Hier soir, à la patinoire municipale Trimolet, se jouait un virage important pour les deux premières équipes au classement de la poule D de la Coupe de la Ligue.
Patinoire Trimolet, Hockey Hebdo
Guillaume MEURISSE / Emily SIMON le 09/10/2013 à 15:00
Arbitres : M. Barcelo, assisté de Mme Torribio et M. Furet
Buts : Dijon : ; 10:31 Mikael Eriksson ; 32:46 Sébastien Gauthier (ass Peter Valier et Emmanuel Boudreau) ; 33:27 Daniel Ahsberg (ass Maxime Robichaud et Nicolas Ritz) ; 37:25 Daniel Ahsberg (ass Michal Korenko) ; 53:34 Nicolas Ritz (ass Peter Valier et Benoît Quessandier) ; 58:24 Sébastien Gauthier (ass Maxime Robichaud et Nicolas Ritz) ; 60:36 Daniel Ahsberg (ass Emmanuel Boudreau et Nicolas Ritz) Chamonix : 09:26 Jérémy Arès (ass Patxi Biscard et Clément Masson) ; 14:08 Kyle Hardy (ass Benjamin Rubin et Clément Colombin) ; 26:04 Brent Patry ; 30:40 Clément Masson (ass Kyle Hardy et Arnaud Hascoët) ; 39:38 Alexandre Audibert (ass Julien Tremblay et Brent Patry) ; 39:48 Jérémy Arès (ass Clément Masson et Patxi Biscard)
Pénalités
26 minutes contre Dijon
12 minutes contre Chamonix
Le contexte de la rencontre.
C’est la dernière journée pour les locaux. S’ils ont une nouvelle fois l’opportunité de se qualifier directement pour les quarts de finale, ils devront battre, même en prolongation, des Haut-Alpins arrivés sur la glace avec, entre les dents, la palette bien affûtée.
Pour les Chamoniards, c’est avant tout une occasion de se « racheter » (bien qu’ils n’aient pas démérité au match aller) et de prouver qu’ils ne sont pas pris dans la glace, la lame bloquée, et que leur série de trois défaites consécutives n’est qu’un mauvais souvenir.
S’ils gagnent ce soir, ils seront qualifiés pour les quarts à la place de l’actuel leader de la poule. S’ils parviennent en prolongation, ils mettront toutes les chances de leur côté pour faire partie des deux équipes qui pourront continuer l’aventure. Enfin, si la soirée n’est pas à la fête pour le Chamois, il aura une dernière possibilité d’en être à Morzine-Avoriaz avec, tout de même, le risque de tout perdre.
L’importance de l’issue de cet affrontement devrait être à la hauteur du spectacle que devront proposer les deux équipes, devant une assistance principalement vêtue de bleu, suite à l’appel des Archi’Ducs, les supporters dijonnais.
Photographe : Emily Simon
Kyle Hardy célèbre un but pour Chamonix
La rencontre commence mollement, les joueurs veulent aller de l’avant mais sans prise de risques. On assiste à la réplique d’un match de tennis durant environ cinq minutes pendant lesquelles les portiers auront à gérer chacun un tir direct sans grand danger et ce malgré une opportunité de jeu de puissance en faveur des locaux.
L’observation prenant fin, les Chamois prennent l’ascendant sur les Dijonnais et proposent un jeu collectif qui s’installe régulièrement dans la zone défensive des Ducs.
C’est un peu avant la moitié de ce premier vingt que, logiquement, Jérémy Ares, d’une reprise de volée fulgurante, slappe en pleine lucarne droite d’Henri-Corentin Buysse pris de vitesse, une passe provenant de Patxi Biscard situé dans l’axe des cages [9’26 ; 0-1]
Alors que Aram Kevorkian a rejoint le banc de pénalité pour avoir fait trébucher son adversaire, une erreur de passe offensive permet à Sébastien Gauthier d’intercepter le palet, de le transmettre dans la course de Mikäel Eriksson qui partira en break face à Clément Fouquerel, mais n’aura pas la possibilité de prendre sa chance puisque, sur le repli défensif, le dernier défenseur chamoniard sera obligé de faire trébucher son adversaire.
L’arbitre de la rencontre, Mr Barcelo, lève, sur cette action, les deux bras vers le ciel pour signifier qu’il accorde un tir de pénalité aux Ducs. Mikäel Eriksson patine avec peu d’élan en direction de la cage, dribble suffisamment lentement pour déstabiliser Clément Fouquerel qui, à défaut de solution, se couche sur la glace. Dans un énième maniement de la crosse, le Suédois logera du revers un palet au-dessus de la botte du Haut-Savoyard. [10’61 ; 1-1]
Henri-Corentin Buysse est chahuté et recevra, sur son dos, un Chamoniard après en avoir vu passer un autre qui a fini dans le fond du filet.
Kyle Hardy ira planter un poignard dans le dos de ses anciens coéquipiers dijonnais en récupérant et transformant une passe de l’imposant Benjamin Rubin [14’08 ; 1-2]
Le chrono, victime d’un problème technique et clignotant comme un sapin de Noël depuis l’échauffement, sonne la fin du premier tiers.
Photographe : Guillaume MEURISSE
Henri-Corentin Buysse sollicité
La tendance semble s’inverser sur les premières minutes suivant la reprise. Les Dijonnais jouent mieux, plus structurés, proposant des solutions de passes, s’appliquant sur les réceptions et parvenant à prendre des tirs.
