Personne n’a oublié l’impressionnante série de
dépôts de bilan qui s’est produite dans le hockey sur glace français, surtout pendant la période allant de 1980 à 2000. Depuis cette époque traumatisante nos clubs sont parvenus tant bien que mal à retrouver un meilleur équilibre financier malgré quelques rechutes, certes sporadiques, mais tout aussi inquiétantes.
Si notre sport a réussi à endiguer progressivement cette véritable hécatombe, c’est en partie depuis la création de la fédération indépendante en 2006. En effet, dès son installation, la FFHG, avec l’aide d’une Commission Nationale de Suivi et de Contrôle de Gestion (
CNSCG), a pu limiter cette spirale infernale avec effet de domino en obligeant les présidents de clubs à appliquer désormais une politique budgétaire beaucoup plus rigoureuse sous peine de ne pas valider la participation de leurs équipes dans les divers championnats de France.
On sait que ces faillites à répétition ont touché durablement et sans distinction des clubs évoluant à tous les niveaux. C’est ainsi que les clubs les plus riches, qui sont théoriquement les plus solides financièrement, n’ont pas été épargnés. Il faut se souvenir que dans la Ligue Magnus, pas moins de
cinq champions de France en titre ont été mis en liquidation judiciaire ou ils ont échappé de peu à la faillite juste après avoir fêté leurs sacres. Ces champions n’ont donc pas eu le temps de savourer bien longtemps leurs victoires car ils sont descendus brutalement de leur piédestal.
Souvenez-vous, ce fut le cas du club du
Mont-Blanc en 1989,
Grenoble en 1991,
Rouen en 1996,
Reims en 2002 et
Mulhouse en 2005. A cause de la rétrogradation provisoire mais spectaculaire de ces cinq champions de France, l’image et la crédibilité du hockey sur glace français en avaient pris un sacré coup !
Les quatre clubs qui ont réussi entre-temps à remporter également la Coupe Magnus, à savoir
Brest, Gap,
Amiens et
Briançon, ont été eux-aussi victimes à un moment donné de sérieux problèmes de trésorerie et ont vacillé dangereusement. C'est ainsi que le club de Brest par exemple s'est volontairement sabordé aprés son deuxième titre remporté en 1997 tout comme les Français volants de Paris en 1989. Sans oublier que, malgré une meilleure régulation financière imposée par la CNSCG, les autres clubs évoluant dans le championnat de France élite ont connu à leur tour plus récemment de gros soucis financiers. A tel point que certains ont été contraints de déclarer forfait et se sont donc retirés plus récemment de la compétition comme
Dijon en 2017,
Epinal en 2018 puis
Lyon en 2019. C’est bien la preuve que la situation demeure encore très fragile.
La pandémie du Covid 19, qui a fortement perturbé ou carrément annulé certains de nos championnats cette saison, entrainant l’absence des spectateurs, provoquera-t-elle une nouvelle hécatombe ? On peut le craindre car notre sport est financièrement très dépendant des recettes des matches. En décidant de verser aux clubs une enveloppe globale exceptionnelle de 1 million d’euros, la FFHG espère, selon ses termes, «
un atterrissage positif » car ce soutien financier est venu compléter les aides octroyées par les pouvoirs publics. Sera-ce suffisant ? Croisons les doigts pour que l’on évite ainsi une nouvelle catastrophe avant le coup d’envoi de la prochaine saison et que l’on assiste au contraire à une renaissance !
L’annulation des compétitions dans les divisions 2 et 3 a certes permis aux clubs évoluant à ce niveau de faire des économies grâce à l’absence des frais de déplacements et d’arbitrage, voire des primes joueurs, ce qui devrait leur permettre théoriquement d’éviter le pire. Mais qu'en sera-t-il du comportement des partenaires et de leurs licenciés qui ont dû se déployer vers d'autres activités ? Concernant leur fidélité au club, la question reste posée. Mais en attendant de connaître les réelles conséquences et l’ampleur que provoquera à terme cette grave crise sanitaire, il me semble nécessaire de garder les pieds sur terre. Car le danger d’un krach général, ou tout au moins d’une récession importante, reste une menace qui plane au-dessus des casques de nos hockeyeurs comme une épée de Damoclès.
