Suisse - France : 1 - 0 (1-0, 0-0, 0-0)
Pour son deuxième championnat du monde consécutif dans le Groupe A, la France avait la tâche ardue de défier la Suisse dès la première partie. Avant le match, une très belle cérémonie était proposée au public de la PostFinance Arena. Chaque supporter helvétique avait reçu un drapeau rouge à croix blanche en entrant, ce qui donnait quelque chose d’assez fantastique lorsque l’hymne national suisse était joué par une fanfare du milieu de la glace et que tous les fans se mettaient à agiter leur drapeau en chantant le cantique helvétique.
| Laurent Lardière | Roman Wick face à Fabrice Lhenry | Grosses émotions pour le public suisse avant ce premier match, donc. Une Suisse qui attendait depuis 1998 de pouvoir organiser un nouveau championnat du monde du Groupe A. « Welcome to Ice Hockey Country » annonçait le président de l’association suisse de hockey. Le patron du hockey mondial, le Suisse Rene Fasel (président de l’IIHF) souhaitait à tout le public beaucoup d’émotions et de plaisir, acclamé par les fans. Le dernier orateur était quant à lui moins bien accueilli ; le ministre suisse de la défense et des sports Ueli Maurer souhaitait lui aussi la bienvenue à tous les supporters de hockey sur glace, mais sous les sifflets…
Le ton était donné, à 20 minutes du coup d’envoi, les supporters chantaient déjà alors qu’à côté de nous, vers les postes de commentateurs télés, Philippe Bozon et Andreas Johansson, tous deux consultants pour leur chaînes nationales respectives, se remémoraient quelques bons souvenirs de l’époque où ils jouaient ensemble au Genève-Servette.
Pour cette seconde partie de la soirée dans ce groupe B (la première avait vu la Russie battre l’Allemagne 5-0), les arbitres américains Rick Looker et Thomas Sterns étaient présentés. Le premier nommé est connu en Suisse. Professionnel en DEL, il fait partie des échanges entre ligues et a donc souvent arbitré en NLA. Pour les juges de ligne, il s’agissait du Slovaque Miroslav Valach et de l’Américain Chris Haan.
La patinoire tremblait sur ses bases lorsque le speaker annonçait les noms des stars helvétiques, avec des piques pour Martin Gerber, le gardien des Toronto Maple Leafs, Ivo Rüthemann, Martin Plüss et bien entendu Mark Streit, la star des New York Islanders, clairement le grand vainqueur à l’applaudimètre.
Premier tiers-temps
En début de match, la France était directement mise sous pression. Sous l’impulsion notamment de Roman Wick et Sandy Jeannin, la Suisse se montrait dangereuse et plus tranchante que son adversaire. Les Rouges pouvaient bénéficier du soutien des 11'417 spectateurs présents, qui scandaient les classiques « Hopp Schwiitz » et autres chants d’encouragement.
| Laurent Lardière | Martin Gerber dit non ! | Mais les Français opéraient sur des contres en profitant d’erreurs défensives suisses en début de match. La partie perdait son équilibre lorsque presque coup sur coup, la France prenait deux pénalités (Kevin Hecquefeuille 5’00’’ puis Yorick Treille 5’11’’) ce qui offrait une bonne période de double avantage numérique à l’équipe locale. Lors de ce power play, Fabrice Lhenry réalisait quelques big saves dignes de Cristobal Huet ! Suite aux miracles du nouveau portier de Rouen, les Bleus maintenaient le score à 0-0. Mais après d’innombrables occasions, la Suisse ouvrait logiquement la marque sur la situation spéciale suivante. Alors que Laurent Meunier cirait le banc des punitions, Martin Plüss libérait la « Nati ». Sur assist de Mark Streit, l’ancienne vedette du Färjestad trompait Frabrice Lhenry d’un joli et puissant tir depuis le front droit de l’attaque suisse (11’33’’ 1-0 pour la Suisse).
Par la suite, lorsque les Suisses étaient en infériorité numérique (pénalité contre Felicien Dubois, 12’52’’), une bronca déstabilisait les Bleus, puis des « olé » sortaient des tribunes alors que les Suisses maîtrisaient la rondelle malgré la supériorité numérique française. Complètement dépassée par les événements, la France commettait une nouvelle faute et offrait un nouveau power play aux Suisses (16’32’’ Baptiste Amar pour holding). 17’17’’ Martin Plüss ajustait la latte de Fabrice Lhenry puis peu après, Andres Ambühl voyait son essai passer à un demi poil de fourmi du poteau de Fabrice Lhenry. Une chose est sûre, la France était extrêmement bien payée en ne perdant que 1-0 après 20 minutes… 14 tirs cadrés contre 6, la statistique parle d’elle-même.
