Ce mardi 17 septembre, les Gothiques d'Amiens recevaient l’Étoile Noire de Strasbourg pour le compte de la deuxième journée de Coupe de la Ligue. Les deux équipes s'étaient imposées lors de la première journée, c'était alors un match pour la première place du groupe B. Malgré cela, les deux équipes ont choisi de faire jouer leurs deuxièmes gardiens : Léo Bertein pour les locaux et Gilles Beck pour les visiteurs. Finalement, les Gothiques devaient se passer du très remuant Mathias Arnaud.
Les Gothiques rentrent mieux dans le match que les Strasbourgeois et monopolisent le palet en zone offensive. Ohlsson hérite du palet à la bleue et lance à la cage, le gardien strasbourgeois Beck repousse mais Bastien hérite du rebond et ouvre la marque sur la première occasion du match (1-0 1'41).
Photographe : Nicolas Leleu
Amiens continue sur sa lancée et Claireaux n'est pas loin de doubler la mise sur un bon service de Gascon mais la tentative du jeune Français fuit le cadre. Strasbourg entre pour la première fois dans la zone offensive au bout de quatre minutes de jeu avec, à la clé, un lancer de son meilleur joueur Correia mais Bertein repousse. La sortie de zone des Gothiques orchestrée par Bastien est très propre, le Québécois provoque même une faute en zone neutre suite à un joli geste technique. Bertein sort en attendant le coup de sifflet de l'arbitre et les Amiénois se retrouvent à 6 contre 5. Ouimet rentre dans la zone après avoir récupéré le palet de Bastien et se retourne pour donner à Dusseau qui shoote de la bleue en première intention. Le slap puissant du jeune Français transperce Beck côté mitaine alors qu'il était masqué par le trafic (2-0 6v5 4'10).
Alors que les Gothiques sont irrésistibles en ce début de partie, Strasbourg va profiter de la première passe ratée pour récupérer le palet et contrer rapidement. Le lancer pris par Turcotte est repoussé par Bertein mais Correia avait suivi et reprend le rebond entre les jambes du jeune gardien (2-1 5'45).
La deuxième entrée de zone de l’Étoile Noire en six minutes permet aux Alsaciens de revenir et de faire douter des Amiénois pourtant parfaitement lancés. A partir de ce but, on vit un match en tout point similaire au tour préliminaire des playoffs 2012-2013 qui avait vu la qualification de Strasbourg au détriment d'Amiens en 5 matchs.
Pour ne rien arranger, Bouchard commet une faute bête dans la zone offensive et est logiquement envoyé en prison par l'arbitre du soir Jérémy Rauline (9'43). C'est d'abord la recrue Lyall qui amène le danger après avoir superbement effacé Bachet mais son lancer du revers est repoussé par le portier picard. C'est ensuite Striz qui rentre vite dans la zone et lance fort à la cage, Bertein veille au grain. Finalement, les Strasbourgeois arrivent à s'installer mais ne parviennent pas à trouver le décalage synonyme d'égalisation.
Même revenus à 5 contre 5, les Gothiques continuent à bafouiller leur jeu et Strasbourg en profite bien. L'ex-Amiénois Marcos efface son défenseur et lance sur Bertein qui capte. C'est finalement un cafouillage devant Bertein qui va sceller l'inévitable : le palet traîne devant la cage et Gascon tente de donner à Bertein pour qu'il le gèle mais les deux hommes ne se comprennent pas, c'est pourquoi Gascon tente de dégager mais son lancer est contré par la crosse de Trudeau et termine sa course en lucarne (2-2 15'55).
Après l'égalisation, la tension monte quelque peu et les deux équipes se retrouvent à 4 contre 4 après un petit accrochage entre Bastien et Bourguignon, les Gothiques se retrouvent même à 4 contre 3 suite à une faute de Turcotte lors d'un cafouillage devant la cage strasbourgeoise. Les locaux s'installent bien. C'est d'abord Gascon qui fixe la défense côté droit avant de tenter un lancer dans la lucarne côté fermé, ça passe juste à côté mais les Amiénois conservent le palet. Beck repousse alors un lancer de Santala de la bleue mais Ouimet prend le rebond et redonne l'avantage à son équipe (3-2 PPG 4v3 18'34).
La grosse domination amiénoise du début de tiers laissait imaginer un score tout autre à la sirène mais Strasbourg a, comme d'habitude, réussi à faire déjouer les Gothiques.
Tirs cadrés: Amiens 14 – 11 Strasbourg
Acte II : Rien à signaler
Photographe : Nicolas Leleu
Strasbourg commence le deuxième tiers en supériorité numérique suite à une faute de Claireaux. Les Alsaciens s'installent rapidement, le palet arrive sur la palette de Cesnek qui envoie un slap limpide en pleine lucarne depuis la ligne bleue (3-3 PPG 20'33).
