Reims invaincu et sans buts encaissé se rend à Bordeaux qui a déjà perdu à domicile face à Neuilly. Match à enjeu dès la troisième journée pour les girondins devant un public nombreux.
Bordeaux, Mériadeck, Hockey Hebdo
Patrice Villey, Murielle Gaston le 26/09/2010 à 12:12
Arbitres : Mlle Picavet assistée de M. Fournon et Tomou
Buts : Bordeaux : 01:43 Raphaël Larrieu (ass Dmitri Lavrov et Fredrik Dratzen) ; 24:26 Nicolas Mariage (ass Jan Majercak et Dmitri Lavrov) ; 51:12 Romain Horrut (ass Nicolas Mariage et Cyril Lambert) ; 52:19 Nicolas Courally (ass Jan Majercak et Nicolas Mariage) ; 55:22 Dmitri Lavrov (ass Nicolas Mariage et Jan Majercak) Reims : ; 26:39 Florian Sabatier ; 32:19 Francis Desrosiers (ass Sébastien Savoie et Jérémy Sabatier) ; 35:00 Francis Desrosiers (ass Sébastien Savoie) ; 45:50 Florian Sabatier (ass Filip Prochazka et Jan Rehor)
Pénalités
16' contre Bordeaux
32' contre Reims
Gardiens de but en jeu :
#16 J. Leclerc pour Bordeaux
#33 P. Kubis pour Reims
Pas d'excuses pour les retardataires. Il est maintenant établi qu'il se passe toujours quelque chose dans les deux premières minutes de jeu à Mériadeck. Aujourd'hui ce sera lancer de Savage, powerplay pour Reims sur faute de Horrut, 4 contre 4 après que Grill soit coupable d'une irrégularité sur Karafiat et finalement but bordelais sur une remontée rapide de Dratzen relayée par Lavrov pour trouver à l'aile le capitaine Larrieu qui en se recentrant trompe Kubis entre les jambières, 1-0 à 01:43.
Tout a été très vite mais Reims met peu de temps à réagir. Si Kubis a loupé sa première échéance, Leclerc de son côté est dans son match. Il détourne la frappe de Rehor avant de dégager en 2 temps les tentatives répétées de Florian Sabatier. Une bonne entrée en matière pour le partenaire du désormais retraité Burnet. Il devra aussi mettre toute son habileté au service de ses coéquipiers en infériorité pour bloquer un lancer puissant de Desrosiers servi par Gervais, ou encore une frappe plein axe de Florian Sabatier à 3 secondes du termes de l'infériorité.
Murielle Gaston
l'homme du match, Nicolas Mariage
Jusqu'à la mi-tiers, on alternera les infériorités. Un coup bordelaise, un coup rémoise pour dans l'ensemble ne pas avoir vu de réelles grosses occasions de part et d'autres si ce n'est que quelques escarmouches qui ponctuent occasionnellement les actions.
L'opposition de style est plus marquante car si Bordeaux tente de développer son jeu par des entrées en zone disciplinées et des positions établies pour tenir le palet, Reims semble se cantonner à des sorties en passes jusqu'à sa bleue pour lancer les attaques qui se terminent irrémédiablement par un lancer. Ce n'est pas (malgré l'apparence) un attaque-défense. On assiste à ce schéma de jeu car Bordeaux serre bien ses lignes et laisse peu de glace aux rémois pour évoluer. Ces derniers ayant des joueurs d'une grande qualité individuelle opèrent donc en contre-attaque par Desrosiers et Jérémy Sabatier pour les plus récurrents.
Pour les joueurs de Tartari les alertes se précisent. Ils peinent à imposer leur jeu et s'exposent aux réactions rémoises. Une combinaison Molmy - Grill permet de décaler Rehor qui trouve le poteau de Leclerc et file contre la bande. On est passé près de l'égalisation, mais le tiers s'achève sur ce score de 1-0 pour Bordeaux,
Mise au jeu : 14-13 pour Reims
Lancers : 10-15 pour Reims
Les premiers instants de ce second vingt sont champenois. Desrosiers, Rehor et Grill sont aux affaires et alertent Leclerc. Mais les bonnes intentions des Phénix sont vite coupées dans leur élan par l'indiscipline de Morel dans un premier temps, Prochazka ensuite et Molmy enfin qui vont permettre aux bordelais de jouer simple et double supériorité.
Si jusqu'ici les équipes spéciales des locaux n'ont pas été au fait de leur potentiel car bien gênées par la défense menée par Kubis, il ne faudra qu'une vingtaine de secondes après que Molmy soit sorti pour que la faille apparaisse. Lavrov Décale Majerçak plein axe à la bleue, le slovaque avance et arme un lancer freiné par un patin adverse que Mariage positionné à droite du slot de Kubis reçoit, contrôle et glisse dans la cage adverse sans que le gardien puisse esquisser la moindre parade, 2-0 à 24:26.
