Les Jokers de Cergy-Pontoise qui restaient sur trois victoires consécutives recevaient le dernier adversaire à les avoir fait chuter, les Aigles de Nice. Les niçois, également dans une dynamique positive, deux victoires lors de leurs deux derniers matchs, se déplaçaient quant à eux à l’Aren’ice avec beaucoup d’ambition et l’envie de récidiver. Lequel des deux groupes allait ressortir avec le sourire de cette confrontation ? Finalement, même s’ils se sont fait quelques frayeurs en fin de rencontre, ce furent les Jokers qui continuent à monter en puissance qui empochèrent les 3 points au terme d’un match où ils ne furent jamais menés. Vainqueurs 4 buts à 3 ils restent plus que jamais sur le podium de la ligue Magnus.
Arbitres : MM. Collin et Garbay assistés de MM. Levasseur et Thiebault
Buts : Cergy-Pontoise : 05.17 William Bower (ass Patrick Coulombe et Christiano Versich) ; 14.04 Aurélien Dorey (ass Théo Gueurif et Jules Lefebvre) ; 23.58 Patrick Coulombe (ass Robert Baillargeon) ; 24.37 Thomas Suire (ass Patrick Coulombe) Nice : ; 07.05 Antoine Torres (ass Ondrej Kopta et Louis-Mathieu Belisle) ; 47.28 Kais Faure-Brac (ass Hugo Proux et Antoine Torres) ; 57.08 Julius Valtonen (ass Samuli Vainionpaa et Eetu Paasovaara)
Pénalités
10 minutes contre Cergy-Pontoise
6 minutes contre Nice
Acte 1 : Logique respectée, les Jokers virent en tête
La rencontre part immédiatement sur un rythme élevé. Loïc Farnier d’un petit revers en angle puis Samuel Salonen sont les premiers Jokers à mettre à l’épreuve Evan Weninger, le gardien canadien de Nice. De leur côté les Aigles ont des fourmis dans les patins et sont avides de manger la glace dont ils ont été privé mardi dernier, le brouillard ayant recouvert leur glaçon et ayant empêché la tenue du match contre Mulhouse. Le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils n’ont pas l’esprit embrumé et se projettent avec lucidité dans les angles morts de la défense francilienne. Ils ripostent donc et, bien servi dans l’axe par Arturs Mickevics, Antoine Torres voit sa tentative flirter avec la base du poteau de Sebastian Ylönen. La fougue azuréenne s’exprime encore peu après sur un breakaway puis sur une autre belle opportunité ensuite.
Les cergypontains n’entendent pourtant pas se laisser monter sur les patins par leurs visiteurs et installent assez rapidement un pressing haut ce qui leur permet de souvent rester maitres de la zone neutre. Symbole du fore check francilien, Louis Petit qui va par exemple chasser le gardien azuréen derrière son but. Finalement la mainmise des Jokers sur le jeu est assez rapidement récompensée. Christiano Versich contourne la cage maralpine pour servir son capitaine, Patrick Coulombe, dans le haut du slot. Le canadien tire et le portier niçois ne peut que repousser, ce dont profite du revers William Bower qui rodait devant le but (1-0, 05.16).
Le jeu reste agréable et les cergypontains continuent à presser haut, avec toutefois un peu trop d’envie au goût du corps arbitral. Ainsi, moins d’une minute après le but, Salonen est jugé fautif d’une crosse haute en fond de territoire et, de surcroît, le finlandais a la mauvaise idée d’exprimer son désaccord sur l’appréciation de la régularité de son intervention. Résultat des courses, il écope de 2 fois 2 minutes de réflexion sur le banc des pénalités.
Photographe : Bruno Gouvazé
Une sacrée aubaine pour les Aigles qui installent illico presto leurs unités spéciales dans la défensive des roses. Le jeu de puissance maralpin est bien en place et, sans précipitation, le puck tourne autour de la boite francilienne en attendant la fenêtre de tir. Celle-ci se présente une grosse minute plus tard, Ondrej Kopta servant son capitaine Louis Beslise lequel ne lance pas à la cage comme sur l’action précédente mais trouve Torres dans le cercle d’engagement droit. Le niçois ne se pose pas de question et lâche un beau tir sur réception que le portier francilien ne peut que repousser au plus grand bonheur de l’attaquant qui a suivi son lancer et ne laisse pas passer la deuxième chance (1-1, 07.04).
Les Aigles sont revenus à hauteur et Salonen doit encore purger 2 minutes en prison. Portés par leur supériorité numérique résiduelle les azuréens reprennent le siège du but cergypontain sur lequel plusieurs grosses occasions sont à relever dont une où Ylönen semble même avoir été supplée par son poteau. Quoi qu’il en soit, les Jokers tiennent bon et réalisent au moins le penalty kill. Une fois au complet, ils reprennent assez rapidement le contrôle du jeu et ramènent les Aigles chez eux. A nouveau sous pression les niçois subissent et Mickevics, leur grand attaquant letton, en position de défenseur joue de la crosse et claque un beau slashing qui l’expédie 2 minutes en prison (11.41). C’est au tour des franciliens de tenter d’installer leur jeu de puissance mais, mis à part un tir de Coulombe obligeant Weninger à jouer du gant d’attrape, ils restent assez inoffensifs permettant ainsi aux Aigles de tuer la pénalité.
