Amiens capitalise sur les erreurs strasbourgeoises
L’Iceberg accueille ce soir la 2ème journée de coupe de la ligue. Dans le groupe B, Strasbourg s’était incliné à Dijon lors de la première journée, alors qu’Amiens s’était imposé face à Épinal. L’Étoile Noire affronte les Gothiques dans le but d’obtenir sa première victoire de la saison régulière, qui lui échappe toujours. Les deux équipes sont au lendemain d’une défaite en ligue Magnus et ont à coeur de regagner en confiance. Les Gothiques l’emportent ce soir alors que le jeu strasbourgeois était efficace, mais les erreurs sont trop nombreuses et ont offert trop d’opportunités aux Amiénois.
Arbitres : M. Rauline et Courgeon, Mle Torribio Rousselin
Buts : Strasbourg : ; 03:45 Timo Kuuluvainen (ass David Brissette Cayer et Blake Gallagher) ; 05:40 David Brissette Cayer (ass Blake Gallagher) ; 47:48 Julien Correia (ass Maxime Mallette et Edouard Dufournet) Amiens : 00:33 Martin Tomasek (ass Jake Morissette et Angel Nikolov) ; 08:08 Quentin Fauchon (ass Antoine Vanwormhoudt et Aziz Baazzi) ; 42:59 Kevin Bergin (ass Martin Tomasek et Jake Morissette) ; 45:59 Luka Basic ; 58:58 Jake Morissette (ass Angel Nikolov et Romain Bault)
Pénalités
6' contre Strasbourg
10' contre Amiens
Photographe : Christophe Moreau
Baazzi et Morissette
Gardien en jeu :
Strasbourg : Gilles Beck
Amiens : Billy Thompson
Le match démarre en trombe : 33 secondes suffisent à Tomasek pour remonter la patinoire seul, se positionner devant le gardien strasbourgeois, décocher son tir et marquer (0-1). Son action semble déconcertante de facilité et punit dès le début la défense strasbourgeoise. Le plus surprenant est que l’équipe locale prend le match à son compte et est à l’origine de toutes les attaques, sauf celle de Tomasek. Cela paie finalement assez rapidement, puisqu’à la 3ème minute, Cayer et Kuuluvainen remontent la patinoire. Cayer, au milieu, sert Kuuluvainen sur sa gauche. Le finlandais transperce la défense et se retrouve seul face au gardien, qu’il parvient à mystifier d’un wristshot d’une rapidité dont il a le secret (1-1). Quelques instants plus tard et lors d’une supériorité amiénoise, Cayer, encore lui, se retrouve seul devant la cage de Thompson mais ne parvient pas à le contourner. Gallagher passe au bon moment pour ramasser le palet abandonné et le redonne à Cayer, qui trouve cette fois les filets ouverts derrière un Thompson débordé par ces attaques (2-1).
La supériorité amiénoise ne fonctionne pas, les Gothiques ont bien du mal à s’installer durablement en zone offensive et ne produisent que peu de tirs. En revanche, lorsqu’un palet strasbourgeois est bêtement perdu ou lors de contres foudroyants, les Gothiques développent tout leur talent. C’est d’ailleurs lorsque Strasbourg joue à nouveau au complet et monte en attaque que Fauchon chipe le palet et fonce tout seul, remontant sur la gauche de la patinoire. Il soulève le palet et vient nettoyer la lucarne du but strasbourgeois pour ramener l’égalité (2-2).
En moins de 10 minutes, 4 buts ont été inscrits. Des prouesses offensives mais également des erreurs grossières en défense sont à l’origine de ce score débridé. Comme souvent dans ces cas, les deux équipes prennent peur et se replient instinctivement sur leurs défenses respectives, et le spectacle perd en intensité. Le palet fait des allers-retours sur la glace, aucune équipe ne domine clairement et la période s’achève sur ce constat. Le jeu est rapide mais jamais violent, le score reflète relativement bien le match.
Face-offs : 11 - 10
Tirs : 8 - 7
Photographe : Christophe Moreau
Deux jeunes issus de la formation Strasbourgeoise
Le deuxième tiers commence sous les mêmes auspices : riche en défense, mais peu productif en occasions de marquer. Le rythme est monotone et le palet circule d’un bout à l’autre de la patinoire à toute vitesse, presque comme sur un terrain de tennis.
L’évènement le plus remarquable de ce tiers-temps est malheureusement la blessure de Devin, qui reçoit le palet dans la tempe avant de s’écrouler sur la glace. Heureusement, il se remet rapidement grâce un séjour à l’infirmerie et revient jouer la fin du match.
Hormis cet incident malheureux, la période est assez fastidieuse. Les deux équipes, pourtant avides de se départager, construisent assez peu et font bon nombre d’erreurs. Les joueurs essaient mais sans succès, les constructions ne vont pas au bout. À l’image de cette période, le seul powerplay, à l’avantage d’Amiens, ne débouche que sur 2 tirs, pas des plus convaincant.
