Epinal prenait d'emblée le match en mains et la première accélération de Simko provoquait une pénalité dijonnaise, son compatriote Sadlon ayant commis la faute.
Les Dauphins installaient leur powerplay, testant Hurajt à deux reprises par Gervais à la bleue, mais alors que Sadlon s'apprêtait à quitter le purgatoire, Chassard d'un tir somptueux, mystifiait le gardien slovaque des Ducs ! (1-0 à 3'21 à 5c4).
| Photo de David Blanchard | |
La première pénalité spinalienne allait être sifflée contre Ilic, mais le powerplay dijonnais, était resté dans le bus, les Ducs ne se créant aucune occasion digne de ce nom sur la cage de Constantin !
Frustré, Milec commettait la faute et rejoignait à son tour la geôle déjà bien garnie en ce début de rencontre. Le jeu de puissance vosgien donnait à nouveau le tournis à une défense dijonnaise à la rue, dès que le jeu s'accélérait, les Ducs préservant l'essentiel par la grâce de leur portier slovaque Hurajt, à qui ils peuvent ériger une statue sur le parking de Trimolet. En effet, ni la volée de Listiak, ni l'accélération de Salmivirta, ne permettaient aux Dauphins de faire le break.
La pénalité à peine tuée, Simko remettait le couvert en accélérant, freinant très fort puis pivotant sur lui même, pour adresser une pichenette que Hurajt saisissait dans sa mitaine.
Dix minutes étaient déjà passées au compteur et Dijon se créait sa première occasion par Guttig très en vue ce soir, qui laissait un palet abandon dans le slot, mais la défense spinalienne faisait le métier et se dégageait promptement.
Néanmoins ce sursaut d'orgueil redonnait espoir aux Ducs qui s'enhardissaient à l'image de Offret, bien repris par Listiak, puis de Lefebvre qui d'un tir du poignet, testait les réflexes du gardien spinalien.
Sentant la révolte gronder, Salmivirta décidait de faire parler sa puissance physique dans la bande et provoquait la faute de S.Dugas. Une nouvelle fois le powerplay spinalien allait faire parler la poudre, Listiak bien servi par Plch décochant un slap, astucieusement dévié par Papelier (2-0 à15'22 à 5c4).
| Photo de David Blanchard | |
Epinal ne s'arrêtait pas en si bon chemin et sentant cette équipe de Dijon bien fébrile, accélérait la cadence par Salmivirta qui trouvait toutefois la mitaine de Hurajt à la parade. Dijon tentait quelques escarmouches par Offret qui ratait le cadre, puis Sadlon dont le tir était bien bloqué par Constantin.
Un début de révolte couvait chez les Ducs de Bourgogne, qui se décidaient enfin à passer la vitesse supérieure depuis le deuxième but encaissé. Simon effectuait un très bon geste défensif pour conserver le score et Salmivirta échouait une nouvelle fois sur Hurajt.
Pris de vitesse, les Dijonnais avaient passé le plus clair de leur temps à défendre, Hurajt se chargeant de limiter la casse dans ce premier vingt.
Epinal débutait ce second acte en supériorité numérique et Chassard était tout près de faire plier une nouvelle fois le gardien dijonnais, lorsque sa passe pour Plch, était coupée in extremis par Lalka dans le slot. Gillet orchestrait le contre et servait Milec, dont le tir puissant était bien capté par Constantin. La révolte des Ducs poussait Epinal à la faute et Petrak était le premier sanctionné.
Gillet sur une pente ascendante depuis plusieurs matchs, assénait un tir puissant sur son entrée en zone offensive, mais Constantin veillait. Comme Chassard était à son tour pris par la patrouille, Dijon disposait d'un double avantage numérique pendant 13 secondes, mais les Ducs ne parvenaient pas à le faire fructifier, ne se créant pas de tir dangereux. Au contraire, c'est même Simko qui s'échappait, mais butait sur les bottes du gardien dijonnais, tandis que Lefebvre était un peu court pour convertir le rebond en but.
C'est l'autre Lefebvre (celui de Dijon) qui allait se reposer deux minutes sur le banc d'infamie, permettant ainsi aux Dauphins de se montrer extrêmement dangereux, tout d'abord par Plch du revers, puis par Lefebvre (son homonyme canadien), par Chipaux et enfin par Petrak bien servi par Salmivirta, mais Hurajt restait de marbre.
Milec commettait à son tour la faute, mais Epinal n'en profitait pas, Mazerolle étant envoyé en prison de façon quasi simultanée.
A quatre contre quatre, le jeu se débridait et Hurajt était tout heureux de sauver sur sa ligne après un tour de passe-passe de Plch en zone offensive. Lalka répondait d'un tir à la bleue, sans danger pour le portier spinalien, tandis que Plch effectuait un tour de cage tout en finesse, mais ne trouvait personne à la réception de son centre.
Dijon était sanctionné pour surnombre, mais Lefebvre se heurtait encore à Hurajt qui montait en puissance dans cette rencontre, tandis que les tirs de Gervais et Salmivirta connaissaient le même sort.
