Les Alsaciens, plus que la victoire, cherchent à se rassurer et à remettre le train sur les rails après une série de quatre défaites de rang initiée à ... Neuilly. Les joueurs de Daniel Bourdages restent sur un revers alarmant à Chamonix, précédé dans la semaine du départ de l'attaquant finlandais Silvander (le 4ème en deux saisons) en mal du pays. Ce dernier épisode est peut-être une bonne chose lorsqu'on effectue un bilan de la prestation du joueur en ce début de saison dont les statistiques honorables (2 buts et 3 assistances mais un plus/minus de -1) sont plus à mettre au crédit de ses partenaires de lignes Riendeau - Cayer qu'à ses performances personnelles. Une bonne chose, puisqu'elle permet la venue de la recrue défensive tant demandée par le coach dont le choix s'est porté sur le Québécois de 25 ans Steve Pelletier qui devrait amener un peu de stabilité dans la défense des jaunes et noirs ainsi que du punch lors des phases en avantage numérique en manque de réalisme ces derniers temps. On murmure même dans les travées de l'Iceberg qu'un nouveau sponsor rendrait possible l'arrivée d'un attaquant supplémentaire qui étofferait un effectif plutôt restreint.
De son côté, le promu relève un peu la tête en cette seconde moitié du mois d'octobre grâce notamment à ses deux succès consécutifs à domicile face aux Dauphins d'Epinal et à leurs hôtes du soir. Dans le sillage du 10ème pointeur de la Magnus, le Canado Britannique TJ Caig, du jeune Canadien Rane Carnegie et du vétéran finlandais Santeri Immonen, l'équipe de l'entraîneur Jérôme Pourtanel arrive dans la capitale alsacienne avec la ferme intention de poursuivre sur leur lancée, tout juste stoppée par une fessée à Rouen (10 à 1). Cette coupe de la ligue n'est clairement pas l'objectif du club, mais permet de consolider le capital confiance et de procéder à des ajustements en vue des joutes de la ligue Magnus
Un tir, un but
On retrouve dans les cages les deux gardiens remplaçants Gilles Beck et Julien Figved. On retrouve surtout les Strasbourgeois du début de saison, volontaires, se battant sur tous les palets et lançant en direction de la cage adverse. Et ils seront récompensés de leurs efforts puisque le résultat de la rencontre sera acquis en un peu plus de 11 minutes (entre la 9ème et 20ème minute). Dans les sillage d'un Pierre-Antoine Devin irrésistible en cette veille de son anniversaire (23 ans), les joueurs locaux vont littéralement dominer de la tête et des épaules le tiers temps inaugural. Ils tromperont à six reprises le pauvre Figved, pas très à son avantage il faut le dire.
| Christophe Moreau | | C'est tout d'abord Esa Hämäläinen qui va trouver les filets juste au dessus de la bottine gauche du gardien bien servi qu'il fut par Devin. Ce dernier effectuant un tour de la cage avant de repiquer vers la ligne de bleue, puis somme son coéquipier de se décaler plein centre avant de le servir (08:32 1-0 Esa Hämäläinen assisté de Pierre-Antoine Devin et Romain Bonnefond en avantage numérique).
Les Alsaciens convertissent ainsi leur troisième phase de power play de la rencontre. La quatrième verra également le palet finir au fond des filets ... de Gilles Beck. Carnegie profite d'une mauvaise passe de Cesnek pour Restka pour filer en break away et ajuster le portier (09:07 1-1 Rane Carnegie sans assistance en désavantage numérique).
Alors qu'il y a encore une semaine ce genre de mésaventure plombait le moral côté Strasbourg, cette fois-ci ce ne sera qu'un grain de sable sans conséquence. Cruchandeau, très à son avantage, travaille fort et se retrouve derrière le filet adverse. Il passe à Cayer qui remet instantanément à Martin au second poteau. Le petit centre Canadien, de retour aux affaires après sa blessure de début de saison, ne laisse pas passer l'occasion de remettre les siens dans le droit chemin (11:10 2-1 Benoît Martin assisté de David Cayer et Hugues Cruchandeau).
On change de ligne mais pas de résultat. Lehtisalo, précieux dans les deux sens, monopolise la rondelle, temporise, dribble un défenseur avant de mettre en position Burgert. L'international des moins de 18 ans reprend sur réception et oblige Figved à lâcher un gros rebond que Devin, au contraire de la tentative de Bonnefond, se fait un plaisir de bonifier en poussant le caoutchouc derrière le portier (12:11 3-1 Pierre-Antoine Devin assisté de Romain Bonnefond et Julien Burgert).
L'efficacité alsacienne est chirurgicale puisque les coéquipiers du capitaine Catelin vont marquer un quatrième but en autant de tirs cadrés. Le virevoltant Riendeau prend tout le monde de vitesse, repique devant le gardien qui tente le puck check. La tentative de sauvetage réussie mais c'est sans compter sur l'adresse du petit Québécois qui reprend de manière aérienne et propulse le disque au fond des filets du malheureux Figved (13:15 4-1 Yanick Riendeau assisté de Benoît Martin).
