La Finale de Coupe de France retrouvait le nouveau Bercy, version AccorHotels Arena, après un exode forcé du côté de Marseille. Pour ce retour dans la capitale, quoi de mieux qu'une affiche opposant deux des équipes les plus représentatives du hockey moderne que sont Rouen et Grenoble ? C'était donc l'affiche qui était proposée à l'assistance qui, malheureusement, n'était pas totalement au rendez-vous pour garnir la belle enceinte parisienne.
Arbitres : MM. Bergamelli et Barbez N. assistés de MM. Furet et Caillot
Buts : Rouen : 01.04 Yorick Treille (ass Jason Krog et Sacha Treille) ; 04.43 Marc-André Thinel (ass Patrick Coulombe et François-Pierre Guenette) ; 56.17 Jason Krog (ass Marc-André Thinel et Mark Matheson) ; 59.58 Sacha Treille (ass Yorick Treille et Jason Krog) Grenoble : ; 23.33 Petr Kalus (ass Eric Chouinard et Sébastien Bisaillon) ; 26.30 Jordann Perret (ass Dave Labrecque et Sébastien Bisaillon)
Pénalités
4 minutes contre Rouen
10 minutes contre Grenoble
Les tenants du titre se montrent les plus prompts en ce début de rencontre. Les assauts rouennais ne tardaient pas être récompensés, logiquement, Krog partait en contre et servait magnifiquement Yorick Treille au second poteau qui transformait l'offrande (1-0 / 01'04 / Y. Treille ass. Krog et S. Treille).
Photographe : Pascal Longuemare
Forts de leur avantage, les Dragons accentuent leur pression sur la cage adverse. Perrault, d'un petit revers, oblige Mustukovs à sortir la botte (1'49). Rouen contrôle le jeu, encore un peu plus quand Sébastien Thinel file au cachot pour deux minutes. Le palet circule dans la zone grenobloise et, sur un lancer manqué de Coulombe, Marc-André Thinel est le plus vif pour récupérer la rondelle et la glisser derrière Mustukovs (2-0 / 04'43 / Thinel ass. Coulombe et Guenette).
Il n'y a qu'une seul équipe en ce début de rencontre, Grenoble n'étant pas du tout rentré dans le match. Les minutes suivantes voient les Isérois sans grandes réactions, ils se contentent de lancer dans le fond de la zone ou d'actions isolées. Au contraire, Rouen pousse encore et provoque un retard de jeu du portier grenoblois. Sacha Treille se crée une belle occasion, d'un lancer entre les cercles repoussé par Mustukovs que le cadet des Treille n'est pas loin de convertir (11'15). Le retour à cinq contre cinq va permettre aux Brûleurs de Loups de reprendre leurs esprits et, d'enfin, se montrer dangereux, Scolari envoyant un bon slap, stoppé par Sabourin (12'05).
Le jeu est de plus en plus équilibré en cette fin de période. Cependant, Perret doit regagner la prison pour un faire trébucher. Le power play rouennais ne donnera rien, si ce n'est une action d'Arrossamena bien lue par Mustukovs qui repousse difficilement (14'52). Les dernières banderilles seront au crédit des Brûleurs de Loups, enfin sortis de leur léthargie.
Mathias Arnaud, très actif ce soir, envoie un bon lancer, repoussé de la botte par Sabourin (15'50), mais surtout ce dernier doit sortir le grand jeu devant Baylacq pourtant tout proche de scorer depuis l'enclave (19'20). Un dernier cafouillage voit un amas de joueurs se coucher devant la cage rouennaise, le gardien canadien devant s'employer pour éviter la réduction du score, par Labrecque entre autre (19'32).
Un premier tiers globalement maîtrisé par Rouen qui est sorti fort des vestiaires. Grenoble, acculé et sanctionné par trois fois par le corps arbitral, doit procéder exclusivement en contre, mais a montré du mieux dans les cinq dernières minutes. Le tiers médian va être primordial pour eux, un nouveau but rouennais compliquerait encore plus les choses.
