Epinal démarrait la partie à cent à l'heure sous l'impulsion du rapide Simko et de Petrak, qui chauffaient Buysse à deux reprises, dans les trente premières secondes de la partie.
Le deuxième bloc n'était pas en reste et Salmivirta faisait passer des sueurs froides dans l'arrière garde des Gothiques, en déviant un tir de Listiak que le portier picard bloquait superbement !
Chassard s'illustrait à son tour, lorsque mis sur orbite par une passe laser de Slovak, il s'en allait en break défier le jeune gardien amiénois, mais ce dernier gagnait son duel.
Quatre occasions grandeur nature en moins de trois minutes : la partie démarrait sous les meilleures auspices pour les Spinaliens !
Au plus fort de la domination vosgienne, Shawn Allard ouvrait toutefois le bal des pénalités. Cette indiscipline allait-elle permettre aux Gothiques de refaire surface ?
Le powerplay amiénois s'installait et les visiteurs rataient l'immanquable sur un rebond concédé par Petrik : les cordes de la cage pourtant grande ouverte, n'allaient pas vibrer cette fois !
Pire, Chassard sur la fin de pénalité, récupérait le puck et prenait à nouveau sa chance, trouvant le bouclier de Buysse à la parade.
Alors que Crête (auteur d'une partie de très haut niveau hier soir, commençait à s'illustrer par ses bons choix), Gras semait la panique sur une infiltration, mais la défense veillait.
Sur la mise au jeu qui suivait, Leroy d'un slap surpuissant, trouvait les bottes de Petrik pour bloquer son missile.
| Photo de David Blanchard | |
Après 7 minutes de jeu, Amiens était à son tour sanctionné par Mr Bourreau (qui a très bien tenu son match hier soir) et Henderson allait purger la sanction. Gervais ne tardait pas à armer son redoutable slap et Chassard y mettait du sien, mais Buysse faisait bonne garde. Un contrôle raté du capitaine vosgien, offrait même un break à Sadoun (l'un des amiénois les plus en vue hier soir), mais Petrik tenait les siens dans la partie. Listiak commettait à son tour une erreur de relance, mais le nouveau break qui s'en suivait ne faisait pas évoluer le score. Les échappées se suivaient de part et d'autre et Simko lancé par Petrak, partait comme une fusée, effectuait le tour de la cage, mais son tir du revers était dévié par Buysse.
Ni la pénalité appelée contre Elie Marcos, ni celle sifflée contre Simko, ne changeait la donne, les deux jeux de puissance étant restés stériles.
Gervais tentait bien de secouer le cocotier d'un raid solitaire à 17'03, mais ne trouvait pas preneur pour son centre au deuxième poteau. Sur l'action qui suivait, Marcos était trop gourmand et oubliait son coéquipier à l'angle opposé, permettant ainsi à Petrik de faire l'arrêt.
Le premier bloc spinalien donnait la dernière impulsion de cette première période, lorsque Petrak servait Chassard qui lui remettait instantanément, mais le tir du poignet du Top Scorer spinalien trouvait Buysse sur sa trajectoire.
Dieude Fauvel était sanctionné à 19'59 offrant ainsi un court 6 contre 4 pour Epinal, les Dauphins ayant sorti leur gardien avec mise au jeu en zone amiénoise, mais Gervais n'avait pas le temps d'armer son tir avant la sirène.
Le rythme imprimé par les Spinaliens durant ce premier tiers avait mis les Amiénois en difficulté à quelques reprises, mais les hommes de Denis Pérez pouvaient s'appuyer sur un excellent Buysse pour rentrer au vestiaire sur ce score vierge.
Tirs : 10-8
Les Dauphins attaquaient la période médiane sur le même tempo et Salmivirta (intenable hier soir) trouvait rapidement l'ouverture, en exploitant parfaitement un rebond concédé par Buysse, sur le tir de Chassard (1-0 à 20'27 à 5c4)
Epinal venait enfin de trouver la faille dans la défense Gothique, mais la réaction amiénoise n'allait pas tarder à l'image de Béron, qui malgré une bonne défense de Listiak contrôlait le palet, mais trouvait le poteau (Petrik pouvait aller brûler un cierge sur ce coup) !
Julian Marcos était mal inspiré de chercher des crosses à Marc Lefebvre, d'une part parce que l'ex pensionnaire de l'Elite League britannique n'est pas homme à se laisser intimider et d'autre part, parce que Mr Bourreau envoyait logiquement les deux belligérants en prison, offrant ainsi un jeu à quatre contre quatre pendant deux minutes.