A l’heure où l’on évoque, un peu à contre-temps me semble-t-il, la création éventuelle d’une nouvelle ligue professionnelle, il faut garder en tête
le cuisant échec de l’ancienne « Ligue Elite » qui fut très éphémère entre 1998 et 2000. Comme le dit l’expression, chat échaudé craint l’eau froide ! Est-ce le meilleur moment ? Je ne dis pas non mais je m’interroge. Il faut prendre en compte l’état de santé réel du hockey sur glace français à l’heure actuelle. En aura-t-il les moyens humains et une réelle volonté en l’absence d’une véritable cohésion de la totalité des dirigeants qui semble faire défaut actuellement. Et surtout, bénéficiera-t-il d’un véritable pouvoir financier et une réelle capacité structurelle ? Je vous propose de relire mon analyse parue dans la Tribune Libre numéro 2 qui est archivée en dessous de cet article pour comprendre les raisons de mon scepticisme.
Je veux rester malgré tout optimiste et éviter de jouer les oiseaux de mauvais augure, mais je tiens quand même à vous remémorer, ci-dessous, la liste chronologique des principaux problèmes financiers que nos clubs ont rencontré depuis presque 40 ans. Cette « piqure de rappel » très éloquente me semble nécessaire car ce catalogue qui ressemble à des faireparts de décès, a pour but de ne pas oublier que la situation précaire de notre sport favori a perduré dans le temps. Malgré des progrès indéniables effectués ces dernières années, notre sport favori est loin d’être encore stabilisé durablement. Comme l’a souvent dit le président Luc Tardif «
il faut savoir d’où on vient pour savoir où l’on va ». Mais cette liste peu glorieuse ne doit pas nous empêcher pour autant d’être optimiste et ambitieux pour l’avenir.
|
|
Le réveil fut cruel pour le président de Reims Charles Marcelle (au centre avec des lunettes de la photo noir et blanc) et le président de Rouen Jean-Claude Ducable, après leurs titres et l'euphorie provoquée par leurs sacres obtenus à crédit. |
Chronologie des clubs en faillite
En 1984, le club d’Epinal a été le premier d’une longue série à déposer son bilan. Malheureusement, le club des Vosges fut victime ensuite de deux autres faillites. D’abord en 1992, ce qui obligea Jean-Claude Hoff à s’occuper du nouveau club baptisé « l’Image Club Epinal », puis en 2018 lorsque le président Romain Casolari annonça à son tour que le « Gamyo Epinal » était en liquidation judiciaire ce qui entraîna la création récente du « Epinal Hockey Club ».
En 1985, le club de Metz organisa une assemblée générale qui officialisa son « sabordage » volontaire selon le terme employé dans la presse et ses membres acceptèrent donc la dissolution pure et simple du HCM. Du coup, le patinage artistique devint le seul sport encore pratiqué dans la patinoire de Metz. Il faudra attendre 2009 pour voir la recréation d'un club de hockey à Metz, sous l'impulsion d'anciens joueurs du club d’origine tels que Gilles et Yannick Hamri, d'Aïssa Rahmoun et de l'entraineur Vladimir Kouznetsov. Mais l'équipe senior sera dissoute en 2013 et le club déposera à nouveau le bilan en 2017 faute de sponsors et de subventions. Depuis Septembre 2018, sous l'impulsion du nouveau président Christophe Fondadouze et avec le nouvel entraîneur Kevin Le Guen, le club revoit le jour et une nouvelle équipe senior a été reconstituée.
En 1987, le club des Houches a déposé son bilan car la demande de subvention avait été déposée trop tard. Du coup, les hockeyeurs des Houches furent contraints, soit d’arrêter de jouer, soit de se répartir dans les autres clubs de la région. Après le dépôt de bilan de l’USGH, club historique fondateur qui fonctionna donc pendant une période de vingt-trois ans au total, il faudra attendre sept longues années avant que le hockey sur glace renaisse de ses cendres dans la station de Haute-Savoie avec l’Association du Hockey Club des Houches (AHCH) en 1994 puis le Hockey Club des Houches (HCH) en 1995.
