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Hockey sur glace - Europe : Continental Cup - CHL : Rouen (Les Dragons)
Conti Cup : Les Dragons ont du cœur.
 
Avec deux défaites en autant de rencontres, sur des scores relativement fleuve, les Dragons avaient cette dernière rencontre pour redorer leur blason afin de sortir de cette Conti Cup avec les honneurs et de montrer que le hockey français avait le niveau nécessaire pour participer à ce rendez-vous européen. La tâche ne va pas être facile puisqu’en guise de dessert, ce n'est ni plus ni moins que le tenant du titre, l’épouvantail ukrainien, avec ses stars de KHL et ex-pensionnaires de NHL, qui possède un budget équivalent (environ) à tous les clubs de Magnus réunis, excusez du peu ! Mais impossible n'est pas Français même si bien peu de personnes (dont moi-même, je l’avoue !) ne mettraient une pièce sur la victoire des Dragons.
 
Rouen - L'ile Lacroix, Hockey Hebdo Sylvain Lefebvre le 13/01/2014 à 14:02


 
Dragons de Rouen  vs  Donbass Donetsk
4 - 3

(0-1 / 1-0 / 2-2 / 0-0 / 1-0)



Donetsk vire en tête.

Donetsk ne se pose pas de question, car pour eux une victoire et ils gardent leur titre, en se ruant d’entrée dans la zone défensive des Dragons et en imprimant un gros pressing. Il ne faut d’ailleurs pas attendre bien longtemps pour voir la première mine décochée par Piganovich (00.51) mais Lhenry, d’une mitaine sûre, lui montre que, lui aussi, il sera bel et bien là.
Photo hockey Europe : Continental Cup - CHL - Europe : Continental Cup - CHL : Rouen (Les Dragons) - Conti Cup : Les Dragons ont du cœur.
Photographe : Marine Romain
Les Ukrainiens campent en zone offensive et font feu de tout bois. Kagarlitski s’y emploie par deux fois (02.03, 02.11) sans succès, Lhenry veillant. Rouen s’en sort sans dommages et, bénéficiant d’une accalmie, pointe le bout du nez. C’est Manavian de la bleue qui propose le premier shoot des Dragons que Leighton repousse de la crosse (03.12). Desrosiers l’imite dans la foulée sans plus de réussite (03.25).
Rouen s’engaillardit et se montre plus présent, les jeunes font le job, Rech récupère le puck en zone offensive, adresse un tir soudain que Leighton repousse du bouclier (05.50). Peu de temps après, c’est Thillet qui teste le portier de la KHL pour le même résultat (06.45). Rouen joue sans complexe, Desrosiers s’échappe sur la gauche, un petit relais avec Guenette qui dévie astucieusement pour Stefanka sur sa droite, lequel bute sur un Leighton magistral là-dessus (07.42).
Sentant que Rouen prend confiance, Donetsk passe la surmultipliée et monopolise la rondelle durant 3 bonnes minutes, Rouen ne voit pas le jour, Rouen subit sans rompre mais que c’est dur.  La tempête passée, Thinel (11.55) et Desrosiers (12.12) titillent Leighton. Puis vient une action de toute beauté comme les grands joueurs savent le faire.
Le palet est derrière la cage de Donetsk, une remontée limpide et rapide pour arriver dans le slot à Dadonov qui fixe Lhenry, il le feinte pour marquer facilement, du grand art (0-1 / 13.06 / Dadonov ass Yakutsenya et Nedorost).
Avec cette réalisation, on se demande à quelle sauce nos Dragons vont être mangés. Donetsk continue son pressing et il faut encore un arrêt réflexe venu d’ailleurs de Lhenry pour éviter le pire sur un missile à bout portant de Yakutsenya qui voyait déjà le puck au fond (15.23).
Rouen procède en contre par le duo Thinel-Desrosiers, avec un tir de ce dernier que Leighton dévie de la crosse (16.08). Entre alors en action Robitaille qui passe l’ensemble des Dragons en revue, fait le tour de la cage et retrouve à la bleue Razin qui, d’un maître tir, trouve... la mitaine de Lhenry, ouf ! (18.58).

Fin de ce premier tiers avec une ultra-domination des joueurs de Donetsk qui mettent à mal de vaillants Dragons en mode « morts de faim ». La vitesse et la technique des Ukrainiens fait des ravages et les Dragons risquent de le payer tôt ou tard.


Tirs : Rouen 11 - Donetsk 7 / / F.O. : Rouen 6 - Donetsk 9
 



Rouen recolle.

