Avec une longue série de défaites, Grenoble se devait de se reprendre en Coupe de France face à Amiens, des Gothiques qui n'avaient pas disputé une rencontre depuis près de trois semaines. En l'absence de trois joueurs blessés, Bedin, Desrosiers et Tardif, l'effectif grenoblois présentait un coup de jeune sympathique, tendance qui allait marquer positivement la soirée.

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Photographe Laurent Lardière

Difficile reprise pour Amiens

Neuf secondes, c'est le temps qu'il allait falloir aux Grenoblois pour inscrire leur premier but avec un déboulé de Tartari pris en sandwitch par la défense, mais dont le palet parvenait finalement sur Baylacq qui battait un Santanen totalement hors du coup ce soir. (1-0)

Les minutes suivantes voyaient les Gothiques tenter de revenir avec, en particulier, un joli slap à 45° de Coriveau, meilleur joueur côté visiteur ce soir, qui trouvait Raibon à 1'40.

Les sorties de zone laborieuses de chaque côté, ainsi qu'une bataille souvent confuse à mi-glace, vont caractériser les premières minutes, avec toutefois un Raibon qui dit non au même Coriveau avant de repousser par deux fois des tentatives de Baazzi et Bergin.

Ce ne sera pas le cas de son vis-à-vis qui va s'incliner une seconde fois sur le premier jeu de puissance grenoblois, un lancer à la bleue de Mc Grane se voyait dévié par Joffre qui signe son premier but de la saison à 8'03. (2-0) Un but intéressant car il récompense les efforts d'un jeune joueur, mais également un collectif qui a clairement travaillé ces situations ces dernières semaines.

La première pénalité contre Grenoble à 8'56 va permettre à Amiens de revenir grâce à un bel échange de palet sur le côté gauche du but de Raibon, suivi d'un centre repris, d'après nous, par Bergin et non Bastien à qui le but a été accordé à 9'13. (2-1) Une séquence qui va déclencher la colère de Raibon, s'estimant visiblement bousculé sur l'action sans que l'on puisse franchement se prononcer depuis la tribune de presse. Quoi qu'il en soit, l'intéressé dont on entend les hurlements se fait calmer par Le Blond.

Pas le temps de respirer dans la rencontre avec un nouveau but grenoblois sur un slap de Ouimet de belle facture à 9'27, mais qui ne semblait pas forcément disposer de la puissance nécessaire pour tromper un Santanen qui confirme sa transparence dans l'affaire. (3-1)

Grenoble va alors proposer un hockey de mouvement, qui se verra provisoirement stoppé avec une faute de Raibon qui pousse rudement un adversaire devant lui, visiblement pas encore calmé du but pris, mais qui dominera clairement les deux gardiens adverses en terme d'efficacité.

Amiens, toujours pas franchement dans le coup, se prend deux contres en jeu de puissance avec Tartari qui reprend à côté un centre laser de Le Blond, tandis qu'Arrossamena lance sur Santanen. Un Tartari au jeu de passe intéressant et semble se plaire dans un rôle qui le voit fixer pour donner ensuite offensivement.

Une double pénalité envoie les deux équipes à 4x4 à 13'30, avec Santanen heureux de récupérer un palet qui avait filé sur son poteau pour revenir ensuite rouler derrière lui sur un nouveau jeu de puissance grenoblois à 16'23.

L'impression de grande fragilité de la défensive des visiteurs, peu aidée par son gardien, laisse présager un score assez large, à moins que la seconde période ne sonne le réveil d'Amiens ?

Tirs 11/8 Grenoble

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Photographe Jean Christophe Salomé

Vaskivuo Time !

Amiens revient avec des intentions, et une pénalité grenobloise va permettre aux joueurs de Leime de proposer une superbe séquence de jeu de puissance avec des Grenoblois dans le rôle des défenseurs de Fort Alamo. A 23'37, Claireaux trouve une lucarne au terme de trois passes lumineuses à montrer dans les écoles de hockey. (3-2)

Alors qu'on se prend à s'interroger sur un retour possible des Picards, Grenoble va imposer son rythme et prendre une confortable avance au tableau d'affichage, avec un Vaskivuo de gala.

A 24'42, Amar veut lancer à la bleue, son palet, contré, file cependant plein centre pour Baylacq qui reprend et inscrit son doublé de belle manière. (4-2)

Amiens, alors en infériorité, va paradoxalement se faire contrer et c'est Vaskivuo à 27'52 qui ajuste et fait tinter gentiment le poteau rentrant. (5-2)

Leime, ayant visiblement compris (enfin.. pourront dire certains) que son gardien est totalement hors du coup ce soir, va effectuer son changement à la mi-match et c'est Bertein qui va lui succéder, sans que l'on puisse malheureusement  parler d'impact positif à ce niveau.

Au terme d'un bel échange avec Mc Grane, "Vaskivoit" très bien le palet centré et y va de toute une reprise à pleine vitesse et à même de faire lever de son siège le spectateur le plus exigeant à 31'42. (6-2)

Grenoble fait désormais entrer davantage ses jeunes, avec un quatrième trio, séduisant ce soir, lequel a droit à quelques ajustements tactiques et explications sur le banc qui sont ici encore très positifs à observer.

