De retour ce mardi à l’Aren’ice, les derniers vainqueurs du trophée revenaient y défier, dans le cadre de l’édition 2023 de la coupe de France cette fois, les Jokers de Cergy-Pontoise. Si, vendredi dernier, le match de ligue Magnus avait donné lieu à un magnifique bras de fer, finalement emporté par les angevins sur le score de (4-6), pour ce quart de finale il n’y a pas eu photo. Les Ducs ont haussé le niveau et blanchi leurs courageux mais impuissants hôtes du soir. Victorieuse sur le score de (0-4) l’équipe des Ducs reprend donc la route et reste plus que jamais en lice pour défendre son titre.
Arbitres : MM. Dehaen et Rauline assistés de MM. Douchy et Durand
Buts : Cergy-Pontoise : Angers : 04.11 Nick Ross (ass Maurin Bouvet et Brendan Harms) ; 07.08 Nick Ross (ass Vincent Llorca et Jonathan Charbonneau) ; 13.15 Maurin Bouvet (ass Marius Serer et Philippe Halley) ; 44.44 Matt Prapavessis (ass Zack Torquato et Nick Ross)
Pénalités
14 minutes contre Cergy-Pontoise
10 minutes contre Angers
Les Ducs foudroient les Jokers
Les Jokers, qui en attaque récupéraient Robert Baillargeon de retour de blessure, partent crânement, pied au plancher, dans ce match avec un premier bloc constitué de Louis Petit, Paul Schmitt et William Bower. Il ne faut pourtant pas attendre bien longtemps pour comprendre que les Ducs, contrairement à la semaine dernière, ne proposeront pas ce soir un départ tout en retenue. Loin d’être impressionnés par l’intensité qu’essaient de mettre les cergypontains, les angevins sont déjà en mode full power. Agressifs sur tous les palets qu’ils se disputent comme des morts de faim, ils prennent vite le contrôle des opérations et, avant la 4ème minute de jeu, poussent les franciliens à la première faute.
En powerplay, les unités spéciales des Ducs sont très performantes et il ne leur faut que 25 secondes, après que William Thompson, le défenseur francilien, se soit assis sur le banc des pénalités, pour briser l’égalité. Bien installés, les angevins font tourner le puck autour de la boite défensive verte, notamment par l’intermédiaire de Brendan Harms et Maurin Bouvet, avant que Nick Ross, ne nettoie la lucarne de Sebastian Ylönen (0-1, 04.11).
Menés à la marque, les pensionnaires de l’Aren’ice tentent de se dégager des serres des Ducs, mais c’est dur. Si Pierre-Charles Hordelalay, par exemple, peut tenter un bon lancer, Evan Cowley le gardien blanc n’est pas tombé de la dernière pluie et les visiteurs ont plutôt tendance, de leur côté, à tirer juste et à être présent sur les rebonds. Ainsi, Robin Gaborit et, plus tard, Antonin Manavian, de loin, obligent le portier vert à faire étalage de tout son talent. Le rythme imprimé par l’équipe d’Angers ne redescend pas et ses joueurs finissent logiquement par faire le break. Sur une nième séquence offensive, Jonathan Charbonneau sollicite Vincent Llorca qui oblige Ylönen à laisser un rebond et Nick Ross, présent aux avant-postes, en profite pour inscrire son doublé (0-2, 07.08).
Les cergypontains sont secoués et restent à la merci d’un nouveau but tant le momentum est clairement angevin. Dans ce début de rencontre à sens unique, les Jokers se démènent pourtant du mieux qu’ils peuvent, c’est dire la façon dont Angers récite son hockey. Plus tard, Manavian pense même avoir décroché la timbale quand son puissant lancer à la cage fracasse la transversale. Ce n’est que reculer pour mieux sauter pour les Ducs dont le troisième but, qui intervient peu après, fleure bon le tableau noir et constitue la plus parfaite illustration de leur démonstration de force. Encore en attaque placée, avec une mise en position conduite par Philippe Halley et Marius Serer, Maurin Bouvet hérite, comme à l’entrainement, d’une petite passe au second poteau pour facilement pousser le disque au fond (0-3, 13.15). L’addition commence à s’alourdir pour des Jokers valeureux mais débordés.
L’assistance craint déjà le pire quand, à l’approche de la 15ème minute, Baillargeon commet un slashing sur son vis-à-vis mais cette fois la défense verte tient bon les 2 minutes et réussi son jeu de penalty killing.
La pause arrive à point nommé pour les Jokers qui ont vécu un premier vingt compliqué au cours duquel, même s’ils sont crédités officiellement de 8 tirs, les 16 tirs d’Angers ont été souvent plus dangereux et ont, de toute façon, par 3 fois fini au fond du but. Les Jokers s’accrochent mais ne concluent pas
Les franciliens obtiennent, dès l’entame de la deuxième période, une première supériorité numérique quand Neil Manning commet une obstruction contre la bande à l’encontre de Bower. L’occasion pour l’attaquant vert de faire un passage forcé par la case infirmerie. Les unités spéciales de désavantage numérique angevines sont particulièrement efficaces et tuent la pénalité. Mieux encore, dans cette configuration, Gaborit trouve le moyen de solliciter Ylönen sur un contre.
Les Jokers ont pourtant sorti les épaules et sont plus présents dans les contacts. Ils arrivent à, un peu mieux, se lancer mais la défense blanche reste vigilante et très solide alors que parallèlement son attaque ne mollit toujours pas. Les franciliens sont donc toujours sur le fil du rasoir. Certes, ils sont mieux qu’au T1 mais toujours à la merci d’un retour de bâton angevin. Ainsi Charbonneau trouve le poteau du portier vert sur une nouvelle attaque rapide.
