Dragons de Rouen - Coventry Blaze
7 - 3 (3-2/3-1/1-0)
Rouen d’un souffle.
Rouen, conscient de sa tâche, n’a d’autre solution que de se jeter à corps perdu dans la bataille. Pas besoin de coach mental pour cela ! C’est tout normalement que les premiers en actions sont les Normands et, en bon capitaine, c’est Carl Mallette qui montre la voie avec un tir au ras du poteau (00’42). Coventry ne se contente pas d’attendre et ouvre aussi le jeu. Fulghum se charge de montrer à Lhenry que son match ne sera pas de tout repos (01’17). La tension de la rencontre fait surement commettre à la défensive Rouennaise une grosse erreur dont Owen ne profite pas (02’17). Le match est d’une grande intensité et les actions sont menées jusqu’au bout.
| Photographe : Stéphanie Ouvry | Coventry joue physique, en vain |
Un match vivant, un bon match de hockey, chaque possession de palet est une situation dangereuse pour les deux gardiens qui combattent (à distance) pour le titre de meilleur gardien. Fulghum s’empale sur Lhenry (03’20), Thienel en break se heurte à Jaeger (03’50), Farmer échoue sur Lhenry (04’55). Sur une supériorité, Mallette adresse une bonne passe à Brunelle qui ne peut conclure, la faute à Jaeger (07’38). Péché mignon des Anglais : l’indiscipline. Une double infériorité va leur être fatale.
Thinel voit Guenette seul légèrement sur le coté droit : son tir précis trouve la lucarne gauche (1-0 / 10’52 Guenette ass. Thinel). Reste encore un avantage numérique que les Dragons vont convertir. Cette fois, le buteur, c’est Bergström dans sa position favorite dans l’axe et depuis la bleue (2-0 / 12’03 Bergström ass. Thinel). Ces deux buts énervent le coach anglais qui prend un temps mort pour tout recadrer. Bien lui en a pris. C’est d’abord Cruikshank qui chauffe la mitaine de Lhenry avant la réduction du score de Selwood qui, de derrière la cage, trouve Cowley dans le slot. Sa reprise de volée passe au dessus de l’épaule du gardien Rouennais (2-1 / 13’21 Cowley ass Selwood).
Coventry a fait le plus dur en revenant dans le match mais va se faire bêtement piéger. Un palet que la défensive tarde à dégager, Guenette le gratte et va tromper Jaeger entre les bottes (3-1 / 15’33 Guenette). Les Anglais ne sont nullement résignés. Ledgarg donne le frisson en trouvant l’équerre (16’00). Le deuxième filet Anglais arrive dans la foulée. Au départ, un débordement coté gauche de Cruikshank qui tire. Lhenry, de la crosse, repousse vers Selmser qui arrive plein pot dans l’axe, tout content de voir que le palet lui arrive dessus (3-2 / 16’33 Selmser ass. Cruikshank).
Un tiers avec un rythme fou, fou, fou ! Rouen a profité d’un jeu de puissance pour faire la différence, même si Coventry, bien présent physiquement, (voire trop) se montre redoutable.
Rouen vire encore en tête.
La deuxième période part sur le même rythme avec des Anglais pressants qui s’offrent les premières occasions, comme celle de Owen qui voit son slap de la bleue bien repoussé (21’58). Mais la plus nette est à mettre à l’actif de Fulghum qui profite d’ure erreur de relance pour asticoter Lhenry, qui, en faisant l’arrêt, bouge sa cage et écope de deux minutes que les Anglais ne mettront pas à profit. Coventry hausse le jeu sur le plan physique et une charge sur Lhenry de Robinson fait craindre le pire (25’11).
| Photographe : Stéphanie Ouvry | Thinel envoie les Dragons en finale |
La suite va être plus souriante. Janil, bien placé, adresse un bon lancer, mais à coté… par contre, le rebond de la bande lui est profitable et il peut glisser le palet hors de portée de Jaeger, pas encore replacé (4-2 / 25’37 Janil). Les supériorités de Coventry sont facilement lues par Lhenry qui profite du travail de titan de Alen devant sa cage. S’il y a un homme qui apprécie particulièrement les infériorités, c’est Thinel qui marque souvent dans cette situation, ce que les Anglais vont apprendre.