Bordeaux qui a fait le break, bénéficie toujours d'un 5 contre 4 qui se transformera en 4/3 suite aux fautes de Mariage et Morel. Les boxers font lancer les désormais incontournables Masson et Majerçak à cette besogne qui voient Kubis stopper ou détourner le fruit des efforts girondins. Pour les habitués de Mériadeck, la suite semble un passage obligé pour le déroulement du match, à savoir le passage à vide sur certaines phases de relances depuis l'arrière. L'agacement de Tartari sur ces phases épisodique depuis le début de la rencontre devra trouver un aboutissement lorsque Karafiat commettra l'erreur devant Florian Sabatier qui parti de la bleue ne laisse pas passer la chance de ramener son équipe au score en trompant superbement Leclerc au dessus de l'épaule droite d'un lancer du poignet, 2-1 à 26:39.
Murielle Gaston
Le capitaine bordelais Raphaël Larrieu
La tendance s'est inversée dès ce moment. Revenus à 5 les rémois bénéficient d'une supériorité sur laquelle on peut voir une de leur toute première phase de jeu placé et construit et aussi toute la puissance de feu que cette équipe est capable de déployer. Rehor dans le rôle d'artilleur en chef soutenu par Grill sont sans cesse alimentés par leurs coéquipiers alors que Desrosiers, Gervais ou Jérémy Sabatier opèrent dans un style plus au près.
On passe ainsi la moitié de la période et Reims s'est remis dans le sens de la marche. Cette équipe laissait entrevoir un match serré et développe maintenant un jeu qui confirme cet optique. La possession est champenoise, la glace aussi. Sur une nouvelle offensive et après un bel effort de Sébastien Savoie le palet arrive de la droite sur Jérémy Sabatier qui lance sans contrôle sur Leclerc, première parade du gardien bordelais, rebond offensif et nouveau lancer de Sabatier, nouvelle parade - reflexe de Leclerc et nouveau rebond. Cette fois c'est Desrosiers qui est à la réception et la troisième tentative est la bonne, Leclerc ne peut plus rien sur cette tentative qui fini dans les filets, 2-2 à 32:19.
Sur le but Sabatier a pris deux minutes, de quoi tenter de se relancer côté girondins qui malheureusement pour eux n'en tireront pas parti et a contrario c'est Reims qui va basculer en tête avant de rentrer aux vestiaires lorsque Boirie manque sa relance à la bleue, voit Savoie s'en emparer, rentrer en zone pour aller fixer la défense au premier poteau et centrer sur Desrosiers qui conclue dans un fauteuil, 3-2 à 35:00.
Un sursaut bordelais avant la fin de la période demandera à Kubis et sa défense de s'évertuer à tenir le résultat en leur faveur maintenant. Si Kubis s'en sort bien, sa défense est moins à l'aise et laisse les ouvertures à Masson, Savage ou encore Lavrov qui ne cadre pas sur un lancer pour l'égalisation seul à droite du slot. Rien n'y fera et les Phénix ont retourné le match sur cette période pour mener 2-3.
Mise au jeu : 16-12 pour Bordeaux
Lancers : 15-14 pour Bordeaux
Passés en tête et regonflés les rémois sont de nouveau au jeu les premiers. Les bordelais peinent mais ne sombrent pas. Il manque juste quelque chose pour éclairer un peu les lancements de jeu et l'animation offensive même si de ce côté Mariage et Lavrov s'illustrent plutôt bien (un Alexandre Gagné peut-être ?). Bordeaux se met à la faute et se retrouve en double infériorité suite à une charge contre la bande de Cadren (qui aura fourni un gros travail défensif par ailleurs) et une obstruction de Mariage qui bien que peu évidente dans l'intention mettra tout de même Desrosiers hors de jeu, touché au genou droit.
Sans Desrosiers donc, le jeu de puissance rémois s'installe vite. Ça remue à l'enclave, Florian Sabatier s'écroule et se tord sur la glace, le jeu continue, Rehor et Prochazka déroulent et ce dernier centre à peine 10 secondes plus tard sur un Sabatier démarqué et fringant pour reprendre le centre et battre Leclerc qui arrive trop tard, 2-4 à 45:50 sous une bronca bordelaise envers le scoreur.
A ce moment de la partie, je ne peux personnellement m'empêcher de penser que l'affaire semble pliée. M'est avis aussi que je n'étais pas le seul que l'on soit bordelais ou rémois (j'aurais dû demandé aux quelques courageux qui avaient fait le déplacement).
