Photographe Laurent Lardière

C.Tartari ouvre le score

Rouen n'y est pas du tout !


Le début de rencontre prudent des deux équipes offre des sorties de zones laborieuses, Guénette, en capitaine du jour, s'offre un premier lancer qui trouve le masque de Zajkowski. Tandis que Rouen, sur son jeu placé, semble plus dangereux que Grenoble dans le même exercice, le jeu de mouvement des BDL produit une impression inverse, avec les joueurs de Martel capables de prendre de vitesse une défensive normande un peu trop lente.

Disons-le tout net, le niveau de jeu proposé dans cette finale restera assez moyen des deux côtés, tant collectivement avec un bémol pour Rouen en dernière période que défensivement avec le bémol pour Grenoble en fin de rencontre avec mention spéciale à Zajkowski.

A 4'22, Treille lance sur Riopel, préféré à Lhenry pour cette finale, et le renvoi trouve Tartari qui ne manque pas la cible à cage largement ouverte. (1-0)

Les minutes suivantes voient la défensive rouennaise prise de vitesse régulièrement, avec des Groulx et Cunningham qui négocient très mal leurs duels.

Après une tentative dangereuse de Perret, très bon sur cette finale, c'est Chouinard qui lance sur un nouveau jeu de transition, palet renvoyé et repris par Sivic qui double le score à 5'05. (2-0)

Alors que certains attendent un temps mort des Dragons, l'affaire se poursuit avec un Riopel qui tente d'éteindre l'incendie. Sur chaque centre-tir, Grenoble paraît en mesure de faire la différence, mais les Normands vont trouver la faille pour revenir dans la rencontre.

A 7', Saint-André, la confirmation côté jeune à Rouen ce soir, hérite d'un service de derrière la cage et y va d'un slap qui trompe Zajkowski. (2-1)

A 9'48, un palet tendu arrive dans la foule, et rappelle l'intérêt des plexiglas réglementaires en sortie de virage, des aménagements prévus par les organisateurs qui avaient déjà fait l'effort d'installer des filets bienvenus derrière les buts. Une mise au norme totalement indispensable pour l'organisation de compétitions de ce type avec un large public.

Toujours aux affaires malgré un but encaissé, les Brûleurs repartent et profitent des largesses rouennaises, des Normands qui doivent leur salut sur un arrêt spectaculaire à l'horizontale de Riopel, suite à un lancer de Bouchard bien seul en contre à 9'50.

La rencontre est alors plus équilibrée, les deux défenses souffrent tour à tour et peinent à proposer des sorties de zones correctes. Passes approximatives, mauvaises relances et imperfections très nombreuses dans le contrôle des palets rendent l'ensemble assez moyen techniquement, même si l'intensité et la volonté des acteurs sont à souligner.

A 13'54, Chouinard hérite d'un palet dans l'axe et claque une lucarne superbe pour le troisième but grenoblois en moins de dix minutes. (3-1)

Dominant aux engagements, Grenoble doit cependant concéder une assez longue attaque/défense à Rouen en topute fin de période mais défend plutôt bien, avec des aides défensives sérieuses des attaquants et des arrières qui luttent assez efficacement dans les bandes, bénéficiant, il est vrai, d'un certain manque de vitesse de l'attaque rouennaise dont certains joueurs cadres peinent à se montrer, comme Charland ou Leveille bien peu visibles ce soir.

 

Retour normand à l'énergie


Une pluie de pénalités salue le retour des deux équipes avec 13 secondes de 3/5 pour les Dragons qui obtiennent un but refusé pour une interférence dans la zone réservée. Le placement d'un des deux arbitres, le fait que la cage ait bougé et le contact entre l'attaquant et le gardien paraissent, vu de la tribune de presse, justifier la décision.

Une nouvelle pénalité rouennaise ne donne rien, Grenoble jouant moins bien offensivement qu'en première période et faisant certains cadeaux à un adversaire à qui il manque vitesse et tranchant pour en profiter pleinement.

Le niveau de jeu en baisse voit des Isérois sembler se contenter du résultat et défendre, ce qui est assez surprenant à la mi-match, tandis que Rouen pousse davantage en bénéficiant désormais d'une absence de jeu de mouvement de l'adversaire, principal danger grenoblois.

Une pénalité pour retard de jeu contre Grenoble, à 33'43, va permettre à Rouen de revenir au score avec un but inscrit par Guenette au coeur d'une mêlée physique, assez confuse devant la cage de Zajkowski à 35'20. (3-2)

Une nouvelle pénalité de Rouen ne donne rien, puis une double pénalité, à 39'07, envoie conjointement Chouinard et Leveille en prison, le premier ayant fait tébucher le second auteur d'un plongeon très artistique et parfaitement simulé.
 

Photographe Laurent Lardière

Les BDL font bloc devant les Dragons

Verdun 1917


La dernière période sera constituée de deux parties, les premières dix minutes verront Grenoble pousser et à nouveau se montrer dangereux avant, lors des dix dernières minutes, d'installer les barbelés et de faire face aux offensives rouennaises sans pratiquement ne plus sortir de la zone défensive.

Un raid de Perret sur l'engagement manque de surprendre Riopel qui sauve son but, les minutes suivantes, plus confuses, voient les deux équipes lutter pour contrôler un palet toujours très récalcitrant et aux rebonds multiples, ce qui pourrait indiquer qu'il n'a pas été refroidi, comme c'est normalement le cas à ce niveau ? On n'a en effet pas souvent vu autant de rebonds hauts et de sursauts que ne semblent pas expliquer une qualité de glace très correcte, comme nous l'ont dit les joueurs.

