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Hockey sur glace - NHL : National Hockey League - AHL |
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AHL : Entretien avec Sami Tavernier |
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Miguel de Cervantès, le célèbre romancier espagnol, auteur du roman Don Quichotte aimait dire que : «Lorsqu’une porte se ferme, une autre s’ouvre». Cette citation caractérise parfaitement la détermination de Sami Tavernier. En effet, le jeune hockeyeur franco-finlandais de 22 ans vient de signer son premier contrat pro avec le Crunch de Syracuse en AHL après avoir vu plusieurs portes se fermer devant lui. Le parcours de l’attaquant nous rappelle sans aucun doute celui de Stéphane DaCosta, lui aussi binational ayant évolué en USHL à Sioux City puis en NCAA à Merrimack College. Alors qu’il arrive à peine à Syracuse dans l’Etat de New York pour découvrir ses nouveaux co-équipiers, il a accordé un entretien exclusif à Hockey Hebdo. |
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Media Sports Loisirs, Hockey Hebdo |
Nicolas Czyz le 06/03/2020 à 08:10 |
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Hockey Hebdo - Avant toute chose. Pour les gens qui auraient un doute, nous réalisons cet entretien en français car même si tu as évolué avec le chandail de l’équipe nationale finlandaise en U18, U19 et U20, tu as la double nationalité. Peux-tu nous expliquer le pourquoi du comment ?
Sami Tavernier – Pour moi c’était un choix plutôt logique à l’époque. C’était l’année de mes 18 ans et l’année de la Draft. Je vivais en Finlande à ce moment-là. J’ai suivi le cursus avec les Espoirs finlandais en U16 et U17 puis lorsque le moment est venu pour moi de faire un choix, j’ai dû prendre une décision. Les règles internationales imposent de faire un choix de nationalité en U18. J’ai naturellement choisi la Finlande comme j’avais fait partie des sélections U16 et U17.
Hockey Hebdo – Tu es donc Franco-Finlandais ou Finno-Français ?
Sami Tavernier – On me pose souvent la question ! Mais lorsque l’on parle de hockey, j’aime bien dire que je suis Finlandais puis pour d’autres raisons j’aime bien dire que je suis Français, notam ment pour les filles mais aussi pour le Foot (rires).
Hockey Hebdo – Tu es parti très jeune en Finlande. Le hockey y est-il enseigné différemment ? Quelles sont les principales différences ?
Sami Tavernier – Nous avions 5 entraînements par semaine contre 2 lorsque j’étais à Morzine. Ils travaillent le physique hors glace dès le plus jeune âge. Surtout, comme il y a plus de moyens financiers pour le hockey en Finlande, les jeunes sont plus encadrés.
Hockey Hebdo – Tu intègres rapidement la sélection nationale finlandaise. Tu évolues avec les Suomis en junior au côté de joueurs comme : Sebastian Aho des Carolina Hurricanes, Aleksi Saarela des Florida Panthers, Jesse Puljujarvi des Oilers d’Edmonton, Patrik Laine des Jets de Winnipeg et Otto Somppi, prospect du Lightning de Tampa Bay et que tu as retrouvé au Crunch de Syracuse. Parles-nous de ton rôle au sein de cette dream team ? As-tu toujours des contacts avec ces joueurs ?
Sami Tavernier – J’évoluais au sein de la 4ème ligne d’attaque. Nous étions tous très jeunes. Une belle bande de copains. Ils ont commencé à éclore à ce moment-là. J’ai effectivement toujours des contacts avec certains mais nos chemins ont pris des trajectoires différentes. Qui sait ? Un jour on se retrouvera peut-être !
Hockey Hebdo – Ton nom apparait dans la liste des joueurs nés en 1997 éligibles au repêchage NHL en 2016. Avais-tu eu des contacts avec des scouts ? Pensais-tu pouvoir être sélectionné ? Comment as-tu réagi lors que tu as compris que tu ne serais pas repêché ?
