Dans une patinoire Pôle-Sud correctement pleine, on retrouvait deux équipes qui allaient évoluer pratiquement au complet, pour la première manche du 1/4 de finale de Coupe de la Ligue. Deux équipes qui avaient déjà croisé le fer à une reprise cette saison avec un succès grenoblois par 3-2 sur cette même glace.
 

Photographe Laurent Lardière

 Quand Grenoble accélère...

La rencontre démarre avec une première mèche allumée par Tartari sur Tillanen, les Dijonnais paraissant, durant les premières secondes, un peu plus dans la rencontre que les Brûleurs.

Pourtant, bénéficiant d'une absence de repli, l'accélérateur Bedin fait parler la vitesse de son moteur et déborde, résistant à des adversaires qui ne peuvent stopper le bolide et le voient tromper leur gardien dans un face-à-face expédié d'un tour de main à 3'26. (1-0)

A la peine en défense, et surtout en grande dificulté face à Grenoble dès que les Isérois accélèrent, les Ducs vont concéder un second but et prendre un sérieux coup au moral moins de trois minutes plus tard.

Après une alerte de Desrosiers repoussée plus mal que bien par un Tillanen qui confirme l'impression très mitigée du match précédent à Pôle-Sud, l'estocade est, cette fois, portée par Tardif qui patine derrière la cage pour servir Ouimet dont le tir en plein axe trompe une seconde fois le gardien visiteur à 5'11. Un palet étrange qui semble touché au passage, avec une défense des visiteurs encore prise de vitesse. (2-0)

Peu à l'aise défensivement, Dijon s'en remet à Vas et Ritz, sans doute les attaquants les plus dangereux ce soir avec Hardy, ceci en compagnie d'un Crowder bien discret. Pourtant, l'impression qu'il manque toujours quelque chose pour que les visiteurs reviennent au score est persistante, avec sur la rencontre une demi-douzaine de reprises à cage ouverte vendangées par des Ducs que l'on espère loin de leur meilleur niveau ?

Une pénalité contre Dijon montre un jeu de puissance grenoblois, une nouvelle fois totalement inefficace, Dijon paraissant un peu mieux, à l'image d'un Hardy qui voit Raibon capter de justesse deux de ses lancers.

A 19'13, Ritz est servi par Vas au centre du cercle d'engagement droit, et trouve une lucarne du poignet particulièrement réussie, pour un retour aux affaires que l'on espère durable pour Dijon. (2-1)


Tirs 11/6 Grenoble
 

Photographe Laurent Lardière

Un but et trop de pénalités

La seconde période voit un "brassage" plus proche du pousse-pousse d'écoliers que de l'explication virile sur une glace, mais l'épisode envoie trois joueurs en prison avec, du coup, un jeu de puissance grenoblois à 22'29.  Alors que l'on y croyait plus en tribune de presse, Grenoble allait enfin exploiter l'avantage avec une belle action collective initiée par Desrosiers qui trouve Mc Grane derrière la cage, lequel sert dans le trafic un Le Blond qui claque la lucarne pour le troisième but à 23'50. (3-1)

La suite de la période est une succession de pénalités dont trois pour Grenoble en dix minutes, Dijon se crée quelques occasions mais Raibon dit non assez facilement, tandis que Vaskivuo fait le coup du prisonnier pour aller échouer sur le gardien, un bon moyen de faire oublier sa pénalité totalement évitable.

La fin de période voit le jeu se durcir quelque peu, un Dijonnais peinant à se relever après une charge correcte d'Antonoff, tandis que Kevorkian encaissait un coup de crosse involontaire au visage qui pouvait mériter une pénalité.

Cette seconde période, plus équilibrée, avait vu Grenoble creuser l'écart tandis que Dijon se montrait incapable d'exploiter les nombreux jeux de puissance parfois offerts par les Brûleurs qui termineront à 14 minutes de pénalités, beaucoup trop dans un tel contexte.


