USA - France : 6  - 2 (2-0, 3-2, 1-0)

Photo : Laurent Lardière

Pour la France et pour les Etats-Unis, ce match n’avait pas la même signification. Du côté américain, il s’agissait d’un match à priori facile qui devait assurer trois points. Côté français, c’était une expérience de plus au haut niveau pour l’équipe. Les optimistes diront qu’il s’agissait de la dernière chance en vue d’une qualification pour les quarts de finale, mais en étant très honnête, en aucune mesure la France n’a le standing pour jouer un quart de finale. Afin de faire tourner son effectif, Ron Wilson titularisait le gardien remplaçant, Al Montoya, et lançait pour la première fois Chris Higgins, débarqué récemment de Montréal.

Premier tiers-temps
C’est dans une indifférence totale que le match débutait, en étant directement très compliqué pour les Bleus. La première pénalité coûtait déjà le premier but (3’12’’, hooking contre Jonathan Zwikel) marqué par l’attaquant des New York Islanders Kyle Okposo, qui reprenait devant Fabrice Lhenry un centre de David Backes (4’02’’, 1-0 pour les USA). En fait, cette ouverture du score était inscrite sur une pénalité différée, ce qui laissait Jonathan Zwikel sur le banc. Mais les Américains ne marquaient pas de nouveau but sur la fin de la pénalité. Sur un superbe appel de puck à la ligne bleue française de Nick Foligno, Mathieu Mille concédait une nouvelle pénalité (5’28’’ pour hooking). Sur le power play, on se rendait bien compte que Chris Higgins (Montréal Canadiens) était bel et bien là, faisant souvent de bons appels mais sans être encore bien en place dans cette équipe américaine (normal, c’était son premier match). Incapable de faire le jeu (techniquement, tactiquement, physiquement), la France était plus que dominée. Une bonne classe en dessous, l’équipe tricolore enchaînait les pénalités… D’abord avec Antonin Manavian (8’44’’ pour obstruction), puis avec le jeune Thomas Roussel (9’46’’ pour tripping), qui allait cette fois-ci coûter un nouveau but, presque identique que le premier. Mais cette fois c’était David Backes qui déviait juste devant Fabrice Lhenry un centre de TJ Oshie (10’38’’, 2-0 pour les USA). La France n’était simplement pas au niveau, étant beaucoup trop tendre dans le slot pour espérer quoique ce soit. La France terminait encore le tiers-temps en infériorité numérique lorsque Benoît Quessandier laissait traîner sa crosse au visage de Drew Stafford et prenait 5 minutes plus match (15’49’’, crosse haute). La pénalité était purgée par Kevin Igier, mais les Etats-Unis ne forçaient pas tellement. La période se terminait sur ce score de 2-0 pour les USA avec une statistique de 20-3 au niveau des tirs cadrés, ce qui démontre bien l’immense domination des Américains.