Ce sont des Dragons avec un moral regonflé qui entament le second tiers. Un beau mouvement de Rech et de Riendeau derrière la cage offre à ce dernier un shoot qui franchit la ligne de but (21.20). Si tout le monde croit à l’égalisation, d’abord accordée avec insistance et détermination par le central, celui-ci revient sur sa décision après une discussion entre arbitres et pression de Leighton, ils annulent le but pour cage déplacée (à mon avis justifié).
Photo hockey Europe : Continental Cup - CHL - Europe : Continental Cup - CHL : Rouen (Les Dragons) - Conti Cup : Les Dragons ont du cœur.
Photographe : Marine Romain
Peu importe, ce non-but booste les Dragons qui vont sur les palets comme des pitbulls sur un os. La technique et la vitesse de Donetsk met souvent Lhenry à contribution. Podhradsky, une première fois à la bleue, mitraille le gardien rouennais sans succès (23.21).
Une grosse erreur de relance de la défensive rouennaise offre à Piganovich une occasion que Lhenry, d’un arrêt sûr, fait avorter (25.01). Leighton se déchire derrière sa cage en manquant le puck mais, hélas, Guenette et Thinel, en embuscade, ne peuvent profiter du cadeau (29.08).
Partie remise, nouvelle erreur de la défensive de Donetsk, Desrosiers s’en empare, son tir est repoussé par Leighton dans la crosse de Thinel qui égalise (1-1 / 29.14 / Thinel assisté Desrosiers et Guenette).
C’est de la folie dans les gradins de l’Ile Lacroix. L’ambiance monte encore d’un cran et les Dragons, sur l’euphorie de ce but, voient Stefanka proche de l’exploit mais, cette fois, Leighton, d’une mitaine magistrale, dit non (30.01). Puis c’est Vas qui, de sa propre zone, s’enfonce, un petit relais avec Benoit, le tir de Vas est repoussé avec grande difficulté par Leighton (21.36).
Donetsk réagit et Bartulis, d’un tir à ras glace, met Lhenry dans une situation très délicate (33.57). En cette fin de tiers, Rouen pousse Donetsk dans ses retranchements et Desrosiers, bien lancé par Lahesalu côté gauche, voit sa tentative repoussée de la crosse par le gardien du Donbass (35.33).
Rouen finit le tiers en avantage numérique et Manavian, à la bleue, dans les ultimes secondes, s’essaye mais là Leighton fait un arrêt propre (39.57).

Rouen, métamorphosé par rapport aux deux premiers matchs, offre au public une prestation d’un tout autre calibre, en ne faisant pas totalement jeu égal avec Donetsk mais en montrant une réelle volonté de battant qu’on leur connaît dans l’hexagone quand ils sont au pied du mur. L’égalisation en est la preuve et, avec un peu plus de réussite, ils auraient pu rentrer au vestiaire avec un petit avantage.

Tirs : Rouen 7 – Donetsk 9 / / F.O. : Rouen 11 – Donetsk 8
 



Coups pour coups.

Rouen, sentant que l’exploit peut être au bout de ces vingt dernières minutes, attaque ce tiers par le bon bout et Desrosiers, du revers, n’inquiète pas trop Leighton (41.20). Donetsk ne fait pas de la figuration pour autant, mais on sent les joueurs ukrainiens plus empruntés au fil de la rencontre et dominant moins leur sujet. Néanmoins, ils restent dangereux car capables d’un exploit.
Comme sur ce bon travail de Nedorost qui décale bien Razin dont le tir est bien capté par un Lhenry rayonnant (43.48). Donetsk est pris par la patrouille, le jeu de puissance normand s’installe, Stefanka donne des frayeurs à Leighton (43.59), Guenette bien placé tire au-dessus (44.40), mine de Guren à la bleue à côté (45.05) et Lamperier pas en veine (45.17).
De retour à 5 contre 5, c’est Donetsk qui souffle le chaud, Wirtanen s’échappe et adresse un gros slap juste au-dessus, à la grande joie de Lhenry (46.42). Ce n’est que partie remise, Wirtanen, encore lui, adresse un tir quelque peu anodin, que Lhenry repousse du bouclier… dans la crosse de Kiiskinen qui ne vendange pas l’affaire (1-2 / 48.31 / Kiiskinen ass Wirtanen).
Ce but n’assomme pas les Dragons qui ne vont pas tergiverser en égalisant dans la foulée. Montée rageuse de Janil sur la droite qui donne en retrait à Thinel qui trompe Leighton de près (2-2 / 50.00 / Thinel ass Janil et Desrosiers).
De nouveau, du délire dans la patinoire. Les supporters d’Asiago et de Stavanger (logique) s’allient aux Rouennais. Donetsk par Bartulis se procure bien une occasion avec un puissant lancer à la bleue que Lhenry dévie de la crosse mais on sent les joueurs de l’Est, quelque peu fébriles, être moins sereins que d’habitude et laissant des espaces inhabituel dans lesquels Rouen s’engouffre.
C’est même Rouen qui domine, eh oui impensable ! Mais Donetsk n’est pas n’importe quelle équipe, Rouen va s’en rendre compte.
Nouveau tir puissant de Kiistinen à la bleue côté gauche, Lhenry ne peut capter le puck, il laisse un rebond que Wilson exploite de la meilleure des manières (2-3 / 55.18 / Wilson ass Kiistinen et Fedotenko).
Après ce but, le coach ukrainien prend un temps mort. Mal lui en a pris.
Sur l’engagement gagné par Guenette, Thinel récupère le palet et lance Desrosiers qui arrive dans le slot et, d’un tir imparable, ne manque pas de conclure ce superbe cadeau pour une nouvelle égalisation (3-3 / 55.29 / Desrosiers ass Guenette et Thinel).
C’est de la folie dans la patinoire, on se retrouve comme dans les plus belles années du RHE. Il ne reste que peu de temps et Donetsk pousse pour marquer avant la sirène. Kolar envoie un tir surpuissant mais Lhenry, d’une mitaine exceptionnelle, montre aussi qu’il est là (56.02). Le gardien normand est toujours là face à Wilson (53.16) et encore sur un obus de Podhradsky qu’il dévie du bouclier (56.23). Rouen, sur un contre rapidement mené par Desrosiers, met Leighton dans l’embarras sans pour autant le tromper (56.50).
Les dernières minutes sont insoutenables tant les Dragons font de la résistance pour arracher ce match nul, synonyme d’au moins un point, la sirène retentit et les Rouennais savourent cet exploit d’avoir tenu tête à la machine ukrainienne ! Mais l’exploit serait encore plus beau s’ils venaient à l’emporter.