C'est tout l'inverse auquel nous allons assister dans ce tiers. Les Grenoblois, remontés, reviennent avec de bien meilleures intentions qu'en début de rencontre. Perret nous gratifie de sa pointe de vitesse et prend la défense rouennaise à revers mais son tir en angle n'inquiète pas Sabourin, vigilant (21'55).
Photographe : Pascal Longuemare
Ce dernier le sera moins quelques instants plus tard, sur un palet anodin derrière sa cage, le cerbère normand sort de sa cage et renvoie le palet vers Chouinard qui sert Kalus dans le slot pour la réduction du score (1-2 / 23'33 / Kalus ass. Chouinard et Bisaillon).
Ce but, un peu chanceux, redonne le momentum aux Isérois qui vont multiplier les vagues offensives, Perret d'un tour de cage (24'02), puis Sébastien Thinel déboule sur la droite et sert d'une petite passe Tartari dans l'axe qui dévie sur Sabourin (24'38). Les Rouennais paniquent dans leurs sorties de zone et face au pressing grenoblois, Labrecque voyant son lancer masqué difficilement repoussé par Sabourin (25'30). Ca se précise de plus en plus sur la cage des Dragons qui n'y sont plus trop. Un nouveau débordement de Labrecque va faire mouche puisque son centre parfait est repris au second poteau par Perret lancé comme une balle (2-2 / 26'30 / Perret ass. Labrecque et Bisaillon).
Rouen s'est fait remonter en quelques minutes son avantage, logiquement, tant Grenoble a poussé une fois leur compteur ouvert. Le jeu reprend donc et tout est a refaire. Guenette, en bonne position, se fait faucher par Bisaillon qui file en prison (27'24). Pourtant, c'est encore Grenoble, par Arnaud, qui se voit offrir un break stoppé par Sabourin qui se rachète de sa bévue de début de tiers (28'09). Sur l'engagement, les Dragons dévalent la glace et Guenette dévie à bout portant une bonne passe de Lampérier (28'16). Rouen remet la pression à nouveau.
Krog voit son slap repoussé dans le paquet mais personne n'arrive à le reprendre (29'07). Les Dragons reprennent le contrôle du jeu, quelque peu, mais nous assistons à une toute autre rencontre maintenant. Les deux équipes se neutralisent dans cette seconde partie de tiers et les chances de buts se font moins nombreuses. Néanmoins, Krog, sur un jeu installé, voit son lancer depuis le cercle gauche frapper la barre d'un Mustukovs battu (34'06). Les dernières minutes seront équilibrées, aucune des équipes ne trouvant la brèche.
Grenoble relance totalement la finale grâce à cinq minutes de folie où les Dragons ne savaient plus où donner de la tête. L'erreur de Sabourin aura redonné une confiance importante à des Grenoblois pourtant moribonds durant le début de rencontre. Le dernier tiers promet beaucoup et semble indécis tant le niveau des équipes, sur ce match, semble proche.
Rouen va démarrer la dernière ligne droite par une grosse frayeur quand Guillemain, pourtant seul avec le puck, tergiverse et se fait subtiliser le précieux par Sébastien Thinel qui donne à Baylacq seul dans le slot, qui tombe sur un super Sabourin (42'05).
Photographe : Pascal Longuemare
Les Normands essaient de faire le jeu mais commettent beaucoup d'erreurs dans les transmissions, à l'image de ce lancer de Barlock (45'00). Une nouvelle pénalité à l'encontre des Brûleurs de Loups va permettre aux Dragons d'être en situation favorable. Sacha Treille, décalé par Lampérier, bute sur la botte de Mustukovs (46'50). Le jeu se tend et peu d'actions notables sont à répertorier. Perret, d'une action solitaire, trouve la mitaine de Sabourin mais rien de bien méchant (48'01).