La difficulté à convertir les powerplays pour les franciliens, et la grande aisance des angevins à les déjouer, se confirment quand, à la mi tiers, Tommy Giroux fait trébucher Vincent Melin en zone neutre. Le jeu de puissance des Jokers qui s’en suivra sera totalement annihilé par la boite défensive des Ducs dont le carré ne bronche pas.
Les cergypontains, qui ont le mérite de ne pas lâcher, toucheront néanmoins à leur tour la ferraille sur un beau lancer à la cage de Antti Kauppila lors d’un jeu à 5 contre 5. Mais Angers reste toujours difficile à contenir et sur un départ de Giroux sur la gauche, Pardo l’accroche avec la palette. Le jeu initial de puissance des Ducs ne s’installe pas pour longtemps puisque, 25 secondes plus tard, Thomas Suire, pour les Jokers, et Bouvet pour les angevins vont garnir les bancs de la prison, respectivement pour un accrocher et une crosse haute. Les visiteurs restent en surnombre mais sont cette fois bien contenus malgré la mitraille.
Jusqu’à la sirène les deux équipes se rendront coup pour coup. Les Jokers comptabiliseront 12 tirs au cours de ce vingt contre seulement 7 pour les Ducs, mais qu’elle débauche d’énergie il a fallu déployer pour franchir la muraille blanche. Les Duc ne laissent pas passer l’occasion d’aggraver l’écart
Tout se joue en début de période dans ce dernier vingt. Bien que le démarrant en infériorité numérique, en raison d’un retard de jeu, les visiteurs jugulent une nouvelle fois les velléité franciliennes avant, 41 secondes après le retour de leur prisonnier, de provoquer leur chance. Sur une nouvelle offensive, ils poussent les Jokers à la faute et plus particulièrement Jules Lefebvre auteur, comme on le dirait au Canada, d’un coup de bâton. Pas vraiment la meilleure idée de la partie d’autant qu’une minute plus tard Thompson va le rejoindre en prison pour crosse haute.
Déjà qu’en simple infériorité numérique c’est dur alors en double ! Pourtant les franciliens se démènent comme de beaux diables et n’encaissent pas de but… enfin pas tout de suite. C’est juste après le retour sur la glace de Lefebvre qu’ils craquent une dernière fois. Alors que le jeu de puissance des Ducs est toujours en place et donne le tournis à la défense verte, notamment par des décalages menés par Ross et Zack Torquato, Matthew Prapavessis hérite de la rondelle en plein cercle d’engagement gauche, prend le temps de se placer et envoie une « minasse » pleine lucarne (0-4, 44.44). Remarquables de puissance, de justesse et de précision les angevins n’épargnent pas leurs hôtes du soir.
Le palet continuera à aller d’un camp a un autre, y compris lors des deux derniers powerplays du soir, mais les filets cesseront de trembler. Les Jokers auraient probablement mérité de sauver l’honneur et d’éviter le blanchissage même si cela ne changeait rien à l’issue du match, à savoir l’élimination de la compétition, mais les Ducs en ont décidés autrement. Ils avaient trop faim et n’ont pas laissé la moindre miette. Et pourtant, à la mi période, suite à la charge avec la crosse de Halley, à 6 notre 5 pendant la pénalité différée, les Jokers, par l’intermédiaire de Hordelalay, ont touché le cadre du but de Cowley. Quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !
Preuve aussi qu’ils n’ont rien lâché, ils ont également fait front à 7 minutes de la fin du match suite à la faute de Aurélien Dorey. La boite a tenu et le penalty kill été obtenu face à un adversaire du jour en démonstration. Les Ducs comptabilisent 11 tirs lors du T3 contre 6 pour les Jokers.
Belle qualification pour Angers qui accède à la demi-finale en compagnie des Bruleurs de loups de Grenoble, des Scorpions de Mulhouse et des Rapaces de Gap. Fin de parcours un peu brutal pour les Jokers qui peuvent néanmoins tempérer leur déception. D’une part ils n’avaient jusque-là jamais atteint ce niveau de la coupe nationale et d’autre part, bien que le score ne le reflète pas, ils n’ont pas livré un non-match. Ils ont simplement, mais c’est beaucoup face à un tel adversaire, manqué de justesse dans la finition et ont probablement manqué de soutien dans la zone vérité pour convertir ou nettoyer les rebonds pour pouvoir espérer mieux. En revanche, ils n’ont pas manqué de cœur et se sont battus jusqu’à la fin. Après avoir traversé un difficile mois de novembre, ils n’ont désormais plus qu’à se concentrer sur le championnat et travailler à leur résurrection. Dès vendredi, il leur faut remettre le bleu de chauffe pour la réception de sacrés clients : les Rapaces de Gap. Qualifiés en coupe de France après leur brillante victoire sur les Gothiques d’Amiens, les gapençais voudront laver l’affront subit face au Jokers lors de leur première confrontation de la saison en championnat et la défaite à domicile (2-3). Pour les Ducs, toujours sur leur nuage, pas le temps de savourer cette qualification car il leur faut prendre, dès jeudi, la route pour Anglet afin d’affronter le lendemain sur la petite glace de la Barre le Hormadi, un « petit » qui aime bien croquer les « gros » en ce moment.
Meilleur joueur du match :
Nick Ross pour les Ducs
Patrick Coulombe pour Cergy-Pontoise