Photo : Laurent Lardière

Pierre-Edouard Bellemare, meilleur français

Second tiers-temps
La deuxième période débutait différemment avec des Bleus mieux dans le coup. D’ailleurs, c’est un Américain qui était pénalisé en premier, à savoir Ryan Shannon (22’38’’ pour obstruction). Pas vraiment dangereuse, la France avait plutôt fort à faire dans sa zone de défense avec un Kyle Okposo assez inspiré, qui s’offrait une petite balade en tournicotant dans la défense française avec trois joueurs tricolores à ses trousses… Ryan Shannon allait se faire pardonner pour sa pénalité. A peine de retour sur la glace, l’attaquant des Ottawa Senators se plaçait bien pour reprendre devant la zone du gardien un second rebond (après un premier rebond de David Backes) de Fabrice Lhenry suite à un tir puissant de la ligne bleue de Matt Niskanen (24'51’’, 3-0 pour les USA). Comme un fruit mur, le 4-0 tombait de la crosse de Keith Ballard, qui profitait d’un petit cafouillage devant Fabrice Lhenry (qui en perdait sa crosse) pour placer un joli tir du poignet depuis la ligne bleue, imparable avec le trafic devant le gardien (27’29’’, 4-0 pour les USA). A partir du 4-0, les Etats-Unis levaient clairement le pied. Avec le match en poche, les Américains devaient éviter les blessures et une débauche d’énergie inutile. Moins concentrés, ils commettaient des fautes, avec notamment une pénalité appelée contre Drew Stafford pour un coup de crosse (28’24’’). La France en profitait pour débloquer son compteur par l’intermédiaire de Yorick Treille, qui déviait devant Al Montoya une sorte de centre-tir de Jonathan Zwikel (29’41’’, 4-1 pour les USA). Afin de ne pas laisser planer le moindre doute, les Etats-Unis reprenaient aussitôt le large par Patrick O’Sullivan,  beaucoup plus prompt que les défenseurs français devant le slot (30’31’’, 5-1 pour les USA). Mais une nouvelle pénalité contre Drew Stafford (31’03’’ pour tripping) permettait aux Bleus de se reprendre un peu. Grâce à un changement de ligne complètement ridicule de l’équipe américaine, Laurent Meunier et Pierre-Edouard Bellemare se retrouvaient seuls devant Al Montoya et le second nommé pouvait marquer (31’47’’, 5-2 pour les USA). Cette petite plaisanterie n’était pas du tout du goût de Ron Wilson, pas content du tout sur son banc. A noter que le deuxième assist était attribué à… Fabrice Lhenry. Sur toute la période, la statistique des tirs cadrés était de 13-7 pour les USA, pour un total de 33-10 sur les 40 premières minutes en faveur de l’équipe à la bannière étoilée.

Photo: Laurent Lardière

Victoire américaine

Dernier tiers-temps
Dans une ambiance de cathédrale (4230 spectateurs dans une patinoire qui peut en contenir 17200 en configuration championnat), Jason Blake se faisait sortir tôt dans la période (41’55’’ pour une obstruction) mais la France ne parvenait pas à revenir. Insipide, le match devenait vraiment ennuyant. Surtout qu’il n’y avait pas de pompom girls pour ce match... Pierre-Edouard Bellemare, le meilleur Français sur la glace, sortait lui aussi (48’42’’ pour tripping) puis dans l’enchaînement, Vincent Bachet était à son tour envoyé sur le banc d’infamie (48’49’’ pour hooking). En double supériorité numérique, Jack Johnson marquait un nouveau but, d’un tir de l’entrée du slot (49’55’’, 6-2 pour les USA). Rien ne se passait d’intéressant dans la suite du match. D’ailleurs, votre photographe Christophe Moreau gardait comme souvenir principal l’excellent goût des frites au curry. A noter parmi les spectateurs la présence du duo d’entraîneurs de Rouen Christian Pouget et Rodolphe Garnier, ainsi que Philippe Treille, venu soutenir ses rejetons Yorick et Sacha. Sur l’ensemble du match, la statistique des tirs cadrés était de 41-16 pour les Américains. A noter encore la sortie sur blessure en début de tiers-temps de Laurent Meunier, apparemment touché à la clavicule (confirmation à suivre), mais il semblerait que le mondial soit terminé pour l’attaquant de Gottéron.

Il reste encore deux matchs pour les Bleus, contre la Lettonie aujourd'hui, puis contre la Suède.

Buts (France) : 29'41 : TREILLE Yorick (ZWIKEL Jonathan + MEUNIER Laurent) - 31'47 : BELLEMARE P.E (MEUNIER Laurent + LHENRY Fabrice)
Buts (USA) : 4'02 : OKPOSO Kyle (BACKES David) - 10'38 : BACKES David (OSHIE TJ + SUTER Ryan) - 24'51 : SHANNON Ryan (BACKES David + NISKANEN Matt) - 27'29 : BALLARD Keith - 30'31 : O SULLIVAN Patrick (BROWN Dustin) - 49'55 : JONHSON Jack (LILES JM. + BROWN Dustin)

Pénalités
France : 39'
USA : 10'

Tirs
France : 16
USA : 41