Russie - Finlande
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La Russie blanchit la Finlande et passe en finale
Demi Finale : Russie - Finlande (16/05/2008) 11000 spectateurs
Des russes appliqués et efficaces
La partie commence à l'avantage des russes qui bénéficient d'entrée d'une supériorité numérique. L'escouade d'infériorité finlandaise emmenée par le duo Koivu (Saku et Mikko) fait cependant bien son travail et la pénalité est tuée sans grand danger pour Niklas Backstrom, gardant ce soir les filets suomi (à ne pas confondre avec le Nicklas Backstrom suédois, talentueux centre des Capitals de Washington).
| Laurent Lardière | Archives | Le jeu s'équilibre ensuite, les finlandais bloquant la zone neutre et les russes n'effectuant un pressing avant qu'à un homme. Le jeu est tendu et la fébrilité palpable dans les deux camps. Les gardiens ne sont d'ailleurs pas en reste. Nabokov pense capter facilement le tir qui arrive lentement dans sa mitaine mais la rondelle lui échappe et flotte dangereusement devant la ligne de but. Plus de peur que de mal finalement, un défenseur russe dégage le palet loin du but (6'20).
A la mi-période, les tirs cadrés ne sont pas légion (4-3 pour les russes) et le jeu est très fermé. Le jeu de puissance finlandais a une occasion de se mettre en valeur mais les tirs de Koistinen ou Kapanen n'inquiète pas Nabokov (12'50).
Les finlandais tentent alors de mettre la main mise sur le match en pressant un peu plus leurs actions et en allant travailler loin dans le territoire russe. Ils ne seront pas récompensés car la « Washington Air Line » va encore frapper. Fedorov récupère un palet dans sa zone et s'échappe en compagnie d'Ovechkin et Semin contre un seul défenseur finlandais. Le jeu à trois en une touche de palet est parfait et Fedorov lui-même redirige l'offrande de Semin au fond des filets (13'41 1-0 : Sergei Fedorov assisté de Semin et Ovechkin). Les russes ouvrent ainsi le score sur leur première occasion franche de la partie.
Les finlandais ont encore une supériorité dans cette période mais à part un rebond capricieux de la bande, Nabokov n'a pas de travail trop difficile à accomplir.
Les suomis auront légèrement dominé cette première période, notamment aux tirs et aux chances de marquer, mais l'activité de la ligne Selanne-Koivu-Peltonen, n'aura pas suffi. Les russes ont été les plus réalistes et surtout extrêmement disciplinés et à l'écoute de Coach Bykov, en atteste la répartition égale du temps de jeu entre les 4 lignes russes.
Tirs : Russie 5 – 9 Finlande
Les finlandais n'y arrivent pas
Le début de la deuxième période est à l'avantage de la Russie. Une belle action solitaire d'Alexander Semin se termine par un tir faible dans le plastron de Backstrom (22'19). Sur l'engagement, c'est un tir de Maxim Afinogenov qui oblige le gardien à un arrêt délicat de l'épaule gauche.
La récompense ne se fait pas attendre. Zinoviev effectue une entrée en zone côté droit avant de donner à son défenseur Markov. Celui-ci sert toute une passe à Zaripov posté près du poteau opposé. L'attaquant de la première ligne n'a aucun mal à marquer face à un Backstrom impuissant (23'44 2-0 Danis Zaripov assisté de Andrei Markov et Sergei Zinoviev).
Les finlandais, assommés par l'efficacité de leurs adversaires, ont du mal à s'en remettre. Il faudra attendre la 28ème minute pour assister à leur première chance de marquer du tiers. Et quelle chance. Un jeu de passe léché entre Tuomo Ruutu, Olli Jokinen et Mikko Koivu offre à ce dernier un tir ouvert dans l'enclave. Malheureusement, le cadet des frères Koivu rate quelque peu son lancer et Nabokov est tout heureux de faire l'arrêt de la jambière en tombant à la renverse.
Les russes ne s'en laissent pas compter lorsque Zaripov combine avec le capitaine Morozov suite à une passe un peu molle de Selanne. Plus de peur que de mal car le lancer passe au dessus de la cage (29'45).
A mi-tiers, les affaires finlandaises ne vont pas s'arranger puisqu'ils vont évoluer à court d'un homme pendant deux minutes. Une seule occasion notable en découlera quand Zaripov dévie un tir – passe de la bleue du défenseur Vitali Proshkin. Backstrom est vigilant et repousse (31'40).
Pour faire bonne mesure, coach Shedden aura ensuite le droit d'envoyer son escouade d'avantage numérique sur le glaçon. Les partisans retrouvent de la voix et encouragent leurs protégés au rythme de « Suomi suomi » (34'35). Mais rien n'y fera, même pas cette déviation de Mikko Koivu qui finira sa trajectoire dans le filet protecteur.
La meilleure occasion sera peut-être ce slap en plein trafic que Nabokov, bien voilé pour l'occasion, est tout heureux de repousser (37'30). Avant le retour aux vestiaires, Alexander Ovechkin offrira à ses nombreux supporters un magnifique dribble qui déshabillera le défenseur mais ne trompera pas Niklas Backstrom (38'25).
Tirs : Russie 9 – 5 Finlande
Les russes gèrent l'avance
Avec deux buts de retard au tableau d'affichage, on voit mal comment les finlandais vont pouvoir inverser la tendance dans cette demi-finale. Le duo Fedorov-Ovechkin se charge d'ailleurs de leur envoyer le message en effectuant une belle combinaison d'entrée de tiers mais Backstrom est vigilant (41'15).
