La trêve de décembre s’achève et le hockey reprend ses droits. Ce soir, ce sont les places en demi-finale de coupe de France qui se jouent. L’Étoile Noire de Strasbourg reçoit les Vipers de Montpellier à l’Iceberg, à guichet fermé. L’équipe de l’Hérault s’est défait de Grenoble au tour précédent, créant la surprise. Les Vipers entendent bien continuer sur cette lancée, et la pression est sur les épaules strasbourgeoises. L’Étoile Noire évolue en effet une division au-dessus de son adversaire du jour, mais ne doit certainement pas sous-estimer les Montpelliérains, qui n’ont rien à perdre.
Arbitres : Mr Fabre assisté de Mrs Courgeon et Torribio Rousselin
Buts : Strasbourg : 14.30 Timo Kuuluvainen (ass David Brissette Cayer) ; 19.26 Timo Kuuluvainen (ass Jan Cibula) ; 29.37 Pierre-Antoine Devin (ass Julien Correia et Elie Marcos) Montpellier :
Pénalités
14 minutes contre Strasbourg
16 minutes contre Montpellier
Gardiens en jeu :
Strasbourg : Vladimir Hiadlovsky
Montpellier : Daniel Palmkvist
Photographe : Christophe Moreau
Palmkvist, auteur d'un gros match
Les Vipers ouvrent la rencontre par une première offensive, 16 secondes à peine après le coup d’envoi, démontrant leur impétuosité et leur envie de bien faire. L’Étoile Noire répond rapidement, et construit plusieurs beaux coups, stoppés à chaque fois par Palmkvist, le talentueux portier des Vipers. La construction montpelliéraine devant le but semble quelque peu décousue mais ne manque pas d’entrain. Le premier powerplay des Vipers est d’ailleurs prolifique : ils ne tirent pas beaucoup mais s’installent en zone offensive et mettent la défense à rude épreuve.
L’équipe de Montpellier joue libérée, comme le prouve la fusée invisible de Hamon, ou les deux tirs coup sur coup de Czuba. Les hommes de Ryser entendent bien peser de tout leur poids sur l’issue du match. Ils sont aidés dans ce sens par leur gardien, qui offre un début de match sidérant. Palmkvist est vif comme l’éclair et répond à tous les tirs envoyés dans sa direction. Toutefois, sa rapidité lui joue des tours, il est presque trop fébrile, trop mobile.
En face, les occasions strasbourgeoises sont franches et ne manquent pas de piquant. Il s’en faut souvent de peu pour que le palet finisse au fond des filets. Néanmoins, les nombreuses supériorités strasbourgeoises, provoquées par autant de fautes des Vipers, ont du mal à se mettre en place. À la longue, cependant, les tirs se multiplient et éprouvent la défense et le gardien montpelliérains. Devant les filets, le bataille est rude pour la possession du palet. Kuuluvainen l’attrape et décoche un tir à bout portant, le gardien fait un demi-tour complet pour l’arrêter. Young récupère la rondelle qui traîne, la soulève et ouvre le score (1-0, 14’30).
Les Montpelliérains, acculés, enchaînent les fautes défensives et cela leur coûte cher. C’est dommage, car ils montrent qu’ils ont du répondant en égalité numérique lors de contres particulièrement ravageurs. Le second but de Strasbourg arrive à nouveau en supériorité : Cibula envoie une flèche depuis la ligne bleue, mais son tir est ralenti par la défense. Timo, dans un élan, finit à genoux et relance le palet du revers de la crosse. La rondelle frôle le poteau droit pour se faufiler derrière le gardien médusé (2-0, 19’26).
Face-offs : 14 - 8
Tirs : 18 - 5
Photographe : Christophe Moreau
la joie de Kuuluvainen
La partie reprend rapidement, les Vipers entament à nouveau la période par 2 gros tirs mais Hiadlovsky ne cille pas. Le palet file à toute allure d’un bout à l’autre de la glace, provoquant des frayeurs aux deux équipes à chaque aller-retour. Les contres succèdent aux contres, chaque fois dans le sens inverse. C’est un petit jeu dangereux, en particulier pour l’équipe qui mène de deux longueurs. Montpellier n’a bien sûr rien à perdre et se jette pleinement dans la bataille. Les Vipers ont encore plusieurs mots à dire, et le powerplay appellé à la 25ème minute ne va certainement pas les faire taire.
