C’est tout auréolé d’une victoire en Coupe de la Ligue à Méribel et d’un succès à Chamonix acquis dans la foulée que les Dragons se présentent pour ce choc face aux Ducs d’Angers pour une place en finale de la Coupe de France à Paris Bercy. Dix jours auparavant c’est en championnat que ces deux formations en décousaient, avec une très légère victoire des Dragons par 2 à 1. Nul ne doute donc qu’Angers voulant prendre sa revanche et que Rouen étant intraitable sur sa glace, la place pour Bercy va être ardemment disputée.
Rouen - L'Ile Lacroix, Hockey Hebdo
S. Lefebvre / Stats C. Bisson / Photos S. Ouvry le 06/01/2010 à 22:01
Buts : Rouen : 01:51 Jérémie Romand (ass Loïc Lamperier et Lionel Tarantino) ; 09:19 Eric Doucet (ass Carl Mallette et Petri Virolainen) ; 27:30 Luc Tardif (ass Kai Öhberg et Ilpo Salmivirta) ; 28:40 Carl Mallette (ass Marc-André Thinel et Eric Doucet) ; 34:55 Eric Doucet (ass Carl Mallette et Magnus Eriksson) ; 43:44 Daniel Carlsson (ass Jonathan Zwikel et Luc Tardif ) ; 46:27 Daniel Babka (ass Ilpo Salmivirta) Angers :
Pénalités
16 minutes contre Rouen
10 minutes contre Angers
Rouen d’entrée
Le vent en poupe, il n’y a pas de round d’observation chez les Dragons qui se ruent sur la cage des Ducs, si bien que l’horloge finit à peine son premier demi tour qu'Aubry doit déjà intervenir sur un tir puissant de Virolainen à la bleue (00’31). Angers subit et plie rapidement. Pas le temps de faire deux tours pour la grande aiguille ! Un bon jeu à trois amorcé par Romand en zone neutre qui donne à Lamperier, lequel passe la bleue sur la gauche, s’enfonce, un relais avec Tarantino, qui d'une passe dans le dos trouve Romand dans le slot : une feinte imparable sur Aubry et Jérémie inscrit ainsi le premier filet dans une cage ouverte (01’51 / 1-0 Romand ass. Lamperier et Tarantino). La partie est définitivement lancée. Rouen ne se relâche pas après cette ouverture rapide du score et continue son pressing. Doucet déborde la défensive Angevine par la droite et trouve plein axe Mallette qui, de volée, oblige Aubry à un arrêt des plus délicats (04’19). Angers sort un peu de l’étreinte et Laprise effectue un tour de cage par la gauche, mais trouve un Koenig rapide pour venir boucher la droite du poteau (04’46). Cette occasion a permis aux Ducs de croire en leur chance. S'ensuit une pléiade d’occasions angevines pour recoller au score.
C’est d’abord Bellemare qui relance ses troupes en débordant coté droit et trouve en retrait Kiprusoff dont le lancer est capté par le portier normand (07’02). Igier, sur le face-off gagné, n’a pas plus de réussite (07’07). Mais les hommes du président Juret, toujours aussi agité sur le banc, n’abdiquent pas. Dans un nouveau raid, Vidman se présente devant Koenig et tente de lui glisser le palet entre les jambières, sans succès (08’00). Néanmoins celui-ci reste vivant pour Poudrier qui s’y colle, mais Koenig met fin à l’assaut (08’03).
Alors que la réaction Angevine est au plus fort et que l’égalisation chauffe, Rouen va planter un coup de poignard dans les espoirs des Ducs. Virolainen est servi à la bleue sur le coté gauche, son tir est légèrement dévié par Mallette étrangement seul dans le slot, ce qui ne permet pas à Aubry de faire un arrêt complet, et laisse un rebond pour Doucet, lui aussi tout seul au poteau droit, qui n’a plus qu’a pousser le palet de l’autre coté de la ligne (09’19 / 2-0 Doucet ass Mallette et Virolainen). Sur ce but, on se demande bien où est passée la défense des Ducs.
Pas encore abattu, Angers croit toujours en ses chances et c’est Laprise, puis Fortier, sur le rebond, qui mettent le dernier rempart des Dragons au travail (11’24). Une supériorité est offerte aux Angevins, vite suivie d’une double pendant 1 minute et 23 secondes, mais, malgré les efforts de Laprise (11’41), Lahesalu (13’47), Bellemare (14’08) et Baluch (14’37), la cage Rouennaise reste inviolée.