Sami Tavernier – Cette année-là ! non. Mise à part une équipe. Cependant, lors de ma première saison universitaire, j’avaisplusieurs opportunités. Cette même année, j’ai fait le camp de préparation des Toronto Maple Leafs. Être repêché, donne un avantage certain. Tu as 3 saisons pour faire tes preuves. Je me suis toujours dit que si je continue à bien jouer, d’autresopportunités s’offriront à moi par le biais de la « Free Agency ».
Hockey Hebdo – Tu décides de quitter l’Europe pour tenter ta chance en USHL. Avais-tu déjà fait ton choix avant le repêchage NHL ? Quelles étaient tes autres options ?
Sami Tavernier – J’avais l’option de rester dans mon club en Finlande et de passer Pros. Mais après des échanges avec ma famille et mon agent, l’option universitaire me semblait la plus opportune. Pour moi c’était important de continuer mes études tout en continuant à jouer au hockey dans un championnat relevé. Clairement, l’option de la NCAA était la meilleure solution pour moi.
Hockey Hebdo – Tu joues 15 matches en USHL puis 30 matches en NAHL avant d’arriver à Merrimack College en NCAA. Savais-tu que Stéphane DaCosta avait fait le même parcours pour arriver en NHL ? Comme toi il a évolué en USHL à Sioux City puis lui aussi a porté les couleurs des Warriors de Merrimack College.
Sami Tavernier – Oui, je savais. Stéphane DaCosta m’a contacté avant que je signe avec Merrimack. En y réfléchissant bien, il m’a influencé en me donnant des petits conseils et en partageant son expérience à Merrimack. Il avait particulièrement apprécié jouer pour les Warriors. Les Fans faisaient souvent référence à lui du fait que je sois né en France comme lui.
Hockey Hebdo – Tu as passé 4 années pleines dans le Massachussetts. On dit souvent que la NCAA est une ligue physique. As-tu été obligé de muscler ton jeu ?
Sami Tavernier – Bien évidement. Cela étant, le préparateur physique de Merrimack est l’un des tous meilleurspréparateurs de NCAA. Nous avions des programmes de préparation l’été afin d’être au top durant toute la saison.
Hockey Hebdo – Cette saison, Scott Borek, l’entraîneur des Warriors de Merrimack College, te confie les reines de l’équipe en te nommant capitaine. Qu’est-ce que cela fait de porter le « C » et d’être le représentant de l’identité d’une équipe ?
Sami Tavernier – C’était une bonne grosse responsabilité mais je n’étais pas seul. J’étais bien entouré, il y avait d’autres leaders dans cette équipe. C’est toujours sympa pour mon CV Hockey.
Hockey Hebdo – Les joueurs finlandais sont connus pour être des joueurs complets. Quel est ton style de jeu et à qui aimes-tu te comparer ?
Sami Tavernier – J’aime beaucoup David Pastrnak des Bruinsde Boston ou encore William Nylander des Maple Leafs de Toronto. Sinon, comme j’aime aussi jouer physique je pensais à T.J Oshie des Capitals de Washington. Un ailier droit, Play maker pouvant scorer.
Hockey Hebdo – Le 3 mars dernier, le Crunch de Syracuse te propose un « ATO » soit un contrat Try-Out. Peux-tu nous en dire plus ? Comment cela s’est-il passé ?
Sami Tavernier – Mon agent était en contact avec plusieurs équipes qui sont venues me scouter durant la saison. En attaquant ma dernière saison universitaire, j’avais pour objectif de signer un ATO avec une équipe AHL. En Mai prochain, je dois valider mon diplôme universitaire puis on verra si le Crunch me resigne.
Hockey Hebdo – Le Crunch de Syracuse est le club affilié du Lightning de Tampa Bay. Un club qui a une relation particulière avec les joueurs Francophones. Les deux seuls numéros retirés par la franchise floridienne sont ceux de Martin St Louis et de Vincent Lecavalier. Mais aussi, Julien Brisebois, le GM du Lightning est l’un des deux seuls GM francophones actifs en NHL. As-tu rencontré Julien Brisebois ? As-tu discuté avec des autres joueurs Francophones du Crunch ?
