Les Rouennais sont les premiers en action et se montrent de suite agressifs. Ils acculent leurs adversaires sur leur cage et Marozzi doit déjà multiplier les arrêts. Asiago se fait d’ailleurs sanctionner de 2 minutes de pénalité pour accrocher (3’51).

Photographe : Marine Romain

Rouen s’installe mais se fait intercepter une première fois, sans dommage, grâce à Girard (4’12). Le pressing haut des visiteurs gêne considérablement les locaux qui offrent, une nouvelle fois, un contre en supériorité stoppé par Girard (5’01).
Ce qui devait arriver arriva puisque, toujours en infériorité, Asiago va ouvrir la marque par Bentivoglio, sur un rebond, suite à un slap de DiDomenico (0-1/5’36/ Bentivoglio ass. DiDomenico et Casetti).
Premier coup de froid dans la patinoire. Ce but coupe « les pattes » aux Rouennais qui, après une bonne entame, balbutient leur hockey. Les imprécisions sont légion et aussitôt exploitées par les Transalpins à l’affût de la moindre opportunité, comme à 10’36, où Sullivan se retrouve complètement seul face à Girard et l’ajuste (0-2/10’36/Sullivan ass. DiDomenico).
Rouen est hagard et ne ressemble plus à l’équipe dominatrice habituée à brûler tout sur son passage. On se dit que ce second but va réveiller les esprits, peut-être endormis, mais pas du tout, les alertes chaudes ne sont pas finies puisque Girard, bien seul une fois de plus, doit encore faire face à Marc Zanette bien (13’23). Rouen n’est que timidement dangereux par des frappes éloignées, Marozzi faisant le job.
Pire, il reste moins d’une minute et la défense, encore trop laxiste, laisse Casetti armer tranquillement son slap, de la bleue, qui vient se loger dans le petit filet d’un Girard masqué (0-3/19’10/ Casetti ass. Borrelli et Devergilio).

Rouen ne pensait pas rentrer avec un tel retard après seulement 20 minutes de jeu. Pourtant ce sont eux qui étaient les mieux rentrés dans la partie et auraient pu mener au score rapidement. Mais les nombreuses erreurs de relance, placement et un certain manque d’agressivité, ont été très sévèrement sanctionnés par une équipe d’Asiago opportuniste et bien en place.

Tirs : Rouen 10 Asiago 13

Le public espère un réveil de ses Dragons, pas habitué à les voir en pareille difficulté dans leur antre. On les sent regonflés après ce break car, finalement, il reste encore deux périodes pour recoller et espérer mieux. Rech est le premier à se mettre en évidence mais trouve, sur sa route, Marozzi (22’06).

Photographe : Marine Romain

Le grand Strazzabosco se fait sanctionner et Rouen voit une possibilité de revenir au score. Malheureusement pour eux, Guenette va trouver la barre (24’55). Les Italiens gèrent tranquillement leur avance et continuent à bien jouer regroupés défensivement  et offensivement. Les banderilles normandes deviennent plus rares, les attaquants s’en remettant souvent à des frappes lointaines que Marozzi capte sans grande difficulté. Nous sommes à mi-match et Rouen ne donne pas l’impression de croire encore à un retour.
D’ailleurs, sur un repli défensif anodin, la défensive rouennaise se fait littéralement transpercer par une longue passe de DiDomenico pour Bentivoglio qui s’en va tranquillement battre un Girard désabusé (0-4/29’24/ Bentivoglio ass. Didomenico et Signoretti).
L’ile Lacroix n’en croit pas ses yeux et en perd sa voix, seuls les chants italiens raisonnent, la foule étant abasourdie par ce scénario. La victoire semble maintenant impossible mais il faut penser au goal average qui peut être décisif en fin de weekend, en cas d’égalité de points. Sur un nouveau déboulé de Rech, le public croit au but, le palet saute de la mitaine de Marozzi et retombe derrière lui mais sur la ligne puis est dégagé par un défenseur avant qu’il ne la franchisse (32’11).
Frustrant. Les minutes s’écoulent doucement et Signoretti, depuis sa zone, remonte le palet sans qu’aucun joueur local ne vienne réellement le déranger dans son entreprise. Il va alors lancer à la cage, depuis le cercle gauche, d’un tir croisé qui va tromper Gabriel Girard (0-5/37’54/ Signoretti).
Le chemin de croix se poursuit pour Rouen puisque, juste avant la pause, suite un long palet  envoyé au fond, Guillemain se retrouve seul dans la bande derrière sa cage.
Devergilio étant le plus prompt pour ressortir le palet dans le slot pour Borrelli, totalement isolé, qui fait mouche (0-6/39’16/ Borrelli ass. Devergilio et P. Zanette). Le calice jusqu’à la lie….

Rouen prend l’eau de toutes parts et a complètement baissé les bras en fin de tiers. Le public siffle même ses joueurs à la sirène, pas habitué à les voir aussi léthargiques. Les têtes n’y sont plus du tout. Les 3 buts italiens dans cette période sont dû aux largesses défensives de Rouen, qui ne semble pas du tout concentré, plus qu’à une domination transalpine. Le dernier tiers va être long.

Tirs : Rouen 16 Asiago 8

Le dernier tiers démarre mais le rythme est largement retombé des deux côtés.

Photographe : Marine Romain

Asiago se contente de bien défendre et laisse la possession de la rondelle aux Dragons. Ceux-ci vont lancer énormément à la cage mais ce sont plus des tirs pour faire briller le gardien adverse que de réelles chances de scorer.
Girard doit être vigilant pour ne pas encaisser un septième but avec un bon arrêt de la botte (44’05).
Son opposant du soir va, lui, continuer son sans faute et empêcher les Dragons de marquer le but de l’honneur tant attendu par le public.
Il faut même un dégagement en catastrophe de la défensive, un palet traînant devant le but suite à une frappe sur la barre de Girard (54’12).
Le match se termine donc sur un score identique à celui d'il y a deux ans mais, cette fois, en faveur des champions d’Italie.

Tirs : Rouen 20 Asiago 6

Rouen démarre cette finale de Continental Cup par une grosse claque. On ne pouvait imaginer un tel début de compétition après les résultats enregistrés ces derniers mois. Le niveau présenté ce soir n’est pas celui d’un finaliste et ne peut être le vrai niveau de cette équipe tant on n’a pas reconnu les joueurs rouennais. Aucun jeu physique n’a été proposé pour mettre la pression sur la défensive adverse et trop peu de patinage pour la déborder.  Les deux premiers blocs ont été transparents, seul le troisième trio a semblé capable de mettre en difficulté les Italiens. Trop nerveux, trop fatigués par leur parcours sur la route de ces derniers jours, impossible de savoir, mais la remise en question doit être faite rapidement car un nouveau faux-pas face aux Norvégiens de Stavanger et l’aventure sera terminée prématurément. Asiago, de son côté, a joué parfaitement le coup en ouvrant la marque en infériorité alors qu’ils étaient secoués en début de rencontre. L’équipe joue en bloc et c’est ce qui a fait la différence ce soir. De plus, en la personne de DiDomenico, ils ont un top player capable de faire la différence à lui tout seul et à tout moment. Demain, ils devront faire face à l’ogre Donbass et devront faire preuve de la même cohésion pour espérer un exploit, qui leur offrirait quasiment le titre en cas de victoire dans les 60 minutes.

Hommes du match : Marozzi pour Asiago - Rech pour Rouen