Angers vient de laisser passer sa chance de revenir dans le match. Revenus à égalité en nombre de joueurs, les Dragons reprennent la possession du puck, ce qui entraine des occasions sérieuses, notamment par Doucet qui manque la cage ouverte après un gros travail de Tarantino (15’45). Desrosiers, l’électron libre, se débarrasse de ses adversaires en vitesse sur son coté gauche et trouve Thinel qui ne peut cadrer (18’03). Angers reste dangereux lors d’une infériorité en se déjouant de ses adversaires, mais le tir passe bien au dessus de la transversale (19’38). La dernière action est l’œuvre des Dragons par Mallette qui reprend instantanément un centre de Doucet, mais Aubry s’interpose (19’54).
Les Dragons remportent ce premier tiers. La domination est manifeste mais pas écrasante, mais surtout ils ont profité au mieux de leur chance face à deux erreurs de débutants de la défensive Angevine. A ce niveau là, cela ne pardonne pas, surtout devant d’aussi fines gâchettes. Quant aux Rouennais, ils s’appuient sur une défense de fer autour d’un Koenig omniprésent, l’attaque n'ayant pas besoin de mille occasions pour faire mouche. Restent 40 minutes aux Ducs pour remédier à leur problème d’efficacité.
Tirs : Rouen : 9 tirs à égalité numérique dont 2 buts, 1 tir en avantage numérique pour un total de 10 tirs dont 2 buts (80,% d’arrêt pour Aubry). 1 avantage numérique (0%) Angers : 8 tirs à égalité numérique, 5 tirs en avantage numérique et 1 autre en désavantage pour un total de 14 tirs sur la période (100% d’arrêt pour Koenig). 2 avantages numériques (0%).
Des Dragons impressionnants
Les Rouennais commencent ce second tiers en avantage numérique, mais ne peuvent en profiter, ne frappant que rarement à la porte d’Aubry. Ils le feront plus significativement lorsque leur tour viendra d’être un de moins sur un contre rondement mené par le tandem Carlsson – Doucet avec un tir de ce dernier bien capté par Aubry (22’04). Angers ne sera jamais dangereux sur cette supériorité, n’arrivant pas à installer son jeu de puissance. Revenu à parité en nombre, le rouleau compresseur normand reprend sa marche en avant.
Pendant pratiquement une grosse minute, le trio Lamperier, Romand Tarantino confisque complètement le puck, sans toutefois trouver la faille à la conclusion. Puis sur une montée tout en puissance plein axe de Tardif, Aubry est encore là pour y mettre fin (25’16). Rouen va creuser l’écart suite à un power-play. Le palet circule bien, Salmivirta coté droit attire du monde à lui, ce qui permet de libérer Öhberg seul plein axe à la bleue. Son tir est dévié par Tardif placé juste devant Aubry, qui ne peut rien faire sur le coup (27’30 / 3-0 Tardif ass Öhberg et Salmivirta). Angers ne va pas s’en remettre et craquer de nouveau à peine une minute plus tard. La rondelle est confisquée par les attaquants Rouennais, Doucet à la manœuvre dans le coin gauche pour Thinel en retrait. Son centre-tir est intercepté par Mallette encore une fois tout seul, qui lève son palet pour le glisser sous la barre transversale d’un Aubry dépité par tant de laxisme de sa défense (28’40 / 4-0 Mallette ass Thinel et Doucet). Après ce but, le coach d’Angers Heikki Leime appelle un temps mort, afin de recadrer son monde.
Mais le mal est fait et les Ducs pourtant solides leader de la Ligue balbutient complètement leur hockey. Cela fait par moment peine à voir comme sur ce power-play où ils n’arriveront jamais à s’installer, ne rentrant pratiquement pas en zone offensive. Rouen au contraire est là et bien là! Et tout le monde s’y met puisque les défenseurs mitraillent à la bleue : Eriksson (37’57), Carlsson (34’37) ou encore Virolainen (34’41), mais Aubry est bien présent. Il le sera bien moins sur un caviar de passe d’Eriksson pour Mallette qui entre en zone offensive. Son tir précis ne peut être que repoussé de la botte par Aubry dans la crosse de Doucet qui a suivi l'action : le lutin Rouennais n’a plus qu’à propulser le puck au delà de la ligne fatidique (34’55 / 5-0 Doucet ass Mallette et Eriksson). Du véritable délire dans les travées de l’Ile Lacroix. Après ce cinquième filet qui sonne quasiment le glas des Angevins, on assiste au premier tir vraiment digne de ce nom pour les Ducs. Il est signé Laprise qui oblige Koenig à détourner de la jambière un tir qui filait au ras du poteau (35’07). Quand la tête n’y est plus, bien souvent les jambes non plus et sur une nouvelle supériorité, Bellemare et Fortier se heurtent à la muraille Koenig (35’27).