Les quelques 500 partisans sont ravis et manifestent leur joie bien accompagné par le tout nouveau DJ de la patinoire. Ils auront un peu de répit avant d'acclamer à nouveau leurs protégés. Maillot récupère le précieux en récompense d'une belle débauche d'énergie avant de servir son centre Marcos. Son tir est repoussé mais Catelin a bien suivi et marque (18:59 5-1 Maxime CATELIN assisté d'Elie Marcos et Yannick Maillot).
Le compte est bon. Chaque trio a produit des points.
Et pour faire bonne mesure, Devin va devancer la sirène de quelques secondes en inscrivant son doublé. Il accepte la passe de Lehtisalo avant de buter sur un défenseur. Mais il insiste, regagne le puck et crucifie le gardien au dessus de son épaule gauche (19:44 6-1 Pierre-Antoine Devin assisté de Juho Lehtisalo).
Période cauchemardesque pour les visiteurs qui sont dominés 17 à 2 au chapitre des lancers cadrés et 10 à 2 à celui des occasions de marquer. Ils sont passés complètement au travers des vingt premières minutes. Seuls éclairs, les contres ultra rapides de Caig et Carnegie.
A l'opposée, les jaunes et noires ont évolué sur un nuage bien aidés par l'indiscipline de leurs adversaires. Tout le monde a apporté sa pierre à l'édifice avec un Devin en très grande forme sûrement transcendé par la présence dans les gradins de sa famille.
Beck dit non
La suite est forcément moins prolifique. Neuilly refait surface et domine copieusement des Strasbourgeois sûrement moins concentrés et motivés maintenant que la messe est dite. Les coéquipiers d'Immonen seront récompensés de leurs efforts mais pas dans les mêmes proportions que le furent les Alsaciens en première période.
| Christophe Moreau | | En effet, seul Caig trouvera les filets en avantage numérique alors que son équipe évolue avec un seul défenseur. Le palet circule bien dans la zone d'attaque avec cette transversale de Carnegie pour son camarade de ligne. Le déplacement latéral de Beck n'est pas assez rapide pour intercepter le lancer du véloce attaquant nocéen (27:57 6-2 Trevor Jon Caig assisté de Rane Carnegie et Santeri Immonen en avanatage numérique).
Ce but suit de peu un tir de pénalité accordé à Riendeau. Ce dernier tente de feinter le gardien en se déplaçant de la droite vers la gauche tout en essayant de contourner la bottine droite du gradien. Mais Figved est vigilant et repousse la tentative.
En face Beck est l'auteur de quelques arrêts de toute beauté face à Vastusko, Carnegie, Boileau, Caig et Fontana. Les visiteurs mènent alors 11 à 1 aux tirs dans cette période avant que Strasbourg ne réagisse et se procure deux chances de marquer. Devin, malgré un slashing, sert Maillot démarqué au second poteau. Le gardien se déplace rapidement et ferme la porte. Lors de l'avantage numérique qui suit, Martin et Dirnbach vont buter sur Figved bien revenu dans la rencontre.
Chaque équipe aura eu sa période dans ces vingt minutes médianes. Les 15 premières à l'avantage des Bisons dont les tentatives seront bien maîtrisées par un Gilles Beck des grands soirs. Les 5 dernières plutôt au crédit des Alsaciens qui ne parviendront néanmoins pas à donner au score des proportions plus importantes.
Neuilly aura mené la danse aux tirs 13 à 7 et aux occasions de marquer 6 à 3.
En roue libre
| Christophe Moreau | | La dernière période se soldera sur un score de parité de un but partout. Vastusko concluant une double supériorité numérique. Boileau et Carnegie vont étirer la défensive alsacienne dans les grandes largeurs avant que le slovaque, posté au second poteau, ne pousse le palet au fond (53:54 6-3 Milan Vastusko assisté de Rane Carnegie et Joshua Boileau en double avantage numérique).
En toute fin de match, alors que coach Pourtanel tente le tout pour le tout en retirant son gardien pour ajouter un attaquant supplémentaire, Resetka intercepte la rondelle et la transmet à Maillot seul plein centre. L'attaquant de poche va tranquillement clore les débats (59:26 7-3 Yannick Maillot assisté de Pavol Resetka en cage vide).
Ces vingt dernières minutes auront été plutôt équilibrées. Neuilly se chargeant de se procurer les meilleures occasions au début avant que le premier bloc alsacien Cayer - Martin - Riendeau ne prenne les choses en mains à la fin. Avantages au rayon des statistiques pour Strasbourg 7 - 5 aux tirs et 6 - 3 aux occasions de marquer.
