Une place pour les quarts de finale. Le ticket pour y retrouver Angers. L’enjeu de ce match est plutôt simple. Strasbourg s’est imposé au match allé au Coliseum (3-4), mais reste sur trois défaites de rang, championnat et coupe de la ligue confondus. Si les Gothiques ont pour leur part oblitéré les Scorpions (9-1), ils sont restés sans voix le week-end dernier à Briançon (5-0). L’Etoile Noire, au complet, a tous les atouts en main pour franchir la marche, d’autant que leurs adversaires du soir devront se passer de leur maître à jouer, Martin Gascon, blessé.
Arbitres : M. Bourreau ass. M. Courgeon et Mme Boniface
Buts : Strasbourg : ; 11.34 Sébastien Trudeau (ass Michal Cesnek) ; 26.33 Jan Pardavy (ass Sébastien Trudeau) ; 26.53 Julien Correia (ass David Striz et Cody Carlson) ; 41.50 Sébastien Trudeau (ass Edouard Dufournet) ; 51.47 David Striz (ass Jan Pardavy et Edouard Dufournet) Amiens : 03.35 Romain Carpentier ; 33.23 Fabien Kazarine (ass Mathias Arnaud et Nicolas Leclerc) ; 39.26 Danick Bouchard (ass Valentin Claireaux) ; 40.18 Danick Bouchard (ass Jimi Santala)
Pénalités
6 mn (3 x 2 mn) contre Strasbourg
12 mn (6 x 2 mn) contre Amiens
Lignes Strasbourg
1ère ligne : Trudeau/Dufournet/Pardavy [Cesnek-Suchanek]
2ème ligne : Cibula/Lyall/Correia [Turcotte-Stritz]
3ème ligne : Michel/Marcos/Bourgaut [Cruchandeau-Carlson]
Qui prendra l’avantage ?
Les deux équipes, un peu crispées devant l’enjeu, démarrent assez prudemment la rencontre. Valentin Claireaux est le premier à se signaler en ratant le cadre (2’30). Tandis que personne ne semble encore prendre significativement le pas sur l’autre, Amiens va ouvrir le score assez opportunément. Romain Carpentier gratte le palet sur un engagement en zone alsacienne, fonce directement à la cage et fait tinter le poteau du revers. Vladimir se retourne, trop tard. Le palet est bien rentré (0-1 à 3’35).
Photographe : Christophe Moreau (archives)
Strasbourg réplique avec Trudeau qui teste la mitaine de Sopko depuis l’aile (4’52). Amiens rush de son côté avec David Bastien, Suchanek prend deux minutes pour obstruction sur cette séquence (5’08). A part un énorme slap de la bleue, comme il les affectionne tant, de Kevin Dusseau (6’30), le power play picard peine à s’installer.
Suite à une mauvaise relance d’Olsson, Pardavy puis Trudeau s’offrent deux belles occasions devant le but (8’49). Cibula rate son contrôle alors qu’il était bien placé en face de Sopko (9’30). Bourgaut fait le tour de la cage mais ni Michel ni Marcos ne reprennent son centre au second poteau (10’32). Comme chanteraient les supporters : « Ca chauffe, ça chauffe, ça va rentrer ! »
Et effectivement, ça finit par rentrer. Cesnek remonte seul la glace, fait mine de centrer à mi-glace mais temporise encore avant de passer à Trudeau, nez-à-nez avec Ramon qui n’a qu’à pousser à bout portant (1-1 à 11’34).
Ce but vient récompenser les efforts strasbourgeois des dernières minutes alliant une propreté en défense et une grosse pression en zone offensive, qui se poursuit. Comme deux minutes plus tôt, Bourgaut remet au milieu, le puck glisse devant Sopko sans que Marcos ni Michel ne parviennent à le reprendre (12’52). Dufournet, inarrêtable, se lance dans un festival de contrôles de la crosse et des patins pour se débarrasser de son défenseur et repique vers Sopko qui se couche, presque battu (14’20).
Kevin Dusseau doit commettre un retenir sur cette action (14’22). Cibula atteint le plastron du gardien amiénois après un engagement gagné (14’38). Stritz loupe son tir, mais le centre mou ainsi produit aurait pu être tout aussi périlleux pour les Gothiques (14’50). Le power play n’arrive pas ensuite à s’établir.
Dernières tentatives pour prendre l’avantage avant la pause : Romain Carpentier lance sur Vladimir qui repousse le palet vers le haut, puis l’accompagne de tout son bras pour ne pas se faire lober (17’50). Bastien érafle la pointe de la botte de Hiadlovsky (19’15). Marcos rentre en zone et transmet à Michel dans l’axe qui a le temps d’ajuster son slap, un genou à terre, néanmoins repoussé de la jambière par Sopko (19’30).
Deux minutes après le coup d’envoi du second tiers, c’est l’Etoile Noire qui se montre la plus menaçante par l’intermédiaire de Cruchandeau, deux fois depuis la ligne bleue (22’08 et 22’13), puis Carlson, plus puissant, de l’autre côté (22’21). Cibula, bien lancé par Stritz, se retrouve face à Ramon, mais il attend un peu trop avant de prendre le tir (23’50).
Photographe : Partrick Farina (archives)
Aziz Baazzi part en prison pour charge incorrecte (24’45). Le power play se construit, Pardavy, bien décalé par Trudeau, touche le poteau (25’06). Sopko fait trébucher Suchanek qui faisait le tour de sa cage (25’51). Celui-ci prendra sa revanche en déviant un centre de Pardavy placé à la ligne rouge, après une efficace circulation du palet (2-1 à 26’33, assisté de Sébastien Trudeau, en double sup. num.).
