Les Jokers de Cergy-Pontoise, pour leur second match du week-end, recevaient les Gothiques d’Amiens. Sortant de 3 défaites consécutives, les picards allaient-ils enfin casser la spirale de la défaite et renverser des cergypontains plutôt en forme en ce moment ? Finalement non, les franciliens l’emportèrent (5-2) dans un derby plutôt explosif. Avec 3 points de plus dans leur escarcelle, les franciliens restent dans le peloton de tête alors que les amiénois stagnent dans la seconde moitié du classement.
Arbitres : MM. Garbay et Rauline assistés de MM. Laboulais et Thiebault
Buts : Cergy-Pontoise : ; 10.23 Gage Torrel (ass Jules Lefebvre et Samuel Salonen) ; 17.20 Vincent Melin (ass Antti Kauppila) ; 20.31 Samuel Salonen (ass Antti Kauppila et Loïc Farnier) ; 56.23 Thomas Suire (ass Pierre-Charles Hordelalay) ; 59.04 William Bower Amiens : 05.21 Pierre-Olivier Morin (ass Taavi Tiala et Danick Bouchard) ; 41.45 Antonin Plagnat (ass Stanislav Lopachuk et Tanner Jago)
Pénalités
17 minutes contre Cergy-Pontoise
17 minutes contre Amiens
Acte 1 : Les Gothiques partent vite mais se font renverser
L’entame de match est clairement à l’avantage des Gothiques qui imposent une belle intensité et empêchent les Jokers de sortir proprement de leur camp. Sans vitesse, et avec un quadrillage en règle de la zone neutre par les patrouilleurs amiénois qui récupèrent un maximum de palets, les franciliens se contentent de faire le dos rond tout en comptant sur leur gardien international, Sebastian Ylönen pour faire le reste. La pression picarde est forte mais la défense cergypontaine tient le choc, certes pas toujours de façon très académique comme lorsque Nicolas Ruel allume le portier rose l’obligeant à repousser le puck dans les airs avant que l’un de ses défenseurs ne le volleye pour dégager, mais elle préserve l’essentiel. Les tentatives se multiplient cependant notamment par Tanner Zago de loin.
Il faut attendre 5 minutes pour voir enfin la première vraie construction offensive aboutie des franciliens par l’intermédiaire de Thomas Suire dont la tentative est contrée. Dans le prolongement de l’action cela se chamaille pour la récupération du puck et, bilan des courses, une première pénalité appelée contre Christiano Versich pour obstruction (05.01). Les Gothiques qui n’en demandaient pas plus font plus que jamais le siège du but cergypontain et, au terme d’une action confuse où pas moins de 5 joueurs se disputent le disque au nez et à la barbe du portier, Pierre-Olivier Morin le glisse au fond (0-1, 05.21). L’équipe d’Amiens ouvre le score, ce qui sur la physionomie des premières minutes et du contrôle quasi exclusif du palet est assez logique.
Ce but réveille néanmoins un peu les Jokers qui sortent petit à petit de leur boite. Pourtant sur un lancement de jeu où Pierre-Charles Hordelalay est sèchement mis en échec à la bleue, ce sont les amiénois qui repartent de plus belle à l’offensive. Les contacts sont virils et pas toujours corrects entre attaquants et défenseurs pour la conquête du puck. Du coup, Suire côté francilien et Stanislav Lopachuk côté picard sont appelés au banc des pénalités pour 5 minutes pour bagarre (05.37).
A quatre contre quatre, les Gothiques poursuivent sur leur belle dynamique et Morin oblige Ylönen à un arrêt de l’épaule sur une tentative qui partait tout droit en lucarne. Les contacts sont âpres et Jokers ne se rendent pas la tâche facile quand une minute plus tard Théo Gueurif va rejoindre Suire en prison pour une charge avec la crosse (06.18).
