C’est devant une assistance record pour l’Aren’ice (3289 spectateurs) que les 2 équipes ouvrent le bal et il faut bien reconnaitre que les Spartiates semblent les mieux en jambes à l’entame de match. Après à peine 20 secondes de jeu, en angle de la bleue, Colin Morillon lâche un gros tir qui oblige Sebastian Ylönen à repousser le puck que récupère Gennnadi Stolyarov qui furetait au premier poteau. Seul à l’entrée de l’enclave, le top scorer moscovite des marseillais, échoue face au gardien vert qui réalise déjà une première intervention décisive. Toujours lors de cette première minute de jeu, c’est ensuite Tyler Rockwell qui bombarde le gardien francilien de la bleue.
 
Il faut attendre une minute de plus pour voir enfin la première banderille cergypontaine. Gage Torrel, redescendu en défense, intercepte à la bleue et s’avance plein axe jusqu’à sa bleue d’attaque pour, lui aussi, lâcher un gros tir que Mark Ciliak bloque. Les marseillais, toujours plutôt bien, trouvent une nouvelle fenêtre de tir et Roberts Kalkis, en angle, bute sur Ylönen.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

Le jeu commence à s’équilibrer et Théo Gueurif, lancé pleins gaz, passe derrière le net pour aller chasser un palet et percute, a priori de l’épaule, Rockwell qui se retournait. Le défenseur américain des phocéens reste au sol mais les arbitres ne jugent pas le contact repréhensible. Le jeu se poursuit et, après 4 minutes 27 secondes de jeu, intervient un fait qui probablement fait basculer le début match. Alors que les Spartiates pressent haut en attaque, Lucas Colombin est jugé coupable d’avoir fait trébucher Vincent Melin. La faute parait sévère ou, tout au moins, appelée tardivement.
 
Quoi qu’il en soit les Jokers bonifient le jeu de puissance qui leur est attribué. La tentative de Patrick Coulombe, leur capitaine, est une première alerte pour les marseillais. Finalement les verts font filoche un peu plus tard quand Aleksi Hämäläinen, bien décalé entre les cercles, lance à la cage alors que Alex Barber assure le voile. Ciliak repousse sur sa gauche mais Emils Gegeris converti le rebond (1-0, 05.18). Belle réalisation pour le letton qui, malgré une précédente apparition en coupe de France, retrouvait la glace en championnat après de longues semaines d’absence.
 
Ce but semble libérer les franciliens qui, sans avoir été outrageusement dominés jusque-là, prennent un sérieux ascendant pour le contrôle du palet et doublent la mise moins de 2 minutes plus tard. Gueurif, toujours très mobile, passe derrière le net et sert en retrait Melin lequel, de la gauche, allume Ciliak. Le gardien slovaque repousse mais le palet non contrôlé reste aérien et Gegeris qui rodait près de l’enclave le volleye du bout de la palette (2-0, 06.46). Après une vérification vidéo les arbitres valident le but.
 
Le mini break est fait pour les Jokers qui sont de plus en plus pressant et parviennent à obtenir des fenêtres de tir, comme par exemple celle que saisit Aurélien Dorey. En face, les occasions se raréfient et c’est Morillon qui tente de loin.
 
En poussant par séquence, mais sans conserver une vraie maitrise du puck, afin d’essayer de recoller au score, les phocéens se font surprendre sur un revirement éclair qu’affectionnent les cergypontains. Robert Baillargeon parvient à trouver Philéas Perrenoud contre la bande en zone neutre et le jeune attaquant résiste à son opposant avant de lancer Gueurif en profondeur. La rondelle semble poussée trop loin et échapper à Gueurif qui donne pourtant le coup de reins nécessaire pour en reprendre le contrôle au nez et à la barbe du gardien (3-0, 13.22). L’écart se creuse et les franciliens sont près de marquer leur 4^ème but quand Daniels Gorsanovs ne peut conclure à mi-distance.
 
Tous les protagonistes rentrent au vestiaire après une période quasi idéale pour les Jokers qui ont su tenir au début avant de faire preuve d’une grande efficacité ensuite.

Les Jokers reprennent la rencontre avec la même détermination, mais ils se font surprendre après une minute de jeu sur un départ ultra rapide sur la gauche de Martin Kadlec. Le tchèque est poursuivi jusque derrière la cage par Melin revenu comme une balle et le défenseur doit néanmoins aller sur le banc des punis puisque les officiels estiment qu’il a retenu l’attaquant phocéen en fin d’action.
 
La boite défensive des verts tient bien sur l’infériorité numérique malgré 2 tentatives lointaines de Rockwell et Jan Dufek mais surtout sur un décalage dans le cercle gauche de Nicolas Ruel. Heureusement pour eux, à chaque fois Ylönen s’impose avec autorité.
 
Une fois au complet, les franciliens continuent à dominer sans toutefois avoir énormément d’occasions franches. A noter tout de même les tentatives de Gegeris de loin mais comptant sur un gardien complétement masqué ainsi que celle de Coulombe, à mi-distance, où Ciliak fait le job.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

Marseille tente bien des choses mais l’abnégation défensive des verts les empêche d’aller au bout et, quand la défense francilienne est prise à défaut, les tentatives sont maladroites à l’image de celle de Colombin qui démarqué dans le slot écrase complétement son tir.
 
Finalement les cergypontains aggravent la marque quand Dorey permet à Baillargeon, dos au but sur la droite, de trouver, par une diagonale du revers, Torrel à l’opposé. Le feu follet américain contourne la cage et malicieusement rabat fort la rondelle devant le but où elle est poussée en autogoal par un défenseur (4-0, 31.49).
 
