En cette 4ème journée de coupe de la ligue, l’Étoile Noire de Strasbourg reçoit les Dauphins d’Épinal. Ces deux équipes s’étaient déjà croisées une semaine auparavant, lors de la 3ème journée, et les Dauphins s’étaient imposés sur le score de 5-3. L’histoire de la coupe se répète, ou presque, puisque ce soir, ce sont encore les Dauphins qui l’emportent, par 5 buts à 4, dans un match sans enjeu et sans construction.
Buts : Strasbourg : ; 27:59 Edouard Dufournet (ass Lionel Tarantino et Maxime Mallette) ; 31:33 Maxime Mallette (ass Pasi Petriläinen et David Brissette Cayer) ; 36:41 Julien Correia ; 58:31 Timo Kuuluvainen Epinal : 06:20 Maxime Boisclair (ass Fabien Leroy et Michal Petrak) ; 16:06 Michal Petrak (ass Toby Lafrance et Jan Plch) ; 18:32 Toby Lafrance (ass Jan Plch) ; 20:38 Niko Mantyla ; 47:08 Fabien Leroy (ass Jan Plch et Michal Petrak)
Pénalités
28' dont 10 à Cayer contre Strasbourg
24' contre Epinal
Photographe : Christophe Moreau
Ouverture du score de Boisclair
Gardien en jeu :
Strasbourg : Gilles Beck
Épinal : Loïc Lacasse
Le match s’ouvre sur un faux-rythme dès le début. Le manque d’enjeu pour ces deux équipes qui ne trouvent pas l’intérêt et la motivation dans cette coupe annonce la couleur du match à venir : l’important est de ne pas perdre de joueur sur blessure ou sur pénalités de match, la victoire ne vient qu’au second plan. Strasbourg entame pourtant bien et vite, profitant du fait que les Dauphins ne jouent probablement pas au maximum de leurs capacités, notamment Gallagher qui fait même résonner le cadre du but spinalien. Mais une erreur du portier strasbourgeois, qui sort de sa cage au mauvais moment, est rapidement transformée en but par Boisclair (0-1, 6’20).
Devant l’étrangeté et le manque de saveur de ce but, le jeu perd encore en intensité, si c’était toutefois possible. Cela est amplifié par les pénalités, sifflées avec une régularité et une fréquence qui coupent court toute velléité de construction : aucune des deux équipes ne peut bâtir d’attaque sans qu’une faute ne soit sifflée. Dans ce rythme cisaillé, il est difficile d’y voir clair dans la construction et le talent des deux équipes : aucune ne peut s’exprimer pleinement quand chaque duel à la bande est interrompu par une pénalité.
L’Étoile Noire, déjà bien en peine dans cette coupe, ne montre plus l’envie ni le coeur de jouer ; les Dauphins, même si leurs chances de qualification sont maigres, profitent du laisser-aller qui flotte sur la glace pour tenter des attaques esseulées. Simko est particulièrement présent, sans toutefois trouver la faille dans le rempart du gardien strasbourgeois.
Après une nouvelle pluie de pénalités, l’équipe d’Épinal joue à 5 contre 3. Le résultat ne se fait pas attendre : sur un centre phénoménal de Plch, Lafrance, très présent devant les filets, envoie un tir puissant. Le palet rebondit sur la cuirasse de Beck pour retomber illico dans la palette de Petrak, qui signe un but éclatant (0-2, 16’06). Si ce match brille par sa platitude, il est des actions, comme celle-ci, qui relève élégamment la qualité du jeu.
En revanche, la suivante ne souligne que la monotonie du train des erreurs malchanceuses : Lafrance, situé dans le coin, envoie un timide palet en direction des filets strasbourgeois, dans un angle complètement fermé. Le portier fait le papillon et, en fermant le but de ses jambières, emmène le palet au fond de ses filets (0-3, 18’32)
Face-Offs : 9 - 9
Tirs : 6 - 14
Photographe : Christophe Moreau
Cruchandeau défend sur Plch
La seconde période commence par une double supériorité numérique de l’Étoile Noire, qui monte sur la glace à 5 contre 3. À la surprise générale, les Strasbourgeois parviennent à perdre le palet. Mantyla s’en empare et s’envole en contre seul contre Beck. Il décoche un tir parfait qui crucifie le portier de Strasbourg pour augmenter encore un peu l’avance d’Épinal (4-0, 20’38).