Second tiers-temps
Après seulement quelques secondes dans la période intermédiaire, Français et Suisses se retrouvaient à quatre (20’41’’ pénalités contre Vincent Bachet et Thierry Paterlini) mais cela n’empêchait pas la Suisse d’instaurer un véritable power play en zone française et de tourner autour des Bleus, avec une nouvelle latte, cette fois pour Ivo Rüthemann. A la mi-match, les supporters suisses entamaient une très belle holà alors que sur la glace, les Français revenaient un peu dans le match à la faveur d’un avantage numérique assez bien disputé. Nonchalants, les Suisses prenaient leurs adversaires de haut. Ce minimalisme helvétique n’était pas du goût du sélectionneur Ralph Krüeger qui le faisait savoir à ses ouailles. Et donc les Suisses remettaient à nouveau une pression folle, obligeant Anthoine Lussier à dégager de sa zone directement dans les gradins (nouvelle pénalité… 31’08’’). Plus tard, après une deuxième pénalité de suite contre la Suisse (Philipp Furrer, 38’05’’), un but français était justement annulé, Yorick Treille se trouvant dans la zone de Martin Gerber, l’empêchant de bouger. Le tiers-temps se terminait donc sur le score de 1-0, avec 10 tirs cadrés pour la Suisse contre seulement 3 (…) pour la France, ce qui donnait alors 24 tirs cadrés à 9 en faveurs des Suisses après 40 minutes.
Dernier tiers-temps
Les Suisses débutaient le dernier tiers-temps tambours battants, avec une incursion en plein centre du rugueux attaquant de Lugano Thierry Paterlini, après seulement quelques secondes.
| Laurent Lardière | L'équipe de Suisse | Une fois de plus, Fabrice Lhenry sauvait les Bleus. Puis lorsque Mathieu Mille purgeait une nouvelle pénalité, l’ancien gardien d’Esbjerg réalisait quelques nouveaux miracles faces aux attaquants helvètes. Comme durant tout le début du match, la France se trouvait en possession de la rondelle que lorsqu’elle évoluait avec un homme de plus sur le glace. Durant toute la période, Fabrice Lhenry dégoûtait littéralement les attaquants suisses. Annoncé pas très en forme, le dernier rempart des Bleus réalisait pourtant un match assez exceptionnel. A 64 secondes du terme du match, Dave Henderson demandait son temps-mort pour essayer de créer quelque chose dans les derniers instants du match. A 34 secondes de la fin du match, la France cadrait un tir qui obligeait Martin Gerber à bloquer. Pour l’engagement, Fabrice Lhenry rejoignait son banc. A deux contre un, les Suisses parvenaient encore à manquer une montagne avec une cage pourtant vide. A 10 secondes, les fans commençaient le compte à rebours mais ce dernier restait bloqué à 4 secondes à cause d’un nouvel arrêt du jeu. Qu’à cela ne tienne, les supporters suisses continuaient sans s’arrêter de scander « vier ! vier ! vier ! vier ! », ceci jusqu’à ce que le jeu reprenne et que la patinoire puisse exploser lors de la sirène finale. Pour le côté officiel, Fabrice Lhenry et Martin Gerber étaient élus joueurs du match, ce qui est finalement assez logique avec un score de 1-0. Même si le portier suisse n’a pas eu autant de boulot que son homologue tricolore, il a quand même dû s’imposer lors de quelques actions clés qui auraient pu relancer complètement les Bleus.