La rencontre se déroule à sens unique et les Spartiates souffrent mais heureusement pour eux les Jokers manquent quelques dernières passes ou derniers contrôles. Coulombe sollicite néanmoins Ciliak d’un revers vicieux qui partait vers la lucarne. Les sorties phocéennes sont rares mais Dufek, bien démarqué dans l’axe, trouve le moyen de solliciter Ylönen.
 
Les marseillais ont l’occasion de retrouver des couleurs quand, à 2 minutes 25 secondes de la pause, Gegeris est puni pour avoir fait trébucher Ruel mais ils n’en profitent pas. Non seulement le début de powerplay est plutôt mal joué mais sur une contre-attaque avortée de Cergy alors que Melin se replie et ne joue pas la palet, Bryan Ten Braak, plus maladroitement que méchamment, croise sa trajectoire et commet aux yeux des officiels une obstruction.
 
Du coup, le 4 contre 4 rééquilibre la possession du palet. Ciliak vole un but à Coulombe en sortant de la botte le tir lâché par le canadien à 2 mètres de la cage. Les Spartiates ripostent par 2 tirs successifs de Dufek.  
 
Les Jokers finissent en supériorité numérique un tiers totalement à leur main mais où ils n’ont trouvé la faille qu’une fois.

Les marseillais tuent le reliquat de pénalité des Jokers mais restent globalement sous pression. Gegeris tente de marquer son 3^ème but mais Ciliak lui dit non. Les occasions phocéennes restent portion congrue mais néanmoins après 2 minutes 45 secondes de jeu Maxence Leroux, bien décalé sur la droite, trouve le moyen de tirer. Malheureusement pour lui Ylönen reste infranchissable. Les franciliens sont les premiers sur la plupart des palets et gagnent l’essentiel des duels.
 
Du coup, peu après la 4^ème minute de jeu dans la période, Patrik Machac part au cachot suite à une charge avec la crosse dans le dos de Torrel. Malgré un siège en règle de leur but, les Spartiates font preuve d’une belle solidarité défensive et tuent la pénalité.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

La partie reste difficile pour les blancs mais ils parviennent pourtant à éviter d’être Fanny. Sur une de leur rare construction offensive en maitrise, Machac, de dernière la cage, pousse la rondelle à Dufek lequel centre immédiatement devant l’enclave où Stolyarov s’était fait oublier. La déviation du top scorer phocéen est puissante et ne laisse aucune chance à Ylönen, le privant par la même occasion, d’un blanchissage qui n’aurait pas été immérité (4-1, 49.37).
 
Les Jokers ne gambergent cependant pas et repartent immédiatement de l’avant ce qui leur permet de se créer une nouvelle chance de but par Sayam Limtong. Ciliak s’y oppose ! Pas grave, ils poussent encore et sur un gros travail de Torrel derrière la cage phocéenne ils ajoutent un nouveau but à leur compteur. L’américain trouve Limtong vers l’arrondi droit, lequel sert immédiatement Tristan Cozier isolé entre les oreilles. Le canadien a le temps de pivoter sur lui-même avant d’enchainer et de nettoyer la lucarne (5-1, 52.09).
 
L’addition commence à être lourde pour les marseillais qui ne sont pas coutumiers de grosses défaites cette saison. Ils tentent bien des choses et Kalkis, plein axe, lâche un énorme missile de la bleue mais Ylönen fait l’arrêt. La récupération est dure pour eux et Morillon accroche Gueurif à la bleue. Le jeu de puissance des franciliens, dont ce n’est pourtant pas le point fort cette saison, fait mal. Ciliak fait un énorme arrêt face à Gueurif avant de craquer dans le prolongement de cette tentative. Sur un beau jeu de passes, Gueurif et Baillargeon sont les derniers à toucher le palet avant de le remettre en retrait à Melin dont le missile sol-air perfore le mur marseillais (6-1, 56.21). Avec cette ogive, le défenseur tricolore inscrit son second but de la saison.
 
Les Spartiates, dans un ultime baroud d’honneur tentent de réduire l’écart et se ruent à l’attaque mais la défense hérisson de Jokers ne tremble pas trop. Pire encore pour eux, ils boivent le calice jusqu’à la lie. Miika Elomo, le coach de Cergy, fait monter les jeunes pousses sur la glace en cette fin de rencontre et ils le lui rendent bien. Sur un forecheck à deux où ils chipent le puck à un défenseur marseillais, Idriss Blanchet et Eliott Bourgoin partent à l’assaut du but de Ciliak. A l’approche de l’enclave, Blanchet décale Bourgoin qui croise son tir, le gardien est battu mais le disque trouve la base du poteau et revient en jeu, ce qui profite à Crozier qui avait suivi (7-1, 59.07). La cage ayant légèrement bougé, les arbitres vérifient l’action à la vidéo avant de valider le but.
 

Photographe : © Bruno Gouvazé

La coupe est pleine pour les Spartiates qui s’inclinent lourdement, la plus lourde défaite de la saison pour eux dans un match où, privés de 2 joueurs importants en attaque (Fabien Colotti et Teddy Da Costa) ils n’ont pas présenté leur meilleur visage. Dès dimanche, ils reçoivent les Dragons de Rouen alors ils ont intérêt à se remobiliser, au risque de vivre une cruelle désillusion.
 
Pour les Jokers, les meilleures dispositions dans leur jeu, qui avaient été entrevues mardi face à Rouen malgré la défaite aux TAB, se confirment. Avec cette belle victoire, la plus large pour eux cette saison, ils remontent à la 8^ème place au classement, même si à ce stade de la compétition celui-ci reste relativement anecdotique. Surtout ils se rassurent et emmagasinent de la confiance avant un très dur déplacement dominical chez les Boxers de Bordeaux.