Qu’à cela ne tienne, à 5 contre 5 ils contrôlent toujours plutôt bien les débats et ils trouvent à nouveau la faille une minute plus tard. Théo Gueurif, encore très actif ce soir, contourne la cage adverse et ressort le puck sur le côté pour Jules Lefebvre qui sert Aurélien Dorey devant la bleue dans l’axe. Le défenseur francilien garde la tête froide et, d’une petite ramasse, enrhume l’attaquant niçois sorti comme un beau diable pour le contrer. Avec ce geste, le défenseur cergypontain s’est aussi ouvert la voie du but alors, à mi-distance, il prend le temps d’ajuster et attrape la lucarne (2-1, 14.04).
Les Jokers reprennent le score et ne mollissent pas même si les azuréens quant à eux ne restent pas à attendre en victimes expiatoires et tentent des revirements menés à très haute vitesse malgré les replis défensifs franciliens. Les deux équipes se répondent l’une à l’autre mais les Jokers sont un peu mieux. Sur tentative en angle niçoise, les franciliens démontrent qu’ils peuvent être très explosifs. Dès la récupération du palet, Thomas Suire déborde le bloc maralpin par la droite et sert Gueurif dont le tir est stoppé par le gardien. Les hôtes de l’Aren’ice finissent vraiments forts la période et Pierre-Charles Hordelalay ressort le puck de derrière la cage pour Suire dont le tir termine sur le plastron de Weninger. La pause arrive à temps pour les visiteurs car sur une grossière erreur de relance Anthony Rinaldi hérite de la rondelle dans le slot mais ne cadre pas.
Assez rapidement lors du premier tiers les Jokers prirent le dessus en ce qui concerne la maitrise du palet mais les Aigles démontèrent également qu’ils n’étaient pas les premiers venus et qu’ils s’avaient eux aussi se projeter très vite en attaque quand ils contournaient le rideau francilien en zone neutre. A ce petit jeu les franciliens ouvrirent toutefois la marque mais furent rejoint suite à leur première faute du match sur un jeu en infériorité numérique. Leur belle prestation en pressing haut leur permit cependant de bien juguler les Aigles et de reprendre, plutôt logiquement, le score. Acte 2 : Les Jokers foudroient les Aigles
Les hommes de Stanislas Sutor ne pouvaient plus mal commencer la période. De retour sur la glace au-delà du temps réglementairement prévu, ils sont pénalisés pour retard de jeu avant même la remise en jeu. Alexis Sutor est sacrifié pour assurer la pénalité et ses coéquipiers partent à 4 contre 5 pendant 2 minutes. Les Jokers, auteurs d’une belle première période, n’en demandaient pas autant et s’installent d’emblée dans le camp niçois. C’est d’abord Hordelalay qui oblige Weninger à un bel arrêt mitaine mais incontestablement la plus belle occasion du powerplay est pour Bower dont la tentative en angle à bout portant trouve la base du poteau opposé et sur laquelle le portier azuréen est tout heureux de geler le disque qui lui revenait dessus au risque de finir en auto-goal. Les Aigles tuent la pénalité mais sont passés près de la correctionnelle.
Il en faut toutefois plus pour les démobiliser et malgré la domination francilienne ils trouvent le moyen d’obliger Ylönen à un double arrêt sur un contre. Les pensionnaires de l’Aren’ice appuient cependant sur l’accélérateur et prennent leurs quartiers dans le camp niçois, alors à force de devoir avoir l’œil de tous côtés la défense maralpine finit par craquer et par encaisser 2 deux en moins d’une minute. Le premier arrive suite à un engagement offensif gagné à gauche par Robert Baillargeon et où Coulombe hérite de la rondelle près de la bande. Laissé libre de ses mouvements le canadien se recentre en longeant la ligne de but avant de placer un revers de sniper (3-1, 23.58).
Photographe : Bruno Gouvazé
Pas le temps de comprendre ce qui leur arrive, les niçois encaissent le second peu après la remise en jeu. Après une attaque avortée, ils délaissent le palet en zone offensive pour changer leurs blocs ce qui permet à Coulombe de le récupérer et de lancer immédiatement Suire en profondeur alors que la défense azuréenne n’est pas correctement replacée, l’attaquant francilien parti en cœur de glace venant fusiller en lucarne un Weninger livré à lui-même (4-1, 24.36).
Stanislas Sutor demande tout de suite un temps mort pour remettre les têtes en place et en profite aussi pour faire un changement de gardien, Isaac Charpentier prenant place dans le but.