N'arrivant pas à développer le jeu qu'ils voudraient, les finlandais écopent également de pénalités qui n'arrangent pas leurs affaires. Sur la première de la période, Morozov se met en évidence mais le tir reste dans le plastron de Backstrom (43'09). Un tir d'Ovechkin est également détourné sur le poteau par l'infortuné Hahl (43'36).
Les finlandais n'y arrivent pas, mais en plus ils se déconcentrent. Ils écopent successivement de deux pénalités de banc pour surnombre (47'31 et 50'31). Lors de la première power play, les russes vont gérer l'avance sans provoquer de chances de marquer notables mais la seconde sera fatale aux suomi : les cinq joueurs russes sont installés en zone offensive et Morozov contrôle la rondelle dans le cercle d'engagement droit. Au lieu de passer le palet vers son défenseur, il décoche un tir soudain et précis ui surprend Backstrom et le trompe coté mitaine (52'15 3-0 Alexei Morozov assisté de Nikulin et Zinoviev en sup. num.).
La messe est pratiquement dite pour des finlandais empruntés qui sont bien gênés par le jeu défensif russe. Le dernier jeu de puissance ne donne rien (55'02) et la sortie du gardien Backstrom (57'19) n'apportera rien de bénéfique aux finlandais. Pis, ils encaissent un dernier but en cage vide qui permet à Maxim Sushinskiy de clouer le cercueil des suomis dans cette demi-finale (57'56 4-0 Maxim Sushinskiy assisté de Tereshchenko en cage vide).
La partie se termine sur une nouvelle supériorité numérique russe. Ces derniers font tourner l'horloge pour fêter avec leurs nombreux partisans la qualification en finale de ce championnat mondial.
Tirs : Russie 13 – 9 Finlande
Tirs au total : Russie 27 – 23 Finlande
Le match fut à sens unique pour cette première demi-finale. Les finlandais n'ont jamais pu, su, trouver la clé d'un équipe russe très appliquée défensivement et qui ne s'est jamais découverte. On s'attendait à mieux de cette équipe finlandaise habituée au dernier carré mais rarement vainqueur (une fois en 1995). Les derniers matchs accrochés contre les américains ont peut-être laissés des traces physiques et psychologiques alors qu'il fallait être à 110% pour espérer inquiéter l'armada russe. Les suomis devront se remobiliser pour espérer accrocher la médaille de bronze samedi.
C'est le second blanchissage consécutif pour Nabokov et ses coéquipiers après le 6-0 infligé aux suisses en quart de finale. Cela montre bien l'excellent jeu défensif mis en place par Slava Bykov. Le bloc équipe est en place et les individualités peuvent s'exprimer dans les phases offensives. Et quand une équipe possède des joueurs comme Semin, Fedorov, Afinogenov ou Ovechkin, il faut peu d'occasion pour marquer des buts. Notons également qu'Ilya Kovalchuk était suspendu pour cette rencontre. Il fera probablement son retour dimanche pour la grand finale contre les suédois ou canadiens.
Meilleurs joueurs (élus par les officiels) :
Finlande : Niko Kapanen
Russie : Alexei Morozov
Conférence de Presse
Doug Shedden (coach finlandais)
Nous sommes déçus mais je pense qu'on a livré une bonne partie pendant 40 minutes. On voulait tenir le score et joué comme on devait le faire pour gagner. Ce n'est pas une honte de perdre face à cette équipe russe à laquelle je souhaite bonne chance pour la finale.
Les russes ont joué à la finlandaise aujourd'hui. Cela vous a-t-il surpris ?
Non. Ils ont joué avec beaucoup de discipline et parfaitement appliqué leur plan de jeu.
Après les quarts de finale, vous aviez déclaré que vous devrez jouer un match physique face aux russes.
Oui, mais ils ont fait un boulot énorme et bien fait bouger le puck. Cela devenait donc très difficile de les inquiéter.
Vyacheslav Byko (coach russe)
Nous avons joué de façon disciplinée avec une bonne organisation collective. Pour cela, je félicite mes joueurs d'avoir bien appliquées les consignes. Maintenant nous allons nous préparer pour la finale de dimanche.
Par rapport à tout l'historique, rêvez-vous d'une finale face au Canada ?
Je pense que c'est un rêve pour ces deux pays.
Etait-ce le meilleur match que vous ayez coaché pour l'équipe nationale ?
Non, mais ce fut un match particulier puisqu'il nous permet d'accéder à la finale de ces championnats du monde.
L'équipe peut-elle encore mieux faire ?
Je le pense. Elle en a en tout cas le potentiel.
Quelle est la part de votre gardien Nabokov dans les succès de cette année ? Notamment par rapport à l'an passé.
Evgeny est un des meilleurs gardiens au monde. L'an passé on manquait d'expérience au sein de l'équipe et des gardiens.
Comment voyez-vous la finale ?
Il faudra beaucoup de concentration et bien entendu une bonne prestation de notre gardien.
J'espère que cela sera une finale ouverte avec beaucoup de buts et un beau hockey. C'est ce que demande les spectateurs.
Quelles seront les clés pour la finale ?
Le jeu des gardiens sera important tout comme la persévérance des attaquants.
Le Canada possède une équipe talentueuse qui marque beaucoup de buts.
La Suède dispose d'une excellente organisation de jeu.
La présence de Sergei Fedorov est-elle déterminante ?
Un joueur comme Sergei apporte de la stabilité psychologique et de l'expérience au sein de cette jeune équipe. Dans le trio qu'il forme avec Alexander Semin et Alexander Ovechkin, son efficacité est précieuse. De plus, dans les vestiaires, c'est un vrai leader.
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