Tirs 15/12 Dijon

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Photographe Laurent Lardière

   Grenoble en roue libre

La troisième période reprend avec quelques échanges équilibrés, mais laisse la sensation que Dijon peut céder à la moindre accélération probante des Grenoblois.

A 41'50, Mc Grane transmet à Vaskivuo qui trouve Desrosiers parti comme une fusée plein centre, nouvelle triangulation de qualité qui voit le Canadien tromper facilement Tillanen  à 41'50, un but qui fait du bien à son auteur, en panne de réussite lors des dernières rencontres. (4-1)

Deux nouvelles pénalités, concédées par des Grenoblois encore naïfs dans ce domaine, permettent à Hardy de faire sonner le poteau de Raibon, les minutes passent dans une rencontre assez plaisante, mais dont on sent désormais qu'elle a choisi son vainqueur.

A nouveau à égalité numérique, les deux équipes pratiquent un jeu de mouvement plus débridé, et c'est Grenoble qui va une nouvelle fois trouver la faille.

A 51'33, c'est Ouimet qui signe son doublé après un échange de passes avec Bedin, ponctué d'une reprise en lucarne.  Un score de 5-1 qui devient assez lourd mais illustre bien la différence qui existe ce soir.


Tirs 13/12 Grenoble

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Qui pour aller en demi ?

Avouons déjà que nous avons été, ce soir, assez décus par l'équipe de Dijon qui, hélas, a confirmé les limites entrevues lors de son précédent passage à Pôle-Sud. Défaits plus nettement cette fois, les Ducs paraissent avoir une certaine difficulté en terme de profondeur de banc et prennent l'eau en défense avec, à la base, un gardien qui ne rassure pas et relâche trop de palets. Si l'on excepte Vas, Ritz et Hardy, il y a bien peu de joueurs en vue offensivement, avec un Crowder totalement absent. Même en considérant que Dijon a eu une soirée  "sans", comme on dit, il semble difficile de pouvoir imaginer un renversement de situation avec 4 buts à remonter à des Grenoblois sereins, pour ne pas dire dans le coup. Au-delà de la seule non-qualification, qui ne serait pas franchement  dramatique pour les troupes du président Ritz, on peut être assez inquiet pour l'équipe qui ne nous a pas semblé, ce soir, pouvoir prétendre à mieux que sa sixième place actuelle en Magnus. Le principal problème réside dans la relative maigreur de l'effectif et dans une assise défensive clairement suspecte, avec le problème déjà évoqué de pouvoir répondre au jeu physique d'un adversaire qui a semblé plus rapide et endurant, mais qui était loin du match parfait.
Dijon peut-il renverser la vapeur à domicile lors de la revanche ? Franchement, et avec tout le respect que l'on doit à cette équipe sympathique et joueuse, on ne voit pas comment, si Grenoble joue à son niveau.

Si Grenoble reste encore perfectible, comme le prouve sa récente défaite face à des Angevins prenables samedi dernier, force est de constater que le travail à l'entraînement commence à payer, avec un jeu plus construit, des passes plus nombreuses qui trouvent la cible, et des enchaînements qui apportent ce soir trois des cinq buts inscrits. Oui, les Brûleurs ont leur place dans les six premiers, ce qui semblait assez évident sur le papier en début de saison, mais ils vont devoir encore régler certains détails s'ils veulent pouvoir repousser leurs limites. Il est clair qu'en terme de marge de progression, l'équipe a sans doute une très grosse carte à jouer avec rien moins que le statut de prétendant au titre à aller chercher et confirmer au fil de la saison. Pour cela, il importe de régler la question des jeux de puissance qui restent bien mal joués en moyenne malgré, ce soir, le joli but de Le Blond mais aussi, et surtout, il faut être plus régulier en terme de jeu produit. C'est cette régularité qui semble nécessaire pour pouvoir aborder correctement la suite de la saison, et qu'il n'est pas facile d'aller chercher. Si incontestablement les Brûleurs tiennent le bon bout, il leur faut continuer à travailler et à s'investir collectivement pour préserver leurs chances de refaire le parcours effectué lors des playoffs de la saison dernière.