Photographe : Bruno Gouvazé
Le pilonnage de leur but continue, notamment par Morin et Zago, mais ils parviennent à tuer la pénalité. Qu’à cela ne tienne, Jonathan Desbiens inquiète à son tour Ylönen qui n’a pas le temps de s’ennuyer. Finalement, les cergypontains qui avaient sorti timidement la tête s’en remettent à leurs défenseurs pour solliciter un Henry Corentin Buysse qui passe un début de match plutôt tranquille dans le but amiénois. Vincent Melin, en angle à la bleue, l’oblige à jouer du gant d’attrape puis, peu après, c’est William Thompson qui le met à contribution. Enfin, la lumière viendra d’un autre arrière, Jules Lefebvre qui retrouvait la glace pour la 3ème fois de la saison, concurrence oblige. Sur le flanc droit de l’attaque, bien servi en retrait par Samuel Salonen, Lefebvre se recentre devant la bleue et lance à la cage au plus grand bonheur de Gage Torrel qui assurait le voile et en profite au passage pour dévier la rondelle (1-1, 10.23). Les Jokers sont revenus à hauteur et les Gothiques peuvent se mordre les gants d’avoir peu bonifié une première moitié de période qu’ils avaient à leur main.
Les hôtes de l’Aren’ice sortent désormais clairement les épaules et les visiteurs sont plus à la peine. Leur situation ne s’arrange pas quand Ruel est sanctionné (15.30). Même si l’installation de leur jeu de puissance est un peu laborieuse, les Jokers se procurent une chaude alerte par Robert Baillargeon qui lance juste au-dessus du cadre. Alors que les amiénois pensent avoir fait le plus dur et sont sur le point de tuer la pénalité, c’est d’un défenseur que jaillit l’étincelle une nouvelle fois. Melin, bien en placé devant la bleue, intercepte le dégagement, avance et feinte Lopachuk venu le contrer avant d’allumer Buysse qui ne peut que constater les dégâts (2-1, 17.20). Les franciliens prennent les devants et inversent la tendance.
Le momentum a clairement changé de camp et, sur une attaque rapide, Salonen décale Suire dont le petit lancer de renard, à l’issu de sa feinte sur le portier blanc, flirte avec l’extérieur de la base du poteau. Les amiénois sont passés près de la correctionnelle et leur situation va de mal en pis quand à une minute de la pause Nicolas Leclerc est sanctionné (19.06). Il est temps pour eux que la fin de période intervienne. S’ils parviennent à ne pas encaisser de nouveau but, 2 secondes après le retentissement de la sirène, Lopachuk, probablement un peu frustré, commet une faute tout aussi inutile que stupide en faisant trébucher un adversaire dans la poursuite de son élan. Du coup, ses coéquipiers redémarreront le jeu en double infériorité numérique.
Chacun des protagonistes eut ses 10 minutes de domination au cours du premier vingt. Les Gothiques, partis comme des balles y ouvrirent logiquement la marque avant de subir la réaction de Jokers qui revinrent à hauteur puis de prendre les rênes. Acte 2 : Un florilège de pénalités et un nouveau but pour les Jokers
Forts de leur supériorité numérique, les Jokers font le siège du but de Buysse et il ne leur faut pas longtemps pour, à nouveau, en faire sauter le verrou. Le puck tourne bien et Loïc Farnier décale Salonen lequel ne tire pas mais sert son compatriote Antti Kauppila plein axe qui lui redonne instantanément. Le one-timer de Salonen au terme de ce une/deux fait mouche (3-1, 20.31). Le break est fait, et les franciliens sont bien en place.
Ils manquent cependant de se faire surprendre en pleine domination sur un palet bêtement perdu en zone défensive offrant ainsi l’opportunité à leur gardien de briller dans un face-à-face avec un amiénois esseulé trop heureux d’avoir hérité du puck. Les picards n’abdiquent pourtant pas et Zago se procure une nouvelle occasion.
Le jeu très physique se durcit un peu alors quand l’orage de testostérone gronde, la pluie de pénalités suit. Alex Lindroos ouvre le bal des punis pour une obstruction sur Versich (25.44). Le jeu de puissance qui s’en suit permet à Farnier de se mettre en évidence mais Buysse fait barrage.
