5ème match du groupe A de la Coupe de la Ligue, les Ducs d'Angers et les Dragons de Rouen se disputent la 1ère place du groupe. Walls et Baluch demeurent dans l'infirmerie angevine alors que Riendeau et Guren sont absents pour les Normands.
Après la victoire 7 buts à 4 obtenue à l'aller, les Angevins ont un matelas confortable à conserver pour s'octroyer officiellement la 1ère place et la qualification pour les quarts. Les champions de France ne sont pas venus pour faire de la figuration et chaque rencontre entre ces deux équipes semble revêtir un caractère particulier.
Et cela se confirme dès l'entame du match où les joueurs de Rodolphe Garnier viennent tester Florian Hardy. Fabrice Lhenry n'est pas en reste et doit également rentrer rapidement dans cette rencontre. Ce premier tiers ne permet pas de dégager la domination d'une équipe plus qu'une autre et les situations spéciales seront l'occasion d'être les plus dangereux.
Mais si le jeu s'est nettement amélioré dans cet excercice pour les joueurs locaux, il n'est pas encore suffisant pour faire trembler les filets. Du côté des Dragons, le jeu est bien rodé et le palet circule avec habileté mais cela demeure insuffisant pour battre le portier angevin.
A cinq minutes du terme, Johan Skinnars fait le plus dur mais sa reprise heurte le bas du poteau, Lauri Lahesalu répondant aussi vite à cette occasion sur le contre mais c'est le bouclier d'Hardy qui fait la différence.
Photo : Franck Salot
Le retour des vestiaires du second tiers est marqué par une pénalité mineure attribuée à Angers pour un retour sur le banc tardif. Une sanction que n'apprécie guère Alex Stein, mais qui se concentre sur les consignes données à ses joueurs et ses plans modifiés. Il peut de surcroît compter sur un gardien angevin des grands soirs qui sort une mitaine assurée sur la tentative de Raphaël Faure pourtant bien isolé.
Le jeu est rapide, l'intensité et la tension montent d'un cran entre deux équipes qui se respectent. Le premier tournant de la rencontre aura lieu à la 24ème minute. Sur une action anodine et un coup de sifflet de l'arbitre, l'entraîneur des Ducs d'Angers, Alex Stein semble avoir une parole déplacée qui ne plaît pas à l'arbitre principal, Nicolas Barbez, lequel sanctionne l'équipe locale de deux minutes de banc mineur, une pénalité commentée à nouveau par Stein qui se fait alors exclure de la rencontre...
C'est en tribune que le technicien angevin assiste à la suite de la rencontre en compagnie des joueurs angevins blessés (Walls, Baluch et Sanchez). Simon Lacroix prend le relai d'une équipe locale qui semble remontée suite à cette décision, peu compréhensible et sans explication pour le public. La pénalité est tuée habilement, Eric Fortier s'offrant même un contre mal conclu. Et au retour à 5 contre 5, c'est Antonin Manavian qui décoche un slap lourd qui fait résonner le métal dans toute la patinoire.
Que ce soit à 5 contre 5, ou à 4 contre 4, les deux équipes ne se laissent aucun répit et, à chaque attaque, l'adversaire répond immédiatement, ce qui offre un jeu plaisant et construit. Jonathan Janil étant le principal animateur des relances et des solutions de tir des Dragons alors que, du côté des Ducs, Cody Campbell et Johan Skinnars semblent trouver certains automatismes.
A 4 minutes 30 du terme, sur une action anodine, Eric Fortier tente une passe levée qui finit dans le visage de son jeune coéquipier Alexis Crosnier. Ce dernier, touché, se couche immédiatement le nez en sang, ce qui oblige les deux équipes à regagner prématurément le vestiaire le temps de passer la surfaceuse. Le temps restant sera donc disputé après les 15 minutes de pause.
L'entame du dernier tiers va se disputer très rapidement, les coups de sifflet seront peu nombreux, pas de faute, pas de dégagement interdit ou de hors-jeu, et des gardiens qui remettent en circulation le palet rapidement.
