Restant sur une belle série de victoires et avec Treille pour seul absent désormais, Grenoble retrouvait des Dijonnais au complet qui se devaient de proposer une prestation de meilleure qualité que celle vue à Lyon en Coupe de France.
| photographe : Laurent Lardière | bdl et ducs dos à dos | Grenoble, ses attaquants....son gardien....
Dans une rencontre placée sous le signe de l'offensive souvent débridée, les deux équipes vont proposer un jeu rapide auquel il manque la dernière passe pour transformer rapidement le tableau de score en celui d'une explication de hand ball. En d'autres termes, avec deux attaques très réalistes, et vu les problèmes défensifs des deux côtés, on aurait largement dépassé le score à deux chiffres de part et d'autre.
Malgré ces approximations, Cacciotti manque de peu l'ouverture du score avec Zajkowski qui repousse de l'épaule son slap appuyé à 3'40, avant que Chouinard ne voit à son tour son lancer puissant dévié de la mitaine sur la transversale par un Buysse pas malheureux à 4'50.
Même si Grenoble semble plus insistant, c'est Gutierrez qui va ouvrir le score avec un lancer en angle totalement fermé qui va rebondir sur la hanche du gardien grenoblois avant de rentrer dans la cage, un but qui questionne sur le placement de Zajkowski, totalement hors du coup sur l'affaire à 6'15. (0-1)
Les Brûleurs vont rapidement répondre en convertissant leur premier jeu de puissance à 8'49, un slap à la bleue de Chouinard se voyant repris par Sivic en cage entrouverte. (1-1)
La rencontre, assez agréable, voit les Ducs résister assez difficilement à une seconde pénalité à 10'45, tandis que les esprits s'échauffent quelque peu sans que rien ne soit logiquement sifflé sur l'affaire.
La première faute grenobloise voit Dijon s'installer en jeu de puissance mais une mauvaise passe permet à Perret de faire la valise, le jeune Grenoblois se heurtant à Buysse venu aider ses deux arrières pris de vitesse par le dragster isérois, auteur de toute une rencontre, comme on dit dans la Belle Province. "Air" Jordann va transformer son tir de pénalité avec un enchaînement de 4-5 feintes exécutées à pleine vitesse et ponctuées d'un tir croisé qui trompe Buysse à 15'38, de la bien belle ouvrage pour un joueur dont on peut se demander s'il n'est pas en route pour être un très bon futur produit d'exportation du hockey français ? (2-1)
Malgré plusieurs grosses occasions de part et d'autre, on rentre au vestiaire avec le sentiment que, malgré un but dijonnais bien évitable, la machine grenobloise semble se mettre en marche et devrait marquer plus de buts que l'adversaire ce soir....si et seulement si la défensive des brûleurs, et particulièrement son gardien, font mieux le métier qu'en première période.
Tirs 8/7 Grenoble
Engagements 12/9 grenoble
Grenoble....son gardien.....
La seconde période voit les deux équipes obtenir de plus longues phases d'attaque-défense, avec une très (trop ?) forte utilisation des deux premiers trios de chaque côté.
Dijon va rendre la monnaie de sa pièce aux Grenoblois, en inscrivant à son tour un joli but en infériorité. Roussel, logiquement écarté des débats après un geste de mécontentement évitable à 23", c'est Dame-Malka qui file et frappe superbement en lucarne face à un Zajkowski qui n'y pouvait rien sur l'affaire. (2-2) Le jeune arrière franco-canadien, impressionnant de densité physique et de puissance sur cette rencontre, pourrait bien intéresser une équipe de France en recherche de jeunes talents.
Les Ducs vont alors se montrer très réalistes, en inscrivant trois autres buts en moins de dix minutes avec, sur plusieurs d'entre-eux, quelques nouvelles interrogations sur Zajkowski qui, malheureusement, ne redore pas son blason à cette occasion.
Après un début de bagarre, les arbitres font le choix de sanctionner uniquement Bouchard, un peu surprenant quand on voit l'implication de Roussel, à 25'14. Le jeu de puissance voit Mahier lancer à la bleue, le palet dévié par Gutierrez termine au fond à 27'13, avec Zajkowski pourtant pratiquement au contact de l'attaquant des Ducs. (2-3)
Un temps mort grenoblois ne change rien, Rech, qui file au but, provoque une nouvelle pénalité grenobloise et la sanction est exactement la même avec un slap de Dame-Malka, encore détourné par Gutierrez qui y va de son triplé. (2-4)
Dernier acte de ces dix minutes magiques pour les joueurs de coach Tolvanen, une superbe contre-attaque de Dijon voit les joueurs en jaune proposer quatre passes laser depuis leur sortie de zone, avec une reprise croisée imparable de Cacciotti qui compte à 33'49. (2-5)
Pourtant, Grenoble ne baisse pas les bras et va bénéficier d'une diminution de l'intensité physique de la défense de Dijon pour revenir par deux fois au score.
