Deuxième apparition de la Tre Kronnor lundi soir avec une affiche alléchante face à la Lettonie. Au vu de ce que les Lettons ont montrés samedi face aux Etats-Unis, il est évident que ce match ne s’annonçait pas si facile que ça pour l’équipe de Bengt-Ake Gustafsson, le sélectionneur suédois et ancien assistant de Ralph Krüeger en équipe de Suisse.

Laurent Lardière

Edgars Masalskis dans ses oeuvres

Premier tiers-temps
Après moins de deux minutes, les Suédois se montraient déjà très dangereux, par l’intermédiaire de l’intenable Mattias Weinhandl, qui se déjouait de toute la défense lettone avant d’échouer sur Edgars  Masalskis. Mais les Lettons revenaient bien dans le match en équilibrant les débats. A plusieurs reprises, les joueurs lettons faisaient tourner le puck en zone suédoise et ceci à force égale sur la glace. Mine de rien, les Lettons tentaient crânement leur chance et le match était équilibré, malgré le fait que la Suède shootait quand même plus au but. Alors que Aleksandrs Nizivijs était envoyé sur le banc d’infamie (7’20’’ pour hooking), la Suède mettait enfin une très grosse pression sur la cage lettone.  Sur plusieurs actions, Mattias Weinhandl et consorts étaient très proches de l’ouverture du score, mais la Lettonie tenait bon. Sur la seconde partie de la pénalité, la Lettonie gérait bien son affaire et parvenait à maintenir le score à 0-0. Au milieu du tiers, Lauris Darzins ratait de peu l’ouverture, en reprenant à bout portant une rondelle arrêtée miraculeusement par Stefan Liv. Le match se jouait sur un rythme très relevé, l’intensité mise par les deux équipes donnait un spectacle de très bonne qualité. Mikelis Redlihs ratait lui aussi de peu l’ouverture du score devant Stefan Liv et dans la continuation de l’action, les Suédois débloquaient les compteurs par un certain Linus Omark (15‘26‘‘, 0-1 pour la Suède). Même si la Lettonie ne déméritait pas et que la formation d’Olegs Znaroks était bien dans le coup, la statistique de 6-13 pour les Suédois au niveau des tirs cadrés confirmait quand même la supériorité niveau individuelle des joueurs Suédois.

Second tiers-temps
Après moins de quatre minutes, Edgars Masalskis sortait le tout grand jeu en écartant du biscuit un shoot puissant du rond d’engagement de Loui Eriksson, parti comme une fusée en deux contre un avec Mattias Weinhandl. Suite à une pénalité contre Niklas Persson (24’35’’ pour hooking), la Lettonie se procurait à son tour une multitude d’actions très chaudes devant Stefan Liv. Très sûr, le dernier rempart du HV71 réalisait un match vraiment très solide. Mais lorsque le buteur du premier tiers se faisait pénaliser (29’52’’, pour crosse haute), la Lettonie égalisait grâce au joueur letton le plus utilisé après 40 minutes (14 minutes 38 sur la glace), à savoir Krisjanis Redlihs. L’ancien défenseur de Fribourg-Gottéron recevait la rondelle à la ligne bleue, s’avançait dans le slot et égalisait d’un tir puissant (30’20’’, 1-1). Par la suite, le match devenait plus débridé avec des courtes périodes de domination pour chacune des équipes. Puis le match devenait complètement fou lorsque la Lettonie réussissait à prendre l’avantage en fin de période, par l’intermédiaire d’excellent Lauris Darzins (39’15’’, 2-1 pour la Lettonie). A ce moment-là, tout devait défiler très vite dans les têtes lettones, car si ils parvenaient à maintenir ce score jusqu’à la fin du temps imparti, ce match entrerait dans l’histoire comme étant la toute première victoire de la Lettonie contre la Suède en hockey sur glace !

