C'est dans une patinoire de Méribel comble que se déroulait l'édition 2013 de la Coupe de la Ligue entre Chamonix et Rouen, avec les habituels problèmes de sécurité de début de rencontre causés par une absence de filets protecteurs derrière les cages et des plexiglas taille basse dans les sorties de zones. Moralité, un public poussé hors des secteurs dangereux et, comme chaque année, quelques palets dans le public, avec la question de savoir si une patinoire en délicatesse avec les normes de sécurité et qui accueille de la D2, avec tout le respect qu'on lui doit, est bien apte à abriter une finale de coupe nationale ? Contrepoint positif avec les deux groupes de supporters rouennais et chamoniards bien présents pour animer positivement cette finale et qu'il convient de saluer comme ils le méritent.
Merci qui ? Merci plexiglas !
La rencontre commence avec une pénalité contre Chamonix pas forcément évidente à 0'40, suivie d'une seconde moins de deux minutes plus tard avec, à la clef, un 0'54 seconde de killing play pour les Normands qui vont laisser passer l'occasion face à un Fouquerel à son avantage, et ceci avec un but refusé pour une interférence en zone gardien plus que discutable, le joueur n'ayant aucun contact avec le gardien et ne stationnant pas, à l'évidence, devant lui. Pour nous, un but clairement valable, le premier d'une trop longue liste ce soir.
A 4'03, les Chamois répliquent avec un lancer du très remuant Terrier qui trouve la mitaine de Girard. On comprend alors que l'explication va se jouer entre une équipe normande plus physique, au fond de jeu et placements de qualité, et des Haut-Savoyards plus rapides et qui vont proposer des contres intéressants.
Une première sanction mineure contre Rouen, à 6'09, va se payer cash avec une défensive des champions de France assez lente devant Girard. Hardy lance et touche le poteau de Girard, le palet revenant plein centre devant la cage et se voyant repris par Gras, très opportuniste, qui ouvre le score à 6'29. (1-0)
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photographe : Laurent Lardière |
Rouen remporte la Coupe de la Ligue |
Les joueurs de Garnier construisent alors davantage en attaque mais permettent à Chamonix de contrer à plusieurs reprises, avec plusieurs fautes non sifflées, comme un premier coup de crosse d'un Manavian, qui sera plus que limite ce soir, ou de plusieurs cinglages chamoniards sur des porteurs de palets adverses.
Fouquerel propose alors plusieurs arrêts de qualité dont un qui le voit récupérer un palet qui roulait sur sa ligne alors que Rouen se montrait dangereux en jeu de puissance à 10'18.
Pourtant, malgré certaines actions dangereuses, on ne peut pas dire que le grand Dragon dominait clairement son sujet, et il allait falloir attendre la fin de la période pour le voir bénéficier d'un joli coup de pouce
avec un plexiglas qui renvoyait devant la cage un palet qui devait logiquement arriver derrière cette dernière, Fouquerel, victime de l'affaire, voyant Desrosiers marquer le but égalisateur à quelques secondes de la pause seulement. 1-1 à 19"48.
Nos lecteurs rouennais pourront rétorquer à un tel coup du sort qu'ils avaient connu la même affaire face à Grenoble dans une édition précédente. Certes, mais nous avons, encore une fois, un rebond normalement incompatible avec une enceinte aux normes, ce qui questionne, comme nous le disions au départ, sur le choix de Méribel tout simplement. Pour rappel, c'est le troisième but grotesque en cinq éditions.
Merci qui ? Merci l'arbitre !
La seconde période sera marquée par une baisse très sensible du niveau d'un arbitrage déjà médiocre en première période et qui va, hélas, toucher le fond. Soyons clairs, et nos articles le prouvent, nous ne pratiquons pas la chasse à l'arbitrage et considérons que, comme un sportif qu'il est, l'arbitre peut avoir ses bons et mauvais jours. Le problème, c'est que lorsque l'on a, ici, de nombreuses décisions cruciales qui sont soit totalement contestables, soit franchement peu compréhensibles, et ceci lors d'une finale, cela pose des questions mais nous y reviendrons.
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photographe : Laurent Lardière |
A. Rech, artisan de la victoire des Dragons |
La pause reprend avec une pénalité pour surnombre à 24'29 pour Rouen, alors qu'un contre chamoniard dangereux allait tenter sa chance sur le but adverse, étrange pénalité qui semble sifflée plus de vingt secondes après son constat tout comme, par la suite, un avertissement au banc des Dragons pour retard de jeu alors qu'un même avertissement avait déjà été adressé, entraînant normalement lors du second une pénalité automatique, avant qu'une charge totalement scandaleuse à retardement sur la nuque d'un Chamoniard soit totalement ignorée par les deux arbitres à 25'44.