Certains coups portés auraient pu être sifflés par Mr Barcelo contre les locaux lors de plusieurs actions s’il les avait vus. Les esprits s’échauffent et deux joueurs seront envoyés en prison, l’un pour cinglage et l’autre dureté.
Daniel Ashberg alourdit la punition dijonnaise en accrochant un adversaire.
Les Chamois profitent de l’occasion et du surnombre pour s’installer dans la zone. Le palet circule, Laurent Gras ruse de déplacements pour venir masquer le portier dijonnais mais Michal Korenko semble ne pas avoir jugé bon d’écarter le joueur.
Brent Patry reçoit le palet, arme et lance un tir sur la cage. Henri-Corentin Buysse, contorsionné pour voir la rondelle, ne peut rien faire et le disque passe sur gauche à mi-hauteur de cage, sous la mitaine, et franchit la ligne de but. [26’04 ; 1-3]
L’écart se creuse, les Dijonnais accumulent les fautes et doivent évoluer en infériorité numérique. Le système des visiteurs est bien rodé et le centre devant la cage parvient régulièrement à masquer le portier des Ducs. Les passes proviennent de derrière la cage en direction de la défense, pour les tirs éloignés, ou de la petite zone pour des reprises rapides.
L’arbitrage n’est peut être pas entièrement exempt de tous reproches, notamment sur une obstruction justement sifflée contre Ashberg, un Chamoniard veut en découdre en tentant d’essuyer son gant en direction du visage de son adversaire sans y parvenir. Ce dernier aurait pu être également sanctionné, histoire de calmer ses ardeurs, or ce ne sera pas le cas.
Dijon, en infériorité, aligne un carré composé de Nicolas Ritz, Mikäel Eriksson, Benoit Quessandier et Maxime Robichaud mais, malgré leurs efforts, Chamonix trouve la faille et Clément Masson, assisté de Kyle Hardy, trouve une nouvelle fois le filet [30’40 ; 1-4]
Jarmo Tolvanen, sur cette dernière action, décide de prendre un temps mort et explique au tableau le système de jeu de son adversaire et les solutions à apporter. Cette phase très importante hier soir va radicalement changer le fil du jeu.
En l’espace de trois minutes, les Ducs vont anéantir les espoirs de leurs adversaires. Sébastien Gauthier laisse traîner sa palette contre le deuxième poteau de Clément Fouquerel, il sera servi par Peter Valier et n’aura plus qu’à pousser le palet entre la botte du gardien et le montant de la cage. [32’46 ; 2-4]
Dans la foulée, Daniel Ashberg, complètement démarqué devant la cage, reçoit le palet de Andersson depuis la bande, et prend à contre pied le portier des Chamois. [33’27 ; 3-4]
Les Dijonnais ont repris confiance. Chamonix, un peu abasourdi peut-être, tente de freiner les offensives adverses sans y parvenir alors qu’on ne peut pourtant pas dire qu’ils ont réellement baissé les bras.
Dijon pousse fort, aidé par ses supporters, et, sur une action quasi individuelle, Daniel Ashberg, encore lui, permet l’égalisation au score, très peu de temps avant la fin du second tiers, en lançant un palet, de la ligne bleue, qui passera entre les jambes et du défenseur face à lui mais aussi de celles de Clément Fouquerel. [37’25 ; 4-4]
Après une remontée inespérée du DHC, les deux équipes regagnent les vestiaires dans la cohue, séparées par les arbitres de lignes.
Photographe : Emily Simon
but des Dijonnais
Les joueurs rejoignent le glaçon, l’engagement est donné mais les minutes s’écoulent avant de voir une évolution du score en faveur de Chamonix.
Il faut bien l’admettre, les actions sont rapides, de plus, les infos concernant l’accident de Matthias Aman étant préoccupantes, je n’ai pas vu les actions qui ont, en l’espace d’une dizaine de secondes, permis à l’équipe de Chamonix de reprendre l’avantage d’abord en supériorité numérique, par Alexandre Audibert [49’38 ; 4-5] puis creuser l’écart sur l’action suivante par Jérémy Ares alors que les deux équipes jouaient au complet [49’48 ; 4-6].
Les clubs se livrent un duel acharné sous les encouragements des Archi’Ducs. Les actions pleuvent et, après une progression dijonnaise en triangle, Nicolas Ritz, comme à l’échauffement, ajuste d’une reprise de volée la lucarne gauche, côté mitaine, du gardien haut-savoyard. [53’44 ; 5-6]
Sébastien Gauthier réalise l’exploit d’égaliser depuis la ligne bleue. Le tir en direction du masque du gardien oblige celui-ci à se protéger en ayant comme reflexe de mettre la mitaine. Le palet, ralenti dans sa trajectoire, touche le bord du panier et tombe par-dessus l’épaule droite de Clément Fouquerel qui, de rage, se retourne et jette sa crosse sur la cage.
Les deux compositions devront continuer leurs efforts et s’affronter jusqu'à la douloureuse mort subite. A ce jeu-là, c’est Dijon, avec un triplé de Daniel Ashberg, qui sort son épingle du casque, peu de temps après la mise en jeu et se qualifie pour accéder directement aux quarts de finale de la Coupe de la Ligue. [60’36 ; 7-6 OT]
C'est sans avoir à rougir que Chamonix repart en direction des montagnes, ils devront "faire le nécessaire" face à Morzine-Avoriaz pour éviter de passer à côté de la fête. Les Dijonnais ont fait preuve de coeur pour revenir dans la partie et remporter la rencontre leur permettant d'accéder aux quarts de finale de cette compétition.