Il reste encore une pénalité, et Correia ne va pas manquer de la convertir. Mis sur orbite par Stritz, il s’échappe sur l’aile, lance à angle fermé et trouve un espace libre, quelque part sous le bras du gardien (3-1 à 26’53 assisté de Cody Carlson en sup. num.).
L’Etoile Noire a pris une sérieuse option en seulement vingt secondes. Bastien sonne la charge pour son camp et shoot après une jolie feinte (27’20). Turcotte se met à la faute pour obstruction (27’53). Le power play amiénois s’ancre en zone adverse. Bouchard abat Carlson, malencontreusement placé sur sa trajectoire de tir (29’20). Ce dernier se venge en se couchant pour bloquer un autre essai du deuxième meilleur pointeur de la ligue (29’44), alors que la température commençait à grimper pour l’unité locale de penalty kill.
Les deux minutes suivantes seront à l’avantage du premier trio jaune et noir. Pardavy dérobe la rondelle en zone neutre et orchestre un long shift de sa ligne, profitant d’un petit coup de moins bien de leurs vis-à-vis.
Amiens reprend immédiatement les choses en main. Mathias Arnaud se signale d’une première frappe de la bleue (33’12), puis d’une seconde, que Fabien Kazarine, en embuscade dans le slot, peut reprendre après rebond (3-2 à 33’23, assisté de Nicolas Leclerc).
Amiens s’empare du momentum, Strasbourg reste toutefois présent. Hiadlovsky doit encore employer sa mitaine contre Bastien (34’16). Mathias Arnaud visite le banc des pénalités pour une obstruction (36’11). Le power play est parfaitement en place, mais aucune solution n’est trouvée. Trudeau depuis l’aile se présente seul sans parvenir à feinter le très capé cerbère slovaque.
Strasbourg achève ce second 20’ d’une bien malheureuse manière. Tandis qu’il ne reste qu’une trentaine de secondes à jouer, Bouchard centre depuis le côté droit. Turcotte, dans le slot, voulant dégager le puck qui arrivait vers son gardien, réalise une légère bévue en repoussant le bout de caoutchouc dans sa cage (3-3 à 39’26 assisté de Valentin Claireaux).
Un nouveau match commence donc, et à tombeau ouvert, puisqu’il ne faut que 18 secondes pour que le « premier but » ne soit inscrit. Pressé par Bouchard derrière la cage, Suchanek dégage le palet en direction de Jimi Santala. Celui-ci centre-tir pour le top scorer canadien qui n’a plus qu’à dévier au fond des filets (3-4 à 40’18).
L’Etoile Noire repart de l’avant avec Marcos qui franchit la ligne du hors-jeu et donne à Bourgaut, excentré, qui tente d’aligner Sopko. Vincent Bachet par en prison pour obstruction sur cette action (41’30), et le power play local sera cette fois rondement mené. Dufournet fait le tour de la cage, passe entre deux défenseurs et trouve Trudeau lancé au second poteau qui parachève le one-timer (4-4 à 41’50 en sup. num.).
Photographe : Christophe Moreau (archives)
Il n’aura pas fallu longtemps aux Bas-rhinois pour égaliser, et bien malin celui qui pourrait prédire maintenant l’issue du match.
Le power play suivant, résultant d’un accrocher de Matt Lyall (42’47), ne tourne pas aussi favorablement pour les Amiénois. S’il est bien établi, on ne note aucune occasion franche. C’est à égalité numérique que Santala touche l’épaule de Hiadlovsky (45’45).
S’en suit une série d’attaques-défenses au cours de laquelle les deux formations se neutralisent réciproquement. Bourgaut se heurte une nouvelle fois à la mitaine de Sopko depuis l’extérieur (48’55).
Quelques minutes plus tard, le match bascule. Dufournet coupe une passe et engendre un revirement en zone amiénoise. Il ne tire pas, préférant passer à Trudeau qui se rate. L’arbitre lève le bras pour une pénalité différée à l’encontre de Fabien Kazarine. Elle ne sera jamais purgée. Le palet arrive dans la palette de Suchanek qui dispose d’assez d’espace devant lui pour bien viser. Il décoche un magnifique tir du poignet en pleine lucarne (5-4 à 51’47, assisté de Jan Pardavy et d’Edouard Dufournet).
Amiens a moins de 10 minutes pour réagir avant que les quarts de finales ne s’éloignent définitivement. Bastien pousse et force le gardien à se coucher (53’58). Turcotte perd sa crosse, déclenchant une phase bouillante où les Gothiques frôlent d’un cheveu l’égalisation (55’).
En cette fin de match, Amiens a le palet et Strasbourg défend, à l’exception de ce contre de Michel et Marcos mal exploité (58’24). Sopko sort à 58’59, les Picards s’implantent en zone adverse et Vladimir Hiadlovsky doit sortir un énorme arrêt trois secondes avant la fin. Heikki Leime prend alors son temps mort, mais le miracle ne se produit pas.
L’Iceberg peut exulter, l’Etoile Noire a gagné le droit d’aller défier Angers.
Un match à rebondissements et à suspens, voilà ce à quoi auront eu droit les 300 invités (étudiants, handicapés) du Conseil Général du Bas-Rhin. Strasbourg a décidé cette année de s’intéresser sérieusement à cette coupe et cela se traduit concrètement sur la glace. Actuellement à 32% en Magnus (n°1) et à 34,48% en Coupe de la Ligue (second derrière Epinal 34,78%), le power play aura été un sérieux atout dans cette victoire. Des sorties de zones soignées, un échec avant agressif dans le bon sens du terme, l’Etoile Noire est sur le bon chemin. Une fois gommés les quelques égarements défensifs, elle sera prête pour affronter les défis de taille qui se profilent à l’horizon : Grenoble, puis Angers, en championnat et en Coupe de la Ligue.
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