Une belle fête du hockey, tel est l'expression qui paraît le mieux situer l'événement que constitue désormais le rendez-vous de Bercy et donc de la finale de Coupe de France. Un succès encore cette année avec un public venu très nombreux et des supporters enthousiastes. Après plusieurs numéros des pom pom girls et tour de piste de très jeunes hockeyeurs, on avait droit à une rapide présentation des joueurs français et étrangers figurant dans les sélections des étoiles. Un événement que l'on voudrait tout de même voir organisé chaque année pour le bien du hockey français.
Après un échauffement ponctué d'encouragements des deux tribunes de supporters très bien garnies, la rencontre pouvait commencer sous les yeux de très nombreux jeunes hockeyeurs aux maillots très colorés et au sourire communicatifs qui encerclaient la tribune de presse. Toute l'Ile de France en particulier était présente avec ses mineurs et ses éducateurs, sans oublier les arbitres et instances fédérales venues assister à l'explication.
Indécis
Le début de rencontre paraît déboucher sur un round d'observation qui va durer plusieurs minutes et se traduire par un rythme assez lent et des décrochages défensifs parfois approximatifs. Premier pistolero de la soirée, Masa voit son tir échouer sur Hurajt à 1"53, tandis que Dijon tente d'appuyer en contre avec kristin dont les raids sont surveillés de près par les défenseurs isérois.
Au fil des minutes, les Brûleurs entrent dans la partie et poussent avec des tentatives de Krayzel et Wallin qui trouvent Hurajt dans le coup. On sent alors Grenoble susceptible d'ouvrir la marque et Masa qui va mettre à profit un jeu de puissance pour un centre au cordeau de Forsander pour surgir et lever son palet qui trompe le gardien des ducs après une trajectoire molle (1-0).
| Photo : JC Salomé | |
Les deux premières pénalités de la rencontre, une de part et d'autre, confirment l'impression d'une solidité grenobloise plus grande. La première, voit les isérois échouer après plusieurs tentatives à 7"33, Dijon ne parvenant pas ensuite à solliciter Ferhi à 10"17.
Pourtant, Dijon est capable d'accélérer et va se créer plusieurs occasions significatives. Mazerolle perd son duel face à Ferhi à 12"21, avant que Gillet ne centre pour une déviation dangereuse qui va frôler la cage grenobloise à 14"17.
La fin de période montre deux équipes qui attaquent, avec des récupérations défensives qui donnent lieu à des ruptures plus tranchées qu'en début de rencontre. A 14"55, Amar met un coup involontaire et va au banc des pénalités.
Mazerolles, très convainquant depuis le début de la rencontre fonce droit sur Ferhi, lance, et plusieurs tentatives échouent sur le gardien de l'équipe de France qui ne parvient pas à capter le palet et renvoi devant lui. Kevin Dugas à 15"42 a le dernier mot et pousse alors au fond pour une égalisation méritée vu le total des occasions des joueurs de Daniel Maric. (1-1)
Les Ducs remettent le couvert et Bochna se montre dangereux sur Ferhi à 16"57, la fin de la période réservant un incident sans conséquence.
A 18"57, un palet rebondit sur l'arête du poteau dee Dijon, et paraît flirter derrière sur la ligne. Amar, en bon capitaine attentif aux affaires signale à l'arbitre que le juge de but paraît avoir validé le but, ce que l'intéressé dément.
A 19"21, Guttig prend une grosse frappe de Wallin dans la jambe et sort en rampant pour être évacué quelques instants plus tards. Fort heureusement, il reviendra dans la rencontre ultérieurement.
Deux formations au coude à coude pour une première période que l'on verra de qualité moyenne. Grenoble propose un jeu plus constant tandis que Dijon semble susceptible d'orchestrer des contres dangereux.
Deux Décis (il fait chaud à Bercy)
L'affaire tourne à l'attaque défense pour Grenoble qui prend les affaires en main dès le retour du vestiaire. plusieurs frappes échouent sur des crosses et adversaires avant que Decock ne s'offre un duel perdu face à Ferhi.
| Photo : JC Salomé | |
Au fil des minutes, les arrières des brûleurs se voient sollicités à plusieurs reprises pour des frappes de qualité, le rythme restant peu élevé. Ressentant la chaleur beaucoup plus élevée que dans les patinoires classiques,les deux équipes semblent parfois quelque peu en retrait avec plusieurs minutes assez creuses.Rouleau, Krayzel et Wallin tentent des frappes, la dernière touchant le gant de Hurajt avant de retomber sur le but de Dijon à 27"31.
A 30"06, le remuant Rouleau s'infiltre et branche le canon laser pour une reprise de Nilsson qui place la rondelle qui termine au fond 2-1.
Grenoble parvient alors à s'offrir des débordements plus nombreux, à l'image d'un Tartari très en vue qui parvient depuis l'aile à défier plusieurs fois l'ultime défenseur adverse.
C'est alors que le chronomètre de Bercy semble en fin de vie, avant d'agoniser subitement, ce qui conduit à un interlude pour évaluer la situation. La suite de la période étant dépourvue de décompte, l'indulgence sera donc de mise pour nos commentaires.