En 1989, le club du Mont-Blanc, champion de France de la Nationale A la saison précédente (Ligue Magnus aujourd’hui), se saborda. Suite à des résultats très décevants, qui avaient détourné une grande partie des supporters locaux de leur sport favori, mais surtout à cause d’une situation financière difficile, les clubs des deux stations, Saint-Gervais et Megève, décidèrent de mettre un terme à leur « mariage ». Tous les membres du club du Mont-Blanc furent donc invités à se recaser ailleurs. Le club renaitra de ses cendres en 2001 avec le nouveau Hockey Club du Pays du Mont-Blanc.
En 1989, le club de Gap, dont l’équipe senior était dirigée provisoirement par Philippe Combe, termina non seulement à la dernière place du championnat de France élite, mais le GHC fut contraint de déposer son bilan. Le nouveau club, qui prit le nom de Hockey Gap Alpes Patinage (HGAP), fut rétrogradé dès sa création car la dette accumulée mettra des années à être résorbée. Il faudra la nomination d’une vingtaine d’entraîneurs successifs jusqu’à nos jours pour permettre au club de Gap de retrouver progressivement son lustre d’antan et remporter à deux reprises la Coupe Magnus en 2015 et 2017.
En 1990, le club d’Amiens, qui était la section hockey sur glace de l’Association Omnisports de Picardie a été dissoute avec l’ensemble de l’ASC victime d’un important problème financier qui fut mise en liquidation judiciaire le 28 décembre. Mais, grâce à un coup de baguette magique et un tour de passe-passe étonnant assumé par la FFSG, les hockeyeurs subitement rebaptisés « Gothiques » prirent immédiatement la place des « Ecureuils » dans le championnat de France dès le 5 janvier 1991 à l’occasion d’un match contre Bordeaux (voir ma tribune numéro 22).
En 1991, le club de Grenoble, champion de France en titre, trébucha à son tour lorsque sa star de l’époque, le tchèque Bohuslav Ebermann, s’engagea sur une nouvelle voie. Du coup, le club de l’Isère devint « un géant sportif mais un néant administratif » comme on a pu le lire à l’époque dans la présentation officielle du championnat suivant qui relatait la faillite du club du Dauphiné. Les Brûleurs de Loups mettront de nombreux mois avant de remonter la pente et redevenir un club phare du hockey français puisque à l’époque le CSGG dût déposer son bilan.
En 1992, le club de Briançon fut contraint de déposer à son tour son bilan après la démission en bloc de dix-huit conseillers municipaux à la fin du mandat du maire car ces derniers avaient refusé que la ville donne près de trois millions de francs pour aider le club de hockey à verser des indemnités en retard à ses internationaux. Comme le fit remarquer la presse avec un humour sarcastique, le club des Hautes-Alpes battit presque le « record » établi juste avant par le club d’Amiens avec un déficit total de 9,2 millions de francs (1,4 million d’euros).
En 1992, le club de Clermont-Ferrand fut victime également de sérieux problèmes financiers qui allaient obliger les dirigeants du AHC à déposer le bilan. La liquidation judiciaire de l’Auvergne Hockey Club fut prononcée au mois d’avril, deux mois seulement après les Jeux Olympiques d’hiver d’Albertville, ce qui entraîna de facto la relégation du nouveau Clermont Auvergne Hockey Club (CAHC) en Nationale 2 malgré un maintien qui avait été obtenu sportivement.