Amiens réduit le score par Bault qui récupère un palet à fond de glace, file vers la cage à 34'11. (6-3)

La rencontre devenue folle pour le grand plaisir du public, un peu moins pour les puristes de la défense, va proposer d'autres buts spectaculaires....sachant que personne ne doute désormais d'une large victoire des Isérois.


Malgré une infériorité numérique après une faute peu évidente sifflée sur Crossman qui s'était placé en position de bodycheck, séquence qu'il faudra tout de même un jour apprendre en France à ne pas siffler abusivement, Grenoble remet le couvert pour le triplé de "Vaskivite", superbement servi à la bleue par un Mc Grane, excellent dans l'exercice, et qui s'en va pousser au fond sans que l'on ait un seul instant supposé qu'il puisse laisser passer cette chance dans une telle soirée à 37'43. (7-3)

Tirs 14/11 Grenoble

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Photographe Jean Christophe Salomé

Grenoble déroule


Amiens propose un jeu plus rude au retour du vestiaire et se voit sanctionné après une faute sur Suzzarini à 42'15.

Arrossamena remonte le palet rapidement et y va d'un slap lucarne de très grande classe à 44'20, qui ne fait que confirmer son potentiel. Que lui manque-t-il pour devenir un serial buteur dont il possède incontestablement toutes les qualités techniques et physiques ? (8-3)

A 50'52, Antonoff participe à l'attaque, lance sur Bertein, qui repousse sur lui de la mitaine, et n'a plus qu'à pousser dans le but vide. (9-3)

A 57'08, Le Blond presse, récupère, et inscrit le dixième but grenoblois. (10-3).

Malgré une ultime réduction du score par Berger qui reprend un service de Gascon à 59'19, Amiens reste à six longueurs (10-4) 

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Analyse du carton du jour

Même si les Gothiques n'avaient pas joué depuis un temps certain, et même si l'on peut considérer que Santanen a eu sans doute sa pire soirée depuis le début de la saison, force est de reconnaître que l'on a été très déçu de la prestation d'Amiens. Très souvent en difficulté défensivement, manquant de rythme, les joueurs de Leime n'ont jamais vraiment mis en danger Grenoble, malgré de bons passages collectifs, en particulier en jeu de puissance. Si offensivement l'équipe possède des talents comme Claireaux et Gascon, on ne voit pas comment les Picards pourraient faire quelque chose cette saison s'ils ne trouvent pas une solution côté gardien. En terme de banc, l'ensemble paraît serré, en partie la conséquence de certains problèmes financiers auxquels le club a dû faire face, mais fallait-il prendre un coach adjoint plutôt qu'un joueur de plus ? On peut poser la question après la rencontre de ce soir, en espérant vraiment que les Gothiques puissent se reprendre le plus rapidement possible.

Grenoble s'est imposé très largement face à un adversaire franchement faible ce soir. Faut-il pour autant minimiser une telle prestation ? Force est de dire oui, mais en partie seulement car, dans la spirale négative que vivaient les Brûleurs depuis plus d'un mois, toute victoire, et surtout en Coupe, est bonne à prendre. Même si l'on sait bien qu'un tel succès n'est pas survenu face à une grosse écurie, il était important de renouer avec le succès. Pourtant, ce n'est pas tant l'efficacité offensive qui est le plus positif, mais le nouvel équilibre trouvé pour la première fois de la saison avec les plus jeunes joueurs bien visibles sur la glace. Certes pourra-t-on dire, voir gambader les Bogdanoff et autre Joffre est plus facile quand le score est large, mais c'est surtout l'impression laissée par ces derniers qui est positive. Si Grenoble peut proposer 4 trios de bon niveau, et faire souffler certains pour l'occasion, les Brûleurs pourraient répondre plus efficacement aux défis physiques, et faire ce qui les avait conduits en finale la saison dernière, c'est-à-dire étouffer l'opposition dans une déferlante physique qui n'est possible qu'avec des jeunes joueurs adeptes de l'effort cardio, ce qui ne leur manque pas, mais également en pouvant faire reposer les autres. Ajoutons que la notion de concurrence, qui semblait quelque peu absente chez certains cadres, pourrait bien devenir récurrente avec, pourquoi pas, des surprises et donc des cadres laissés sur le banc au profit de jeunes plus en forme tout simplement.

Avec cette victoire, Grenoble a remis un coup de balancier positif, réduit certaines crispations, mais n'a pour le moment pas démontré que l'équipe pouvait s'imposer face aux grosses écuries qui restent toutes invaincues cette saison face aux joueurs de coach Dufour (Angers, Rouen, Briançon) et qu'il faudra affronter dans le dernier carré en Coupe de France. Pour y parvenir, quitte à perdre franchement et la tête haute, il faudra rejouer la carte jeune et le défi physique dans le jeu de mouvement qui constitue clairement  le point fort des Grenoblois depuis deux ans. C'est sans doute de la bonne utilisation et mise en concurrence de tout l'effectif que dépend le renouveau grenoblois que l'on a entrevu ce soir en terme de réussite offensive, mais qu'il faudra rapidement confirmer contre plus solide qu'Amiens, avec tout le respect que l'on doit à cette équipe sympathique. En l'état, Grenoble se situe derrière les équipes de tête mais dispose, à la différence de ses concurrents directs, d'une marge de progression très importante grâce de ses jeunes. Il faudra, par exemple, que certains jeunes joueurs confirment et même explosent lors de la fin de saison pour tout à la fois surprendre l'adversaire et renforcer le potentiel existant.