Au final, c’est un excellent succès pour l’équipe de France, malgré la défaite. Car avec ce qu’elle a montré contre la Suisse, l’équipe de Dave Henderson a les moyens de faire quelque chose contre l’Allemagne. Finalement, le sauvetage de la sélection tricolore n’est peut-être pas si utopique que cela…
Les étoiles de Hockey Hebdo
*** Fabrice Lhenry
** Martin Plüss
* Mark Streit
Suisse - France : 1 - 0 (1-0, 0-0, 0-0)
Buts
Suisse : 11.33' Pluss PP1 (Streit)
France :
Pénalités
Suisse : 14'
France :18'
Tirs
Suisse : 42
France : 14
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Crevette a écrit | le 25/04/2009 à 20:34 |
@Maxwell : peut être mais Lhenry a fourni des prestations plus convaincantes en matches officiels avec l'équipe de France ... au mondial en Chine Ferhi a joué le premier match contre l'Estonie (3-3), il avait pas été exceptionnel, comme le reste de l'équipe certes mais Lhenry a joué les mathces suivants (que des victoires). Pour le tournoi de qualif olympique, Ferhi n'a joué que le match contre le Kazakstan, certes l'équipe de france avait déjà perdu ça qualif mais ç'avait été la grosse déroute (8-2), il est pas le seul fautif c'est sûr, mais je pense que c'est ce qui a du guider le choix du coach de mettre Lhenry n°1. Après je reste d'accord avec toi que Ferhi devrait avoir quand même ça chance car Lhenry sera bientôt à la retraite, et il serait bien de donner une chance aux plus jeunes de se faire de l'expérience (on pourrait commencer par changer Zwikel aussi et mettre un jeune à la place) |
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Major 46 a écrit | le 25/04/2009 à 17:03 |
Pour commencer, félicitations à Cédric pour son article. D'autre part, si la France joue contre l'Allemagne comme hier soir, elle peut gagner. Rien n'est perdu. Il faut y croire. J'ai toujours entendu dire en Suisse: "Impossible n'est pas français". |
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Dan a écrit | le 25/04/2009 à 16:22 |
Très chouette résumé super vivant
Les Bleus peuvent en effet faire quelque chose contre l'Allemagne |
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maxwell a écrit | le 25/04/2009 à 13:05 |
Il est clair qu'un gardien qui joue en équipe nationale fait généralement des prestations au dessus de son niveau en général. Je ne vois pas Lhenry comme meilleur que Ferhi, l'un est champion de France, l'autre quitte un club danois qui n'est pas meilleur que Grenoble et Rouen avec un % d'arrêts inférieur à Ferhi. Domage que le premier n'ait pas sa chance malgré des rencontres amicales bien meilleures, mais sa prestation d'hier est très positive et contribue à rassurer la France. Après, contre qui la France peut elle gagner une rencontre dans cette poule, je vois pas |
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nounours038 a écrit | le 25/04/2009 à 12:34 |
Bonjour El Diablo,
Pas d'accord avec toi pour critiquer Eddy Ferhi,il nous a fait un excellent match contre le
Belarus malgré 2-1!Par contre Lhenry a fait un match de merdi contre l'Autriche 6-2 pour info.
Je pense que nous avons la chance d'avoir deux excellents gardiens avec des hauts et des bas comme ça peut arriver à tout le monde.
Allez les bleus! |
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Crevette a écrit | le 25/04/2009 à 12:33 |
Entièrement d'accord avec toi el diablo pour Lhenry et Ferhi, encore plus pour Zwikel. Je comprends pas qu'on l'utilise encore sur le powerplay. La ligne avec Bellemare et Hecquefeuille (j'ai oublié le 3e lol) a été présente, ils se sont créé quelques bonnes occasions, sûrement le trio le plus menaçant hier soir.
Par contre, je suis pas tout à fait d'accord avec la conclusion de l'article, certes la performance offerte par l'équipe de france est encourangeante mais les suisses avaient énormément de pression, ils semblaient pas du tout serein et très nerveux, ils n'ont pas jouer à leur niveau, ça ne sera pas le cas contre l'allemagne. Les allemands auront beaucoup de pression sur leurs épaules que les suisses et ils vont jouer à fonds soutenu par un public qui risque d'être nombreux (berne est à 2h de l'Allemagne). ça sera pas simple mais on y croit. |
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el diablo a écrit | le 25/04/2009 à 11:06 |
très gros match de fabrice Lhenry, ce qui prouve qu'il est au dessus de Ferhi, par contre match pourri de Zwikel, il n'apporte rien offensivement que défensivement et de plus il prend des pénalités bêtes et inutiles, par contre j'ai trouvé Damien Raux très bon et Laurent Meunier aussi et quel combattant! s'il ne trouve pas de club il est le bien venu à Briançon, on a le droit de rêver un peu, allez les bleus! |
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Nabulio a écrit | le 25/04/2009 à 10:06 |
On ressent clairement l'ambiance qu'il pouvait y avoir hier soir. C'est vraiment important de nous la retranscrire. Bon séjour aux femmes et hommes de terrain de HH. |
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