En 1993, le club de Bordeaux, en cessation de paiement, dut déposer le bilan durant l'été. La leçon ne fut pas bien comprise puisque cinq ans plus tard, après la mort du BGHC, un nouveau club déposa ses statuts à la préfecture de Gironde. Le 5 octobre 1998, l’ancien international tricolore Patrick Francheterre devint le président de la nouvelle association qui prit le nom de Bordeaux Gironde Hockey 2000. Mais depuis la manifestation mémorable des hockeyeurs bordelais dans les rues de la ville en 1986, le club du Sud-Ouest n’a jamais cessé de vaciller avant de se stabiliser enfin ces dernières années après la création du Bordeaux Gironde Hockey sur Glace (BGHG) en 2007 et surtout la SASP Boxers de Bordeaux depuis 2014..
En 1995, le club de La Roche-sur-Yon vit le couperet tomber et ce fut un tournant décisif dans l’histoire de l’association. En effet, à la suite du dépôt de bilan du Club des sports de glace qui chapeautait le hockey et de patinage artistique, plusieurs membres du conseil d’administration du CSGRY et quelques adhérents de la section de hockey décidèrent de réagir. Avec l’aide de Joël Caillaud, un huissier de justice qui était père de joueur, un dossier permettant au hockey sur glace local de rebondir fut monté ce qui lui permit de prendre définitivement son indépendance. C’est ainsi que le 30 juin 1995 fut créé officiellement le nouveau club de La Roche-sur-Yon baptisé « Hogly ».
En 1996, le club de Rouen, champion de France la saison précédente, fut victime d’un important passif de plus de trois millions d’euros, conséquence de la perte du « trésor de guerre » de ses transferts, mais aussi de la mauvaise habitude « d’oublier » pendant un temps de déclarer à l’URSSAF les salaires des joueurs professionnels. Du coup, le club de Rouen fut placé en redressement judiciaire. Vu la mauvaise tournure que prenaient les événements sur le plan financier, le président Jean-Claude Ducable fut contraint de céder son poste au regretté Olivier Lesieur qui ne fera en fait qu’une seule saison à la tête du RHC. En effet, au mois de février 1997, Olivier Lesieur ainsi que l’ancien joueur international Thierry Chaix, décidèrent de prendre les choses en mains. Ils remanièrent en profondeur les structures du hockey sur glace à Rouen en créant une nouvelle société anonyme à objet sportif qui prit le nom de « Rouen Hockey Elite 76 ». Dans le même temps, le hockey mineur fut désormais géré séparément par une association autonome dont le nom reprit l’acronyme amusant de CHAR (Club de Hockey Amateur de Rouen).
En 1996, le club de Dunkerque refusa sa promotion, lors du coup d’envoi de la saison 1996-1997. Ce ne fut pas sans raison puisque le HGD, également victime de difficultés financières, fut contraint de déposer son bilan et de se mettre en redressement judiciaire tout en continuant à jouer dans le championnat de la Nationale 1B. Depuis cette date, le club a navigué à vue en espérant un meilleur accostage dans sa nouvelle patinoire.
En 1999, le club d’Orléans chuta à son tour malgré les tentatives du président André Lambert pour essayer de garder coûte que coûte la main sur le club en faisant valoir que sa politique était la bonne, car toutes ses démarches furent vaines. C’est finalement la justice qui trancha définitivement en ordonnant, le 19 décembre 1999, la liquidation pure et simple de la section USO Hockey sur glace pour raisons financières. C’était la fin d’une histoire sportive qui avait duré plus de vingt ans au total. C’est le nouveau Orléans Loiret Hockey sur Glace (OLHG) qui dût reprendre les choses en mains.
En 2000, le club d’Anglet, qui venait pourtant de disputer brillamment un quart de finale en élite, fut mis en liquidation juste avant le début de la saison à cause d’un déficit de 500 000 euros. Edouard Martinon, le nouveau président et son ami Alain Bédère, ont racheté le club basque pour la somme de 46 000 euros ce qui permit à son équipe professionnelle de continuer à jouer et de se retrouver contre toute attente en finale de la Coupe Magnus dès la saison suivante face à Rouen en 2001 !