Si la vitesse de jeu des Dauphins avait causé des soucis à la défense picarde à cinq contre cinq, les Gothiques allaient être mis au supplice sur la grande glace spinalienne avec plus d'espace.
Salmivirta prenait les choses en mains et adressait une passe transversale chirurgicale à Crête, qui accélérait en zone neutre et servait ce même Salmivirta sur un plateau, pour son deuxième but de la soirée ! (2-0 à 23'36 à 4c4)
Gervais qui aime servir des gourmandises au public de Poissompré, en remettait rapidement une couche et partait dans un raid solitaire, confondre le malheureux Buysse, abandonné par sa défense complètement prise de vitesse sur le coup ! (3-0 à 24'06 à 4c4)
Le public spinalien ivre de bonheur, vibrait au rythme de son équipe qui retrouvait son niveau de jeu de décembre, après les pâles prestations produites contre Morzine et à Dijon !
Simko sentant les Gothiques au bord de l'implosion accélérait encore, mais cette fois Buysse gagnait son duel.
| Photo de David Blanchard | |
Allard donnait à son tour le tournis aux hommes de Denis Pérez et servait Romo dont le tir instantané heurtait le masque du gardien, provoquant un arrêt de jeu logique. Le centre finlandais allait aussitôt prendre des nouvelles de sa victime, qui heureusement retrouvait rapidement ses esprits.
Après huit minute de chaos, les Gothiques sortaient enfin la tête de l'eau lorsque Sadoun ajustait une terrible reprise de volée, mais trouvait Petrik à la parade. Listiak et Gras échangeaient quelques amabilités suite à l'arrêt du portier spinalien et étaient invités à se calmer sur le banc d'infamie.
Un nouveau jeu à quatre contre quatre, permettait aussitôt aux Dauphins de trouver des espaces, à l'image de Gervais qui amenait le surnombre en zone offensive, tandis que sur un nouveau contre, Allard donnait le tempo et servait Crête, qui d'un magnifique contrôle et du revers, mettait Buysse hors de portée ! (4-0 à 29'14 à 4c4) Un but plein d'audace et de sang froid pour le jeune (20 ans) défenseur canadien, qui monte en puissance match après match.
Papelier (quelle présence défensive sur le troisième bloc) testait à son tour la mitaine du gardien visiteur et Listiak dont le tir était contré, provoquait un break amiénois, que Petrik enrayait brillamment.
Avec ce score de 4-0, le match était totalement débridé et le capitaine Chassard effectuait un tour de cage, mais Buysse fermait la porte.
Amiens prenait sa chance par Dieude-Fauvel, qui d'un slap surpuissant mettait à nouveau Petrik à contribution, tandis que Listiak sauvait un palet brûlant devant la cage sur l'action suivante.
La pénalité appelée contre Allard permettait à Kowalczyk de faire parler la puissance de son slap, mais ni lui, ni Gras, ne trouvaient la faille dans la garde d'un Petrik auteur d'un gros match hier soir.
Romo travaillait très fort sur cette infériorité numérique et tentait sa chance, puis poursuivait son effort pour grappiller de précieuses secondes, bien épaulé par le tandem Chassard-Petrak qui prenait le relais.
Sur la sortie de prison de son entraîneur, Mazerolle ratait même une occasion grandeur nature.
La pénalité sifflée contre Bachet ne changeait rien, Romo se heurtant au cerbère picard et c'est même Sadoun qui coupant une passe en zone neutre, se créait la meilleure occasion.
Cette période médiane avait littéralement fait imploser des Gothiques, bien moins rapides que les Dauphins et qui avaient concédé trois buts à quatre contre quatre et un en infériorité numérique.
Le travail fourni par les hommes de Shawn Allard cette semaine avait payé.
Une seule inconnue, comment les Spinaliens allaient-ils gérer cette avance dans le dernier tiers ?
Tirs 15-15
Les Gothiques prenaient cette ultime période à bras le corps et Henderson en angle fermé, était le premier à s'illustrer. Amiens poussait très fort et mettait logiquement les Dauphins à la faute, à l'image de Salmivirta, pris par la patrouille.
Sadoun prenait sa chance, mais Petrik impeccable, ne laissait pas le moindre rebond. Toujours aussi travailleur, Chassard coupait une passe ultra dangereuse en zone défensive pour donner de l'air aux Dauphins. Kowalczyk faisait à son tour tonner le canon, mais la mitaine de Petrik restait ferme.
Epinal subissait une véritable fusillade, les tirs partant de tous côtés, mais la défense bien en place était parfaitement secondée par un Petrik des grands soirs !
