Russie - Suède : 6 - 5 ap (2-2, 1-1, 2-2, 1-0)
| Photo : Christophe Moreau | |
Premier affrontement de la seconde phase jeudi après-midi sur la glace bernoise, entre la Russie et la Suède, deux immenses nations de hockey sur glace. Cette rencontre, véritable opposition de styles, sentait la poudre avec de chaque côté quelque uns des meilleurs joueurs de la planète.
Avant l’affrontement, la Russie était en tête de son groupe avec 6 points, gagnés contre la Suisse et la France (les points gagnés contre l’Allemagne n’entrant pas en ligne de compte). La Suède, elle, comptabilisait 3 points seulement, gagnés contre la Lettonie (défaite après penalties) et les Etats-Unis (victoire en prolongations). Autant dire que la Tre Kronor avait vraiment intérêt à bien négocier ce match contre les Russes. Surtout qu’après le match Suisse-Russie, on constatait bien que cette équipe russe était tout à fait prenable sur ce tournoi. Pour ce match au sommet, les deux arbitres heads étaient Danny Kurmann et Brent Reiber, professionnels dans le championnat de Suisse de National League A.
Premier tiers-temps
Début de match à l’avantage des Suédois, maîtres de la rondelle et surtout, plus dangereux en phase offensive. Une mauvaise passe d’Ilya Kovalchuk à la ligne bleue suédoise offrait un contre à la Tre Kronor, qui ne se privait pas pour ouvrir le score. Sur un shoot de Kristian Huselius, l’attaquant de Färjestad Rickard Wallin reprenait le rebond et plaçait la rondelle hors d’atteinte d’Ilya Bryzgalov (2’23’’, 0-1 pour la Suède). Peu après, une pénalité contre Linus Omark (4’20’’ pour crosse haute) permettait aux hommes de Slava Bykov d’avoir le premier avantage numérique du match. Mais bien organisée défensivement, la Suède n’était pas vraiment inquiétée, les Russes étant incapables d’organiser le moindre power play. C’est même Martin Thörnberg qui s’offrait une belle opportunité en contre, mais Ilya Bryzgalov veillait au grain. Après le retour de Linus Omark, la Suède mettait à nouveau la pagaille dans la défense russe avec, bien entendu, ce diable de Mattias Weinhandl. La Suède mettait même en place une sorte de power play alors que les équipes évoluaient à forces égales sur la glace. Mais quand Johan Akerman était envoyé sur le banc des pénalités (10’17’’ pour tripping), la Russie égalisait, à la raccro, grâce à Ilya Nikulin (11’56’’, 1-1). Après plusieurs shoots et reprises de rebond d’Ilya Kovalchuk et Alexei Tereschenko en quelques secondes, la Russie mettait une très forte pression et l’égalisation tombait. Mentalement remis dans le coup après un début de match à l’avantage des Suédois, les Russes prenaient même l’avantage par Oleg Saprykin, qui d’un tir en entrée de zone marquait avec l’aide de Johan Holmqvist, pas du tout à son avantage sur cette action (14’10’’, 2-1 pour la Russie). En fait, il s’agissait de la première boulette du match pour le portier du Frölunda. Cela dit, ce dernier se rattrapait en bloquant un superbe tir de la ligne bleue de Dmitri Kalinin (15’09’’), puis écartait le danger à plusieurs reprises face à Alexander Radulov. Dans l’enchaînement, Denis Grebeshkov était envoyé en prison pour avoir retenu son adversaire (16’36’’). Mais le power play ne donnait rien. Pire, sur un contre russe, Carl Gunnarsson était envoyé à son tour en prison (17’43’’ pour retenir). A quatre contre quatre, comme à l’entraînement, la Suède égalisait magnifiquement par le défenseur Anton Stralman, qui se plaçait bien dans l’enclave et reprenait directement un centre de Linus Omark, imparable pour le portier russe (18’15’’, 2-2). Avec une statistique de tirs cadrés de 14-10 pour les Russes, le score de 2-2 était logique.
Second tiers-temps
Dès la deuxième minute de jeu, le duo Matthias Weinhandl-Loui Eriksson mettait déjà Ilya Bryzgalov en grand danger. La Suède était meilleure et la sentence tombait rapidement. Bien démarqué au deuxième poteau par Patrik Berglund, l’attaquant de Linköping Niklas Persson donnait l’avantage aux Scandinaves (23’27’’, 2-3 pour la Suède). Quelques minutes après, Mattias Weinhandl trouvait le poteau russe (Danny Kurmann confirmait cela après avoir visionné la vidéo). Plus tranchante, la Suède dominait clairement. Une nouvelle superbe attaque à trois avec Martin Thörnberg, Johan Harju et Linus Omark mettait une fois de plus la Russie en grandes difficultés. Puis totalement contre le court du jeu, la Russie parvenait néanmoins à égaliser, d’un tir de loin de Dmitri Kalinin, qui laissait Johan Holmqvist de marbre, il est vrai masqué par trois joueurs (27’16’’, 3-3). En réalité, il s’agissait là de la deuxième boulette du portier de la Tre Kronor… Bengt-Ake Gustafsson décidait même de faire entrer Jonas Gustafsson à la place de Johan Holmqvist. Sur le même arrêt de jeu, Alexander Radulov devait s’en aller en prison (pénalisé pour hooking, 27’56’’). A quatre contre quatre (29’08’’, pénalité pour slashing contre Martin Thörnberg), la Suède dansait sur le ventre de la défense russe, qui appréciait que modérément et n’avait pas vraiment d’autre solution que commettre des irrégularités. Anton Kuryanov sortait d’ailleurs à son tour (29’57’’, pour tripping), ce qui annulait le power play russe à venir et laissait les équipes à quatre contre quatre jusqu’au retour de Martin Thörnberg. Paradoxalement, avec de l’espace sur la glace, les Russes ne voyaient pas la rondelle., Vexés, ils commençaient à appuyer leurs charges et à systématiquement provoquer les attaquants suédois à chaque arrêt du jeu. Acculée dans son camp, la Russie opérait par contres. Sur l’un d’entre eux, Niklas Persson se faisait pénaliser pour tripping (33’40’’), mais la Russie n’en profitait pas. Plus tard, un cross-check sifflé contre Dmitri Kalinin donnait un power play aux Suédois (37’46’’), mais là aussi, malgré plusieurs bonnes chances de but, le score n’évoluait pas et restait à 3-3. Pour illustrer au mieux la domination suédoise lors du deuxième tiers-temps, il suffit d’un petit coup d’œil à la statistique des tirs cadrés : 6-13 pour la Suède, soit plus du double.
