A la recherche d'une troisième victoire consécutive, les Boxers reçoivent, ce soir, leurs voisins Belougas pour un autre derby du Sud-Ouest. La seconde meilleure attaque (avec Anglet) affronte la moins prolifique mais qui, pourtant, est invaincue face à leurs hôtes du jour. Toulouse-Blagnac n'a pas perdu face à Bordeaux (que ce soit en amical ou en coupe de France) cette saison et, après leur victoire face à l'Hormadi, les hommes de Pourtanel pourraient avoir envie de s'offrir le scalp des Aquitains de Fokine.
Bordeaux, Mériadeck, Hockey Hebdo
Patrice Villey, Murielle Gaston le 18/11/2012 à 02:02
Arbitres : Mr Peronnin assisté de Mrs Gardiol et Herrault
Buts : Bordeaux : 10:28 Rolands Vigners (ass Lukas Zeliska et Fredrik Dratzen) ; 21:00 Raphaël Larrieu (ass François Paquin) ; 25:56 Vincent Cadren (ass Lukas Zeliska et Rolands Vigners) ; 30:37 Dejan Zemva ; 55:06 Romain Masson (ass Jean-François Savage et Raphaël Larrieu) Toulouse-Blagnac : ; 12:22 Bryan Ten Braak (ass Alexis Codevelle) ; 22:37 Jimi Palanto (ass Augustin Gillardin et Valtteri Autio) ; 34:23 Karl Fournier (ass Jimi Palanto et Augustin Gillardin)
Pénalités
8' contre Bordeaux
20' contre Toulouse-Blagnac
Gardiens de but en jeu :
#29 Mickaël Gasnier pour Bordeaux
#31 Pierre Mauffrey pour Toulouse-Blagnac
1° Tiers :
Et ça démarre à toute vitesse. Si c'est Doroginsky qui ouvre les hostilités, dès la première minute, ce sont les Bordelais qui auront la première supériorité dès la seconde minute de jeu. Ne ménageant pas leur peine, les Bordelais montent à l'assaut des buts de Mauffrey qui verra, à deux reprises, Cadren manquer de le tromper. Ça passe près des montants à chaque fois mais ce n'est pas dans le cadre et les compteurs restent donc vierges.
Murielle Gaston
L'engagement est total et même parfois trop comme cette charge de Gamache en offensive sur un Boubé ayant encore un genou au sol. La sanction tombe pour deux minutes et un nouveau power-play pour les locaux. La faute précédente a fait monter le ton d'un cran laissant craindre un envenimement des choses pendant un instant. Les joueurs s'invectivent dans les fins de duels, on se bouscule dans chaque regroupement dans les coins ou devant la cage.
Imprimant une pression considérable sur le bloc haut-garonnais depuis le début de la partie, Bordeaux appuie et prend les lancers. Malgré une défense étirée et quelques lignes de tirs dégagées, aucun Boxer ne trouve la faille sur un Mauffrey sollicité de toutes parts et s'en remettant parfois aux réflexes de sa défense pour le secourir.
Sans céder, Toulouse-Blagnac tente les contres. Timidement, certes, mais non sans un brin de vitesse qui permet à Pradel de lancer vers la cage de Gasnier plutôt tranquille jusqu'à cet instant.
La mi-tiers est juste passée et une troisième pénalité est sifflée contre les Belougas. Loin de se créer les occasions nécessaires pour ouvrir la marque, les Bordelais s'exposent à un contre mené aile gauche par Bryan Ten Braak qui, faute d'appui, se voit contraint à lancer de loin.
La frappe est écartée par Gasnier, la relance trouve Dratzen, à la bleue adverse, qui s'enfonce dans la défense, trouve Zeliska en soutien pour un lancer immédiat que Mauffrey ne peut que détourner dans la palette de Vigners à l'affût pour marquer à l'enclave, 1-0 à 10:28.
La pression bordelaise est maintenue sans pour autant apporter le résultat escompté. La débauche d'énergie est grande mais Toulouse-Blagnac plie, ne recule plus et se relance dans les instants suivants.
Codevelle est parti côté gauche. Picot, sur le reculoir, est pris, son retour vain n'empêche pas l'attaquant Belouga de prendre un lancer sur lequel Gasnier ne peut que dévier/freiner la rondelle. C'en est assez pour que Bryan Ten Braak s'en empare et la pousse dans la cage, 1-1 à 12:22.
Bordeaux veut imposer son tempo. La rondelle circule bien, circule vite mais, malgré une présence incessante en offensive, les tentatives bordelaises se heurtent à Mauffrey qui tient véritablement son poste et son équipe. Paquin, Paradis et consort en font l'amer constat.