Les Bisons sont donc éliminés après cette défaite due en majeure partie à une absence à l'allumage. L'entrée en matière catastrophique (6-1 à la fin du premier tiers) fut rédhibitoire par rapport à l'issue de la rencontre. Malgré une belle réaction d'orgueil lors de la deuxième période avec notamment le duo Carnegie - Caig et l'omni présence d'Immonen des deux côtés de la patinoire, le mal était fait. L'équipe de Jérôme Pourtanel était branché sur courant alternatif avec plus de phases négatives que positives. Il faut maintenant se remobiliser pour le déplacement de samedi chez un concurrent direct au maintien à Morzine Avoriaz. Les Bisons auront également besoin d'un gardien plus solide pour espérer ramener quelque chose du Palais des Sports.
Belle victoire des Alsaciens qui iront donc disputer le billet pour les quarts de finale dans une semaine à Poissompré face aux Dauphins voisins dans une nième confrontation face à Epinal. Vingt premières minutes de folie avec la participation au score de toutes les lignes. Puis vingt minutes quelconques bien sauvées par un Gilles Beck plutôt en vue. Grosse satisfaction pour Pierre-Antoine Devin qui fête son anniversaire avec sa prestation la plus aboutie de l'année. En défense, Cruchandeau a fait preuve d'une belle activité avec, en plus d'une poignée de mises en échec appuyées, quelques sorties de zone réussies pour mettre sur orbite ses attaquants. En plus du résultat, l'entraîneur de l'Etoile Noire Daniel Bourdages peut être satisfait de la manière même si tout ne fut pas parfait. Ses joueurs disposent maintenant d'un petit break avant leur rencontre dans les Vosges mardi puis la réception de Tours le vendredi suivant. Il faudra une prestation du même acabit mais sur 60 minutes cette fois-ci pour prendre des points en championnats car après les Diables Noirs, l'Etoile Noire va affronter lors de ce mois de novembre successivement Angers, Dijon et enfin Briançon pour conclure le cycle aller. Pas de tout repos, mais pas non plus insurmontable tant on sait que les Alsaciens réussissent en général mieux face aux équipes considérées plus huppées que contre les soit-disantes plus faibles (défaites contre Mont-Blanc, Neuilly et Chamonix).
Les étoiles
*** Pierre-Antoine Devin
** Santeri Immonen
* Hugues Cruchandeau
Statistiques
Tirs cadrés : 31 à 20 pour Strasbourg (17-2, 7-13, 7-5)
Occasions de marquer : 19 à 11 pour Strasbourg (10-2, 3-6, 6-3)
Engagements : 36 à 29 pour Strasbourg (14-8, 11-12, 11-9)
Arrêts des gardiens : Beck 85% (17/20), Figved 81% (25/31)
Alignements
Dirnbach - Resetka
Cruchandeau - Cesnek
Hämäläinen - Burgert
Riendeau - Martin - Cayer
Devin - Lehtisalo - Bonnefond
Catelin - Marcos - Maillot
Virtanen, Birolini, Boileau Wagner, Immonen en défense
Veret / Fontana - Carnegie - Caig
Vastusko - Persico - Rey
Tarle - Duranceau - Fontana / Veret
Le film du match
00:32 PEN Joshua BOILEAU 2 min Obstruction
04:05 PEN Rane CARNEGIE 2 min Charge incorrecte
08:03 PEN Milan VASTUSKO 2 min Accrocher
08:32 1-0 Esa HAMALAINEN (Pierre Antoine DEVIN; Romain BONNEFOND) [5-4]
08:46 PEN Jérôme VERET 2 min Trebucher
09:07 1-1 Rane CARNEGIE [4-5]
11:10 2-1 Benoit MARTIN (David CAYER; Hugues CRUCHANDEAU)
12:11 3-1 Pierre Antoine DEVIN (Romain BONNEFOND; Julien BURGERT)
13:15 4-1Yanick RIENDEAU (Benoit MARTIN)
13:38 PEN Jérôme VERET 2 min Trebucher
18:59 5-1 Maxime CATELIN (Elie MARCOS, Yannick MAILLOT)
19:44 6-1 Pierre Antoine DEVIN (Juho LEHTISALO)
20:38 PEN Milan DIRNBACH 2 min Obstruction
24:42 PEN TP (Jani VIRTANEN: Tir de penalite)
25:57 PEN Maxime CATELIN 2 min Accrocher
27:57 6-2 Trevor Jon CAIG (Rane CARNEGIE; Santeri IMMONEN) [5-4]
32:13 PEN Julien BURGERT 2 min Retenir
38:07 PEN Joshua BOILEAU 2 min Cinglage
42:23 PEN Jérôme WAGNER 2 min Retenir
48:53 PEN Jani VIRTANEN 2 min Charge avec la crosse
48:53 PEN David BRISSETTE CAYER 2 min Dureté (altercations)
52:15 PEN Yannick MAILLOT 2 min Obstruction
52:54 PEN David CAYER 2 min Accrocher
53:54 6-3 Milan VASTUSKO (Rane CARNEGIE; Joshua BOILEAU) [5-3]
58:56 PEN Michal CESNEK 2 min Dureté (altercations)
58:56 PEN Trevor Jon CAIG 2 min Dureté (altercations)
59:26 7-3 Yannick MAILLOT (Pavol RESETKA) [Cage vide]
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