Strasbourg recevait Angers mercredi soir pour le match retour du quart de finale de la coupe de la ligue. Le match aller s’était conclu sur une victoire écrasante des Ducs sur le score de 5 - 1, ce qui contraignait l’Étoile Noire à accomplir le miracle de gagner par plus de 4 buts pour pouvoir continuer la route vers la demi-finale. Le miracle n’a pas eu lieu, face à une défense angevine très solide, en dépit des assauts répétés des Strasbourgeois. Sur un score final de 1 - 4, la victoire attendue des Ducs leur permet de se qualifier, et ils rejoignent donc Grenoble en demi-finale, dans deux semaines.
Arbitres : Monsieur Bergamelli assisté de Messieurs Courgeon et Cregut
Buts : Strasbourg : ; 25:42 Paul Bradley (ass Ziga Svete et Jan Cibula) Angers : 12:04 Antonin Manavian (ass Tomas Baluch et Thiery Poudrier) ; 17:48 Tomas Baluch (ass Pierre-Luc Laprise et Lauri Lahesalu) ; 48:01 Juho Jokinen (ass Julien Albert et Charlie Doyle ) ; 58:09 Julien Albert (ass Matthieu Frécon et Simon Lacroix)
Pénalités
30 minutes dont 20 à Bradley contre Strasbourg
30 minutes dont 20 à Bellemare contre Angers
Les deux premières minutes de jeu annoncent la couleur pour le reste du match : aucun tir sur gardien, mais un jeu très rapide et très dynamique dès le début. Les jaunes et noirs sont bien décidés à ne pas se faire enterrer trop vite dans cette coupe, et font preuve d’impétuosité dès les premiers instants.
C’est au cours du premier powerplay d’Angers que sera décoché le premier tir notable (4’03) : un palet qui file entre les défenseurs mais qui est bloqué in extremis par les jambières de Beck. Alors que les Ducs ont mené le premier powerplay comme ils l’entendaient, sans toutefois concrétiser, le second jeu de puissance est parsemé d’embûches jaunes et noires. La défense strasbourgeoise ne se laisse plus faire, à l’image de Lehtisalo, qui s’empare du puck et le remonte pour essayer de déjouer l’attention d’Aubry, mais sans succès (4’59).
Les locaux parviennent ainsi à tuer les powerplays adverses, et suite à un “accrocher” de Frecon, se retrouvent à leur tour en supériorité. Ils tournent et tournent autour du filet angevin, rivalisant de vitesse et de précision dans les passes, mais ne parviennent pas à trouver la faille dans une défense aguerrie, qui les empêche d’inscrire le moindre tir.
Peu après, à 10’18, Devin sert Marcos qui est embusqué devant le but. Il shoote mais le palet rencontre le gant d’Aubry de justesse.
Photographe : Christophe Moreau (Archives)
Si les jeux offensifs sont souvent précis et rapides, les défenses, de part et d’autres, enrayent les occasions concrètes et empêchent toute construction. Mais à 12’04, Manavian, en zone d’attaque, décoche un tir qui ricoche sur un défenseur. Poudrier reprend la rondelle et parvient à surprendre Beck, inscrivant ainsi le premier but de la rencontre.0-1
C’est la sonnette d’alarme pour l’Étoile Noire, qui redouble d’intensité, et parvient à maintenir le jeu en zone angevine. Les Ducs n’ont besoin que de défendre pour assurer leur qualification, et forment un barrage imperméable aux Strasbourgeois à court d’options. Bradley, servi par Cibula, tente sa chance du milieu, suivi peu après de Stritz, de loin, mais en vain. Les Ducs sont solides en défense, mais n’hésitent pas à passer à l’attaque au moindre palet perdu, et c’est ainsi, sur un contre, que Baluch, aidé de Laprise et Lahesalu, remonte la patinoire, sur la gauche de Beck et envoie un tir foudroyant dans la lucarne, pour doubler l’avantage de son équipe. 0-2
Si la première période a été très pauvre en tir (14 au total), elle a été riche en jeu offensif. Les Strasbourgeois sont dynamiques et maintiennent la pression sur la zone angevine mais ils ne parviennent pas à trouver le chemin des filets. Les Angevins présentent un jeu adroit, et même s’ils n’attaquent pas souvent, leur défense s’avère impénétrable aux offensives strasbourgeoises.
Face-offs : 12 - 7 pour Strasbourg
Tirs : 5 - 9 pour Angers
La seconde période commence à nouveau très fort pour les Strasbourgeois, un peu moins pour les Angevins, peut-être confortés par leur avance au score. À 21’10, Lacroix tente un slapshot depuis la ligne bleue. À 23’36, c’est Devin qui tente sa chance sur le portier des Ducs. À 23’50, preuve que le jeu va et vient des deux côtés, Fortier remonte la patinoire et shoot seul dans les bras de Beck. Enfin, à 25’42, Cibula passe le palet le long de la ligne bleue à Svete, qui envoie un coup puissant, dévié par Bradley pour déconcerter le gardien. Le trio Strasbourgeois débloque le compteur. 1-2
Ce but donne des idées au Strasbourgeois : Tarantino s’empare du puck et remonte, zigzaguant entre deux défenseur pour envoyer un tir qui vient mourir dans les gants d’Aubry. Le jeu ne perd pas en intensité et la tension est palpable, quelques frictions éclatent. À 27’58, Strasbourg se retrouve en jeu de puissance suite à un “faire trébucher” de Frecon, mais la supériorité n’est que numérique. Ils ne parviennent pas à prendre l’ascendant sur la défense toujours très efficace d’Angers, et n’inscrivent qu’un tir lors de ce powerplay.