Une nouvelle pénalité différée est infligée à Guren qui semble, en fait, avoir fait deux fautes sucessives à 28'55, et va conduire à un nouveau but des Chamois, assez semblable au premier, à savoir un premier lancer renvoyé sur Girard, Hascoet reprenant victorieusement à 30'43, bien aidé par une certaine passivité de la défense rouennaise devant son gardien. (2-1).
Rouen va alors égaliser dès l'engagement grâce à un superbe travail de Rech qui trompe Fouquerel à 30'59 pour une égalisation splendide qui souligne la qualité de la rencontre. 2-2
Mais Chamonix, déchaîné, enchaîne les contres dans un ensemble de plus en plus débridé et va, après plusieurs passes rapides, trouver Terrier qui redonne de l'avance aux joueurs de coach Gros à 32'47. 3-2
Rouen va alors subir deux pénalités en fin de période dont un second surnombre qui va permettre à Chamonix de se donner de l'air. Notons au passage que le petit jeu qui consiste à envoyer systématiquement en prison un joueur qui n'est pas le bon pour permettre à la brigade restée sur la glace de souffler davantage est puni, normalement, en cas de récidive...de bonne guerre certes mais, à la troisième version de la même copie, la ficelle est un peu grosse sauf pour les arbitres ce soir.
A 37'41, Terrier inscrit son doublé en reprenant un palet renvoyé par le corps d'un défenseur, et crée un écart significatif. 4-2.
Sur une dernière offensive avant la pause, et tandis que les regards en tribune de presse vont du chronomètre à la glace, un Chamois lance et trouve une superbe lucarne qui allume la lampe juste avant la sirène. Cette version, confirmée par l'auteur de l'article et toute la tribune presse, ainsi que par nos photographes situés autour de la glace, n'est visiblement pas celle des arbitres qui annulent le but en suscitant la bronca du public chamoniard.
Une décision difficile à comprendre alors que l'un des deux était dans l'axe de la cage, mais qui va clairement peser sur le reste de la rencontre. Nous proposons la photo avec, en incrustation, le temps de L'Equipe TV qui semble différent de celui du chronomètre de Méribel, les commentaires dans la vidéo que vous pourrez entendre parlent d'un décalage de quelques secondes en moins à Méribel, ce qui valide d'autant plus le but inscrit par Chamonix. Nous sommes ici au second but refusé de manière totalement injustifiée.
Photo et Vidéo : Origine youtube : Titre Vidéo non modifiable....
Merci qui ? Merci Lhenry !
Après qu'une partie du public ait copieusement sifflé les arbitres à leur retour sur la glace, on découvre que Rouen a changé son gardien, Lhenry arrivant à la place d'un Girard qui n'avait pas forcément beaucoup à se reprocher.
La rencontre, un peu plus lente, est assez équilibrée, avec des montées de part et d'autre et des mouvements collectifs intéressants à suivre.
A 45'28, un coup de sifflet sanctionne....quoi exactement ? Mystère en tribune de presse qui voit Rech se présenter pour un tir de réparation qu'il transforme. Fouquerel aurait-il lancé sa crosse ? Il tient sa crosse d'une main et, sur les images, tente de harponner le palet et se fait arracher involontairement sa crosse par Rech qui conserve le palet et ne tombe pas. Pour mémoire, le règlement parle d'une crosse lancée intentionnellement vers le palet, ce qui n'est absolument pas le cas ici. Fouquerel risquait au maximum deux minutes. Nouvelle décision qui nous surprend mais réduit le score à 4-3, après une transformation de Rech qui parvient à glisser le palet entre les jambes de Fouquerel. Troisième but injustifié de la soirée.
Les remontées chamoniardes paraissent alors moins tranchantes, et les Chamois semblent quelque peu émoussés physiquement, tandis que Rouen déroule toujours avec un jeu collectif efficace. Une seconde charge, coude en avant, de Guren sonne un Chamoniard, échappe à l'arbitre tandis que Manavian, bien cinglé sur une remontée de palet, n'obtient rien lui non plus, deux actions assez évidentes et visibles.
A 52'01, Chamonix prend deux minutes pour un faire trébucher de Terrier, plus que contestable une nouvelle fois, et Rouen ne va, cette fois, pas laisser passer l'occasion avec une réalisation à 53' de Guenette qui égalise. 4-4. Nous sommes au quatrième but de la soirée en cause directe du duo arbitral.
Ayant sans doute mieux géré les efforts physiques, Rouen va alors s'en remettre à Vas pour prendre le large d'un superbe but, fait de vitesse et précision, à 53'23, l'intéressé étant, sans conteste, avec Rech, la seconde menace offensive la plus en vue ce soir. 4-5
Chamonix va alors demander un temps mort, puis repartir à l'assaut des buts que Lhenry, avec toute son expérience, va préserver.