Toutefois, est-ce la perte de Desrosiers, une déconcentration coupable ou encore une quelle qu'autre raison, mais l'enchainement des évènements amène un dénouement que tout passionné de sport apprécie sans considération d'appartenance à un clan ou un autre.
Reims mène donc de 2 buts à l'approche de la mi-tiers. Bordeaux qui n'a jamais vraiment désarmé mais qui n'a jamais réellement été en position de dominer non plus pousse pour combler son retard et provoque les fautes rémoises. Vrielynck semble d'ailleurs être plus que fébrile sur ce point à cet instant du jeu et provoque par ses charges répétées un début de mêlée.
A ce jeu, Reims se retrouve donc en double infériorité. La mise en place est faite et le triangle Masson – Majerçak – Lavrov en action. Les frappes sont lâchées : celle de Majerçak est détournée, Masson lui trouve...le poteau, Lavrov ne cadre toujours pas et Masson de nouveau mais en vain alors qu'un palet qui traîne au slot ne trouvera pas preneur entre Boubé et Majerçak et sera dégagé par la défense. L'orage est passé, Kubis et sa défense ont tenu. Il reste moins de 10 minutes à tenir pour les joueurs de Dusseau.
La défense des Phénix se fait alors prendre de vitesse par Lambert qui déborde et s'excentre à droite, il renverse le jeu sur Mariage à gauche qui voit Horrut lancé plein centre et lui transmet la rondelle que le centre bordelais reprend sans contrôle à 3 mètres de Kubis qui n'a pas le temps de lancer son geste quand le palet finit lucarne opposée, 3-4 à 51:12.
Murielle Gaston
Leclerc fait bloc
Mériadeck n'attendait qu'une étincelle que ses joueurs lui apporte pour s'ébranler. Le septième homme a t-il fait son office ? Toujours est-il qu'à peine une minute s'écoule pour que Bordeaux recolle. La pression est sur le but rémois. Les lancers de Boubé et Majerçak maintiennent le jeu chez les phénix et Courally qui anticipe une frappe de l'arrière slovaque détourne le lancer de son coéquipier de la gauche du but de Kubis qui est pris de court, 4-4 à 52:19.
Les girondins qui ont manqué d'efficacité à 5 contre 3 voient leurs efforts payer en égalité numérique et ramène la marque à 4-4 à l'approche de la fin du temps réglementaire. Côté phénix on accuse le coup mais on ne semble pas démobilisé. Néanmoins Dusseau prend son temps mort et recadre ses joueurs.
La partie reprend, Bordeaux est passé au-dessus de Reims qui plie de toute part en l'espace de deux minutes. Sabatier est pénalisé...Reims va t-il tenir à presque 5 minutes de la fin ? La réponse est non. Bordeaux ferme toutes les sorties et bloque les dégagements. Savage a empêché un énième renvoi, lève la tête et sert Majerçak qui frappe après s'être avancé. Lambert et Lavrov sont à la cage et disputent le palet, et c'est le meneur de jeu estonien qui gratte le palet et l'envoi derrière la ligne pour passer la marque à 5-4.
Reims a plié mais a de la ressource. Toute l'énergie est focalisée pour revenir à la marque. Les phénix poussent Bordeaux à la faute et obtiennent un des derniers jeu de puissance où c'est Mariage envoyé en break par Dratzen qui manque le KO. Remis de cette frayeur Reims se regroupe et porte ses efforts sur le but aquitain où Leclerc va parer de son bouclier et de ses jambières aux lancers de Prochazka, Florian Sabatier, Grill et Rehor. Sur cette séquence le gardien bordelais a bien soulagé son équipe qui a accumulée les dégagements interdits et perdu les mises en jeu en défensive.
L'ultime mise en jeu chez les boxers voit six rémois se ruer sur la rondelle sans qu'aucun ne puisse la toucher avant que la sirène retentisse et mette un terme à cette partie qui voit des bordelais revenus d'on ne sait où faire plier Kubis et sa défense qui restait vierge de buts jusqu'ici.
Score final 5-4. Mise au jeu : 15-11 pour Bordeaux
Lancers : 13-9 pour Bordeaux
Le jury bordelais a désigné les étoiles suivantes :
Pour Reims : #22 F. Desrosiers
Pour Bordeaux : 1°/ # 11 N. Mariage – 2°/ #44 D. Lavrov – 3°/ #95 N. Courally Enfin et pour clore ce résumé, je me dois d'avoir une pensée toute personnelle pour Estelle. Ayant dû offrir son temps au dieu « Vendange » elle n'a pu assister à son grand regret à cette rencontre. Pour un match opposant le pays du champagne au pays du vin rouge (pour majorité) qui est nous le rappelons à consommer avec modération, ce résumé est donc pour partie à nos vendangeurs, qu'ils soient de Bordeaux ou d'ailleurs.