Une double supériorité au bénéfice des Ducs pendant 30 secondes ne leur permet pas davantage de faire changer le tableau d’affichage malgré les efforts de Kiprusoff et de Baluch (37’56). Les dernières minutes sont à l’avantage des visiteurs, Bellemare pourtant idéalement placé voyant son tir arrêté par une mitaine royale de Koenig (38’00). Poudrier excentré voit son tir passer à coté (39’24) et avant que la sirène ne retentisse, Baluch vérifie que le portier Rouennais est toujours en verve, à son grand désespoir (39’59).
Que dire de ce tiers, tant les Dragons ont été dominateurs de la tête et des épaules? Face à une équipe Angevine qui a oublié ses fondamentaux, qui se cherchait, et qui a commis des erreurs de débutants, il ne faut pas s’attendre à des miracles. La route de Bercy est toute tracée pour les Rouennais, car on voit mal comment les Ducs ,au regard de cette période, peuvent inverser la tendance. Reste juste pour eux à sortir la tête haute de cette demie finale.
Tirs : Rouen : 7 tirs à égalité numérique dont 2 buts, 2 tirs en avantage numérique dont 1 but et 6 tirs en infériorité, pour un total de 15 tirs dont 3 buts (80% d’arrêt pour Aubry). 1 avantage numérique réussi (100%). Angers : 5 tirs à égalité numérique, 5 tirs en avantage numérique pour un total de 10 tirs sur la période (100% d’arrêt pour Koenig). 3 avantages numériques (0%).
Un blanchissage pour Koenig
Conscients de la tâche qui leur incombe, c’est avec l’objectif de sauver l’honneur que les Ducs reviennent sur le glaçon pour ce dernier acte. C’est donc d’entrée que Bellemare se rue sur la cage rouennaise, mais Koenig ne s’est pas refroidi et reste impérial (40’19). Simple feu de paille, car les Dragons n’ont même pas envie de laisser les miettes. Tardif, en costaud, s’extirpe du marquage, centre pour Salmivirta qui ne peut ajuster sa volée (41’40). Le festival Rouennais continue avec dans le rôle du passeur, Mallette, pour son compère Thinel plein axe, mais le portier angevin dit «non!» une énième fois (42’43). Les assauts incessants vont avoir raison d’un Aubry de plus en plus lâché par sa défense. Sur un mouvement d’école à trois, le jeu en triangle des rouennais désaxe toute la défense, et Carlsson, seul à la bleue plein axe, perfore tout avec son tir puissant qui passe entre les jambières d’Aubry (43’44 / 6-0 Carlsson ass Zwikel et Tardif).
La besace Angevine va même se remplir d’un septième palet. Profitant d’un quatre contre trois, Salmivirta fait le show sur le coté droit et sert Babka dans l’axe à cinq mètres du but. Le géant Slovaque ne laisse pas passer l’aubaine et glisse encore une fois le palet entre les jambières d’Aubry (46’27 / 7-0 Babka ass Salmivirta). Cette fois le Duc est bien cuit par les flammes du Dragon. L’addition aurait pu être bien plus lourde sans les prouesses d’un Aubry qui, malgré ce score, est un des seuls à surnager dans le naufrage. Il doit encore faire front sur un essai de Romand, qui lui glisse encore entre les bottes le palet, mais Mihalik sauve sur la ligne (47’17). Mais qu’arrive-t'il à ces Angevins ?
Cela devient presque trop facile pour Rouen qui continue son pressing. Doucet en zone neutre pour Thinel coté droit, qui, une fois rentré en zone adverse, trouve Mallette à l’opposé. Le tir instantané est brillamment capté dans la mitaine (48’06). La « holà » se met alors en place dans les gradins, et la fête est totale, sauf pour les hommes de blanc vêtus qui vivent un vrai calvaire. Quelques timides réactions par Laprise (50’50) et Bellemare (50’56) sont ponctuées l'un par un arrêt du bouclier, l'autre par une mitaine d'un Koenig des grands soirs.
Ces deux là ne seront pas plus heureux quelques minutes plus tard (53’16), mais Koenig tient particulièrement à la virginité de sa cage. Les supporters chantent : « On est en finale !» alors qu’il reste six bonnes minutes à jouer. Dans ces derniers instants, Rouen gère sont confortable avantage et comme Angers n’y croit plus depuis bien longtemps, forcément le jeu s’en ressent. En désespoir de cause, Angers jette ce qui lui reste de forces pour marquer ce petit but, mais par deux fois, coup sur coup, Koenig dit « non ! » lui aussi à Bellemare et Fortier (57’37).