| Photo : Laurent Lardière | |
Dernier tiers-temps
Après quelques belles actions de part et d’autre, la Suède reprenait l’avantage sur un bien joli tir du poignet de Kristian Huselius, l’ancien attaquant de Rapperswil (49’45’’, 3-4 pour la Suède). Mais les Russes réagissaient directement. Bien servi par Denis Grebeshkov dans le slot, Sergei Mozyakin marquait « en pivot » et battait Jonas Gustavsson (50’06’’, 4-4). Directement après ce but, la Suède remettait la compresse pour essayer de passer l’épaule. La Russie était à nouveau dans ses petits patins. D’ailleurs Ilya Nikulin sortait (51’00’’ pour holding). Impeccable, Ilya Brazgalov maintenait son équipe dans le match. En fin de partie, les équipes se livraient une vraie bataille sur la glace. Magnus Johansson était très étonnamment envoyé en prison pour holding (55’53’’), alors que Oleg Saprykin s’accrochait tout autant au joueur suédois… Pour une fois, la Russie mettait en place un power play du tonnerre. Vitaly Atyushov se permettait le luxe de slalomer dans la défense suédoise pour installer le power play. Alors que Johan Andersson était touché violemment par un tir russe et s’écroulait littéralement sur la glace, Vitaly Proshkin en profitait pour renvoyer un second missile qui trompait Jonas Gustavsson déconcentré (57’58’’, 5-4 pour la Russie). Comme contre la Suisse, la Russie parvenait à créer un nouveau hold up dans les dernières minutes d’un match où elle était dominée. Bengt-Ake Gustafsson tentait un coup de poker en demandant son temps mort (58’29’’) et en sortant son gardien. De manière amplement méritée, la Suède égalisait par Kristian Huselius, qui contournait Ilya Bryzgalov après avoir réceptionné devant le gardien russe un centre-tir de Magnus Johansson (58’46’’, 5-5). Comme mercredi contre les Etats-Unis, la Suède faisait preuve d’une très grande force de caractère. Le score en restait à 5-5 et une prolongation était nécessaire. Durant la dernière période, la statistique des tirs cadrés était de 12-11 pour les Russes alors que sur l’ensemble des 60 minutes, elle était de 32-34 pour les Suédois.
Prolongations
Très fluide, la prolongation était équilibrée avec des bonnes chances de chaque côté. C’est quand même la Suède qui était la plus dangereuse, notamment avec Mattias Weinhandl et Magnus Johansson, mais c’étaient les Russes qui finissaient par s’imposer sur une reprise de Dmitri Kalinin, qui profitait d’un rebond étonnant de Jonas Gustavsson (64’04’’, 6-5 pour la Russie).
Finalement, c’est sur le score inverse de mercredi soir que cette nouvelle partie de la Tre Kronor se concluait. Même si la Suède était meilleure que la Russie sur ce match et, ne l’oublions pas, jouait son deuxième match en moins de 18 heures, on ne peut pas dire que la victoire russe soit totalement imméritée. Cela dit, quand on loupe plusieurs immenses occasions, qu’on touche le poteau adverse et que notre gardien offre deux buts dans le même match, pas facile de s’imposer. Maintenant au niveau comptable, c’est bien évidemment une mauvaise opération pour l’équipe scandinave, obligée de remporter ses matchs contre la Suisse et la France (…) pour pouvoir bien se placer en vue des quarts de finale.
Les étoiles de Hockey Hebdo
*** Dmitri Kalinin (RUS)
** Kristian Huselius (SWE)
* Oleg Saprykin (RUS)
Buts (Russie) : 11'56 SUP1 : Ilya Nikulin, 14'10 : Oleg Saprykin, 27'16 : Dmitri Kalinin, 50'07 : Sergeï Mozyakin, 57'38 : Vitaly Proshkin, 64'04 : Dmitri Kalinin.
Buts (Suède) : 2'53 : Rickard Wallin, 18'15 : Anton Stralman, 23'27 : Niklas Persson, 49'45 : Kristian Huselius, 58'46 : Kristian Huselius.
Tir
Russie : 35
Suède : 38
Pénalités
Russie : 10'
Suède : 12'
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