Il faut attendre les deux dernières minutes de la période pour que le jeu décolle : tout à coup, l’Étoile Noire s’anime et décoche plusieurs tirs, menaçant soudainement des cages amiénoises trop paisibles jusque là. La réponse ne se fait pas attendre, et, lorsque Mallette perd un palet, l’attaque amiénoise fond dessus et force le portier à faire un arrêt phénoménal. Ces deux dernières minutes sont enlevées, plus d’occasions ont lieu pendant ce laps de temps que pendant le reste de la période. Cependant, la sirène de fin retentit et les deux équipes sont toujours à égalité.
Face-offs : 8 - 9
Tirs : 9 - 11
Photographe : Christophe Moreau
Gallagher à la lutte avec Roussel
Les dernières vingt minutes pour se départager et emporter les deux points au classement commencent fort. Une fois encore, l’Étoile Noire prend les devants et bataille ferme devant les buts amiénois, mais une fois encore, les Gothiques saisissent toute occasion offerte par les Alsaciens pour contrer. C’est de cette manière, en remontant sur un contre, que Tomasek amène le palet en zone offensive. Il sert Bergin, qui se faisait oublier en embuscade au poteau et qui n’a plus qu’à envoyer la rondelle dans une cage grande ouverte (3-2).
C’est le sursaut d’orgueil qu’attendait les Strasbourgeois pour redoubler leur efforts : à la 4ème minute, pas moins de quatre tirs sont littéralement mitraillés en direction de Thompson, dont deux de Cayer. Le portier des Gothiques est vaillant et résiste à l’assaut des jaunes et noirs.
Néanmoins, le jeu va très vite, personne ne maîtrise la rondelle suffisamment longtemps pour monter et s’installer efficacement devant les buts adverses, mais toute tentative est bonne à prendre, en dépit de la prudence et des consignes élémentaires de défense. Cela débouche sans surprise à nouveau sur un contre, cette fois-ci de Basic, complètement seul, qui marque de face, presque trop facilement en lobe (4-2). Après la longue demi-heure pendant laquelle rien ne s’est passé, tout s’enchaîne soudainement et tout est tenté : avec de la réussite pour Amiens, mais sans cette chance pour Strasbourg. De petites erreurs et un manque de précision font toute la différence au score. Le temps passé en zone offensive est indiscutablement à l’avantage des Strasbourgeois mais les Amiénois l’emportent au nombre de tirs cadrés : les Gothiques arrivent, s’installent et shootent rapidement.
Les jaunes et noirs ne sont pour autant pas en reste, et sur un magnifique coup de billard, ils refont une partie de leur retard : Mallette, à la bleue, décoche un tir qui traverse le trafic devant la cage et est dévié par Correia. Le palet se faufile entre les jambes du gardien pour finir au fond des filets (4-3).
Le match se transforme alors en une course contre-la-montre : les Strasbourgeois ont 12 minutes pour mettre le but de l’égalisation, les Amiénois doivent au contraire tenir 12 minutes. La tâche des Gothiques n’est pas aisée, d’autant que l’arbitre appelle coup sur coup deux pénalités contre eux. Heureusement pour eux, les powerplays restent improductifs : 2 tirs seulement sont tirés pendant les 3 minutes de supériorité strasbourgeoise. Il faut noter que les joueurs d’Amiens défendent avec ferveur et se jettent fréquemment sur la glace pour parer des passes. Il ne reste plus au coach de Strasbourg, Daniel Bourdages, que d’appeler un temps-mort pour faire sortir son gardien dans une ultime tentative. Ce sont finalement les Gothiques qui vont capitaliser sur cette décision, lorsque Nikolov intercepte le palet et l’envoie en direction des buts. Morissette, en échappée, l’intercepte pour le glisser dans les filets vides, ce qui enfonce le dernier clou dans le cercueil strasbourgeois (5-3).
Face-offs : 12 - 13
Tirs : 14 - 8
Le match serré jusqu’au bout s’achève sur le score de 5-3. Le plus frappant réside dans les erreurs défensives (mais pas spécifiquement celles des défenseurs) de Strasbourg, immédiatement utilisées et exploitées par l’adversaire amiénois. Comme le souligne justement Daniel Bourdages, “on fait tout le jeu ce soir, le nôtre et le leur”. Les Gothiques n’ont pas perdu une occasion de passer à l’attaque, mais sans les erreurs offertes, le score aurait été bien différent.
L’équipe strasbourgeoise, pourtant pleine de promesses et capable de grandes choses, prend du temps à se développer, mais le potentiel est bel et bien là. La saison a commencé désormais, et tous les détails comptent, toutes les erreurs se paient. Les Gothiques l’ont bien compris, et c’est la raison de leur victoire.
Samedi, la ligue Magnus reprend ses droits : les Amiénois reçoivent Neuilly-sur-Marne dans un match qu’ils abordent en tant que favoris ; l’Étoile Noire se déplace à Grenoble pour une nouvelle rencontre de rang, où il sera difficile d’accrocher sa première victoire, même s’ils feront tout pour.