Blessés et absents sont au rendez-vous pour cette rencontre de Coupe de la Ligue avec trois blessés ou suspendus côté Grenoble en la personne de Guillaume, Scolari et Montenoise, tandis que les Lyonnais devaient ce soir se passer,excusez du peu, des services de Lippojaki, Galbraith, Langelier-Parent, O'Donnel, Tomko et Carry. Au registre statistique, notons que la rencontre était la 500ème disputée par Christophe Tartari sous les couleurs grenobloises, événement qui aurait mérité un petit hommage au début ou fin de rencontre.
Double bang lyonnais | Photographe Laurent Lardière | |
Le début de rencontre catastrophique de Grenoble va se voir exploité immédiatement par des Lyonnais opportunistes.
Sanctionnés à 2’50 pour un surnombre bien évitable, les Brûleurs abordent bien étrangement leur infériorité et se font piéger par un beau décalage d’ailier caractéristique du jeu des lions ce soir, avec à la finition leur nouveau capitaine, Sivic, qui devant son ancien public ne manque pas l’occasion de tromper Mustukovs d’un palet entre les jambes de à 3’39. (0-1)
L’avantage acquis va se voir immédiatement transformé par To Landry qui double la mise au terme d’une belle bataille devant le gardien grenoblois qui repousse une première tentative mais ne peut rien sur un palet bien levé par l’attaquant des lions à 4'14. (0-2)
L’impression de flottement laissé par Grenoble va s’estomper progressivement, même si Lyon reste dangereux avec des contres qui voient Correia, sans doute le meilleur attaquant de la rencontre ce soir avec Bouchard, et son compère To Landry se procurer plusieurs occasions très nettes. Les Brûleurs, après la dixième minute, vont enfin parvenir à dérouler quelques attaques/défenses mais sans se créer de décalages suffisants pour tromper Virtanen qui repousse plusieurs rafales et monte tranquillement en puissance dans la rencontre.
Grenoble pousse, occupe la zone offensive, et s’expose à des contres qui sont souvent dangereux et soulignent un certain déficit de vitesse chez certains arrières. Systématiquement, on voit la sortie de zone des lions se poursuivre avec de belles transversales données avec le décalage nécessaire pour trouver l’attaquant à l’opposé après la ligne bleue, avec en fin de période et sur ce modèle le duo Lebey et Laberge vient frapper dangereusement à la porte.
Côté grenoblois, on voit une partie des joueurs offensifs comme Bouchard, Perret et Gauthier dans un rôle plus obscur de récupérateur s’employer positivement, avec des lignes globalement remaniées par coach Terglav qui semble chercher des solutions après une victoire laborieuse face à Briançon qui avait déjà vu certains cadres manquer globalement à l’appel.
Tirs 18/14 Grenoble
Engagements 16/14 Lyon
Grenoble face au démon blond
Sonnés à froid lors de la période, Grenoble reprend avec d’autres intentions et se rue à l’attaque.
A 23’39, Bouchard reprend victorieusement un palet mal renvoyé et réduit le score de belle manière. Une juste récompense pour une belle prestation sérieuse et souvent réaliste de la part du natif de Lorraine au Québec. (1-2)
Freinés par une pénalité à 24’10, les Isérois vont reprendre le fil du match, mais se heurter à un Virtanen qui repousse tout, bien aidé par sa défense mais aussi par un coup d’œil et une technique réjouissante pour l’amateur de hockey. Parfois très spectaculaire avec des arrêts plongeants, mais surtout particulièrement solide sur les rafales, le Finlandais va mettre la mitaine sur la rencontre et proposer un récital qui se terminera à 98% soit 52 arrêts sur 53 tirs. On l’aura compris, il va falloir plus que des ouvertures mais des décalages significatifs pour tromper le ‘démon blond’, surnom spontanément donné par un collègue photographe qui en a oublié Guy Lafleur pour l'occasion(ancienne étoile de Montréal qui portait ce même surnom).
Un brassage plutôt mou va éclater à 37’14, mais va pourtant provoquer l’expulsion de Bourguignon pour un piquage, belle occasion pour Grenoble qui va récupérer 5’ de pénalité mais n’en fera rien avec une défensive lyonnaise à son affaire à l'image de Custosse et Burlin qui repoussent proprement, mis en confiance par le client dans la cage derrière eux.
Malgré une évidente supériorité en terme d’occasions, Lyon reste devant principalement grâce à son gardien et à sa défense. Pourtant, vu les rencontres de la saison passée, on peut se demander si le retour grenoblois en troisième période ne va pas se vérifier ?
Tirs 24/8 Grenoble
Engagements 13/11 Grenoble
Dites 33… minutes de pénalités prises par Grenoble sur cette période. | Photographe Laurent Lardière | |
La dernière période va être caractérisée par beaucoup d’énervement côté grenoblois, avec un bon démarrage des locaux qui vont tester à nouveau Virtanen.
Pourtant, une double faute des Brûleurs à 42’16 envoi Perret qui s’en sort assez bien sur l’affaire et Bisaillon en prison avec 2 minutes de killing play à la clef.