En 2000, le club de Chamonix, fut contraint de déclarer forfait, lors du lancement de la saison 2000-2001, après avoir disputé seulement les trois premières journées du championnat de la Nationale 1A suite à sa liquidation judiciaire. En effet, la SAOS des Huskies de Chamonix, qui gérait uniquement l’équipe fanion du CHC, avait déposé son bilan dès le 16 mai à cause d’un passif de 600 000 francs (92 000 euros). Il faudra une tentative d’association avortée avec le Chamonix-Morzine Hockey Club (CMHC) en 2016, puis la création du Chamonix Hockey Elite (CHE) en 2017 pour que les Pionniers du hockey français retrouvent leur lustre d’antan.
En 2000, le club de Lyon chute à son tour. Le juge enregistra la liquidation judiciaire de la SAOS et mit l’affaire en délibéré jusqu’au lundi 25 septembre 2000 en attendant une hypothétique contre-proposition financière… Mais comme on le redoutait, le club de Lyon, accusant un lourd passif (457 000 euros) fut finalement déclaré en faillite et liquidé à cette date et le championnat de la Ligue élite ne compta plus désormais que huit équipes au lieu de neuf. Après sa liquidation judiciaire, Gérard Berthet resta le président de son association le « Lyon Hockey Club » qui prit en charge la création d’une équipe senior pour évoluer en Division 3. On connait la suite : le club de Lyon fut contraint de se retirer de la Ligue Magnus en 2019 et a été relancé depuis avec de nouveaux dirigeants.
En 2000, le club de Cholet vit sa situation se dégrader rapidement car le HCC, en jouant à l’extérieur, vit ses ressources financières fondre comme neige au soleil et la cessation d’activité menaça le club à la fin du mois de novembre. Si une liquidation totale fut évitée, en revanche, le dépôt de bilan, avec mise en redressement judiciaire, fut prononcé par le Tribunal de Grande Instance d’Angers. Mais le HCC fut toutefois autorisé à continuer ses activités pour essayer de se relancer.
En 2001, le président du club de Caen Jean-Jacques Hascoet démissionna au mois de juillet de son poste et annonça la liquidation du Hockey Club Calvados à cause d’un déficit qui s’élevait à 150 000 euros. Président du Hockey Club de Caen durant trois saisons (1997-2000), père de l’ancien joueur du club prénommé Arnaud, Jean-Jacques Hascoët est décédé en 2020. Malgré la fin difficile de sa présidence, il aura marqué l’histoire du club lors des années « Bayer » la société pharmaceutique qui fut le grand sponsor du club du Calvados.
En 2001, pour le club de Viry-Châtillon, la triste et inexorable agonie s’acheva. En effet, le président Pascal Papaux dut se résoudre, la mort dans l’âme, à déclarer l’Olympic Hockey Club Viry-Essonne en faillite et il déposa le bilan. En 2011, nouveau crash pour les Jets puisque s’acheva l’existence du club castelvirois sous l’appellation du « Viry-Châtillon Essonne Hockey » qui aura duré au total dix ans. En effet, après deux saisons très difficiles sur le plan financier, le président Charles Fauchon annonça la liquidation judiciaire inévitable du club.
En 2002, c’est au tour du club de Reims pourtant champion en titre de l’élite. En effet, le Tribunal de Grande Instance de Reims prononça la liquidation judiciaire du HCR le 2 juillet. Après treize saisons passées au plus haut échelon national (que ce soit en Élite ou en Nationale 1) et deux titres de Champion de France remportés en 2000 et 2002, les Flammes Bleues, dirigée par l'emblématique président Charles Marcelle, partirent donc en fumée... Au moment de la liquidation, le montant total de la dette du club s'élevait officiellement à 1 404 371 euros.
Mais nouvelle rechute en 2015. C'est par un communiqué publié sur son site internet que le club remplaçant des Phénix de Reims annonça malheureusement son dépôt de bilan suite à la décision de la CNSCG de lui refuser « l'accès à la division 1 pour la saison prochaine ». En effet, quelques semaines après le dépôt de bilan du Reims Champagne Hockey, les Phénix de Reims renaissaient déjà de leurs cendres.
