Le rapide Jan Simko était le premier à se mettre en action et créait d'entrée le danger, sur sa première incursion en zone offensive, à peine le coup d'envoi donné.
Mais Peter Listiak, pris de vitesse comme trop souvent ce soir, sur l'action suivante, était justement sanctionné par Mr Bachelet. Salmivirta avait beau se démener comme un beau diable pour garder le palet dans la bande, les protégés de Robert Millette allaient rapidement tirer les marrons du feu, par Rozendal, qui exploitait un dégagement raté devant la cage spinalienne (0-1 à 02'06).
Les affaires étaient bien mal engagées pour les joueurs de Shawn Allard, cantonné au banc ce soir.
Qu'importe, les Dauphins étaient bien décidés à ne pas se laisser couler et Mazerolle sonnait la charge, mais un croc en jambes que seul Mr Bachelet ne voyait pas, arrêtait sa chevauchée !
Scott frustré, concédait une pénalité inutile, mais méritée dans la foulée, mettant son équipe en difficulté. Le jeu de puissance des Diables Noirs s'installaient en zone spinalienne et les bleus regardaient inlassablement tourner le palet, sans parvenir à couper la moindre passe ! Les Dauphins pouvaient s'estimer heureux de ne pas avoir concédé le deuxième but sur cette phase de jeu.
| Photo de David Blanchard | |
L'ancien spinalien Drzik, était à son tour pris par la patrouille pour une charge sur Papelier en zone neutre, mais le powerplay vosgien restait bien timide, excepté une reprise de volée de Romo, qui trouvait les bottes de Hiadlovsky.
Alors qu'on venait de passer la moitié du premier acte, Listiak avait la curieuse idée d'adresser un caviar à Pazak, qui n'en demandait pas tant et allait tranquillement ajuster Petrik d'un maître tir (0-2à 11'09) !
Les Dauphins empruntés et lents, souffraient mille maux de l'absence de leur chef d'orchestre Jan Plch et les choses se corsaient lorsque Slovak était à son tour sanctionné. Les Diables Noirs cafouillaient toutefois leur powerplay et laissaient passer leur chance.
Hiadlovsky étaient même tout heureux de voir le puck heurter sa transversale, alors que le portier slovaque était largement battu. Barre rentrante ou sortante, Mr Bachelet tranchait en laissant se poursuivre l'action.
Alors que le premier tiers touchait à sa fin, Gervais pas dans son assiette ce soir, ratait son contrôle à la bleue, offrant ainsi un break à Drzik, que le slovaque ne pouvait conclure.
Ce premier tiers insipide se terminait sur cette avance de deux buts pour les visiteurs. Les Dauphins n'avaient ni collectif, ni patinage et les Diables Noirs, sans être impressionnants, géraient bien leur match.
Le public avait à peine pris place dans les gradins, que Guillaume Chassard faisait se lever Poissompré comme un seul homme, d'un tir que le portier des Diables, ne pouvait que dévier dans ses filets (1-2 à 20'36), alors que Filip quittait juste sa geôle.
Virevoltants et incisifs, les Dauphins avaient complètement changé de visage dès l'entame de ce tiers, à l'image de Simko, Chassard et Petrak qui combinaient bien, mais le tchèque ne cadrait pas.
Mazerolle servait Papelier dont le tir était contré, puis Simko lancé à toute vapeur, sur une passe chirurgicale de Petrak, mettait le feu dans la défense tourangelle aux abois, mais butait sur son compatriote et ancien coéquipier sous les couleurs de Tours, Hiadlovsky.
Les Diables Noirs vivaient l'enfer, subissant et reculant sans cesse sous la furia spinalienne, qui trouvait sa récompense sur un exploit personnel de Petrak, dont l'influence est grandissante dans l'effectif vosgien (2-2 à 25'15).
