Quelle finale de folie ! Les Ducs d’Angers et les Rapaces de Gap ont livré une vraie bataille de gladiateurs à l’Aren’ice. Les 2 escouades se sont volés dans les plumes pendant toute cette finale serrée et spectaculaire offrant ainsi à une assistance survoltée pas moins de 8 buts au cours des 40 premières minutes. Chacune des équipes a cru avoir fait le plus dur en menant de 2 buts mais ont, toutes les deux,été rejointes. Il aura fallu attendre la prolongation et son but décisif pour voir Angers l’emporter (5-4) et s’adjuger le 3ème trophée Pete Laliberté de son histoire.
Arbitres : MM. Dehaen et Bliek assistés de MM. Goncalves et Constantineau
Buts : Gap : 08.46 Johan Lorraine (ass Sébastien Rohat et Dimitri Thillet) ; 13.52 Bostjan Golicic (ass Julien Correia et Fabien Colotti) ; 35.27 Benjamin Lagarde (ass Dimitri Thillet) ; 36.09 Julien Correia (ass Bostjan Golicic) Angers : ; 18.02 Philippe Halley (ass Maurin Bouvet et Jerret Smith) ; 19.01 Danick Bouchard (ass Kévin Dusseau et Vincent Llorca) ; 25.38 Téo Sarliève (ass Loïc Farnier et Zack Torquato) ; 29.14 Neil Manning (ass Cédric Di Dio Balsamo et Marius Serer) ; 62.43 Robin Gaborit (ass Neil Manning)
Pénalités
4 minutes contre Gap
14 minutes dont 10 à Ritz contre Angers
Les rapaces rejoints alors qu’ils avaient fait le break
Premier engagement gagné par les Ducs mais première situation sur le but de EvanCowley le portier américain d’Angers. Le match part sans round d’observation et le puck va d’un camp à l’autre avec beaucoup de vitesse et d’intensité. Les Ducs entrentpeu à peu dans le contrôle de la rondelle et sur un débordement sur la droite le long de la bande Nicolas Ritz sollicite Julian Junca qui réalise son premier arrêt. Les angevins continuent à pousser et Kevin Dusseau bien décalé est mal servi. Dommage pour les Ducs car il manque son contrôle et une opportunité par la même occasion. Qu’à cela ne tienne, les Ducs poussent encore et Philipe Halley tente sa chance en angle fermé. Il en faut plus pour tromper Junca. Finalement, la première grosse occasion intervient sur un revirement sur un palet perdu en plein slot par la défense gapençaise. Danick Bouchard en hérite et s’offre un duel avec Junca mais ne parvient pas à redresser suffisamment son tir du revers pour conclure sa feinte.
Photographe : Yves Le Guillerm
Les gapençais maitrisent moins le palet mais ne sont pas dépassés pour autant. Ils restent solidaires et concentrés en défense à l’image de BostjanGolicicleur attaquant qui se sacrifie pour bloquer un tir. Ils se montrent même très dangereux dès qu’ils peuvent partir dans le dos de la défense angevine. Dimitri Thillet et Julien Correia sollicitent Cowley qui fait bonne garde. L’abnégation des Rapaces sera récompensée sur un travail dans l’arrondi droit où Johan Lorraine le néo-gapençais profite de l’extraction du puck et, n’étant pas attaqué par la défense adverse, repique vers l’axe pour décocher du haut du slot un tir qui nettoie au premier poteau la lucarne de Cowley (1-0, 08.46).Ce but du suédois galvanise les gapençais.
Alors qu’Angers tente de revenir, Romain Gutierrez, ArtursMickevics puis le géant russe Oleg Sosunovlancent à la cage obligeant Cowley à l’arrêt ou Patrick Coulombe au block-shot. Les Ducs sont prévenus, il ne faudra pas trop relâcher la défense. Ils mettent néanmoins la pression et Halley comme Robin Gaborit se procurent des occasions. Les 2 équipes se rendent coup pour coup et Romain Chapuis et Sosunov répondent aux angevins. Finalement, ce sont les gapençais qui vont à nouveau trouver la faille. Correia sur la droite près de la ligne de but trouve d’une petite passe millimétrée Golicic au second poteau. Le slovène ne se fait pas prier pour faire filet (2-0, 13.52). Les Rapaces prennent leur envol.
Les Ducs n’accusent pas trop longtemps le coup et repartent à l’assaut. Ils obtiennent assez rapidement la première supériorité numérique de la partie sur une faute de Arnaud Faure. Bien que d’ordinaire très performantes en jeu de puissance, les unités spéciales angevines sont tenues en échec par la boite défensive gapençaise. Bouchard, Gaborit ou Maurin Bouvet s’y cassent les dents. Malgré la pénalité tuée, les Ducs finissent assez forts, d’abord par une occasion de Tommy Giroux puis, peu après par un gros tir lointain de Jerret Smith sur lequel Halley finit le travail de près (2-1, 18.02).