Sur une ultime supériorité, Mihalik, seul, oblige le portier Rouennais à un ultime arrêt (59’10). Le mot de la fin revient à Tarantino qui, en infériorité, gratte le palet, file au but mais est retenu illégalement par un défenseur alors qu’il allait tirer. Le tir de pénalité est sifflé par Monsieur Hauchard. Tarantino s’y colle et sa feinte sur Aubry est parfaite, mais il ne peut redresser complètement la course du palet qui finit à coté du but (59’33).
Rouen se qualifie pour la finale de Bercy en réalisant un grand match, certes bien aidé aussi par la petite prestation des Ducs. Des Angevins qui n’ont pas été dans le coup sur cette rencontre, asphyxiés par des Dragons en feu. Si le score est lourd par rapport à la qualité des joueurs d’Angers, le résultat est des plus logiques. Cette formation Angevine nous doit une revanche ainsi qu’à sa colonie de supporters, venus en nombre. Nul doute que la prochaine équipe qui les rencontrera devra s’attendre à une réaction. Rouen pour sa part tient sa deuxième finale de la saison et les supporters normands seront très nombreux dans le temple de Bercy.
Coté joueurs, il est difficile de ressortir un Dragon plus qu’un autre tant la prestation collective a été irréprochable. Bien sûr, Koenig, avec un blanchissage est sur le devant de la scène, mais tous ont fait du grand et bon travail. Coté Angevin, Aubry a fait des prouesses, sinon …… ah oui ! Leurs supporters! Demandez donc à Stéphanie....
En fin de rencontre, le trophée de la coupe de la ligue a été présenté au public, sous les clameurs de la foule qui aimerait tant en avoir d’autres, en commençant peut-être par le 31 janvier.
Tirs : Rouen : 8 tirs à égalité numérique dont 1 but, 1 but en avantage numérique et 1 tir en désavantage pour un total de 10 tirs dont 2 buts (80% d’arrêt pour Aubry). 1 avantage numérique réussi (100%). Angers : 8 tirs à égalité numérique, 1 tir en supériorité numérique pour un total de 9 tirs sur la période (100% d’arrêt pour Koenig).
Réaction d'après match Babka et Koenig pour Rouen et M. Lacroix pour Angers
Engagements réussis (%) Équipe : Période 1 ; Période 2 ; Période 3 = Total Rouen : 57,69%; 22,73% ; 52,63% = 44,78% Angers : 42,31% ; 77,27% ; 47,37% = 55,22%
Totaux sur le match :
Aubry fait face à 35 lancers et cède 7 fois, 80% d’arrêt.
Koenig affronte 33 lancers sans se faire battre, 100% d’arrêts.
Rouen marque 2 buts sur 3 avantages numériques soit 66,6%
Angers marque 0 fois sur 6 avantages numériques, 0%
et puis, un grenoblois qui n'aime pas un joueur de rouen, çà fait sourire non ?
nicolas01 a écrit
le 08/01/2010 à 11:38
Zwikel, moi je l'aime bien
Allez rouen, ramenez une deuxième coupe !!!
legrenoblois a écrit
le 07/01/2010 à 18:48
a nino76 oui zwikel est reconnaissant envers le public peut etre mais si tu le trouve fair play sur la glace c'est que tu ne vois vraiment pas les memes matchs... zwikel fair play on aura tout entendu...
allez briancon la coupe doit rester dans les alpes !!!!
Nino76 a écrit
le 07/01/2010 à 18:36
Zwikel manquerait de reconnaissance et de fair play?
à croire qu'on doit pas voir les mêmes matchs...
c'est un des seuls voir le seul à faire le tour de la patinoire et remercier les supporters... on croirait réver..
Atchoum74 a écrit
le 07/01/2010 à 09:00
Je suis un morzinois et j'ai suivi Zwickel pendant 3 ans.
C'est un joueur au grand coeur, qui peut nourrir de grands regrets en cas de défaites. Son attitude manque parfois de fair-play, mais ce n'est jamais volontaire. C'est un petit peu "solo" ...
Il avait d'ailleurs dit en finale perdue de LM : "Je préfère avoir ce maillot que repartir avec cette coupe".
_33_ a écrit
le 06/01/2010 à 23:29
ca change de voir Zwikel sous cet angle. la dernière fois que je l'ai vu, il a filé direct aux vestiaires en zappant l'équipe adverse. A croire qu'il est plus sympa quand il gagne que quand il perd. c'est pas donné à tout le monde de savoir perdre et de reconnaitre une défaite.
Sylvain H.H. a écrit
le 06/01/2010 à 22:55
Oups désolé ! dans la précipitation j'ai fait cette erreur. Toutes mes excuses et merci MrMaBo pour la remarque et c'est toujours plus agréable quand dit gentiment.
MrMaBo a écrit
le 06/01/2010 à 22:36
Petite inversion de légende sur les photos, sinon bel article, on s'y croirait