Un centre-tir de Sivic trouve Petit qui met dedans dans le trafic à 35'58. (3-5)
Réduit à 4x4, Dijon va voir Jalbert s'offrir une promenade de grand talent dans sa défense, avec pas moins de 4 joueurs esquivés et même feintés de superbe manière, le tout ponctué d'un tir bas qui souligne le talent du meilleur arrière grenoblois ce soir, à 38'30. (4-5)
La période se termine avec une information relative à la blessure de Benoît Quessandier qui souffrirait d'une fracture du bras.
Tirs 12/11 Dijon
Engagements 16/8 Grenoble
| Photographe Laurent Lardière | J.Perret très aérien ce soir | Fatigues et occasions gâchées
La dernière période va voir les deux équipes baisser fortement d'intensité, les joueurs majeurs ayant été sans doute un peu trop sollicités lors des 40 premières minutes.
Des tirs appuyés mais sans décalages voient les deux gardiens répondre sans peine, avant que Perret y aille d'une accélération pour servir Simonneau qui claque une lucarne égalisatrice pour la plus grande joie du public à 48'15. (5-5)
La fin de rencontre verra plusieurs grosses occasions manquer finalement la cible comme celle de Chouinard qui accompagne la palet sur le poteau et doit encore se demander comment il a pu manquer la cible, à 53'.
De même, Gascon manque une reprise à bout portant qui pouvait sceller le match, à 58'.
La rencontre se termine sans prolongation du fait du règlement pour la Coupe de la Ligue sur la base d'un match retour qui, lui, devra désigner un vainqueur.
Tirs 9/7 Dijon
Engagements 9/6 Dijon
| Photographe Laurent Lardière | M.Sivic lance et compte. | Veni Vidi Avis...
Au delà du suspense et de l'intérêt de cette rencontre aux dix buts, dont certains très spectaculaires, on pourra retirer quelques enseignements sur le niveau des deux équipes.
Dijon, à l'extérieur, arrache le nul et peut aborder la rencontre retour à domicile avec une certaine confiance. Offensivement, l'affaire marche plutôt bien même si les visiteurs ont pu, ce soir, profiter de certaines largesses du gardien grenoblois. C'est, par contre, plutôt défensivement que certaines limites sont à trouver, et la perte de Quessandier ne va rien faire pour arranger les affaires. Sans critiquer outre mesure l'aide défensive, c'est bien du niveau de certains arrières dont il est question, avec seulement, ce soir, cinq joueurs dans la formation pour les joutes à venir. Si Roussel, Dame-Malka, et le très jeune Mahier sont dans le coup, l'apport ce soir d'un Mielonen est plus limité. Très fatiguée après de longues présences, la défensive est clairement le point faible de l'équipe qui peut heureusement trouver en Buysse un gardien plutôt dans le coup depuis le début de la saison.
Posons la question qui fâche à Grenoble, Zajkowski n'a-t-il pas fait perdre son équipe ce soir ? Sans faire montre d'acharnement anti-suédois intempestif et déplacé, la question mérite d'être posée car on peut considérer légitimement que sa responsabilité est engagée sur au moins deux des cinq buts encaissés ce soir. L'attaque fait le boulot, la défense, même si ce n'est pas le point fort de l'équipe, répond globalement aux attentes, reste le gardien, poste capital au hockey comme on le sait. Depuis son arrivée dans un contexte de non-signature du titulaire attendu, Zajkowski a proposé des prestations que l'on peut juger tout juste moyennes pour rester sobre, l'auteur de l'article ne parlant pas de la rencontre face à Rouen qu'il n'a pas vue et où l'intéressé a, semble-t-il, répondu aux attentes. Il n'en reste pas moins vrai que le joueur n'a jamais volé un match, obtenu un blanchissage cette saison, et renvoie le plus souvent une image contrastée, avec quelques beaux arrêts mais aussi des buts évitables qui ont tendance à s'accumuler. On pourra rétorquer qu'on est méchant à HockeyHebdo, que ce gardien ne dispose pas d'une défense de grande qualité, mais il est ce soir à 77% d'arrêts ce qui est peu et ne renvoie pas l'impression d'une grande sécurité à sa défense. Ce soir, Grenoble devait l'emporter avec une attaque performante et des arrières corrects et plus nombreux sur le banc que l'adversaire, or Grenoble concède le nul sur sa glace avec cinq buts encaissés dont plusieurs, encore une fois, montrent du doigt le gardien de manière plus ou moins tangible. Zajkowski est-il capable d'être régulier et de proposer des performances dignes d'un titulaire d'une équipe qui vise le titre ? Impossible, ce soir, de répondre à cette question mais on peut logiquement en douter et c'est sans doute une interrogation que Richard Martel va devoir résoudre ces prochaines semaines.
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