Après ce but, les powerplays vont s'enchaîner des deux côtés sans but, sans même créer de véritables occasions. Seule exception à la règle, Lyall qui perd son 1 contre 1 face à Bertein après avoir été parfaitement lancé dans le dos de la défense par Cibula.
Les 5 jeux de puissance amiénois sont terriblement pauvres, les tirs non cadrés ainsi que les erreurs individuelles s'enchaînent et les phases de domination à 5 contre 4 sont inexistantes. Les Gothiques ne parviennent pas à créer du jeu autour de la cage de Beck. Encore moins du danger. Les powerplays se suivent et se ressemblent, ils nous rappellent même la stérilité offensive que connaissaient les Gothiques juste avant l'arrivée d'Heikki Leime.
Symbole du match amiénois, le jeune Leclerc tente de sauter par dessus le banc pour monter sur la glace mais rate son geste et doit s'y reprendre à deux fois... Le deuxième tiers est très pauvre, il ne se passe rien, le Coliseum s'ennuie profondément.
Tirs cadrés: Amiens 5 – 5 Strasbourg
Acte III : Strasbourg, nouvelle bête noire des Gothiques
Toujours pas dans le match, les Gothiques concèdent rapidement un 2 contre 1 mais Lyall oublie Correia au deuxième poteau et choisit l'option individuelle sans réussite. Sur le contre qui suit, Santala se retrouve seul face à Beck, il fixe le gardien mais tire finalement au dessus de la cage. Amiens n'y arrive pas.
Photographe : Nicolas Leleu
Le pire est pourtant à venir... Pour couper une transmission, Bertein sort derrière sa cage, sous la pression, il rate sa relance et donne à Cibula qui marque en lucarne malgré le plongeon de la dernière chance du jeune gardien (3-4 43'07).
Bien content de ce score, Strasbourg ne prend plus la peine de sortir de sa zone défensive et les schémas du coach Bourdages mettent encore en échec les Gothiques. L'impuissance amiénoise est flagrante. Bault tente bien de réveiller son monde en prenant la défense de vitesse avant de centrer pour Serer qui voit sa reprise en première intention être sauvée in-extremis alors que les Gothiques croyaient au but. Sur l'action, une nouvelle faute strasbourgeoise est signalée.
S'il reste assez brouillon, le jeu de puissance picard permet deux lancers cadrés, ce qui est tout un monde par rapport à ceux du deuxième tiers. C'est d'abord Santala qui voit sa tentative échouer dans la mitaine de Beck puis Bouchard, bien servi par Gascon.
Bastien provoque son troisième powerplay de la soirée mais, cette fois, une seule tentative est à mettre au crédit des Gothiques : un slap de Dusseau en force qui est repoussé. Un nouveau jeu de puissance est donné à Amiens, cette fois les Picards s'installent mais l'unité spéciale pilotée par Gascon et Bastien ne trouvent pas le décalage. Un dernier powerplay est donné aux Gothiques lors duquel Carpentier déviera un slap d'Ohlsson à un cheveu du poteau droit de Beck. Après un slap de Baazzi capté, Santala se retrouvera encore seul face à Beck mais lancera en plein sur le plastron du gardien. Quand ça veut pas...
Bertein sort à deux minutes de la fin pour laisser place à un sixième joueur de champ. Deux minutes qui verront les Strasbourgeois rater la cage vide par trois fois alors que les Amiénois ne se créeront plus d'occasions de but.
Tirs cadrés: Amiens 13 – 6 Strasbourg
Conclusion : Amiens n'a toujours pas retenu la leçon
Après l'élimination au tour préliminaire des playoffs l'an passé, on s'accordait à dire que le gardien Santanen était tout à fait responsable de la déroute. Il n'est plus là et pourtant les Gothiques ont encore perdu contre Strasbourg, dans un match très similaire à cette série. Les Gothiques n'ont encore pas réussi à jouer leur jeu face à une équipe très défensive. La frustration est montée peu à peu et les erreurs se sont succédées. L'impuissance en supériorité, les erreurs individuelles, les tirs manqués et la boulette de Bertein au troisième tiers ont scellé le sort d'Amiénois qui ne méritaient finalement pas mieux qu'une défaite. L’Étoile Noire a su être réaliste et mérite sa victoire.
Strasbourg a plié mais Strasbourg n'a jamais cassé. A force, les Gothiques d'Amiens devraient connaître la fable de La Fontaine car ce scénario prévisible devient lassant.