surprises, là sur un match tout peut arriver. Il ne faudra négliger aucun détail.
Peux-tu nous présenter les forces de ton équipe ?
On a un bon groupe qui aime jouer vers l’offensive. On joue à 4 blocs et c’est important. Notre équipe est jeune, joue vite vers l’avant. On sait aussi défendre et notre gardien de but fait une bonne saison. Il est monté en puissance. Il a été blessé et n’avait pas joué la saison dernière. J’ai fait le choix de lui faire confiance, et ça a été une bonne décision. Les débuts ont été difficiles. Il n’avait pas joué pendant 1 saison, découvrait un nouveau championnat et arrivait après Ramon Sopko qui est un monument. Il a beaucoup travaillé, il y a eu des spécifiques avec l’entraineur des gardiens et cela lui a permis de reprendre confiance.
Le partenariat avec Amiens semble également positif ?
On est en train de trouver notre vitesse de croisière. La saison passée, on avait un joueur et des renforts ponctuels. Cette saison nous avons eu régulièrement trois joueurs en licence bleue et jusqu’à 6 sur certains matches. C’est un partenariat qu’on aimerait développer. Nous n’avons pas d’équipes U17, donc les jeunes que nous formons partent vite dans d’autres clubs. C’est un moyen de les garder un peu. Guillaume Roussel par exemple est de Neuilly et a pu venir nous renforcer. Belharfi a été avec nous toute la saison, Simonsen est venu de plus en plus souvent avec l’arrêt des championnats U20. Et Bruche est un joueur de très haut niveau avec un très bel avenir devant lui qui nous a renforcé régulièrement après la fin de la saison de Magnus. On peut dire aussi qu’on leur a laissé la place en ne remplaçant pas un étranger qui a fait le choix de rentrer chez lui.
Les incertitudes autour de cette saison ont conduit les équipes à tenir des positions très différentes. Certaines ont continué en se renforçant, d’autre ont laissé partir la majorité de leurs renforts étrangers, d’autres ont arrêtés. Comment réagissez-vous face à ces situations ?
Chacun a réagi comme il a pu, ou comme il a voulu. Il ne faut pas juger tellement la situation est spéciale. Les clubs ont fait des choix, le notre a été de continuer. Mais c’est très compliqué. Laisser partir des joueurs en leur disant qu’on les rappellera peut-être, c’est des coûts de voyages et des incertitudes sur la capacité à rester en bonne condition physique. On a continué, en maintenant et aménageant les entrainements. On fait des skills, des matches amicaux… on a essayé de maintenir le groupe compétitif et motivé.
|
Denis Broyer |
|
La saison a du être également très particulière pour les coaches ?
Vraiment il faut tirer un grand coup de chapeau aux coaches. Tout était compliqué, on gérait vraiment au jour le jour. Entre le covid, les joueurs qui se posaient des questions, les créneaux de glace à réaménager, c’était vraiment sport. On devait s’adapter en permanence. On a dû passer un accord avec un labo pour les tests, gérer les joueurs qui travaillaient et ne pouvaient pas toujours se libérer pour les tests. Tu te préparais à jouer sans savoir si le match aurait lieu. On devait jouer contre Epinal, ils étaient sur la route et ont fait demi-tour car ils étaient cas contacts suite à un match contre une autre équipe. Quand c’est comme ça, le moral en prend un coup et il faut vite remobiliser tout le monde. Ce n’était vraiment pas évident.
Est-ce que la Fédération a bien fait de maintenir le championnat de D1 alors qu’il n’y avait plus d’enjeu de montée ou de descente ?
C’était super important de maintenir le championnat. Même s’il faudra voir si les charges n’ont pas trop pénalisé les clubs. Mais il y avait aussi des aides dont on a pu bénéficier. Jouer, c’est notre job et c’est important de continuer à le faire. Economiquement, chaque club a un modèle un peu différent. C’est sûr que pour ceux qui misent gros sur les recettes spectateurs, c’est compliqué. Notre modèle à Neuilly est un peu différent. Mais pour les joueurs c’est important de continuer à s’entrainer et à jouer.
Est-ce que vous avez hâte de tourner la page de cette saison ?
Oui on va vite basculer vers les entretiens et se projeter vers la saison prochaine qu’on espère tous plus simple et sereine. On va se lancer un nouveau challenge pour la saison prochaine. Mais l’heure est à bien terminer la saison, il y a un titre à aller chercher