Le n°24 gratte le palet dans la neutre et file tout seul en break face à Jaeger qu’il mystifie en trouvant la lucarne gauche (5-2 / 30’52 Thinel). Le vaisseau anglais n’est pas coulé mais tangue fortement. Surtout que dans la cage Rouennaise, Lhenry montre qu’il n’est pas le gardien de l’équipe de France pour rien en réalisant des arrêts de grande classe. Malgré son talent, il doit cependant s’incliner sur un exploit de Weaver. Son débordement par la droite est limpide et son tir surpuissant trouve la lucarne (5-3 / 35’20 Weaver ass. Fussey).
Mais Rouen veut gagner tous les tiers ! Il est bien aidé dans sa tache par des Britanniques trop indisciplinés, concédant une nouvelle double infériorité. Il n’en faut pas plus aux Dragons pour faire mordre la poussière à leurs hôtes. Desrosiers au poteau droit est à la conclusion d’une action amorcée par Guenette et Mallette (6-3 / 38’02 Desrosiers ass. Guenette et Mallette).
Les dragons bien plus disciplinés, et surtout plus solidaires, ont dominé une formation de Coventry pas encore complètement abattue. La deuxième partie de tiers offre beaucoup de jeu physique surtout de la part des hommes d’outre-manche, sans pour autant que les Normands ne répondent, se montrant ainsi plus intelligents.
Rouen assure la gagne.
Voyant que la partie leur échappe, Coventry impose son jeu en ce début d’ultime période, mais dans la cage rouennaise, Lhenry répond présent face à Selmser (41’10) et Owen (42’05). Le portier de Dragons est encore bien là quand, sur une supériorité anglaise, Fulghum feinte son garde du corps et adresse un lourd lancer que Lhenry choppe magistralement de la mitaine (43’50). La même situation d’avantage est offerte aux jaunes et noirs qui eux aussi donnent le tournis à Jaeger, qui s’en tire à bon compte (46’50).
| Photographe : Stéphanie Ouvry | La défensive fait front devant sa cage |
Sur un nouveau choc sur Lhenry, un début de pugilat s’installe, vite enrayé par le corps arbitral. Cet incident offre un avantage numérique à Rouen qui va le faire payer aux anglais. Le quatre contre trois est bien exploité par Bergström qui feinte le tir pour mieux servir Olsson, qui expédie un missile sous la barre de Jaeger (7-3 / 49’48 Olsson ass. Bergström).
Par la suite chaque action, chaque contact est propice à un début d’explication virile, par frustration surement. Les Anglais frappent fort, témoin cette charge à retardement contre la bande de Cruikshank sur Holmqvist (56’13), ou encore comme Lee qui va provoquer gratuitement Da Costa en jetant les gants et l’invitant ainsi à rejoindre le centre de la glace pour une explication musclée (57’49). Bref une fin de match avec des gestes uniquement pour le plaisir de faire mal et rien d’autre.
Rouen remporte le match qu’il fallait et de surcroît avec la manière. Le public peut alors laisser éclater sa joie en chantant : « on est en finale ». Rouen représentera bien la France à la mi-janvier à Minks. Un match plein de l’ensemble de l’équipe et où tous les joueurs sont à mettre à l’honneur, pas seulement les buteurs. Car certains apportent le mental au groupe, ce qui est très important dans le sport.
Avec cette qualification, tous les joueurs adressent un message de remerciement aux anciens Dragons qui leur ont inculqué la gagne qui se transmet d’années en années, sans oublier un salut amical à Christian Pouget.
Les récompenses :
Homme du match :
Coventry : Owen
Rouen : Thinel
Meilleurs joueurs du tournoi :
Gardien : Lhenry (Rouen)
Défenseur : Olsson (Rouen)
Attaquant : Fussey (Coventry)
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