Lors de cette période, le jeu est passionnant, bien plus puissant mais également plus physique. En témoigne l’incident à 11’37 : à la suite d’un palet perdue en zone angevine, les ducs s’en emparent et remontent en direction de Beck, mais un geste inamical de Baluch envoie Cayer à terre. Le Strasbourgeois se relève sans incident, mais l’Angevin est raccompagné à son banc par un arbitre, ce qui ne l’empêchera pas de pousser Bradley au sol, récoltant ainsi les huées du public.
Quelques instants et quelques offensives en aller-retour plus tard, Bradley reçoit le palet et passe tout près d’inscrire un nouveau but. Le paroxysme des tensions est atteint lorsque le défenseur, Bellemare, pique sa crosse dans la cuisse de Bradley, qui répond d’un coup de poing, et cela déclenche de nouvelles frictions devant les buts angevins. Tout deux écopent d’une méconduite pour le match, et Belanger, qui s’était ajouté à la cohue, reçoit 2 minutes de prison.
Le deuxième tiers-temps s’achève avec les tirs de Tarantino puis de Cayer, sans succès, et conclut une période plus dominée par l’Étoile Noire et encore plus pauvre en tirs concrets que la première, mais beaucoup plus fournie en accrochages.
Face-offs : 11 - 10 pour Strasbourg
Tirs : 7 - 4 pour Strasbourg
La dernière période commence et il faut que Strasbourg marque 7 buts en 20 minutes pour se qualifier. Cela semble mission impossible, d’autant que la période est entamée à 5 contre 3, Devin et Stritz sont sur le banc des pénalités. L’Étoile Noire parvient tout de même à défendre ce jeu de puissance angevin, et inscrit quelques tirs bien placés, comme Svete à 4’05, depuis la bleue, repris au rebond par Devin, mais chaque fois sans succès. Les Ducs sont plus appliqués qu’à la période précédente, et prolongent leur défense en béton armé. Même lors des phases d’attaques, ils conservent deux ou trois défenseurs bien en retrait pour assurer leurs arrières.
Les tentatives de la part de Strasbourg ne sont pourtant pas en manque : à 6’35, Petrilainen centre à Cayer qui feinte pour ensuite tirer du revers de la crosse ; à 7’15, Cayer fait cette fois le centre à Franck, qui tire, mais l’efficacité de la défense angevine les empêche de se placer correctement ou d’enchaîner quand le palet rebondit sur Aubry. À nouveau sur un contre qui vient de l’autre bout de la patinoire, Albert remonte en compagnie de Jokinen, centre à se dernier à travers deux défenseurs strasbourgeois, et Jokinen conclue l’action par un palet au fond des filets. 1-3
La fatigue aidant le manque d’enjeu réel, le rythme perd en intensité dans ce dernier tiers-temps. Mais les Strasbourgeois ne rendent certainement pas les armes, et élaborent de bien belles actions, n’ayant plus rien à perdre. Cibula, à 11’34, jongle avec la rondelle, feinte la défense angevine pourtant aux aguets, et parvient à décocher un tir dont la puissance n’a d’égal que la déception qui s’ensuit, car il s’écrase contre le poteau qui résonne dans toute la patinoire. Le capitaine strasbourgeois n’est pas en reste, il s’empare du palet à 12’20 et l’envoie avec force sur Aubry, du revers de la crosse après un demi-tour trompeur.
Les Angevins, bien que calés en défense, sont également auteurs de tirs menaçants : Laprise vole le puck à la défense et se faufile seul face au gardien, qui parvient néanmoins à stopper son tir. À 15’22, le trio Cayer-Bradley-Cibula éblouit le public d’un jeu de passe dont ils ont le secret, et qui manque de très peu de déjouer l’attention du portier des Ducs. Comme la plupart des attaques angevines, celle-ci prend ses racines dans la zone de défense. Frecon et Lacroix chipent puis remontent le palet à Albert, seul face à Beck. Il tire en diagonale au-dessus de l’épaule du gardien, inscrivant le 4ème et dernier clou dans le cercueil strasbourgeois.1-4
Le match se termine, dans un calme surprenant, alors que la seconde période laissait entrevoir une fin de match sous tension. Il n’en est rien dans cette troisième période, beaucoup plus morne que le début de la rencontre, et sans aucune pénalité.
Face-offs : 8 - 7 pour Strasbourg
Tirs : 8 - 9 pour Angers
L’Étoile Noire tire ainsi sa révérence à la coupe de la ligue, alors qu’Angers se qualifie pour la demi-finale, qui aura lieu dans deux semaines. L’issue de ce match est sans surprise, Angers ayant largement dominé les Strasbourgeois lors du match aller. Le score ne rend pas justice au travail strasbourgeois, car les deux équipes font jeu égal en nombre de tirs et de tentatives, mais la défense angevine a su entraver les offensives adverses.
Néanmoins, le jeu strasbourgeois, qui avait connu une dérive avant la trêve, retrouve la précision et le punch qui ont fait leur début de saison épatant. À croire que l’Étoile Noire ne trouve ses forces que face à de très gros défi, comme ce soir face à Angers.
En assurant leur qualification, les Angevins sont aux anges alors que Strasbourg était à la bourre...
Statistiques :
Face-offs : 31 - 24 pour Strasbourg
Tirs : 20 - 22 pour Angers
Ca va être chaud pour les albatros de Brest en coupe de France contre Angers...Il va falloir qu'il se surpasse pour faire jeu égal avec une telle équipe!