Le nouveau venu Downs, était le premier à s'attirer les foudres de Mr Velay après deux minutes de jeu. Epinal peinait toutefois à s'installer et prenait son premier tir en supériorité numérique par Gervais, puis par Romo, après une bonne minute de tergiversations, qui permettait à l'Etoile Noire de se dégager tranquillement. Lacasse avait toutefois la mauvaise idée de rejoindre son coéquipier sur le banc des punis, offrant ainsi une double supériorité numérique aux Dauphins, pendant 35 secondes. Cependant, ni le slap de Gervais (contré par un défenseur), ni celui de Listiak, ne trouvaient la cible, Nemcak étant aux aguets derrière une défense bien groupée.

La pénalité à peine tuée, le slovaque Rusnak, s'infiltrait dans la défense vosgienne comme une lame chaude dans du beurre, mais son tir du poignet était bloqué par Constantin.

Quelques secondes plus tard, Dirnbach pas en reste, faisait admirer son lourd slap, mais ne cadrait pas.

Les spectateurs assistaient à une succession de passes ratées des deux côtés, l'enjeu prenant clairement le dessus sur le jeu.

Alors que la moitié du premier tiers était atteinte, Downs était une nouvelle fois sanctionné pour une charge contre la bande. Le powerplay spinalien n'était toujours pas plus performant, gaspillant à nouveau une bonne minute avant de prendre sa chance, jusqu'à ce que l'entraîneur-joueur des Dauphins, Shawn Allard, ne dévie un tir de Listiak, que Mazerolle opportuniste poussait au fond des filets, pour son premier but de la saison (1-0 à 12'25 à 5c4).

Photo de David Blanchard

Strasbourg ne baissait pas les bras pour autant et un slap de Vara contraignait Constantin à concéder un rebond, que Rusnak ne pouvait convertir en but égalisateur. Si le petit slovaque avait laissé passer sa chance, Allard n'allait pas rater la sienne, lorsque suite à un énorme travail de Romo, il ajustait Nemcak entre les bottes (2-0 à 14'25).

Avec deux buts encaissés en deux minutes, les hommes de Daniel Bourdages devaient réagir rapidement et Lacasse sur une belle entrée en zone servait Vara, mais le portier vosgien captait son tir de la mitaine. Martin armait de la bleue, mais Constantin restait de marbre.

Pour la deuxième fois de la soirée c'est lors d'une situation spéciale que le jeu allait se débloquer. Mazerolle était envoyé en prison à 17'14 pour la première pénalité vosgienne de la soirée, mais Plch le rejoignait 28 secondes plus tard, offrant là une occasion inespérée aux Strasbourgeois.

Un nouveau tir de Vara était à nouveau repoussé par Constantin, mais le gardien spinalien ne pouvait rien sur ce superbe décalage de Himler pour Lehtisalo à l'angle opposé, qui propulsait le palet au fond, pour un but mérité, tandis que Mazerolle venait juste de rentrer sur la glace (1-2 à 19'17 à 5c4).

Cette première période équilibrée voyait donc les deux équipes rentrer aux vestiaires roue dans roue, ce qui était parfaitement logique vu les débats proposés jusque là (10 tirs de chaque côté).

Epinal reprenait la période médiane bille en tête, désireux de reprendre une marge plus confortable et Papelier était le premier à s'illustrer sur une entrée en zone aile droite, mais trouvait les bottes de Nemcak à la parade.

Flinck pas en reste, profitait d'une erreur de la défense spinalienne qui l'avait laissé tout seul pour tester Constantin, qui bien placé, fermait son angle.

Photo de David Blanchard

Petrak au prix d'une belle accélération en zone neutre, laissait la défense alsacienne sur place, mais oubliait curieusement Chassard, pourtant bien positionné sur l'aile droite et voyait son tir buter sur Nemcak.

Ces phases d'attaque-défense allait laisser place à du jeu de position, lorsque le Finlandais Vara pris de vitesse, commettait la faute sur le Slovaque Plch à 23'05, tandis que son compatriote Resetka en faisait de même sur le Finlandais Salmivirta, qui partait en break à 24'22. Epinal s'installait en zone offensive, faisant tourner le palet, mais le rebond concédé par Nemcak sur un lourd tir de Gervais, ne permettait pas à Plch de s'imposer. Petrak commettait même une erreur que Plch récupérait bien pour s'éviter des frayeurs inutiles.

Le jeu baissait d'intensité jusqu'à ce Martin parti en break, échoue sur Constantin bien inspiré sur ce coup, à 28'01 !

Strasbourg concédait du reste une nouvelle pénalité suite à une indiscipline de Gautier, frustré par l'arrêt du portier des Dauphins ! Epinal se voyait ainsi offrir une nouvelle chance, mais Plch en progrès hier soir, ratait pourtant deux occasions grandeur nature durant cette séquence.

Le maître à jouer slovaque, allait se racheter au prix d'une belle accélération en zone neutre et servait Gervais qui avait bien senti le coup pour marquer un vrai but d'attaquant, trompant Nemcak tout en finesse, du revers (3-1 à 31'00).

Crête (sobre, mais efficace hier soir) était à son tour pris par la patrouille quelques secondes plus tard. Strasbourg allait-il tirer profit de ce nouveau powerplay comme à la fin de la première période pour se relancer ? Une série de tirs plus puissants les uns que les autres mettaient Constantin à l'épreuve, mais le gardien spinalien relevait le défi, s'interposant pour tuer la pénalité. Pourtant alors que le jeu se déroulait à nouveau à cinq côté spinalien, Listiak dont le tir était contré en zone offensive adverse, donnait bien involontairement une situation de deux contre un pour l'Etoile Noire que l'excellent finlandais Lehtisalo convertissait en but, ne laissant aucune chance au dernier rempart des Dauphins (2-3 à 33'50).