Laurent Lardière

Victoire pour la Lettonie

Dernier tiers-temps
Pas très contents du 2-1 encaissé en toute fin de période intermédiaire, les Suédois revenaient sur la glace plus déterminés que jamais, tels des Vikings prêts à attaquer un château. Le défenseur de l’Atlant, Magnus Johansson, égalisait alors que la Suède était en supériorité numérique  (40’44’’, 2-2). La pénalité sifflée contre Martins Karsums dans les dernières secondes de la période médiane (39’56’’) coûtait très chère et permettait à la Tre Kronnor de rentrer on ne peut mieux dans l’ultime période. A partir de là, on voyait une Suède plus concentrée. Dans la dernière ligne droite du match, Tobias Enström restait couché sur la glace après un body-check d’un attaquant letton qui l’expédiait le visage contre le plexiglas. D’abord incapable de bouger, la civière était appelée sur la glace et lorsqu’il tentait de se lever, des flots de sang coulaient par ses deux narines. Mais finalement le défenseur des Atlanta Trashers parvenait à rejoindre son banc (péniblement et avec l’aide du médecin suédois). Ce petit accident montrait bien l’intensité physique mise par les équipes dans ce match très important en vue du tour intermédiaire, surtout pour la Lettonie si elle entend jouer les trouble-fêtes dans la course aux quarts de finale. A l’approche du money time, la Suède bénéficiait d’un power play. Les défenseurs possédant une grosse frappe s’essayaient tous de la ligne bleue, de Magnus Johansson à Johan Akerman en passant par Dick Tärnström. Mais il n’y avait rien à faire, la Lettonie défendait bec et ongle ce 2-2 pas immérité du tout, même si un succès suédois dans le temps réglementaire n’aurait en rien été un hold up.

Prolongation
Avec une défense réduite à quatre éléments après plusieurs forfaits - dont celui de Tobias Enström, bien sûr – la Suède souffrait passablement dans ces prolongations. Par plusieurs fois, Stefan Liv mais aussi Edgars Masalskis étaient très chanceux dans cet over time vraiment tendu. Conscient qu’un truc pouvait être réalisé dans les dernières minutes, le sélectionneur letton demandait son temps mort (63’06’’). Karlis Skrastins échouait sur la jambière de Stefan Liv en étant passé par le centre. Conscients également du côté historique que pouvait prendre cette fin de rencontre, tous les journalistes lettons ne tenaient plus en place sur leurs chaises ! Le score restait bloqué à 2-2 et c’est donc aux tirs de pénalité que le match devait se jouer ! Malgré la bonne résistance lettone sur l’ensemble du match, la statistique des tirs cadrés sur les 65 minutes jouées était quand même très en faveur des Suédois : 21-40 !

Tirs aux buts
C’est la Suède qui débutait fort avec Mattias Weinhandl, la star du Dynamo Moscou, qui marquait superbement (0-1). Côté letton, Aleksandrs Nizivijs s’élançait le premier mais Stefan Liv stoppait la rondelle (0-1). Magnus Johansson, l’un des meilleurs sur la glace, trompait ensuite le portier letton (0-2).Martins Karsums  réduisait l’écart (1-2) avant que Patrik Berglund n’échoue sur Edgars Masalskis (1-2). Herberts Vasiljevs avait une lourde réspsabilité en s’élançant et très proprement, il égalisait (2-2). Venait alors la seconde série de tirs de pénalité où le premier qui rate perd le match. Aleksandrs Nizivijs s’élançait une nouvelle fois et cette fois, pouvait donner l’avantage 3-2 à la Lettonie.  Cela obligeait Magnus Johansson à marquer, mais l’ancien défenseur des Langnau Tigers échouait et la Lettonie battait pour la première fois de son histoire la grande Suède ! Match historique qui se terminait dans une ambiance de folie avec des supporters lettons complètement déchaînés !

Les étoiles de Hockey Hebdo
***Edgars Masalskis
**Magnus Johansson
*Herberts Vasiljevs

Laurent Lardière

L'unique buteur autrichien

Dans le match de l’après-midi, les Etats-Unis sont venus à bout d’une vaillante équipe autrichienne. Pourtant les USA ont été accrochés un bon moment notamment avec le but de Markus « Barbarossa » Peintner (34’36’’, 2-1 pour les USA), qui réussissait à tromper Robert Esche lorsque ce dernier sortait aux fraises pour tenter de relancer. But gag de ces mondiaux, en tous cas pour les matchs joués à la PostFinance Arena. Les Américains ont passé l’épaule dans l’ultime période, profitant d’une baisse de régime flagrante de l’Autriche, qui termine par un 6-1 plutôt sévère. La statistique des tirs cadrés sur l’ensemble du match : USA-Autriche 38-26