Avant dernier match de ce championnat du monde pour l’équipe de France, face à l’équipe de Lettonie, enthousiasmante depuis le début du tournoi malgré un jeu ultra défensif. Il faut dire que l’ambiance mise par les fans lettons dans la patinoire est toujours fort sympathique. Le hockey sur glace est le sport national dans ce petit pays de deux millions d’habitants. Et tenir tête aux Suédois, aux Suisses et aux Américains dans un même tournoi, ça n’est pas dû au hasard, bien évidemment. L’équipe travaille très fort et possède un très bon état d’esprit. Match important pour les Bleus, histoire de se mesurer à cette nation qui fait partie des meilleures « viennent ensuite ». 

Photo: Laurent Lardière

Martins Cipulis marque le 1-7

Premier tiers-temps
Et sur la glace, on assistait dès le début à un match à sens unique entre la Lettonie et la France, à l’avantage de l’ancienne république soviétique. Mais il est vrai que la pression mise par la Lettonie n’avait rien à voir avec ce que les Américains avaient imposés aux Bleus vendredi. Les joueurs à la bannière étoilée avaient classés l’affaire rapidement, tandis que les Lettons avaient quand même plus de peine à faire le jeu, étant plutôt habitués à agir par contres en attendant l’adversaire à la ligne bleue (comme contre la Suède ou la Suisse). Avantage minimum pour les Lettons après 20 minutes donc, grâce à un but de Aleksandrs Nizivijs, qui pouvait reprendre seul devant Fabrice Lhenry un rebond de la bande sur un tir de la ligne bleue de Guntis Galvins (7’29’’, 0-1 pour la Lettonie).
Le but letton était marqué en avantage numérique (14'53’’, hooking contre François Rozenthal). Par la suite, la France pouvait un peu recoller au niveau des tirs cadrés grâce à une pénalité contre le défenseur Aleksandrs Jerofeyevs (14’53’’ pour slashing). Mais sur l’ensemble de la période, la domination lettone était complète, surtout techniquement où la différence de niveau était flagrante. La statistique des tirs cadrés était de 8-14 pour la Lettonie après 20 minutes.

Second tiers-temps
A la reprise, la Lettonie patinait comme dans du beurre. Pendant de longues secondes, les joueurs du coach

Photo: Laurent Lardière

Les supporters français

Olegs Znaroks tournaient autour des joueurs français, sans que ceux-ci ne puissent ne serait-ce que toucher la rondelle. Les Lettons avaient tout le temps pour mettre en place leur attaque et le but de la sécurité (déjà, tant la différence entre les équipes était criante) tombait de la crosse de Martins Cipulis, superbement bien démarqué en plein milieu du slot par ses compères Aleksandrs Nizivijs et Herberts Vasiljevs (21’05’’, 0-2 pour la Lettonie).
Alors que Gary Leveque venait de retrouver la glace (21’48’’, pénalité pour tripping), la Lettonie marquait une nouvelle fois. Lauris Darzins voulait centrer dans le slot pour Armands Berzins mais un défenseur français déviait malencontreusement la rondelle au dessus de l’épaule de Fabrice Lhenry… (23’55’’, 0-3 pour la Lettonie).
Sur ce but, Dave Henderson prenait son temps-mort. Choix judicieux. Une pénalité contre Aleksandrs Jerofejevs (24’19’’ pour crosse haute) relançait un petit peu les Bleus. Mais quelques instants après le retour du défenseur du Neftekhimik Nijnekamsk, Jonathan Zwikel prenait lui aussi une pénalité (26’26’’, pour une obstruction). Sur le power play (très bien exécuté !), la Lettonie touchait le montant de Fabrice Lhenry sur un tir de la ligne bleue de Kristaps Sotnieks. Quelques instants plus tard, alors que le speaker annonçait l’affluence (6472 spectateurs seulement), Jonathan Zwikel, assez dépassé par moment, prenait une autre pénalité (30’45’’ pour tripping). Mais avec le match déjà en poche, les Lettons ne forçaient pas vraiment, malgré quelques occasions assez intéressantes. Aux tirs cadrés les Français étaient dominés 6-14 sur la période, pour une statistique de 14-28 après 40 minutes.

Dernier tiers-temps
En dernière période, la France débutait très mal avec un but de Karlis Skrastins, qui effaçait Fabrice Lhenry d’une jolie feinte avant de marquer en revers (46’39’’, 0-4 pour la Lettonie).
Puis peu de temps après, suite à un engagement gagné en zone française par Aleksejs Sirokovs, Aleksandrs Jerofejevs marquait de la ligne bleue (48’18’’, 0-5 pour la Lettonie).
A ce moment, il n’y avait qu’une seule équipe sur la glace. Mais après un énième sauvetage de Fabrice Lhenry, la France lançait un contre avec Stéphane Da Costa qui permettait à Luc Tardif de sauver l’honneur français sur le rebond accordé par Edgars Masalskis (51’38’’, 1-5 pour la Lettonie).
Un défenseur percutait le gardien letton, ce qui l’empêchait de faire quoique ce soit sur le rebond. Mais les Lettons mettaient vite les choses au point : Girts Akipans, absolument seul sur la ligne de fond, reprenait une passe signée Herberts Vasiljevs qui venait de passer avec la rondelle à travers le slot français (52’24’’, 1-6 pour la Lettonie).
La facilité avec laquelle les Lettons se promenaient démontrait bien que la France prenait l’eau. Un dernier but était inscrit par Martins Cipulis, absolument seul dans le rond d’engagement… (52’39’’, 1-7 pour la Lettonie).
Apparemment, la défense française était allé chercher des frites au curry (chères à nos photographes Laurent Lardière et surtout Christophe Moreau) dans les gradins au moment où les Lettons lançaient leur attaque… Ce résultat qualifie la Lettonie pour les quarts de finale et élimine de manière officielle la France.

Photo: Laurent Lardière

Les Lettons en action

Les étoiles de Hockey Hebdo
*** Aleksandrs Nizivijs
**Martins Cipulis
* Baptiste Amar

Une fois de plus, Baptiste Amar était très clairement le meilleur joueur français sur la glace. A l’autre extrémité, Jonathan Zwikel a vraiment de la peine à suivre. A noter aussi le très bon comportement de Sacha Treille sur ce championnat du monde, l’un des seuls Français à oser jouer physique.