Russie - Etats-Unis 3 - 2 (0-0, 2-2, 1-0)
Première demi-finale de ces championnats du monde helvétiques, avec la Russie et les Etats-Unis, la confrontation de style par excellence. Pour le public suisse, cette confrontation était aussi celle de deux entraîneurs très célèbres et bien connus pour avoir été des grandes stars du championnat de Suisse : Ron Wilson et Slava Bykov ! Le premier nommé, l’Américain, ex-international de son Etat, avait été un défenseur d’exception 8 saisons durant (à Kloten, Zürich mais surtout Davos où il est resté culte) en NLA, terminant même meilleur compteur du championnat lors de la saison 1984-1985. Depuis, le seul défenseur a avoir réussi un tel exploit est Petteri Nummelin (Lugano en 2002-2003). De l’autre côté, on retrouvait bien sûr Slava Bykov, grande star du Gottéron entre 1990 et 1998 (8 saisons aussi) avant de terminer sa carrière au Lausanne HC. Véritable icône du hockey soviétique avec plusieurs titres mondiaux, il avait enchanté le public helvétique en compagnie d’Andrei Khomutov sur la première ligne du club fribourgeois, sans pour autant offrir à ce club le moindre titre. Lequel de ces deux grands noms du hockey mondial allait gagner la partie d’échec à venir ? Ou l'autre question qu'on pouvait se poser: Ron Wilson allait-il pouvoir tenir sa revanche par rapport à l'affrontement du tour intermédiaire (victoire russe 4-1) ?
| Christophe Moreau | | Premier tiers-temps
La première période commençait par un round d’observation entre Russes et Américains. De chaque côté, les défenseurs prenaient le dessus sur les attaques. Quelques bonnes occasions tout de même pour Sergei Zinoviev, Kyle Okposo, Denis Grebeshkov, Sergei Mozyakin ou encore Alexei Morozov. Peu après la moitié de la période, Alexander Radulov, ratait une grosse occasion, en voyant sa reprise directe manquer la cible, pourtant ouverte. Il est vrai que l’attaquant du Salavat était dans un angle plutôt fermé. Puis après un bon tir de Joe Pavelski, il n’y avait plus rien à se mettre sous la pupille. La bataille tactique entre Ron Wilson et Slava Bykov était en marche ! A noter sur la première période l’exceptionnel travail défensif fourni par Nick Foligno, à chaque fois excellent lorsqu’il devait intervenir. Son coéquipier David Backes par contre, qu’il soit bon ou mauvais, se faisait systématiquement siffler par tout le public dès qu’il touchait la rondelle. Sur la feuille de match officielle, seule une pénalité en fin de période contre Kyle Okposo était à signaler (18’17’’ pour slashing). Au niveau des tirs cadrés, la statistique était équilibrée : 7-6 pour les Russes. Mais par contre, les hommes de Slava Bykov tiraient beaucoup plus en direction du but adverse, sans forcément cadrer donc.
| Christophe Moreau | | Second tiers-temps
Un peu terne dans le premier vingt avec deux équipes très prudentes, le match s’emballait dans la seconde période ! Et c’étaient les Américains qui ouvraient la marque par l’intermédiaire du capitaine Dustin Brown, qui interceptait une mauvaise relance (nonchalante) en sortie de zone défensive russe, puis s’en allait battre Ilya Bryzgalov imparablement (23’44’’, 0-1 pour les USA). C’était un peu la douche froide pour le public, très favorable à l’équipe européenne. Les Russes revenaient rapidement grâce à la star des Atlanta Trashers Ilya Kovalchuk, qui reprenait direct depuis l’engagement remporté par Sergei Zinoviev et transperçait Robert Esche (31’20’’, 1-1). Peu de temps après, la patinoire explosait lorsque Ilya Kovalchuk servait magnifiquement Alexander Frolov pour donner l’avantage à la formation russe (34’25’’, 2-1 pour la Russie). Les Russes voulaient creuser l’écart pour s’éviter toute mauvaise surprise. Mais en voulant provoquer une pénalité américaine, Alexei Tereschenko se voyait être lui-même pénalisé pour simulation (35’55’’). Les Etats-Unis ne profitaient pas du power play, mais 8 secondes après le retour du Russe pénalisé, ils finissaient quand même par égalisé après une superbe combinaison. Kyle Okposo, bien décalé, reprenait un centre croisé de Ron Hainsey pour tromper et trompait Ilya Bryzgalov d’une belle reprise (38’03’’, 2-2). La période se terminait sur ce score de 2-2 avec une statistique équilibrée de 12-14 pour les Américains après 40 minutes de jeu.
| Christophe Moreau | | Dernier tiers-temps
Tendues, les deux formations n’osaient plus se livrer. Kyle Okposo était rapidement pénalisé (41’24’’pour slashing) mais le box play américain fonctionnait à merveille, notamment grâce à Patrick O’Sullivan, simplement excellent. Au tour des Russes de jouer en infériorité numérique lorsque Vitaly Proshkin sortait (45’00’’ pour slashing également). Là aussi, le box play russe prenait le dessus et les Américains ne parvenaient pas à reprendre l’avantage. Les 11057 spectateurs avaient encore la possibilité de voir un avantage numérique américain lorsque Alexei Tereschenko s’en allait sur le banc d’infamie (50’10’’ pour hooking). Une fois de plus, le power play américain ne se montrait pas réellement dangereux et la Russie s’en tirait à bon compte. Plus les minutes passaient, plus la pression montait et les Russes commençaient sérieusement à peser sur Robert Esche. Un arrêt d’extra-terrestre de la jambière maintenait son équipe à flot. Sur cette action, TJ Oshie était envoyé en prison (56’31’’ pour hooking) et la Russie tournait autour de la boîte américaine. Incapable de se dégager, l’équipe de Ron Wilson misait tout sur Robert Esche. Mais masqué, ce dernier ne pouvait plus jouer les pompiers de services lorsque Alexander Radulov envoyait un missile de la ligne bleue dévié par Konstantin Gorovikov devant la cage (58’13’’, 3-2 pour la Russie). Ron Wilson tentait le tout pour le tout en rappelant Robert Esche au banc mais c’était trop tard, la Russie sortait indemne d’une folle fin de match et pouvait ainsi se qualifier pour une nouvelle finale des championnats du monde ! Sur les 60 minutes, la statistiques des tirs cadrés était de 24-20 pour les Russes, qui confirment cette victoire d’un but.
Les étoiles de Hockey Hebdo
*** Ilya Kovalchuk (RUS)
** Kyle Okposo (USA)
* Dustin Brown (USA)
Puis les meilleurs joueurs de chaque équipe sur l’ensemble du tournoi étaient félicités avant l’hymne national russe, repris par tous les supporters russes présents à la PostFinance Arena (c’est-à-dire plus d’un millier de personnes).
Etats-Unis
- David Backes
- Dustin Brown
- Ron Hainsey
Russie
- Oleg Tverdovsky
- Oleg Saprykin
- Ilya Kovalchul
Russie - Etats-Unis : 3 - 2 (0-0 2-2 1-0)
Buts Russie : 31'20 : Kovalchuk, 34'25 : Frolov, 58'15 : Gorovikov
Buts USA : 23'46 : Brown, 38'03 : Okposo
Pénalités
Russie : 6 minutes
USA : 8 minutes
Tirs
Russie : 18
USA : 20
LES BUTS
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