Les angevins reviennent à une longueur des gapençais qui prennent à nouveau la foudre une minute plus tard. Sur un puissant tir lointain de Dusseau Bouchard, dos au but dans le bas du slot,récupère le puck et exécute une merveille de tir ras de glace en pivot qui trompe Junca en poteau rentrant (2-2, 19.01). Le retard est comblé au plus grand bonheur des supporters de Gap. Quel tiers spectaculaire.
Les Rapaces ont pris un coup sur la tête mais trouvent les ressources pour être les derniers à lancer à la cage dans cette période par l’entremise de Benjamin Lagarde.
Premier vingt très enlevé, à rebondissement, et mené plein gaz par les deux équipes. Il y a eu très peu d’arrêts de jeu et l’engagement physique est resté licite dans ce combat des chefs. Alors que les Ducs semblaient avoir un peu mieux débuté que les Rapaces, ce sont ces derniers qui marquèrent les premiers, et par 2 fois. Puis lorsqu’ils surfèrent sur l’adrénaline de cette très belle entrée en matière et semblèrent bien partis pour faire la course en tête et empocher le gain du tiers ils prirent 2 fois la foudre lorsque s’abattit sur ceux l’orage angevin. Les pendules furent remises à zéro en une minute. La copie inverse du premier tiers
La deuxième période démarre sur les mêmes intentions de jeu. Les angevins font feu les premiers mais Junca bloque. Puis c’est à Mickevics de trouver le montant de Cowley en angle très fermé. Ritz répond puis Lorraine de l’autre côté. Le bras de fer reprend et les équipes se rendent toujours coup pour coup. La vitesse de jeu reste élevée et les contacts sont montés encore d’un cran. Paul Joubert, Axel Prissaint ou Mickevics continuent à bombarder Cowley alors qu’en face Dusseau allume Junca de loin. Les Ducs poussent de plus en plus et sur une action un peu confuse aux abords de la cage de Junca le palet traine vers de fond de territoire. Le portier décide de se jeter pour le récupérer mais n’y parvient pas. Pendant ce temps les angevins en prennent le contrôle derrière le but et le font ressortir de l’autre côté. TéoSarlieve qui en hérite dans le slot en profite pour ajuster un Junca en plein replacement (2-3, 25.38). Les Ducs passent devant à leur tour dans cette incroyable finale.
Photographe : Yves Le Guillerm
Les Rapaces tentent de réagir immédiatement par Golicic mais son tir trop lisible finit dans la mitaine de Cowley. Les Ducs qui sont dans un temps fort continuent d’appuyer par Gaborit et Ritz qui se procurent chacun une occasion. Cela commence à chauffer sur le but de Junca et Smith tente de le surprendre d’un tir lointain. Les angevins se jettent sur tous les palets comme des morts de faim et finissent par obtenir ce qu’ils cherchaient. Marius Serer arrache un palet contre la bande et le pousse àCédric Di Dio Balsamo dans l’arrondi gauche. Le défenseur voit Neil Manning démarqué dans l’axe et lui remet ce qui permet au Canadien de tromper Junca (2-4, 29.14).Depuis la fin du tiers précédent les Ducs enchainent les buts comme on enfile les perles d’un collier, 4 d’affilée. Le coach Gapençais demande donc un temps mort pour remettre les têtes de son groupe à l’endroit.
Même si la tempête angevine continue de souffler les Rapaces résistent. Le tournant du match vient sur un excès d’engagement de Ritz sur Prissaint. Puni pour 10 minutes, le défenseur offre aussi aux gapençais 2 minutes de supériorité numérique. La boite défensive des Ducs résiste bien au début mais finit par craquer quand Thillet récupère le puck en fond de territoire et sert Lagarde au point d’engagement droit lequel ne laisse aucune chance au portier américain (4-3, 35.27). Les Rapaces reviennent dans le coup et vont rendre la monnaie de leur pièce aux angevins. Tout comme eux lors du T1 ils égalisent moins d’une minute après.
Sur une attaque adverse, Golicic intercepte et part en revirement accompagné de Correia. Le slovène fixe son défenseur et le gardien avant de délivrer une passe diagonale au cordeau à son coéquipier qui propulse le puck dans la cage ouverte (4-4, 36.09). Tout est à refaire pour les Ducs qui pensaient probablement avoir fait le plus dur et pris l’ascendant psychologique.