En 2002, le club de Montpellier connaitra également deux gros problèmes. D’abord cette année-là, lors d’une assemblée générale houleuse, Michel Riedel, acculé par sa gestion très critiquée, décida de ne pas se représenter comme président. Son successeur, Alain Depres, fut malheureusement contraint de déposer rapidement le bilan du club, dès le mois d’août, avant qu’une liquidation judiciaire ne fasse disparaître définitivement le MHC et ses « Krakens » après trente-deux ans d’existence.
Mais en 2014, la SAOS des Vipers, présidée d’abord par Marc Fornaguera puis par le kinésithérapeute Maxime Verbert, déposa son bilan auprès du tribunal du commerce ce qui entraîna pour les actionnaires la perte de leurs mises de départ représentant un capital global de 66 000 euros. Pour sa part, le MAHC, présidé par Sandra Mure-Ravaud, dont la situation financière était fort heureusement plus stable, perdit dans cette triste affaire pas moins de 22 000 euros… Lors de la saison sportive suivante, le club de Montpellier engagea donc une équipe senior dans le modeste championnat de la Division 3.
En 2003, le club de Nice, suite à un dépôt de bilan, tourna une page très importante de son histoire puisque le NHC, dirigé pendant longtemps par le célèbre président, le regretté Michel Maiffret puis Burt Vuillermet et Renan Danièle, disparut définitivement après trente-cinq ans d’existence. Cet événement regrettable, qui fit beaucoup de bruit, entraîna la création d’un nouveau club qui prit le nom de Nice Hockey Côte d'Azur (NHCA).
En 2003, le club de
Besançon déposa donc son bilan au mois de mars. Afin que les joueurs du hockey mineur (33 au total) puissent continuer à disputer leurs divers tournois en France, mais aussi en Suisse toute proche, une association fut créée provisoirement par les parents pour prendre le relais. Fabrice Vital fut nommé président avec à ses côtés Christophe Colard et Alain Pergeaud. A la suite de la disparition brutale du Besançon Hockey Club (après 33 ans d’existence), c’est le Besançon Skating Club, dans lequel se trouvaient le patinage artistique et le curling, qui accepta de prendre sous sa protection tous les petits joueurs de la section bisontine de hockey sur glace qui, vu leur âge (moustiques et poussins), furent surnommés alors les « Aiglons ». C’est Bénédicte Leclerc, une sage-femme de métier, qui devint la présidente de la petite section de hockey sur glace du BSC.
En 2004, à Dammarie-les-Lys, les responsables du Lys Hockey Club furent contraints de mettre momentanément leur association en sommeil pendant toute la saison 2003-2004 avant que ces derniers décident finalement de déclarer le club en cessation de paiement ce qui entraina inévitablement le dépôt de bilan. C’est ainsi que le premier club de hockey de Dammarie-les-Lys disparut définitivement après vingt-trois ans d’existence. Une page s’est définitivement tournée. Mais comme la nature a horreur du vide, le secrétaire de l’ancien LHC, Michel Ballasse, décida de réagir et de reprendre directement les choses en main. Il forma un petit groupe d’amis autour de lui et il devint alors le président d’un nouveau club dont il déposa les statuts à la préfecture le 6 juillet 2004 sous le nom des « Caribous de Seine-et-Marne ».