Juste plus tard, en jeu de puissance, Masa manque de peu le doublé, tandis que le duo Manavian Balcik nous gratifient d'un superbe choc lancé digne des plus grandes rétrospectives de Don Cherry.
A 36"25, temps indiqué par la table, Tartari pris par la patrouille ne parvient pas à ouvrir la porte du pénitencier, et grande première va devoir sortir de la glace par la prison adverse. On se demande alors comment le grenoblois pourra revenir sur la glace une fois sa peine purgée, problème inédit et avouons le assez comique. La pause va permettre de revoir le chronomètre et la porte qui s'ouvrira ensuite normalement.
Un écart faible pris par Grenoble dans une rencontre qui n'a pas encore livré son verdict, mais qui paraît tout de même devoir pencher du côté des grenoblois en nombre d'occasions.
A six décis (titre relatif au score final, à la volonté de boire un verre dans la chaleur du POPB, et au nom du prochain spectacle d'un groupe de Hard Rock programmé à Bercy juste après le Hockey)
| Photo : JC Salomé | |
Le chrono remarche, la porte de la prison de Grenoble s'ouvre, et l'affaire va définitivement basculer.
A 42"28, Fleury centre au cordeau, Masa reprend et sa frappe est déviée au fond par Sabol (3-1) entre les jambes du gardien des ducs.
Moins d'une minute plus tard, Forsander qui file au but à 43"50 est stoppé par la défense et l'arbitre donne un tir de réparation. Bergström trompe Hurajt d'une jolie frappe à mi-hauteur (4-1).
Dijon demande alors un temps mort, et Grenoble va alors dérouler et proposer une défense active conduisant le plus souvent à des dégagements prudents. Un jeu de puissance des Ducs ne donnant strictement rien à 47"42, on a l'impression que la résignation commence à se faire sentir.
A 50 minutes de jeu, la tribune presse souhaiterait voir apparaître sur la glace la ligne junior de Grenoble, d'autant que l'activité sur le glaçon fondant paraît désormais se réduire à l'administration des affaires courrtantes.
Mais Grenoble poursuit son déroulé, à 55"19, Wallin centre et Nilsson reprend pour un palet qui termine au fond après qu'il ait disparu sous le gardien 5-1.
Grenoble va alors prendre un temps mort à 58"07 dont l'objectif est de préparer la rentrée des jeunes, décision que n'apprécieront pas franchement les dijonnais qui ont étés dominés ce soir, mais sont restés tout à la fois très dignes et extrêmement corrects durant toute la rencontre.
Morts de faim et désireux de participer à la fête, la jeunesse Grenobloise va s'offrir rapidement une première occasion par Baylacq à 58"40, avant que Papa n'y aille de son but en détournant un tir de Moisand à 59"16 (6-1), dernière action très appréciée des supporters grenoblois qui auraient appréciés de voir les juniors un peu plus tôt dans la rencontre.
Epilogue
La remise des trophées ayant démarré par l'élection de Masa au titre de mailleur joueur de la rencontre, elle se poursuivait par une nuée de photographes qui tentaient d'imortaliser la remise de la coupe sans pouvoir manoeuvrer sur une glace dont l'accès leur était encore interdit, et donc sans bénéficier d'une vue directe sur la remise qui se voyait cachée par l'équipe de Grenoble en avant plan. Un problème auquel il faudra remédier lors des prochaines éditions.
Après avoir salué leurs supporters, les grenoblois allaient répondre aux sollicitations de la presse avant de quitter enfin la glace, Dijon ayant depuis longtemps regagné son vestiaire.
Les grenoblois ont réussi leur défi qui était bien de réaliser un doublé historique et inédit dans le hockey français moderne, à savoir s'imposer dans les deux coupes. Ajoutons la victoire de début de saison face à Rouen pour le trophée des champions et vous avez bien trois titres. Rendons hommage à cette équipe grenobloise qui n'a jamais tremblé à aucun moment et a fait le métier avec sérieux et constance. Dans une rencontre qui ne laissera pas un grand souvenir sur le plan technique comme en terme d'intensité, les brûleurs n'ont jamais permi à leurs adversaires d'y croire et c'est bien la performance la plus significative.
Après, n'en déplaise à Dijon qui possède de beaux joueurs et qui ne mérite en rien son classement actuel en terme de potentiel hockey en tout cas, la différence de niveau était tout de même importante, et on ne va pas raconter que Grenoble se soit fait peur sur la glace de Bercy cet après midi. Dès lors, difficile de retirer des enseignements de l'affaire sinon que les brûleurs renforcent leur capital confiance en vue des séries finales.
Avant cette finale, Dijon était bien l'équipe surprise, qui n'était pas favorite mais pouvait être dangereuse après ses performances passées dans la compétition. La différence de classement entre les deux équipes pouvait se réduire l'espace d'une rencontre. Avouons qu'au final, le déroulement de la rencontre n'a guère permi d'espérer une issue dijonaise, ni même un dénouement tardif. Il faut espérer que malgré cette défaite, les ducs sauront retrouver une dynamique pour les séries finales, et que leurs supporters nombreux et au comportement impeccable auront envie de les revoir dès mardi prochain.
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