Mardi soir, dans une patinoire Arago comble, les Aigles de la Roche-sur-Yon accueillaient les Albatros de Brest pour le compte du 16ème de finale de Coupe de France. Pour rappel, au tour précédent? les Yonnais avaient créé la surprise en disposant des Bélougas de Toulouse-Blagnac (D1), sur le score de 5 buts à 2. Exempts au 1er tour (tout comme l’ensemble de la classe élite), les Bretons faisaient donc leur entrée dans cette compétition sur le glaçon vendéen.
Arbitres : M. Garbay assisté de Mme Girard et de M. Tocqueville
Buts : La Roche-sur-Yon : Brest : 06.21 Benjamin Breault (ass Michal Dian) ; 18.46 Jérémie Romand (ass Vladimir Holik) ; 20.48 Vikhael To-Landry (ass Tim Hartung et Michal Dian) ; 31.23 Michal Dian (ass Vikhael To-Landry) ; 33.27 Benjamin Breault (ass Vikhael To-Landry et Michal Dian) ; 35.35 Benjamin Breault (ass Vikhael To-Landry) ; 38.15 Benjamin Breault (ass Tim Hartung) ; 58.17 Sébastien Delemps (ass Marlo Chapron et Graham Avenel) ; 59.00 Jaroslav Prosvic (ass Sébastien Delemps et Dimitri Motreff)
Pénalités
10 minutes contre La Roche-sur-Yon
16 minutes contre Brest
Les forces en présence :
Côté championnat, alors que les Yonnais caracolent en tête de leur poule A de 2ème division, les Finistériens, eux, semblent être dans le dur, au vu de leur avant-dernière place au classement de la ligue Magnus, après 6 journées de championnat. Il n’en demeure pas moins que c’est une équipe forte de joueurs expérimentés et taillés pour l’élite qui débarque à la Roche avec la ferme intention de prendre ce match, et son adversaire du soir, très au sérieux.
Photographe : Jérémy BOSSARD
Pourtant, au coup d’envoi, ce sont bien les Yonnais qui, dans l’euphorie du match de coupe et sous l’impulsion des 1200 spectateurs présents, se créent les premières occasions sérieuses de la partie.
A 2’, Benoit BARRETEAU s’offre même deux tentatives coup sur coup mais bute sur le portier breton. Le scénario idéal se profile quand, à 3’ de jeu, les visiteurs se retrouvent rapidement en infériorité numérique suite à une faute de GREVEREND pour accrocher. Malheureusement, les Aigles ne parviennent pas à concrétiser ce power-play. Pire, tout juste revenus à égalité numérique, ce sont les Albatros qui ouvrent la marque, en contre, par l’intermédiaire de Benjamin BREAULT, assisté par TO-LANDRY et par DIAN (à 6’21 : 0-1 à 5 contre 5).
Loin d’être abattus par cette ouverture du score dans les premières minutes de la rencontre, les Yonnais tentent à plusieurs reprises de revenir à hauteur de leurs hôtes. Mais la défense bretonne et son gardien Léo BERTEIN restent intraitables devant les attaques successives de DONALD 9’, LISKA 11’ et FARKASOVSKY 15’. Le portier yonnais, Jiri BLAZEK, n’est pas en reste et rassure à son tour sa défense sur les quelques dangereuses incursions bretonnes.
A 17’, une double sanction de 2 minutes est infligée à Quentin DURAND qui, par une crosse haute, blesse sérieusement le Finistérien David HENNEBERT (ce dernier sera transféré au CHU de Nantes dans la soirée). Sur cette infériorité numérique, les Aigles font un pressing haut en zone neutre et ainsi retardent l’installation des Albatros en zone offensive. Mais c’est sur un contre que Jérémie ROMAND trouve la faille et double la mise pour les siens, sur une assiste de HOLIK (à 18’46 : 0-2 à 5 contre 4).
Un dernier arrêt du portier local à 19’ vient clôturer cette première période. Fin du tiers 0-2.
Le score peut paraître sévère tant les Yonnais se sont procuré de belles occasions, mais l’expérience et surtout le réalisme des joueurs de ligue Magnus ont parlé et ce sont donc eux qui mènent logiquement les débats.
Photographe : Jérémy BOSSARD
Il faut seulement 48 petites secondes à Vikhael TO-LANDRY pour cueillir à froid les joueurs locaux. Le Canadien, assisté de ses compères DIAN et HARTUNG, aggrave la marque pour les Finistériens (à 20’48 : 0-3 à 4 contre 4).
