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Photographie Canadien de Montréal |
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On le savait malade, affaibli depuis de longues années, depuis un malaise cardiaque qui l'avait envoyé à l'hôpital en 1996, depuis une tumeur au cou guérie en 2000, depuis un nouveau malaise en 2008 mais il parvenait toujours, de temps en temps, à quitter sa résidence de Longueuil pour assister aux rencontres du Canadien dans le salon des anciens joueurs. Inquiet, dans la dernière édition de ses mémoires, de se voir de plus en plus seul parmi les figures historiques du hockey, d'assister de plus en plus souvent aux obsèques de ses très nombreux amis, le Capitaine est resté jusqu'au bout parfaitement lucide et souriant lors de ses apparitions publiques de plus en plus rares. Certains diront qu'il a ainsi défié la mort pendant plus de 18 ans, ils auront raison. Certains diront qu'il était le plus grand joueur du Canadien encore en vie avec Guy Lafleur, ils auront tout compris.
Monsieur Jean Béliveau est parti hier.
Monsieur Jean Béliveau a été, de l'aveu de tous les spécialistes, le plus grand Capitaine du Canadien de Montréal. Né à Trois Rivières en 1931, il découvre le hockey à Victoriaville vers 12 ans et fera une saison en junior au sein des Tigres, avant de porter sucessivement les couleurs de deux équipes de la ville de Québec, les Citadelles en junior et ensuite les As de la ligue senior. Refusant, dans un premier temps, les offres du Canadien pour rester à Québec, sa ville, Beliveau y rencontre son épouse Elise, mais va finalement accepter de rejoindre le tricolore, malgré un salaire de 20.000$ qui faisait de lui l'amateur le mieux payé du Québec, dépassant même le salaire de certains joueurs de LNH.
En 1953, Béliveau intègre le Canadien avec un contrat de 5 ans, mais la franchise s'interrogeant dans un premier temps sur ses résultats aux tests médicaux qui montraient une arythmie cardiaque, un épisode qui ne va en rien contrarier sa carrière exceptionnelle qui en fait le second joueur du Canadien de l'histoire derrière le rocket Maurice Richard.
Mais, au-delà des statistiques et des honneurs, Béliveau laisse une image particulièrement forte, celle d'un ambassadeur au service des Canadiens de Montréal durant plus de 40 ans, un athlète élégant sur et en dehors de la glace, un gentleman capable également de se battre à la régulière sur la glace mais aussi, et presque surtout, un capitaine exemplaire, concerné, intelligent et tactique. Le "gros Bill", comme il était surnommé affectueusement à Québec, est un homme d'exception en plus d'un athlète totalement hors norme. Le seul hockeyeur de l'histoire qui a refusé un poste politique de Gouverneur Général, s'estimant surtout et avant tout un ambassadeur du Canadien. Un géant devant lequel tout amateur de hockey ne peut que s'incliner.
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Photographie Hall of Fame Canadien Montreal |
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Monsieur Jean Béliveau, c'est 507 buts et 712 passes pour 1219 points en 1125 rencontres. En playoffs, vous ajoutez 79 buts et 97 passes décisives pour 162 points en 176 rencontres.
Mais Jean Béliveau, c'est surtout cela (reprise de l'article Wikipédia)
1950-1951 : première équipe d'étoiles de la LHMQ
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Photographie Canadien de Montréal |
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J'ai rencontré Monsieur Béliveau au Centre Bell il y a 5 ans. Questionné sur l'hypothèse d'une interview, Dominick Saillant, le responsable presse du Canadien, avait courtoisement et intelligemment décliné en soulignant que l'intéressé n'était pas en forme, mais que l'on pouvait le saluer, ce qui fut fait. Exceptionnel, charismatique, naturel et souriant, tels sont les qualificatifs qui viennent à l'esprit pour évoquer ce moment. Très sincèrement, la réputation et le caractère exceptionnel de Jean Béliveau n'est absolument pas usurpée, vous ne pouvez l'oublier quand vous l'avez croisé et ses mémoires sont clairement l'un de meilleurs livres de hockey par sa sincérité, humour, intelligence et qualité d'analyse.
La rédaction de Hockeyhebdo s'associe, comme toute la presse Hockey, à l'hommage rendu à Monsieur Béliveau et présente ses plus sincères condoléances à la famille, aux proches, ainsi qu'au Canadien de Montréal et à tous ses partisans.