Sur la sortie de prison, Petrak aurait même pu toucher le jack pot, s'il n'avait pas oublié Simko à l'aile opposée.
Cette pénalité tuée, les Dauphins reprenaient des couleurs et Papelier gagnait son duel dans le coin et sortait le palet pour Mazerolle qui ne pouvait pas contrôler. Gervais armait son bazooka, mais son missile trouvait les bottes de Buysse.
Curieusement, c'est alors que les Dauphins recommençaient à imprimer le rythme de la partie, que le but amiénois allait venir. Un palet perdu en zone offensive donnait une chance à Elie Marcos, qui d'un tir en feuille morte, trompait Petrik, privant ainsi le portier spinalien du blanchissage. (1-4 à 47'49)
Galvanisés par ce but, les Amiénois poussaient de plus en plus fort jetant leurs dernières forces dans la bataille. Le coach Pérez haranguait ses troupes, car en partant à l'abordage, les Gothiques offraient immanquablement des contres aux Dauphins et Listiak qui bloquait bien en zone neutre, trouvait Romo qui butait sur le gardien picard.
Simko sortait un palet brûlant et concédait un dégagement interdit salvateur, tant l'étau amiénois se resserrait sur la cage de Petrik.
Les vieux démons étaient-ils en train de hanter à nouveau l'antre glacial de Poissompré ?
Une indiscipline de Lefebvre par ailleurs excellent dans son travail défensif sur l'adversaire mettait un peu plus les Dauphins sous pression. Gras prenait sa chance mais se heurtait à Petrik, tandis que Gervais sauvait devant sa cage. C'était Fort Alamo sur la cage du portier slovaque de l'ICE, mais l'escadron défensif des Dauphins ne prenait pas l'eau pour autant.
A peine sorti de la prison, Lefebvre y retournait, pour une faute commise à la lutte dans la bande.
Listiak qui ratait son dégagement en zone défensive, offrait une occasion sur un plateau à Stevens, mais l'ancien joueur des Panthers de Nottingham, trouvait la barre transversale !
Décidément les Gothiques n'étaient pas vernis et le coach Pérez tentait de provoquer le destin en sortant son gardien à 15'53 sur la prison simultanée de Gervais et Petit. Les Amiénois évoluaient ainsi à 6 contre 4 et comme l'équipe picarde est probablement la meilleure de la ligue dans cette configuration, la prudence était de mise, malgré l'écart au score.
| Photo de David Blanchard | |
Sadoun assenait un slap que Petrik bloquait bien, tandis que sur l'action suivante, ce même Sadoun effectuait encore un gros travail pour couper la passe de Petrak à destination de Chassard qui partait seul vers le but vide.
Ce n'était toutefois que partie remise pour les Dauphins, puisque Simko s'arrachait en zone neutre pour gagner son sprint, mais était fauché par Kowalczyk le dernier défenseur amiénois. L'arbitre Mr Bourreau n'hésitait pas un seul instant et appliquait immédiatement la sanction du but automatique (5-1 à 57'22). Touché à la cheville, le rapide ailier spinalien rentrait blessé au vestiaire.
L'ultime pénalité appelée contre Ilic ne changeait rien à la donne, malgré un ultime tir de Sadoun qui trouvait encore une fois la mitaine de Petrik.
Le coup de bluff de Denis Pérez (sortie du gardien) n'a pas payé, c'est bien Shawn Allard qui possédait les meilleures cartes hier soir : Quinte Flush Royale pour les Dauphins !
Tirs 6-20
Le travail a récompensé les Dauphins qui en retrouvant les bases de leur jeu, sont brillamment venus à bout de Gothiques pris de vitesse et s'étant régulièrement heurtés à une défense bien en place et à un gardien auteur d'un match solide.
Cette victoire assure quasiment la participation des Dauphins en play-off, puisque la surprenante défaite de Chamonix face à Caen, condamne les Chamois à battre successivement Briançon, Rouen puis Epinal, pour revenir sur les Spinaliens.
Pour les hommes de Shawn Allard, tout reste possible et si le jeu développé hier soir et celui qui va suivre dans les prochaines rencontres, tous les espoirs sont permis pour des Dauphins qui pourraient bien retrouver Amiens ou Dijon en play-off.
Amiens tout comme son hôte d'un soir, alterne le meilleur (contre Briançon) et le pire (contre Epinal). La prestation fournie par les hommes de Denis Pérez hier soir n'est pas rassurante avant l'entame des play-off, mais dans ce contexte si particulier des séries finales, les Gothiques trouveront peut être un second souffle ?
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