Peut-être était-ce la goutte d’eau qui fait déborder le vase, ou l’étincelle qui met le feu aux poudres, mais quoiqu’il en soit, ce but redynamise l’équipe alsacienne, bien décidée à sauver l’honneur. Dans un rythme qui alterne les hauts et les bas, Dufournet et Tarantino concoctent une attaque rondement menée qui fait mouche : Tarantino remonte sur la droite et centre habilement en direction de son compatriote. Dufournet réceptionne la passe et envoie le palet tout aussi habilement pour enfin surprendre Lacasse (4-1, 27’59). Le gardien spinalien, tout comme le public de la patinoire, ne s’attendait visiblement pas à une attaque foudroyante de la part d’une équipe strasbourgeoise qui semblait avoir baissé les bras.
Il n’en est rien, ce but relance le match et le public. La suite ne se fait pas attendre, l’Étoile Noire redore son blason en remontant régulièrement en attaque. Petrilainen lance un slapshot depuis la bleue, que repousse Lacasse. Le palet n’est pas gelé et Cayer le contrôle, le passe à Mallette qui contournait le but. Il ne reste plus au Canadien que d’envoyer le palet derrière le portier qui n’a rien pu faire face à cette attaque (4-2, 31’33).
La cadence s’accélère alors, les Dauphins redoutent une possible remontée, les Strasbourgeois souhaitent égaliser, ou du moins, ne plus se laisser faire. Les pénalités ne cessent de tomber, et placent l’Étoile Noire en double powerplay. Décidément, les situations à 5 contre 3 semblent être le leitmotiv de ce match. Les jaunes et noirs tournent autour de la cage de Lacasse, assiégée de toutes parts. Le tir décisif jaillit de la crosse de Correia, alors à la bleue. Le gardien spinalien est masqué par Tarantino et laisse passer ce tir foudroyant (4-3, 36’41). La seconde période s’achève sur le même constat que le précédent : le match est très surprenant, dans un sens comme dans l’autre, mais finalement, il gagne en saveur lorsque les buts sont le fruit d’une construction d’équipe et non pas d’une suite d’erreurs maladroites.
Face-Offs : 10 - 6
Tirs : 13 - 3
Photographe : Christophe Moreau
Big save et gros match de Lacasse
Après deux périodes toute aussi surprenantes l’une que l’autre, tout peut arriver en cette fin de match, le pire comme le meilleur. Une seule constante reste certaine : la pluie de pénalités qui s’abat inexplicablement sur l’Iceberg. Une fois encore, les Dauphins jouent à 5 contre 3. Une fois encore, cela fonctionne : le palet circule bien entre les joueurs spinaliens, pourtant un peu effacés depuis quelques temps. Petrak sert Leroy, qui envoie une patate monstrueuse dans la lucarne gauche ; Beck n’a pas le temps de réagir (5-3, 47’08).
Le match est loin d’être fini aux yeux des locaux, qui retournent encore et encore à l’assaut : Gallagher et Cayer viennent se heurter à Lacasse, Cesnek essaie son slapshot, mais rien ne réussit. Ce n’est que tard dans le temps réglementaire, à seulement 90 secondes de la fin que Kuuluvainen inscrit un but contre ses ex-coéquipiers, en récupérant le rebond d’un tir de Cruchandeau (4-5, 58’31).
La dernière minute se joue à 6 attaquants pour Strasbourg, Beck ayant rejoint le banc. C’est peine perdue, aucune construction ne prend forme, les Dauphins bloquent tout et aucun tir n’est envoyé avant le buzzer final.
Face-Offs : 15 - 9
Tirs : 17 - 7 Le match se termine donc sur le score de 5-4, offrant à Épinal la seconde victoire en deux rencontres face à Strasbourg. C’était un match étrange, à l’intensité en dents de scie, tantôt très rapide, tantôt décousu et plat, tantôt à l’avantage d’Épinal, tantôt à celui de Strasbourg. Les deux équipes ont un potentiel indéniable, mais aucune ne s’est pleinement exprimée ce soir, car aucune ne voulait laisser des plumes inutilement dans la bataille. La rencontre en championnat entre ces deux rivaux régionaux promet un match savoureux, mais ce n’était pas le cas ce soir. Ce soir, ce sont les équipes spéciales qui ont travaillé : 6 des 9 buts ont été inscrits en powerplay, dont 3 en double powerplay !
La victoire revient à l’équipe qui a fait le moins d’erreurs. Si l’Étoile Noire a dominé les deux dernières périodes, les Dauphins avaient pris un ascendant trop important pour être remonté, même lorsque les erreurs ont disparu du jeu strasbourgeois.
Mathématiquement, l’Étoile Noire ne peut plus se qualifier en quart de finale de la coupe de la ligue. Cela confirme logiquement l’orientation que se donne l’équipe : jouer le championnat à fond. Les Dauphins, en revanche, ont leur destin en main : ils peuvent se qualifier s’ils gagnent encore tous leurs matchs de poule.
Strasbourg se déplace à Gap samedi, pour retrouver le championnat, puisque désormais, la coupe de la ligue est tombée à l’eau, avec les Dauphins.