Epinal tentait bien un baroud d'honneur par Lefebvre, puis par Chassard qui servait Lefebvre dont la déviation passait au-dessus de la cage de Nemcak, mais subissait peu à peu le pressing des Strasbourgeois, complètement relancés dans la partie par ce deuxième but.

A force de subir, c'est fort logiquement que Lefebvre se mettait à la faute et allait à son tour garnir le banc de la prison. Curieusement l'Etoile Noire si habile sur ses supériorités numériques depuis le début de la partie, ne prenait pas le moindre lancer sur la cage spinalienne durant celle-ci.

Un ultime slap de Resetka était bien repoussé par Constantin qui orientait le rebond dans le coin pour permettre à sa défense de se dégager.

Comme lors de la première période les deux équipes avaient proposé un jeu assez équilibré, se créant des occasions de part et d'autre, Strasbourg ayant toutefois tiré davantage (13 à 8).

Martin se prenait pour Chris Pronger et administrait une charge NHL à Mazerolle en milieu de glace, qui lui valait logiquement une pénalité de deux minutes !

Une reprise de volée de Gervais au four et au moulin hier soir, trouvait encore les bottes de Nemcak à la parade et Mazerolle n'était pas plus en réussite, lorsque superbement servi par Crête, il butait sur le portier slovaque de l'Etoile Noire, auteur de trois arrêts décisifs en moins de trois minutes !

Strasbourg pliait mais ne rompait pas, bien que Resetka poussé à la faute allait rejoindre Martin en prison durant 42 secondes, accompagné par Vara qui écopait de 10 minutes pour avoir montré sa désapprobation à Mr Velay. Gervais faisait à nouveau admirer son slap, mais Nemcak restait de glace, bien protégé par une défense idéalement positionnée autour de sa cage.

C'est le finlandais Salmivirta qui allait débloquer la situation, lorsque idéalement campé aux abords de la cage, il profitait d'une bonne infiltration de Petrak, pour propulser le quatrième puck de la soirée au fond des filets du gardien alsacien (4-2 à 47'00 à 5c4).

Une pénalité appelée contre Lefebvre moins d'une minute plus tard faisait passer des sueurs froides dans la défense spinalienne et il fallait une excellente intervention de Slovak pour éviter le pire. En revanche et comme lors du tiers médian, les Dauphins allaient encaisser un nouveau but la pénalité à peine tuée, puisque Dirnbach profitait d'un rebond concédé par le portier spinalien, que la défense ne parvenait pas à dégager, pour relancer une nouvelle fois les débats (3-4 à 49'53).

Les Dauphins allaient donc s'offrir une nouvelle montée de stress ne parvenant plus à jouer juste et subissant de plus en plus le jeu de Strasbourgeois remis en selle.

Romo se trouvait du reste logiquement sanctionné et son compatriote Lehtisalo était à deux doigts d'administrer la sentence vingt secondes plus tard, mais butait sur Constantin. Comme souvent dans pareil cas de figure, Strasbourg pressait haut et s'exposait aux contres que Plch s'empressait d'exploiter, mais il était retenu par son compatriote Dirnbach envoyé à son tour au cachot.

Le jeu pouvait dès lors se dérouler à quatre contre quatre et sur une nouvelle accélération, Plch bien lancé par Petrak, était accroché par Downs devant la cage, le public réclamant sur cette action un penalty que Mr Velay n'accordait pas. Peu importe, puisque les Dauphins installaient leur jeu de puissance et Listiak servait Romo, dont la reprise de volée mettait Nemcak à contribution, s'en suivait un cafouillage monstre devant la cage des jaunes et noirs avant que leur gardien ne parvienne à geler le palet. Excepté cette action, Epinal n'avait pas été dangereux durant cette séquence et gâchait donc une nouvelle occasion de refaire le break.

Photo de David Blanchard

Pourtant une indiscipline de Devin à 58'38, qui faisait trébucher Gervais sur la ligne bleue des Vosgiens, espérant ainsi partir en break, n'échappait pas à Mr Velay qui punissait le Strasbourgeois illico, provoquant ainsi un temps mort demandé par Daniel Bourdages.

Avec un but d'avance et 1'19 à jouer à 5 contre 4, Epinal avait toutes les cartes en mains pour mettre fin à la série noire, mais une perte de palet de Regenda sur sa ligne bleue, provoquait une mise au jeu en zone spinalienne, permettant ainsi à Daniel Bourdages de sortir son gardien à 59'11 !

Poissompré retenait son souffle tandis que les vaillants supporters de l'Etoile Noire redoublaient d'encouragements pour leur équipe, espérant accrocher la prolongation. Toutefois, Chassard parvenait à s'extirper de la zone défensive, mais ne parvenait pas à tirer, secoué par une rude mise en échec, mais Allard qui avait bien suivi grattait le palet, remettait à Chassard dont le tir était contré par le dernier défenseur, qui voulait éviter le but en cage vide. Le score en restait là.

Entre deux équipes de bas de classement devant jouer un derby décisif dans l'optique de s'éviter une fin de saison éprouvante pour les nerfs, l'enjeu a pris le pas sur le jeu. N'osant jamais totalement se livrer, les deux équipes ont proposé un jeu fermé et engagé, mais correct.

Leur niveau était similaire hier soir, mais la volonté de s'imposer semblait tout de même plus forte du côté d'Epinal, qui marquait ainsi deux points terriblement importants, compte tenu des faibles écarts dans le bas du tableau, seulement deux points séparant le neuvième du treizième !