Le gardien international va effectuer plusieurs arrêts en mitaine de belle facture, et s'interposer avec brio sur des tentatives devant sa zone. Malgré plusieurs tentatives de Chamonix,
c'est Rouen qui va conclure en cage vide par Thinel, et donner à l'affaire un écart pas forcément mérité vu les circonstances. 4-6
Merci qui ? A l'auteur de l'article qui dit ce qu'il pense
Si nul ne pourra contester que Rouen mérite de gagner cette coupe, l'écart trop important entre les deux équipes pose incontestablement problème. La faute à plusieurs facteurs, on est désolé de le dire, qui pointent du doigt plusieurs réalités négatives que le hockey français devrait bien s'employer à corriger. Le premier est la roulette russe "plexiglas" de Méribel qui était, ce soir, défavorable à Chamonix comme, certes, elle pouvait l'être et l'a été à Rouen par le passé. Précisons que ce problème dépasse de loin certaines tendances de ce type que l'on peut retrouver sur des glaces de Magnus. Ajoutez une seconde roulette russe qui n'est pas encore tombée sur la case noire, à savoir l'insécurité de cette patinoire, et vous aurez un ensemble à revoir. Peut-on organiser une finale de Coupe dans une enceinte dépourvue de filets de protection et avec des plexiglas trop bas et inchangés depuis vingt ans ? Réponse non. Imaginons une finale avec trois buts inscrits avec de tels rebonds et le ridicule ne tue plus....n'imaginons pas un palet tendu arriver au contact de la tête d'un spectateur....
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Photographe Laurent Lardière |
Rouen s'impose au final . |
Second motif de mécontentement, le corps arbitral qui a officié ce soir. Nous prenons nos responsabilités pour écrire ce paragraphe, et considérons qu'il nous arrive d'écrire que tel joueur, tel coach est totalement à côté du sujet, et que donc cela peut également être le cas d'un arbitre, dont nous jugeons les prestations et non la personne que nous ne connaissons pas et respectons par principe.
Passons sur les deux juges de ligne, et rapidement sur Monsieur Barbez que l'on avait connu meilleur au Winter Game par exemple, pour dire qu'il n'a pas été convaincant ce soir mais que l'on sait capable, et heureusement, de mieux arbitrer. Par contre, avouons que les prestations de Monsieur Rauline, que nous n'avons clairement jamais vu à son avantage depuis qu'il officie en Magnus questionnent. N'ayant jamais trouvé, et c'est le seul arbitre dans ce cas pour la rédaction de HockeyHebdo, la faveur d'un seul de nos journalistes depuis deux saisons, l'intéressé a même multiplié les coups d'éclats avec un arbitrage international, lors du tournoi de Lyon, qui restera dans les mémoires d'une équipe danoise pourtant victorieuse, sans parler de la rencontre Villard-de-Lans - Morzine-Avoriaz, en playoffs, la saison dernière, qui avait atteint des sommets inégalés pour nous dans ce domaine. Oui certes, la critique est facile et l'art difficile, mais il existe de nombreux arbitres, pour ne pas dire tous en élite française, qui sont meilleurs ! Ne pouvait-on pas désigner, pour cette finale, un Bourreau, Bergamelli, Colleoni, Bliek, Fabre pour n'en citer que quelques-uns ?
Le principe dans les ligues professionnelles de sport n'est-il pas de choisir, pour la finale, les meilleurs des meilleurs ? Si ce n'est pas le cas, quelles sont les règles pour les désignations en France ? Si l'on nous explique que Monsieur Rauline est en tête des évaluations des arbitres élite, alors il faut clairement changer les évaluateurs ! En envoyant, par ailleurs, des arbitres trop jeunes et inexpérimentés sur de tels événements, on parvient, comme ce soir, à jeter le trouble et le discrédit sur le corps arbitral dans son ensemble.
Nous sommes tout de même, ce soir, sur 4 buts refusés injustement ou directement provoqués par des décisions arbitrales totalement contestables et qui ne résistent pas aux images vidéos. C'est pour nous un record absolu ! Pour rappel, nous sommes en double arbitrage, ce qui théoriquement permet une meilleure supervision.
Si, pour conclure, et
encore une fois en respectant totalement les Rouennais qui méritent leur victoire et ont eu au reste un but refusé en première période, on se tourne ce soir vers Chamonix, son public et ses dirigeants, ils peuvent tout de même lucidement dresser une liste assez exceptionnelle de faits négatifs et qui ont faussé la rencontre, dont les causes sont à chercher dans l'amateurisme et les approximations des instances du hockey français actuel.
Pour finir sur une note optimiste, merci à l'équipe d'accueil du club de Méribel qui a fait un excellent travail avec la presse et dont nous saluons le professionnalisme et la sympathie.