En 2005, le club de Mulhouse, sacré champion de la Ligue Magnus, n’a pas eu le temps de savourer pleinement sa victoire car il a vu son avenir s’obscurcir brutalement. En effet, le 28 septembre, faute d’avoir obtenu une subvention plus conséquente que les 30 000 euros proposés par la mairie, le Hockey Club de Mulhouse fut contraint de déposer son bilan auprès de la chambre commerciale du tribunal de grande instance de Mulhouse. Une dernière manifestation organisée devant la mairie par quelques derniers fidèles du HCM ne changea rien puisque la municipalité ne modifia pas sa décision. Les élus refusèrent de combler avec de l’argent public un trou de 290 000 euros. C’est ainsi que le roman noir de l’été 2005 s’acheva par une fin désolante puisque la décision finale tomba comme un couperet, à savoir que l’équipe senior de Mulhouse était rétrogradée en Division 3 pour la saison suivante…
En 2010, le club de Tours fut en émoi. En effet, l’équipe du nouveau président Laurent Bordas découvrit, au bout de trois semaines, que le déficit réel de l’ASGT s’élevait en fait à presque 380 000 euros ! La situation s’avérant intenable, les nouveaux dirigeants furent contraints de choisir la solution extrême, à savoir de déposer le bilan. La liquidation judiciaire sera prononcée par le tribunal de grande instance de Tours dans la matinée du 17 juillet 2010. Du coup, les « Diables Noirs » ont laissé la place aux nouveaux « Remparts ».
En 2011, le club d’
Avignon dut faire face à un déficit de 109 000 euros. Du coup, l’OHCA fut liquidé le 1er juillet par le tribunal de commerce. Au mois de septembre, comme il fallut bien que le hockey sur glace continue à exister dans la Cité des papes, un nouveau club, baptisé « Organisation Hockey Mineur Avignon » prit donc le relais pour ce qui concerne les jeunes. Il faut noter que l’appellation OHMA avait été créée à l’origine pour un tournoi U9. Après ce séisme très traumatisant, les nouveaux Castors d’Avignon reçurent donc quand même leur affiliation à la Fédération de hockey sur glace. Ils purent ainsi inscrire leurs équipes dans les divers championnats.
En 2012, le club de Marseille ne s’étant toujours pas acquitté des frais de location de la glace le 2 avril, les services municipaux envoyèrent au président de l’époque Christian Isaac une lettre sous la forme d’un ultimatum qui lui intimait l’ordre de régler la facture dans les vingt-quatre heures… Etant dans l’incapacité de répondre favorablement à cette mise en demeure, le Hockey Club Phocéen fut immédiatement déclaré en faillite et contraint de cesser rapidement toutes ses activités même si, pour des raisons de lenteurs administratives, sa liquidation n’interviendra officiellement que deux ans et demi plus tard.
En 2012, le club de Valence, à cause d’un déficit global qui s’élevait à 250 000 euros, avait bien besoin d’un nouveau dirigeant sérieux et crédible pour redresser la situation. « Fort heureusement, nous avons eu la chance d’avoir à nos côtés un trésorier exceptionnel en la personne d’Yves Chapron, le directeur de l’hôtel Kyriad de Valence » déclara le nouveau président Régis Hamon. Tous les créanciers acceptèrent de jouer le jeu en diminuant les dettes de moitié avec un remboursement étalé sur quatre ans.
En 2015, le club de Champigny fut frappé d’un interdit bancaire à cause d’une dette qui s’élevait à 35 000 euros… Le président Nicolas Lemaitre fut dans l’obligation de prendre une décision radicale, à savoir déposer le bilan au mois de mai, mettant ainsi de facto en faillite la section des « Elans de Champigny » qui comptait 178 licenciés.
En 2017, le club de Dijon ayant sombré et chuté depuis la Ligue Magnus jusqu'en Division 3 à la dernière intersaison, ce dernier connut moult péripéties : la fin de la SASP, les difficultés de ses U20 et U17 élite et la saison compliquée de son équipe de D3. L'association dijonnaise du CPHD engluée dans les dettes a cessé les paiements et a été dissoute. Un nouveau club a donc été créé le HC Dijon.
En 2018, à Epinal cette fois, dernier coup dur pour le hockey français lorsque le président du club Romain Casolari annonça à son tour que le « Gamyo », nouveau nom du club soutenu par l’important sponsor depuis quatre saisons, était en liquidation judiciaire ce qui entraîna sa dissolution et la création récente du Epinal Hockey Club.
Bref, comme on le constate la situation de notre sport, malgré un ralentissement des déboires financiers depuis sa fameuse hécatombe, reste malgré tout très fragile même s’il a pu se stabiliser au cours de ces vingt dernières années.