Revigorés, les Rapaces se créent encore 2 occasions par leur capitaine Gutierrez avant qu’Angers ne tire à côté de la lucarne avant la sirène.
Le tiers médian est monté d’un cran au niveau de l’engagement physique. Les 2 équipes cherchèrent à marquer l’autre dans une démonstration de puissance lors des mises en échec. Sur la glace, le puck est allé toujours aussi vite et alors que les Ducs avaient fait le break et semblaient pouvoir s’envoler vers la victoire les Rapaces sont revenus du diable Vauvert, eux aussi, en frappant fort au cours d’une minute fatale. Les deux équipes se neutralisent
Le dernier tiers repart un peu moins vite que les précédents. Les 2 équipes ont beaucoup donné mais les angevins semblent plus en capacité de conserver la rondelle. Ils poussent et en ont globalement la maîtrise la première moitié du tiers. Ils sollicitent Junca notamment par Halley, Bouchard ou Gaborit mais le gardien français reste à chaque fois concentré et intraitable. Les Rapaces essaient de cadenasser leur défense à la bleue pour pouvoir se projeter en contre à la moindre opportunité et planter des banderilles ce qu’ils fontplus d’une fois notamment par Louis Cirgues ou Golicicmais avec moins de réussite qu’au cours des deux tiers précdents, Cowley faisant lui aussi bonne garde.
Photographe : Yves Le Guillerm
A partir de la mi-tiers, on sent que les deuxéquipes, bien qu’elles continuent à attaquer, ne veulent pas non plus prendre de risque excessif. Alors que nous nous rapprochons inexorablement du money time il y adu chaos dans l’air. Même si tout va très vite en hockey, l’équipe qui marquera prendra une sérieuse option pour la victoire finale. Les gapençais sont les premiers à avoir le palet du match par l’intermédiaire de Golicic qui ne peut conclure une belle occasion. De leur côté, les Ducs passe tout près du bonheur quand Giroux réussit presque à contourner Junca.
Finalement le tableau d’affichage restera inchangé durant le tiers et la sirèneannonceune prolongation tout aussi palpitante que le jeu développé durant le temps réglementaire.
L’ultime vingt est resté d’un très bon niveau mais les défenses ont pris la mesure des attaques qui fatiguèrent un peu. Si des Ducs donnèrent l’impression d’avoir plus souvent le dessus, ils se méfièrent des Rapaces capables de les piquer en contre à tout moment. Les deux équipes ont aussi un peu levé le pied sur l’engagement physique dans les mises en échec évitant à tout prix d’offrir à l’adversaire un powerplay dans le money time. Finalement le but du chaos n’a pas eu lieu et l’over time seranécessaire pour départager les 2 protagonistes, à la plus grande joie du public qui en redemande. Les Ducs arrachent leur victoire
Le 4 contre 4 annoncé n’a pas véritablement lieu. Après 19 secondes, sur une belle percée de Halley, le canadien au coude à coude avec un défenseur gapençais emporte tout sur son passage : le gardien et la cage. Junca se relève mais Halley comme Gutierrez sont priés d’aller cirer le banc des pénalités pour 2 minutes. C’est donc à 3 contre 3 que s’amorce la prolongation.
Photographe : Yves Le Guillerm
Malgré les espaces, les équipes se marquent à la culotte et aucune ne fait mouche. Moins de 30 secondes après le retour à 4 contre 4,c’est Gaborit qui délivreenfin les siens quand,décalé sur la gauche par Manning, il repart dans l’axe pour s’ouvrir l’angle et fusiller Junca (5-4, 62.43). La coupe a choisi son nouveau lauréat et les gants et casquesangevins volent de toute part sur le glaçon francilien alors que les Rapaces, genou à terre, tombent abattus.
Belle victoire pour Angers qui, après 2007 et 2014,s’adjuge le trophée pour la troisième fois. Son tableau de marche, une victoire tous les 7 ans est presque respecté (la compétition ayant été interrompue l’an dernier pour les raisons que nous connaissons tous !). Ils défendront les couleurs tricolores en coupe d’Europe la saison prochaine. Félicitations à eux pour cette palpitante finale. Les gapençais, quant à eux, n’ont pas à rougir. Ils restent certes les finalistes malheureux et probablement inconsolables de cette édition. Défaits sur la dernière marche, comme en 2018, ils ont pourtant fait plus que tenir la dragée haute aux angevins, les poussant dans leurs ultimes retranchements. La finale fut magnifique mais pour faire un grand match et un merveilleux spectacle il faut être deux et, aujourd’hui, ils ont été énormes. Il ne leur a pas manqué grand-chose. Bravo donc et merci aussi à eux.
Meilleur joueur du match :
Philippe Halley pour les Ducs