Sonnés les Diables avaient perdu leur hockey, mais un nouveau palet perdu en zone offensive allait donner une occasion en or à Filip, qui ne se faisait pas prier (2-3 à 27'07).
| Photo de David Blanchard | |
Pazak s'enflammait et commettait la faute sur Regenda, que l'arbitre sanctionnait logiquement.
Les Dauphins se faisaient une frayeur sur un nouveau palet cafouillé à la bleue, mais Petrik faisait bonne garde. Simko remontait tranquillement le palet et comme personne n'était décidé à le gêner, ajustait Hiadlovsky d'un tir précis (3-3 à 28'33).
Devèze emporté par son envie, était lui aussi invité à aller se reposer deux minutes, mais Epinal ne tirait pas partie des rebonds concédés par le portier des Diables.
Tours subissait à nouveau le jeu spinalien et cette volée de Salmivirta, magnifiquement servi par Romo, faisait passer des frissons dans l'échine des Diables.
La pression était de plus en plus forte et les hommes de Millette avaient toutes les peines du monde à sortir de leur zone, mais ni Chassard, ni Petrak ne pouvaient passer l'épaule.
Si le premier tiers avait été à l'avantage des visiteurs, le deuxième ne laissait aucun doute sur la suite des évènements, tant les Tourangeaux avaient subi le jeu des Spinaliens et pouvaient s'estimer heureux de rentrer au vestiaire sur ce score de parité.
Pourtant l'entame du troisième tiers n'était pas du même tonneau, même si Salmivirta faisait encore parler sa puissance dans les bandes et que Mazerolle intervenait judicieusement derrière la cage pour écarter le danger.
Les deux équipes semblaient en effet adopter une position plus attentiste, sentant que celui qui marquerait le premier, pourrait bien gagner le gros lot...
Pazak faisait admirer sa technique en entamant un slalom dans une défense bleue étrangement passive, tandis que Chassard était sanctionné pour un « accroché » peu évident.
Petite cause, grands effets, puisque grâce à ce coup de pouce arbitral, les Diables Noirs allaient passer devant, d'un maître tir de Gauthier, alors que Petrik avaient effectué des arrêts de toute beauté devant Perna juste avant (3-4 à 49'50).
Une nouvelle pénalité sifflée contre Salmivirta traçait la voie royale pour les Diables, mais c'est au contraire Petrak qui était à deux doigts d'en profiter, malgré une sortie kamikaze de Hiadlovsky.
Alors que Corran jouait un peu des coudes devant Simon, les Dauphins ne parvenaient pas à saisir leur chance pour égaliser, développant un jeu trop stéréotypé.
C'est alors que Mr Bachelet allait lui aussi jouer à Dr Jekyll et Mr Hyde, puisque s'il avait plutôt bien tenu les débats jusqu'alors, il allait complètement gâcher le spectacle par des décisions complètement farfelues, jusqu'à la fin du match !
| Photo de David Blanchard | |
Avec moins de deux minutes à jouer, Shawn Allard prenait son temps mort. L'engagement était à peine gagné par les Dauphins, que Petrak partait à l'assaut, encaissant au passage un bon cinglage qui lui faisait perdre ses gants, mais Mr Bachelet sanctionnait le tchèque pour attitude anti sportive !
Le plus beau restait toutefois à venir lorsque Chassard était puni pour obstruction sur Hiadlovsky, qui au passage avait effectué une « Ravanelli », pour se faire trébucher lui même devant l'attaquant spinalien !
Dès lors les dés étaient jetés, puisqu'à trois contre cinq, le match était plié. Heureusement que les joueurs des deux équipes ont su rester calmes, car c'est typiquement ce genre de décisions arbitrales qui font dégénérer une rencontre...
Drzik et Simko pouvaient regagner les vestiaires avec leurs trophées honorifiques de meilleurs joueurs de chaque équipe, sous les applaudissements d'un public qui a vraiment assisté à un match à deux visages ce soir...
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