Une nouvelle faute dijonnaise provoquait une double supériorité numérique pendant une minute pour Epinal. Le coach Shawn Allard prenait son temps-mort. Epinal mettait une pression énorme sur la cage des Ducs, mais ces derniers restaient bien en place, arc-boutés devant un Hurajt héroïque.
Si le jeu offensif avait été l'apanage d'Epinal en première période, Dijon avait davantage pris sa chance dans ce tiers médian, sans toutefois parvenir à se montrer réellement dangereux. Epinal n'était pas parvenu à marquer ce troisième but synonyme de voie royale vers la victoire...
Les spectateurs étaient à peine assis dans les gradins, qu'une chaude alerte sur la cage de Dijon permettait à nouveau à Hurajt de s'illustrer.
Chipaux ne se décourageait pas et servait bien Lefebvre, dont le tir trouvait les bottes du cerbère bourguignon à la parade !
Sur l'action suivante, Dian tentait bien de secouer le cocotier, mais Constantin bloquait son tir. Lalka n'avait pas plus de réussite à la bleue.
C'est alors que la révolte des Ducs commençait à poindre, que Chassard enterrait les derniers espoirs dijonnais, suite à un somptueux jeu à trois avec Lefebvre et Salmivirta (3-0 à 46'30).
Enfin c'est ce que tout le monde croyait, y compris le malheureux portier slovaque de Dijon, qui se tenait la tête à deux mains après ce but sur lequel il n'avait pourtant pas grand chose à se reprocher...
Le match bien en mains, Epinal n'avait plus qu'à gérer les affaires courantes, pour décrocher une victoire méritée qui lui tendait les bras...
Tour à tour, Plch, Lefebvre, puis Simko avaient même l'occasion de marquer le quatrième de la soirée, tandis que Dian trouvait la mitaine de Constantin pour préserver le score.
C'est alors que l'incroyable se produisit. Scénario cauchemardesque pour Epinal ou rêvé pour Dijon, toujours est-il que les Ducs allaient enfin se montrer entreprenants et parvenir à faire plier la défense spinalienne.
Dian effectuait un superbe jeu en mouvement, contournant toute la défense spinalienne et s'en allant battre Constantin d'un tir très précis (1-3 à 52'07 à 5c4).
Le gardien vosgien se voyait ainsi privé d'un blanchissage qui semblait lui être promis, tant les Ducs s'étaient montrés bien timides aux abords de sa cage jusque là.
Dijon venait à peine d'ouvrir son compteur que Mazerolle était à nouveau sanctionné. Gillet prenait sa chance de la bleue et il fallait un gros arrêt du cerbère vosgien pour tenir les Dauphins dans la partie.
Indiscipline, panique ou fatigue excessive, toujours est-il que Gervais était à son tour puni, offrant ainsi une double supériorité numérique à Dijon pendant 1'03 !
Gillet en bon meneur d'hommes qu'il est, ne laissait pas passer l'occasion et marquait 5 secondes plus tard, d'un tir à la bleue (2-3 à 53'52 à 5c3) !
N'ayant plus qu'un but d'avance, Epinal ne savait plus trop comment gérer son match. Plch prenait l'option offensive, mais son tir en pivot ne trouvait pas le cadre.
K.Dugas ratait l'immanquable peu de temps après, lorsque laissé libre de tout marquage dans le slot, il tirait dans les bottes de Constantin qui fermait la porte.
Gillet euphorique prenait sa chance, mais son tir heurtait le masque du gardien vosgien, provoquant un arrêt de jeu.
Alors qu'il restait deux minutes à jouer, le coach Daniel Maric prenait son temps-mort, décidé à jouer le tout pour le tout. Mrena envoyait au fond pour obtenir une mise au jeu en zone offensive, permettant ainsi aux Ducs de sortir leur gardien à 58'21.
Dans une joie indescriptible côté dijonnais, K.Dugas égalisait pour ses couleurs, devant une équipe spinalienne consternée (3-3 à 58'31).
Poissompré allait-il connaître la première prolongation de la saison ?
Non, car ce diable de Kevin Dugas remettait le couvert 23 secondes plus tard, faisant ainsi sauter la banque après un incroyable retournement de situation (4-3 à 58'54) !
| Photo de David Blanchard | |
Epinal se ruait alors à l'assaut de la cage gardée par Hurajt, provoquant trois pénalités dijonnaises dans la dernière minute, les Dauphins terminaient la rencontre à 6 contre 3 (Constantin étant sorti) pour les 25 dernières secondes de la partie. Mais les dés étaient jetés, un ultime tir de Plch ne parvenant pas à déjouer son compatriote Radovan Hurajt !
A l'image du quinze de France, face au quinze de la Rose, Epinal venait de s'effondrer sur la fin de match. Si le talent offensif était incontestablement spinalien, le coeur et l'envie de gagner étaient dijonnais !
A méditer...
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