Sami Tavernier – Non, j’ai été en contact avec Stacy Roest, le GM du Crunch. Sinon j’ai passé plus de temps avec le staff de l’équipe mais aussi avec d’autres francophones comme Daniel Walcott et Alex Barré-Boulet. Ceux sont des bons gars, ils m’ont tous très bien accueilli.
Hockey Hebdo – Comme nous l’avons mentionné plus tôt, tu vas retrouver chez le Crunch de Syracuse, Otto Somppi. A-t-iljoué un rôle dans ton arrivée dans cette équipe ?
Sami Tavernier – Je l’ai tout de suite contacté. C’est toujours plus simple d’arriver dans une nouvelle équipe lorsque tu sais que tu as quelqu’un sur qui compter et avec qui tu as déjà joué. On communique beaucoup surtout pour me familiariser avec le planning et autre. Nous avions fait la préparation au tournoi U20 sur la même ligne. On verra si le coach nous alignera ensemble.
Hockey Hebdo – Benoît Groulx, un entraîneur Francophone qui a pour réputation d’être un excellent formateur et un grand tacticien. Comment se sont passés tes premiers jours sous ses ordres ?
Sami Tavernier – Le fait qu’il parle français a rendu les choses plus simples. Il m’a tout de suite mis dans le bain en m’expliquant comment ça allait se passer. J’ai vite compris ce que je devais faire. Je vais donner le meilleur de moi-même. Je vais tout faire pour qu’il croit en moi.
Hockey Hebdo – Quelle est la prochaine étape dans ton développement ? Et quel est ton objectif à court terme et à long terme ? Et que pouvons-nous te souhaiter ?
Sami Tavernier – Pour le moment, je vis les étapes jour par jour. Déjà, à court terme, je vais essayer de faire partie du line-up pour le déplacement à Toronto de ce week-end puis je vais me battre pour faire partie du line up du match d’après. A long terme, on verra, je n’y suis pas encore.
Hockey Hebdo – As-tu déjà choisi ton numéro ?
Sami Tavernier – Oui, le #74 ! pour la Haute Savoie. Je portais le #25 jusqu’à présent mais c’est le numéro de Cal Foote. Alors j’ai voulu faire un petit clin d’œil à mes racines.
Hockey Hebdo – Avant de devoir te rendre à tes obligations, j’avais une dernière question. Une question, qui me démange depuis le début de l’entretien. Tu es né en France, d’un père Français et d’une mère Finlandaise. Tu as représenté la Finlande jusqu’en U20. Serait-il envisageable, si cela est possible, de te voir représenter la France prochainement ?
Sami Tavernier – S’il y a un assouplissement des règles internationales, OUI. Je ne dirais jamais non. Je serais fier de pouvoir représenter la France comme j’ai été fier de pouvoir représenter la Finlande. Après tout j’ai la double nationalité. Mais, comme j’ai joué un tournoi international avec la Finlande je n’ai pas le droit de changer à nouveau. Qui sait, peut-être que je retrouverais la sélection Finlandaise prochainement ? Cela étant dit, pour l’instant le plus important c’est d’intégrer le Line up du Crunch et de signer un contrat.
La rédaction de Hockey Hebdo remercie Sami Tavernier pour sa disponibilité et son temps. Hockey Hebdo remercie également Megan Cahill du staff du Crunch de Syracuse pour les photos ainsi que pour avoir rendu cet entretien possible. Nous souhaitons à Sami de pouvoir faire partie de l’effectif du Crunch qui affrontera les Marlies de Toronto ce week-end et qui sait ? Pourquoi pas, le voir, un jour pousser la porte d’un club NHL et le voir pousser par la même occasion, la porte de l’équipe de France.
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