Le club breton domine la rencontre mais manque de discipline et se fait sanctionner à trois reprises par le corps arbitral. En supériorité numérique, les Yonnais peinent à s’installer en zone bretonne et butent sur une défense adverse impénétrable. Ce temps fort yonnais ne donne rien. Kevin OTTINO tente alors, en contre, de déjouer Léo BERTHEIN mais, une fois de plus, le portier finistérien a le dernier mot, 30’. Solides en défense, les joueurs de Sébastien OPRANDRI passent la vitesse supérieure en infligeant 3 buts aux Aigles en l’espace de 5 minutes. Le premier est inscrit par Michal DIAN, avec l’aide de TO-LANDRY ( à 31’23 : 0-4 à 5 contre 5), et les deux suivants par Benjamin BREAULT, assisté, une première fois, par le binôme DIAN / TO-LANDRY ( à 33 ’27 : 0-5 à 5 contre 5) et, une seconde fois, par le même TO-LANDRY qui réalise ainsi un match parfait (à 35’25 : 0-6 à 5 contre 5).
Assommés par cette avalanche de buts, les Yonnais vont de nouveau devoir résister aux assauts bretons lors d’une nouvelle période d’infériorité numérique, suite à une faute commise par Marek BAIS, 37’. L’homme du match, Benjamin BREAULT, complète ses statistiques de la soirée en s’offrant un quadruplé, assisté par HARTUNG (à 38’15 : 0-7 à 5 contre 4).
Les dernières secondes de cette période paraissent interminables pour les joueurs locaux et leur public. La sirène retentit alors et met fin, pour le moment, au calvaire vendéen. Fin du tiers 0-7.
Les Aigles, loin d’être ridicules, ont tenu le choc jusqu’à la mi-match. Malheureusement pour eux, s’épuisant à vouloir trouver la faille dans un bloc breton impénétrable, ils ont vu leurs espoirs de résistance s’envoler en l’espace de quelques minutes.
Photographe : Jérémy BOSSARD
Le mal est fait, les joueurs, tout comme les spectateurs, n’ont plus le moindre doute sur la finalité de cette rencontre. Néanmoins, pour sauver l’honneur, les hommes d’OCELKA vont tenter, pendant ce dernier tiers, de mettre LE but qui, s’il avait été inscrit, aurait pu maintenir un certain suspense en début de match. C’est ce que Bohus FARKASOVSKY et consorts s’emploient à faire pendant 20 minutes…en vain. Le coach finistérien, lui, profite de cette période pour faire tourner son effectif.
A 55’07, son homologue yonnais effectue un changement de gardien, Jiri BLAZEK cède donc sa place à son double Tommy FIEVET. Le portier remplaçant va brillamment défendre la place, les Aigles pensant même avoir stoppé l’hémorragie, mais c’était sans compter sur la ruse de Sébastien DELEMPS qui, assisté de CHAPRON et de G. AVENEL, vient lui aussi participer à la fête (à 58’17 : 0-8 à 5 contre 5).
Quelques secondes plus tard, Jaroslav PROSVIC clôture le bal des oiseaux bretons en inscrivant le neuvième et dernier but de la soirée, assisté par DELEMPS et MOTREFF (à 59’ : 0-9 à 5 contre 5). Fin du match.
Victoire cinglante mais sans grosse surprise de l’équipe brestoise qui accède donc aux 8èmes de finale. Les Yonnais auront résisté pendant une bonne partie de la rencontre avant de baisser pavillon face à une armada bretonne supérieure techniquement et physiquement.
Les réactions
Sébastien OPRANDI (Brest) :
«Nous avons pris l’équipe de La Roche au sérieux et je pense qu’il le fallait. Vu leurs résultats face aux équipes de D1 en Coupe de France et en match de préparation, c’est une équipe qui a des habiletés offensives et qui peut facilement porter le danger sur une cage. Il fallait être patient et imposer notre jeu au fur et à mesure du match après, psychologiquement, en face, le mal était fait et c’est devenu plus facile pour nous. Nous sommes restés sérieux, sans nous énerver et, derrière, nous avons pu compter sur notre gardien qui a fait un super match. Mais, malgré la victoire, notre grosse inquiétude ce soir concerne l’état de santé de David HENNEBERT, on espère qu’il n’aura pas de séquelles de sa blessure. C’est le point noir de la soirée.»
Juraj OCELKA (La Roche-sur-Yon) :
« Malgré le score, je suis content de la prestation globale de l’équipe qui a su résister aux joueurs adverses jusqu’à la moitié de la rencontre. Après, individuellement, il y a des fautes techniques qui peuvent passer en 2ème division mais, là, face à une équipe de Magnus, ça ne pardonne pas. Il y a également ce petit but qui nous a manqué en début de match et qui aurait pu nous débloquer mentalement, mais voilà, en face on est tout simplement tombé sur une équipe plus forte techniquement et physiquement. Notre objectif était d’engranger de l’expérience tout en se faisant plaisir en jouant dans une patinoire comble, c’est fait !»