Finale identique à celle de Québec 2008 pour ce championnat du monde organisé en Suisse, avec la Russie qui défendait son titre face au Canada. Redevenue la Grande Russie depuis la prise de pouvoir de Slava Bykov, la formation européenne avait remporté en 2008 son premier titre depuis 1993. Ce retour au sommet est une bouffée d'air frais pour le hockey européen, même si depuis 1993 la Suède, la Finlande, la Tchéquie et la Slovaquie sont également devenus champions du monde. La rivalité entre Russes (ex-Soviétiques) et Nord-Américains est de retour !
Christophe Moreau
Premier tiers-temps
Le match se jouait sur un tout autre rythme que les dernières parties des équipes. Le jeu physique était plus sérieux côté canadien, mais la Russie ne perdait pas pied. Après un contact devant Dwayne Roloson, Shane Doan ejectait littéralement (en le jetant) Alexander Radulov contre la bande. Le capitaine canadien était logiquement pénalisé (3’20’’ pour interference), ce qui offrait aux Russes le premier power play. Dwanye Roloson réalisait un premier big save sur une reprise directe de Sergei Zinoviev avec pourtant une cage grande ouverte. Puis le vétéran ressortait une nouvelle reprise à bout portant signée Alexander Perezhogin. Le ton était donné ! Puis après le retour de Shane Doan, le Canada reprenait les choses en main et ouvrait le score. Jason Spezza déviait devant Ilya Bryzgalov un centre de Shane Doan qui avait récupéré un rebond du gardien russe après un tir de la ligne bleue de Shea Weber (5’37’’, 0-1 pour le Canada). La domination canadienne était évidente et ce score était logique. Plus rapidement sur la cage, les attaquants canadiens étaient plus tranchants par rapport à leurs homologues russes. Mais dès la moitié du tiers-temps, les Russes revenaient un peu dans le coup. Ilya Bryzgalov devant quand même se sublimer pour contrer une offensive de Steven Stamkos, en solo et en débordement sur le flanc droit. Puis le premier tournant du match tombait avec une pénalité contre Braydon Coburn (12’46’’ pour delaying the game). Les Russes ne se faisaient pas prier et égalisaient sur ce power play après seulement quelques secondes, grâce à Oleg Saprykin qui déviait devant Dwayne Roloson un missile de la ligne bleue de Vitaly Atyushov (12’59’’, 1-1). L’euphorie s’emparait des joueurs de Slava Bykov qui remettaient la compresse, obligeant Dwayne Roloson a fournir deux nouveaux big saves mais sur le second, Sergei Zinoviev était pénalisé (13’35’’ pour high sticking). Le reste de la période se passait sans qu’une ou l’autre équipe ne prenne le dessus. Après 20 minutes, la statistique des tirs cadrés était de 8-11 pour le Canada.
Christophe Moreau
Second tiers-temps
La Russie débutait la période intermédiaire le pied au planché. Désireux d’être l’homme de la finale, Ilya Kovalchuk faisait la carotte derrière les défenseurs canadiens alors que le jeu se déroulait en zone russe, ce qui obligeait Dwayne Roloson à remettre sa défense en place en tapant avec sa crosse sur la glace. Jusqu’à la mi-match, le jeu proposé était exceptionnel avec des actions de part à d’autre (mais surtout côté canadien) avec notamment Steven Stamkos qui passait en force par le centre, qui tentait d’éviter Ilya Bryzgalov mais qui plaçait la rondelle sur la cage. Après 30 minutes de jeu effectif, les débats tombaient un peu au niveau des émotions. Moins rapide, le match devenait presque ennuyant pas instants. Moins disciplinés au niveau du placement défensif, les Canadiens se faisaient piéger en laissant partir Konstantin Gorovikov et Alexander Radulov en contre, bien servis par Oleg Saprykin. Les Russes étaient face à un seul défenseur. La présence d’Alexander Gorovikov sur le flanc gauche empêchait le seul défenseur canadien replacé à jouer la rondelle sur Alexander Radulov, qui revenait gentiment sur le centre de l’enclave et battait Dwayne Roloson (34’30’’, 2-1 pour la Russie). La suite de la période se résumait à une forte pression et domination canadienne. Mais à part Sergei Zinoviev (34’49’’ pour tripping), les Russes parvenaient à éviter les pénalités. Sur l’ensemble de la période, la statistique des tirs cadrés était de 5-16 pour les Canadiens. On peut bel et bien parler de hold up de la part des Russes.
Christophe Moreau
Dernier tiers-temprs
Surtout que dans le dernier vingt, ce sont aussi les Canadiens qui dominaient. L’équipe de Lindy Ruff ratait d’innombrables immenses occasions contre une seule pour la Russie (Ilya Kovalchuk) dans le début du tiers-temps. A 10 minutes du terme du match, Ilya Bryzgalov réussissait un nouveau big save devant Dany Heatley, avant de les multiplier devant presque chaque attaquant à la feuille d’érable. Pendant plusieurs séquences de longues secondes (voire minutes), le Canada organisait un power play en zone russe alors que les équipes avaient le même nombre de joueurs sur la glace ! La Russie, logiquement (quoique avec un score de 2-1 c’est dangereux), opérait par contres et restait dangereuse lors de quelques occasions. Chanceuse en zone défensive avec les bons rebonds, la Russie bénéficiait d’un nouveau power play avec une faute de Mike Fisher (52’51’’ pour… tripping), mais le score ne bougeait pas. Le Canada se procurait encore une pléthore d’occasions sans parvenir à égaliser. A 68 secondes du terme de la partie, Dwayne Roloson était rappelé au banc pour un joueur de champ supplémentaire. Rien n’y faisait. A 27 secondes de la fin du match, Lindy Ruff demandait son temps mort. Et à 6 secondes, la lumière rouge s’allumait sur une action confuse devant la cage d’Ilya Bryzgalov, mais il n’y avait pas but. Le Canada ne parvenait pas à se venger de l’année dernière, lorsque la Russie s’était imposée en finale et en terre québécoise. Statistique des tirs cadrés : 4-11 pour le Canada.
Avec une statistique de tirs cadrés de 17-38 pour les Canadiens sur l’ensemble du match, on peut parler de petit hold up. Mais la réussite de la Russie sur ce match, c’était bien entendu la discipline de fer mise en place par Slava Bykov. A part Sergei Zinoviev (4 minutes), aucun joueur russe ne s’est fait sortir lors de ce match. Avec la pression et la domination canadienne, il est évident que des pénalités russes en dernière période auraient coûté le match à la Zbornaya. Il faut donc rendre hommage à l’excellent esprit de cette équipe russe, qui porte immanquablement la patte de Slava Bykov, grand gentleman par excellence.
Les étoiles de Hockey Hebdo *** Steven Stamkos (CAN) ** Ilya Bryzgalov (RUS) * Oleg Tverdovsky (RUS)
Le All-Star Team de Hockey Hebdo
Edgars Masalskis (LET)
Dick Tärnström (SWE) - Ron Hainsey (USA)
Ilya Kovalchuk (RUS) - Petr Cajanek (CZE) - Mattias Weinhandl (SWE)