Deux fautes rouennaises, la seconde sur une échappée de Petit qui manque, à son tour, d'assez peu la cible, constituent autant d'occasions manquées par Grenoble qui pouvait prendre le large au score et donc s'offrir une fin de match plus sereine.

Les dix dernières minutes voient des Grenoblois en manque de gaz défendre bec et ongles leur avantage, et pouvoir compter sur un Zajkowski de gala qui va s'employer à repousser toutes les tentatives adverses.

A 53', une énième poussée des Normands se traduit par une action confuse, avec un palet repoussé sur sa ligne par un défenseur et la cage qui bouge sur l'affaire.

Sans proposer vraiment d'actions suceptibles de créer un décalage imparable, Rouen slappe et lance plein axe le plus souvent, ou dans des angles très difficiles, tandis que les Grenoblois se jettent, défendent  avec une rage certaine.
sans concéder de pénalité.

A 54'36, Grenoble se retrouve en infériorité, mais rien n'est marqué. Un temps mort à 58'40 suivi d'une sortie logique de Riopel offre à Rouen une séquence d'attaque-défense digne d'une rencontre de hand-ball, avec des Grenoblois qui semblent totalement épuisés et incapables de patiner rapidement mais Zajkowski est intraitable face à une attaque qui manque de vitesse et d'inspiration.
 

Photographe Laurent Lardière

Grenoble remporte la coupe de la ligue

Alors ?

Dans une rencontre très indécise, Grenoble s'est imposé d'un cheveu face à Rouen qui n'a pas démérité. Chacun ayant assisté à la rencontre et bénéficié, à notre différence, des ralentis, pourra se faire sa propre opinion. On pourra, ceci dit, relever quelques constats.

Considérant l'arbitrage de l'année dernière (nous renvoyons nos lecteurs aux propos du très sportif Fabrice Lhenry, qu'on pourra difficilement accuser de partialité anti-rouennaise à paraître en vidéo sur HH et qui évoque avec franchise la manière dont les Dragons ont vécu leur victoire face à Chamonix la saison dernière pour démontrer que nous n'étions pas les seuls à prendre nos responsabilités sur le sujet), on peut déjà considérer que, cette année, les arbitres ont fait leur travail.

Rouen pouvait et devait s'imposer si les Dragons n'avaient pas pris un départ catastrophique dans la rencontre et disposé du même coup d'une défense au niveau. Si l'offensive, sans être très efficace et réaliste, s'est montrée tout de même cohérente en seconde période et lors des dix dernières minutes, avec un placement et un fond de jeu meilleur que l'adversaire, la défensive questionne, avec certains joueurs cadres vraiment en manque de vitesse et de pertinence dans le placement. Avec 80% des pénalités concédées, les défenseurs sont trop souvent en retard, et Grenoble manque de peu un score plus large grâce à Riopel qui a pris confiance au fil des minutes et offert plusieurs gros arrêts.

Au-delà du résultat, l'impression laissée est que le changement d'entraîneur en cours de saison, s'il a produit son effet de manière évidente, laisse une équipe qui doit encore acquérir certaines caractéristiques du système de jeu différent nouvellement mis en place et tourner vers la responsabilisation de tous, et heureux supporters rouennais, sur le principe de la passe et de la gestion du palet plutôt que sur le lancer à fond de glace suivi de la course à l'échalote. En terme de fond de jeu et de placement offensif en attaque-défense, Grenoble a été dominé et ce n'est pas un hasard . Le résultat de cette rencontre aurait-il été le même si le match s'était disputé plus tard dans la saison avec Rouen maîtrisant mieux le système de jeu et ses perspectives ? On ne le saura jamais mais, malgré cette très courte défaite, les Dragons semblent sur la bonne voie et devraient bénéficier de cet épisode à court et moyen terme, avec le sérieux bémol concernant la défensive qui nécessite un vrai travail actuellement.

Côté grenoblois, la victoire est acquise sur plusieurs facteurs dont certains étaient connus, d'autres moins. En partant du plus évident, cette équipe possède sans doute l'une sinon la plus belle collection de dangers offensifs individuels de Magnus, à commencer par un Chouinard qui a encore fait parler la poudre et qui est l'un des tous meilleurs sinon le meilleur joueur en classe pure de l'élite française. Passons sur les Bouchard et Perret, et vous avez des éléments capables de marquer à tout moment et ceci malgré un collectif encore perfectible. Second constat, la défense qui, malgré des prestations assez faibles lors de ses dernières sorties en Magnus dernièrement, a été, ce soir, le facteur déterminant dans la victoire, tant pour ce qui concerne les arrières qui ont laissé, sans être brillants, une impression de courage et d'efficacité, que l'aide défensive des attaquants exemplaire en fin de rencontre à l'image d'un Lafrance qui a repoussé plus d'un palet avec son corps. Enfin, le gardien, qui nous questionnait encore vu certaines prestations, a essuyé les rafales en fin de rencontre pour terminer de manière méritée meilleur joueur de la rencontre et confirmer qu'il peut élever son niveau de jeu sur une finale. Notons que Zajkowski a été encouragé de manière très intelligente par le public grenoblois sur chaque temps fort et même après le sifflet final des deux premières périodes, une attitude qui a sans doute contribué à sa confiance totale en fin de rencontre. 

Avec la dynamique de victoire acquise, Grenoble possède les cartes pour bien terminer la saison et l'actuel leader de Magnus, s'il continue sur sa lancée, devrait obtenir un tableau de playoffs très favorable. On pourra, au-delà de ces hypothèses de travail, saluer à travers cette victoire le travail accompli par Richard Martel qui avait tout de même à faire oublier une saison blanche, mission accomplie.