Enervés, certains joueurs grenoblois vont proposer quelques contacts douteux, à l’image d’un Harty trop souvent limite, mais c’est Labrecque qui va se faire sortir de la rencontre après un piquage au sol totalement inutile à 43’51, ce qui va prolonger la double supériorité lyonnaise.
Ajoutez à cela une nouvelle mineure de Barlock à 45’01 et vous comprenez que Lyon a du temps pour faire le break…
Pourtant peu inspirés par l’exercice, Lyon va enfin trouver la faille à 49’10 par Custosse qui loge le palet au ras du poteau droit de Mustukovs . (1-3)
Grenoble, toujours très énervé, paraît flotter pendant quelques minutes tandis que Lyon repousse les offensives et peut compter sur son gardien qui poursuit son festival.
Malgré une dernière pénalité des visiteurs à 54’51, et quelques occasions grenobloises comme ce lancer de Perret sur le masque de Virtanen à 55’, la rencontre se termine tristement pour le public.
Tirs 17/9 Grenoble
Engagements 9/6 Grenoble
Wait and see... mais pas trop longtemps | Photographe Laurent Lardière | |
Privés de 5 joueurs cadres, Lyon, théoriquement la plus faible des équipes engagées dans cette poule de Coupe de la Ligue, l’a emporté face à Grenoble sur sa glace.
Même si les % de tirs sont très nettement en faveur des Grenoblois, c’est une belle performance que le groupe doit principalement à un superbe gardien finlandais qui sur sa forme ce soir était pour nous au-dessus de ses deux homologues de Coupe de Champions.
Cerbère démoniaque oui, mais aussi bien entouré par une défensive qui ne s’est jamais affolée et a fait finalement peu de fautes sur cette rencontre.
Virtanen peut-il refaire ce type de match, oui très clairement d’après ses prestations la saison dernière ce qui laisse penser que Lyon a fait vraiment une très belle pioche. Offensivement, la paire To Landry-Correia s’est montré très efficace, le français proposant clairement le meilleur hockey de sa carrière. Prenant régulièrement de vitesse une majorité d’attaquants grenoblois, très sérieux en échec avant et arrière, les lyonnais ont montré une certaine solidité ce soir, sans toutefois vu leurs nombre de tirs que l’on puisse dire que leur victoire démontre une réelle supériorité technique et tactique sur les grenoblois.
Il n’en reste pas moins que ce Lyon devrait séduire son public et proposer un jeu assez spectaculaire avec, contrairement à la saison dernière, un gardien titulaire toute l’année dans la cage et un effectif dont le nombre et la qualité devraient permettre une plus grande solidité et une garantie contre les blessures.
Grenoble a perdu, Grenoble a déçu ce soir. On peut toutefois analyser l’affaire de deux manières.
Soit on part du principe que la grande supériorité aux tirs, le départ totalement raté, le niveau de jeu de Virtanen pas forcément possible tous les soirs, sont autant d’éléments qui combinés ont peu de chance de se reproduire, soit on peut s’interroger après ce que l’on a vu ce soir sur la forme et la motivation de certains joueurs.
Dans le premier cas, oui il est clair que vous rejouez dix fois la rencontre, il n’est pas certain que Lyon puisse s’imposer dans la majorité des cas, d’où la formule de la "soirée sans", du manque de réalisme chronique, du jugement final qui conduit à vouloir revoir l’équipe dès samedi pour oublier la mésaventure. A ce moment de la saison, ce raisonnement est possible même si ce n'est pas celui qui prime selon nous du fait des problèmes entrevus depuis plusieurs rencontres.
Dans le second cas, le constat qui a déjà été fait très clairement par le staff grenoblois, à savoir comme on dit au Québec que certains joueurs ne livrent pas la marchandise, ce constat questionne et inquiète. Côté offensif, comme cela avait déjà été le cas face à Briançon, on peut citer ceux que l’on voit, comme Bouchard, Perret, et dans des rôles plus ingrats les Tartari, Beylacq Kalus et Gauthier qui récupèrent les palets et luttent dans les bandes. Peu de joueurs cadres étrangers dans cette liste, et peu de noms théoriquement synonymes de qualité offensive et de buts inscrits. Si Grenoble veut être performant cette saison, il va falloir trouver le moyen d’obtenir autre chose de ces derniers, ce qui peut passer par des échanges et de la parole mais également dans certains cas par la mise au repos forcé pour une rencontre ou deux en considérant que toutes les grandes équipes sont capables de le faire et qu’il est temps que certains à Grenoble découvrent les vertus de la concurrence et de l’exigence, quitte à faire jouer un peu plus les jeunes dont aucun ne paraît mériter la critique pour le moment. Si la multiplicité de talents est une force, celle des égos surdimensionnés nécessite un staff capable d’y répondre, y compris par la fermeté et l’intransigeance si nécessaire, et ceci dès le début de la saison. C’est sans doute sur ce dernier élément que l’on va pouvoir progresser à Grenoble ces prochaines semaines ou au contraire stagner car l’équipe ne manque ni de profondeur de banc ni de talent et ceci à tous les postes.
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