C’est d’ailleurs pendant cette supériorité que le capitaine, Cassells, remonte en zone offensive et sert Delisle. La passe est déviée mais ce dernier tape le palet en l’air, et l’envoie buter contre l’épaule du gardien pour finir dans les filets. Le but est malheureusement refusé car la crosse et le palet étaient bien trop hauts lors du dernier tir. La frustration est compréhensible dans le camp montpelliérain, et la minute de double supériorité ne leur suffit pas à inscrire un but. Malgré le score inchangé, le rythme est endiablé dans cette seconde période. Lors d’une remontée strasbourgeoise, Correia s’installe à droite. Alors que Marcos monte au but, Devin patiente à la bleue. Correia lui envoie une passe millimétrée et “Pitch” décoche un tir foudroyant à la réception. Le palet s’envole à une vitesse folle et se faufile entre les jambes du portier (3-0, 29’37). Cette action enflamme l’Étoile Noire. Chacun attaque pleinement, les tirs fusent et le gardien des Vipers est secoué dans la tempête de palets qui s’abat sur lui.
En dépit des assauts ininterrompus sur leurs filets, les Montpelliérains défendent solidement et parent un grand nombre d’attaques, contenant l’avance des Strasbourgeois à une distance raisonnable. En attaque, en revanche, plusieurs erreurs s’immiscent dans le jeu des Vipers. Les passes, comme les tirs, échouent souvent, manquant de précision.
La formation strasbourgeoise contrôle le match et n’attaque plus qu’en surprenantes offensives isolées, sans jamais s’installer longuement en zone montpelliéraine.
Face-offs : 12 - 12
Tirs : 7 - 10
Photographe : Christophe Moreau
Énorme but de Pitch
Le dernier tiers commence avec un arrière-goût de découragement dans le camp des Vipers : le coach change ses lignes pour faire jouer des remplaçants, afin d’épargner ses joueurs exténués (à noter que les Vipers rejouent 2 jours plus tard, dès vendredi). L’avance n’est pas écrasante mais la domination sur la glace est unilatéralement du côté des locaux. Il n’empêche que le gardien de Montpellier fait encore des prouesses avec sa mitaine supersonique.
L’Étoile Noire montre néanmoins des signes de déconcentration. Si la défense reste stable, les montées offensives sont un peu plus folkloriques. À la 46ème minute, le coach de Montpellier appelle un temps-mort, mais cela permet également au coach strasbourgeois de recentrer ses joueurs. Ce temps-mort aura eu beaucoup plus d’effet sur l’appétit de l’équipe locale : les occasions se succèdent les unes après les autres ! Cayer s'octroie une chance de marquer après avoir feinté la défense, Tarantino le suit de près, puis Gallagher. Les Vipers suffoquent sous la pression et les multiples tirs. Ils cèdent d’ailleurs au côté obscur et leurs gestes dérapent un peu en défense, ce qui entraîne quelques rixes et quelques pénalités.
Les hommes de Bourdages maintiennent le cap et le rythme de jeu, alors que le temps s’écoule vers l’inéluctable fin. Les Vipers ont du mal à sortir la tête de l’eau, mais sont sauvés plus d’une fois par un Palmkvist royal, auteur de 20 arrêts dans cette dernière période. Loin de baisser les bras, les Montpelliérains s’essaient encore quelques fois mais le gardien strasbourgeois tient son blanchissage et ne le lâche pas.
Les dernières actions finissent régulièrement en fatras devant les cages : les défenseurs sont repliés et les tirs sont décochés à bout portant. Finalement, le buzzer arrive et sonne le glas de l’épopée des Vipers.
Face-offs : 11 - 9
Tirs : 20 - 6 Le match était unilatéral, les Strasbourgeois ont dominé la partie en assurant la sécurité et la défense sans faille. Les Montpelliérains ont pourtant montré une résistance sans pareille mais cèdent à 3 reprises. Le gardien, nommé avec Devin et sans surprise homme du match, sauve les meubles car l’addition aurait pu être bien plus salée.
Montpellier sort donc de la coupe de France la tête haute. Après avoir vaincu Grenoble et proposé un jeu talentueux à Strasbourg, l’équipe de D1 a fait un parcours remarquable dans cette coupe. L’Étoile Noire, quant à elle, prend la direction des demi-finales pour la 4ème fois d’affilée, et va rejoindre Rouen, pour la 2ème fois d’affilée à ce stade de la compétition. Lors de leur unique rencontre cette saison, Strasbourg avait arraché la victoire en prolongations, ce qui laisse une lueur d’espoir pour l’Étoile face au leader de la Magnus.
Le Père Noël apporte la même chose chaque année à Strasbourg : une demi-finale en coupe de France. Mais personne ne s’en lasse !
Réactions de Pierre-Antoine “Pitch” Devin :
“Ça fait plaisir. C’est avant tout une victoire collective, mais le but que je mets me fait plaisir. C’était une équipe solide en face, mais on ne leur a pas donné beaucoup de chances. Battre Rouen, on l’a déjà fait, on peut le refaire. La finale représente énormément, ça fait 4 fois qu’elle nous passe sous le nez. Bercy, devant 14.000 personnes, c’est forcément une super soirée.
On savait que ça serait compliqué, face à une équipe qui joue sa chance. On a été très compact, très solide. Ça fait du bien, ça faisait une éternité qu’on avait pas gagné.”