Tirs : Rouen 8 – Donetsk 15 / / F.O. : Rouen 9 – Donetsk 9

Rouen ne finira donc pas avec un zéro pointé et, après deux matchs sans succès dont un sans âme, celui-ci est d’un tout autre tonneau. Rouen, par la prestation déployée, a fait honneur au hockey français et les supporters peuvent laisser éclater leur joie en entonnant une Marseillaise à en faire frémir. Place à la prolongation et au possible exploit.
 



Prolongation

Cinq minutes de prolongation en mort subite est proposée aux acteurs et les premiers en action, ce sont les Dragons, par Thinel qui s’échappe, mais le puck est sur son revers et son tir pas très puissant est repoussé tranquillement par Leighton (60.28).
Donetsk y va aussi de son occasion, le tir de Nedorost est dévié par Yakutsenka qui passe juste à côté de la cage alors que Lhenry semblait bel et bien battu (60.40). Piganovich s’infiltre facilement dans la défensive rouennaise et il faut toute la détermination de Lhenry pour y faire échec (61.27).
Donetsk continue de pousser mais c’est moins fringuant, comme cette action de Nedorost (encore) qui file sur la gauche mais, encore une fois, Lhenry s’interpose avec sa crosse (63.37). L’ultime tentative de la prolongation revient à Guren mais, là aussi, c’est la crosse de Leighton qui fait obstacle. On en reste là pour la prolongation, place aux tirs au but.

Tirs : Rouen 3 – Donetsk 4 / / F.O. : Rouen 3 – Donetsk 4

Tirs au but

Trois tentatives pour chaque équipe

Vas pour Rouen, son tir passe à droite de la lucarne 0-0
Robitaille pour Donetsk, arrêt botte de Lhenry 0-0
Riendeau pour Rouen, arrêt mitaine de Leighton 0-0
Nedorost pour Donetsk, arrêt mitaine de Lhenry 0-0
Desrosiers pour Rouen, arrêt crosse de Leighton 0-0
Dadonov pour Donetsk, son tir passe à droite 0-0

Tirs au but en mort subite

Yakutsenka pour Donetsk, arrêt mitaine de Lhenry 0-0
Rech pour Rouen, buttttttttttt entre les jambières de Leighton 1-0

Rouen remporte cette rencontre de haute lutte, en montrant que cette équipe avait du cœur et que son premier match contre Asiago fut une erreur de parcours. Le second contre Stavanger a été perdu face à une équipe supérieure et donc pas à rougir de cette défaite même si le score est lourd mais juste.
Là, contre l’équipe favorite, les Dragons se sont battus en équipe, les uns pour les autres, et en montrant au public qu’il fallait compter sur eux.
L’image forte à la fin des tirs au but, c’est l’explosion de joie du public rouennais, certes, mais aussi des joueurs de Stavanger qui ne s’y sont pas trompés en montant sur la glace et ont félicité, un par un, Lhenry qui, en faisant obstacle à Donetsk, offre le titre aux Norvégiens.

 


 
 
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