Photo : Franck Salot
Le temps s'écoule et les gardiens se mettent de plus en plus en évidence. Fabrice Lhenry, pourtant battu et sur ses appuis arrières, réalise un arrêt miracle de la mitaine face à Crowder avant de tomber au sol, alors que Florian Hardy, pourtant masqué, tend avec justesse sa jambière sur un tir à ras glace de Thinel.
Les filets ne semblent pas prêts à trembler et seul le fer va retentir encore à deux reprises. Parti dans le dos de la défense, Skinnars s'offre un break et décide, pour une fois, de tirer en hauteur, avec réussite puisque Lhenry se met au sol mais le palet heurte la transversale. Pratiquement dans la continuité de l'action, Thinel, parti sur la droite de la glace dans un angle fermé, tente sa chance mais trouve à son tour le poteau gauche de Hardy.
Le match semble se diriger vers les prolongations et ce ne sont pas deux nouvelles pénalités rouennaises qui semblent changer cette destinée. Il est vrai que la défense des visiteurs, à l'image d'un Andrej Tavzelj, parfait, ne laisse rien passer. Janil, Lahesalu, Hudec et donc Tavzelj pressent haut leurs adversaires et les empêchent de mettre en place leur jeu de supériorité.
Les actions angevines les plus dangereuses seront deux contres où, par deux fois, Crowder tente de trouver Isherwood puis Borjesson dans des deux-contre-un, mais la crosse des défenseurs est trop courte pour reprendre le palet.
Dix minutes supplémentaires à 4 contre 4 sont donc nécessaires pour départager ces deux équipes. Mais rien n'y fait, ce sont les gardiens qui font la différence et ils vont réussir tous les deux un match parfait : un blanchissage, les attaquants n'ont pourtant pas à rougir ; la rencontre est intense et pourrait basculer mais, bien aidés par les défenseurs, les portiers internationaux français ne lâchent rien et emmènent tout le monde vers les tirs au but.
C'est Rouen par l'intermédiaire de Janos Vas qui s'élance en premier, rapide et bon manieur de palet, le centre rouennais s'offre un 360°C avec le palet avant de glisser le palet le long du poteau pour le 1er but de la partie.
Crowder tire au-dessus de la cage, là où Desrosiers voit son action repoussée d'un puck check efficace.
Photo : Franck Salot
C'est Campbell qui redonne espoir aux Ducs avec de multiples feintes qui mettent au sol Lhenry, pour finir d'un tir du revers en hauteur côté bouclier.
Marc-André Thinel ne trouve pas non plus la solution alors qu'Eric Fortier manque son tir. Trois tireurs n'ont pas suffi, place à un tireur de chaque côté. Le capitaine angevin, Jonathan Bellemare, prend ses responsabilités et, après avoir ramené le palet avec son patin, son tir en hauteur surprend Lhenry côté mitaine. Le capitaine rouennais, Thinel, répond avec efficacité, d'un tir précis entre les jambières.
Crowder puis Vas s'essayent tous les deux à cet excerice, sans réussite, d'un tir au-dessus ou d'un tir repoussé de l'épaule. Jonathan Bellemare revient une seconde fois et enchaîne un second but, sans préavis ni feinte, d'un tir du poignet sous la transversale, qui laisse de marbre le portier rouennais.
Marc-André Thinel n'aura pas le même succès, son départ sur la gauche, en essayant de mettre le palet à droite, trouve le bout de la jambière de Hardy qui signe avec cet arrêt la victoire angevine.
Ce score final de 0 à 0 reflète bien la rencontre et prouve qu'il n'existait pas ce soir de réelle différence entre les deux équipes. Les portiers ont réalisé un match de grande classe, repoussant chacun pas loin de 50 tirs, des tentatives qui prouvent également que, malgré ce score vierge, les deux équipes se sont lâchées et ont cherché à faire la différence. Du côté des Ducs, ce résultat, mais également la manière, confirme l'amélioration entrevue face à Briançon durant 40 minutes. La défense a joué son rôle avec efficacité et les trios offensifs ont semblé trouver une meilleure cohésion.
Du côté des visiteurs, la défense, et particulièrement Tavzelj, a été prépondérante dans la tenue du score. Celui-ci aurait pu évoluer si Thinel et Vas avaient eu plus de soutien sur certaines actions offensives.