La domination des Jokers ne faiblie pas mais les niçois trouvent le moyen d’y placer quelques banderilles notamment par Mikael Kuronen qui lance Torres démarqué ou encore Kais Faure-Brac mais à chaque fois Ylönen a le dernier mot. De l’autre côté, Charpentier fait une bonne rentrée et stoppe bien l’hémorragie notamment sur un duel gagné face à Baillargeon ainsi que diverses autres alertes. Le momentum reste francilien jusqu’à ce que Vincent Melin fasse trébucher Kuronen à la bleue (35.53). Le spectre du retour dans la partie des niçois plane alors sur l’Aren’ice. Le powerplay des Aigles sera moins bien installé que le précédent mais verra néanmoins les azuréens se procurer une énorme occasion. Sur un lancer à la cage de Belisle, Ylönen ne peut que ralentir le disque qui traine alors pratiquement sur la ligne de but avant que Dorey ne le dégage. Finalement le score en reste là pour la seconde pause malgré quelques dernières occasions partagées entre Baillargeon d’un côté et Ondrej Kopta de l’autre.
Grosse domination des Jokers dans un tiers médian qui sans être totalement à sens unique fut malgré tout déséquilibré. Le coach niçois fut bien inspiré quand son équipe était dans le dur et semblait sur le point d’exploser comme du popcorn. Un temps mort et un changement de gardien eurent raison, si ce n’est de la domination des franciliens, au moins de leur hockey champagne où ils commençaient à faire feux de tous bois. Acte 3 : Les Aigles finissent comme des balles
On prend les mêmes et on recommence. Les Jokers repartent avec les même intentions et Suire esseulé tente sa chance en angle alors que, peu après, sur un revirement le public a le droit à une occasion niçoise. Est-ce les prémices d’un changement de momentum ? Trop tôt pour le savoir mais les Jokers commettent une première largesse défensive qu’ils payent cash. Sur une mauvaise sortie de zone, ils perdent un peu bêtement le palet ce qui profite aux jeunes pousses maralpines, Torres et Hugo Proux permettant à Faure-Brac de faire filet (4-2,47.28).
Photographe : Bruno Gouvazé
Les Aigles sont encore à distance mais petit à petit, relâchement ou fatigue eux seuls le savent, ils laissent les Aigles revenir et rééquilibrer les débats. Malgré un face-à-face de Paul Schmitt perdu contre Charpentier se sont plutôt les niçois qui tournent près du but adverse. Les occasions azuréennes commencent à se multiplier. Les attaques des Jokers sont plus rares et Versich lors de l’une d’entre elles est sanctionné pour un comportement anti sportif à la suite de la perte du palet (55.28). Les cergypontains ont décidément l’habitude de se compliquer les fins de matchs car après une nouvelle opportunité niçoise, Suire qui va chasser le palet en zone d’attaque en fait un peu trop et se met lui aussi à la faute (56.13). Alors en double infériorité numérique, ils sont proprement assiégés et sous la mitraille des Aigles. Ylönen multiplie les arrêts mais il ne peut rien quand la triplette finlandaise de Nice finit par avoir raison du courageux trident défensif francilien. Alors que le puck passe de crosse en crosse, à en donner le tournis aux défenseurs, Eetu Paasovaara et Samuli Vainiopää échangent avant de décaler Valtonen dont le one-timer fait mouche (4-3, 57.08).
A 4 contre 5 les Jokers tuent ensuite la pénalité résiduelle avant de boucher tous les angles de tir face à des Aigles déchainés qui finissent cage vide. L’Aren’ice retient son souffle et exulte enfin à la sirène tant l’égalisation était proche.
Quelles émotions pour un dernier tiers riche en rebondissements. Les Jokers y commencèrent plutôt comme ils avaient fini le précédent avant de commettre une erreur qui permit à Nice de réduire l’écart au score. Ensuite, à compter de la mi tiers les franciliens baissèrent de rythme alors que parallèlement les Aigles donnèrent tout pour renverser le match. Cela ne semblait pourtant pas suffisant pour faire vaciller les Jokers avant qu’ils ne se mettent dans la panade avec des fautes évitables. Du coup, à quelques jours de la fête d’halloween, ils s’offrirent de belles angoisses pour la fin du match. Les Aigles y furent exemplaires d’abnégation et on comprend mieux pourquoi lors de leurs 7 précédents déplacements ils poussèrent 4 fois leur hôtes au-delà du temps réglementaire. Quoi qu’il en soit en tenant jusqu’au bout les Jokers bouclent de la meilleure façon comptable leur mois d’octobre en consolidant leur place en haut du classement. Ils s’accordent 2 jours de repos avant de repartir pour de grosses échéances : déplacement à Rouen en Coupe de France, puis à Grenoble en championnat avant de recevoir Rouen mi-novembre. Un programme plutôt vertigineux à bien y regarder. Les aigles quant à eux n’auront pas trop de temps pour ruminer leur défaite car dès dimanche ils reçoivent les Brûleurs de loup de Grenoble pour finir le mois.
Meilleurs joueurs du match :
Ondrej Kopta pour les Aigles
Patrick Coulombe pour les Jokers