Photographe : Bruno Gouvazé
Puis c’est au tour de Salonen d’aller en prison (26.40). Danick Bouchard en profite alors pour Solliciter Ylönen d’un magnifique tir sur réception.
Les 2 équipes se rendent coup pour coup et la tension ne redescend toujours pas. Suire et Buysse sont sanctionnés, Iliès Djemel devant assurer pour son gardien la substitution sur le banc des pénalités (29.06). Les Jokers se créent 2 nouvelles occasions puis Farnier en break away constate que le tendu gardien picard reste solide de la botte. Les esprits et la maitrise technique semble revenir avant que Morin n’écope à son tour de 2 minutes pour avoir retenu Salonen (34.09).
Les Gothiques réussissent leur penalty kill et s’offrent même une belle occasion par l’entremise de Lopachuk. Décidemment, il était dit que les gardiens de prison ne chômeraient pas durant ce tiers puisqu’en fin de période c’est Hordelalay qui y fait son séjour (38.25). Il s’en suit une période chaude devant de but de Ylönen, Bouchard et Lopachuk combinant de façon presque gagnante à 2 secondes du buzzer.
Le tiers médian vit la chaleur monter sur la glace après le but des Jokers en ouverture. L’esprit derby y fut palpable, chacun voulant mettre chaos l’adversaire. Engagement, vitesse mais aussi frustration et fatigue, tous les ingrédients y furent réunis pour aboutir à une pluie de pénalités. Les franciliens sortirent néanmoins vainqueurs de la période et confortèrent leur avance. Acte 3 : Les Gothiques valeureux mais trop courts
Dès la reprise, les Jokers qui doivent purger les 25 dernières secondes d’infériorité sont sous pression et Melin dégage directement en tribune. Verdict immédiat, 2 minutes pour retard de jeu (40.06). Ce n’est pas idéal comme début de tiers d’autant que les Gothiques posent leur jeu de puissance et finissent par en être récompensés grâce à Antonin Plagnat qui marque un joli but (3-2, 41.45). Avec un petit but de retard les amiénois ne sont pas morts.
Photographe : Bruno Gouvazé
Les cergypontains ripostent immédiatement avec une double tentative de Paul Schmitt puis une nouvelle occasion de Salonen. Ils n’ont cependant pas la garde exclusive de la rondelle qui va d’un camp à l’autre poussant Ylönen à quelques arrêts de classe dont un face à Desbiens. Cette incessante partie de bras de fer tourne à l’avantage des franciliens quand Hordelalay intercepte un palet et lance fort vers Suire qui le dévie au second poteau (4-2, 56.23). Avec 2 buts d’avance à moins de 4 minutes du terme cela commence à sentir bon pour les Jokers.
Après le temps mort demandé par leur coach, les amiénois jouent cage vide mais se font contrer. William Bower récupère le puck et s’infiltre en s’aidant d’un rebond contre la bande à droite, une fois le bloc picard débordé il ajuste à mi-distance(5-2, 59.04). La messe est dite la victoire a choisi son camp ce soir.
Photographe : Bruno Gouvazé
Belle victoire des Jokers dans un match engagé face à des Gothiques venus pour faire un coup l’Aren’ice malgré leurs difficultés du moment. Après un départ en fanfare, les amiénois furent progressivement rattrapés et tenus à distance par des cergypontains toujours décidés à faire la loi sur leur glaçon. Le beau duel du jour entre deux gardiens de l’équipe de France qui fut à l’avantage du portier cergypontain n’est pas étranger au résultat du soir. Le hasard du calendrier a voulu que ce match, qui est un report, soit placé juste avant le prochain déplacement des Jokers au Coliséum. La deuxième manche mardi aura tout l’air d’une revanche et les Gothiques voudront rendre la monnaie de leur pièce à leurs hôtes du jour. Encore un match spectaculaire en perspective.
Meilleurs joueurs du match :
Antonin Plagnat pour les Gothiques
Samuel Salonen pour les Jokers