La possession rouennaise ne débouche que sur peu de tir dangereux, au contraire de Grenoble qui trouve le cadre mais pas les filets, comme sur ce tir de Chouinard (51'46). Une nouvelle erreur de la défense rouennaise, par Dame-Malka qui se fait intercepter par Tartari, voit Sabourin réaliser un exploit pour maintenir son équipe dans le match (52'31). Dans la foulée, le défenseur canadien est pénalisé et offre une belle situation à Grenoble. Le boxplay rouennais fait le job et rassure les partisans des Dragons, tendus.
Ils vont retrouver des couleurs quand Arrossamena part en solo, après une interception, mais son tir ras glace ne trompe pas le goalie letton (55'20). Les prolongations se rapprochent doucement, c'est à ce moment-là que Marc-André Thinel va nous faire un petit numéro qui va déboucher sur le décalage de Krog qui allume la cage grenobloise pour le but (3-2 / 56'17 / Krog ass. Thinel et Matheson).
Les supporters rouennais exultent mais il reste encore du temps. Edo Terglav profite d'un arrêt de Sabourin pour prendre un temps mort et sortir son gardien (58'18). Les deux camps donnent tout ce qu'ils ont. Grenoble fait le siège de la cage des Dragons mais rien n'y fait, Yorick Treille réussit à ressortir le palet de sa zone et à lancer son frère qui ne manque pas la cage vide (4-2 / 59'58 / S. Treille ass. Y. Treille et Krog). Le camp rouennais explose !
Rouen remporte donc sa sixième Coupe de France après un match où le suspense aura été complet. Malgré un début de match largement en leur faveur et qui aurait pu présager d'un cavalier seul, l'orgueil grenoblois aura relancé totalement ce match. Les deux équipes auraient pu remporter la victoire et ce sont, comme souvent, les petits détails qui auront fait la différence ce soir.
Même si la qualité de la glace n'aura pas permis de voir une rencontre de très haut niveau, l'intensité et l'engagement déployés par les deux camps auront donné un beau spectacle aux spectateurs et téléspectateurs. D'ailleurs, à la vue de cette rencontre et des effectifs en présence, on devrait retrouver ces deux équipes assez hautes à la fin de la saison pour le titre en Ligue Magnus.
D'ici là, pour Rouen, Il y aura d'autres finales à disputer, à commencer le week-end prochain en Continental Cup à domicile, puis mi-février à Méribel pour la dernière finale de la Coupe de la Ligue. Etoiles Hockey Hebdo :
Rouen : Grenoble : *** Krog *** Perret ** Y. Treille ** Labrecque
Pour avoir vu des glaces provisoires montées en 24h en NHL à Chicago et à NYC, je peux affirmer qu'elles sont excellentes comparé à celle de l'AHA hier... Pourquoi y arriveraient ils de l'autre côté de l'atlantique et pas nous? La glace prenait bien, par contre, après surfaçage, subsistaient les rainures laissées lors du tiers précédent occasionnant ricochets et rebonds curieux... c'est tout à fait regrettable car cela nuit énormément à la qualité du jeu (et que cette finale est une vitrine du hockey français). Pas très rassurant pour le mondial 2017, il faut faire bien mieux que ça!!
Ant1 a écrit
le 04/01/2016 à 18:20
"Même si la qualité de la glace n'aura pas permis de voir une rencontre de très haut niveau"
Je n'ai pas pu voir plus de quelques minutes du match (la reprise de la 2ème période) et la glace m'avait l'air plutôt grisatre, et les reflets laissaient pensé qu'elle n'avait pas eu le temps de "sêcher" après le surfaçage. Après, je n'étais pas dessus, je ne peux pas dire, mais ça n'est pas franchement rassurant... J'espère que c'était juste un mauvais réglage et pas la conception qui laisse à désirer, parce que je vois mal comment ils pourraient régler ça avant les championnats du monde....