C'est à la fin du tiers que Toulouse-Blagnac obtiendra sa première supériorité et respirera un peu plus. On prend immédiatement les lancers par Autio de la bleue mais le plus dangereux sur cette phase sera Fournier qui profitera d'un léger oubli de Boubé au poteau gauche et tentera de surprendre Gasnier sans succès. Les deux équipes se quittent ainsi, dos à dos.
Tirs : 10-7 pour Bordeaux
Mises en jeu : 13-8 pour Bordeaux
2° Tiers :
On redémarre avec les deux premiers blocs face à face. Cette fois, l'ouverture est à Zeliska mais la frappe est droite sur le gardien qui écarte du plastron.
Remise en jeu, Paquin s'empare de la rondelle et remet derrière pour Larrieu. Sans tergiverser, il prend sa chance et lance au poteau gauche d'un Mauffrey à demi masqué pour trouver le soupirail de la cage, 2-1 à 21:00.
Bordeaux repasse devant dès l'entame mais une faute de Paquin fragilise cet avantage. Pris pour une obstruction, le centre d'un soir (oui, Paquin était au centre ce soir) laisse ses coéquipiers gérer une situation épineuse face à des Belougas qui ne la laisseront pas passer.
Murielle Gaston
Cadren, le bordelais du soir
Très vite en place, le jeu s'anime par Fournier qui prend le premier lancer. S'il échoue cela ne décourage pas Autio qui cherche le trafic à la cage et trouve en Gillardin un relais pour tenter de tromper Gasnier. Le rebond est pour l'attaque et en l’occurrence Palanto qui était présent pour le disputer, 2-2 à 22:37.
Bien que malmené d'entrée de tiers, Toulouse-Blagnac a quand même nettement mieux entamé cette reprise. Ils ont ajusté leur placement et posent plus de soucis aux Boxers pour porter le danger dans leur camp. Palanto montre un regain d'activité et c'est à l'image du bloc Belouga complet qui devient plus entreprenant.
Ceci dit, Bordeaux sait aussi contrer.
Vigners a récupéré le palet dans son camp et envoie Cadren travailler au fond pour faire reculer les joueurs de Pourtanel. Mission réussie, il gêne la relance contre la bande opposée permettant à Zeliska de s'emparer du palet. Le meneur slovaque prend l'information, voit le replacement à l'aile opposé de son équipier et renverse le jeu sur lui dans une défense décomposée. Cadren contrôle et bat Mauffrey sur sa mitaine en croisant sa reprise à bout portant, 3-2 à 25:56.
Toulouse-Blagnac est reparti à souffrir. L'instant d'après, c'est le montant droit qui sauve Mauffrey d'une frappe de Zeliska, les Boxers cherchent à faire le break.
Une occasion se présente, Gadiot écope d'un 2+10 et abandonne son équipe dans un moment difficile même si, jusque là, seule une infériorité s'est mal terminée. Seulement, la domination territoriale des Girondins ne se concrétise pas au tableau des scores.
C'est la moitié du tiers tout juste passée que se joue peut-être le tournant de la partie. Michaud est en recul dans sa défensive, plein axe, quand Zemva vient jouer le pressing sur lui. Le défenseur est pris, balbutie la rondelle dont le Slovène s'empare pour la glisser sous la mitaine de Mauffrey, impuissant, 4-2 à 30:37.
Malgré les deux buts de retard, les Belougas confirment leur volonté d'aller de l'avant. Le collectif tourne à plein régime et chaque bloc apporte son maximum. Le danger s'accroît à mesure que la partie avance et Gasnier doit maintenant faire preuve d'une vigilance accrue.
Les tirs de loin de Fournier ou Palanto sont parfois difficilement maîtrisables et l'appui de la défense n'est pas de trop pour écarter le danger que représentent Savajol ou Gillardin au rebond. Sur les frappes de Pradel, le portier bordelais, complètement mobilisé, reste impassible et fait bloc pour préserver son filet dans un temps fort où la qualité d'attaque des Haut-Garonnais aurait pu leur permettre de recoller à la marque.
Mais les efforts sont toujours récompensés. Tentant de prendre le bloc bordelais plus haut, la pression exercée pousse Paquin à tenter une sortie risquée entre deux visiteurs.
Le contre est immédiat dans la défensive bordelaise et Gillardin permet à Palanto de shooter en première intention. Gasnier était vigilant et est sur la rondelle qu'il ne peut stopper complètement et voir Fournier pousser au fond depuis le second poteau, 4-3 à 34:23.
L'ascendant penche du côté des blancs de Toulouse-Blagnac. La confiance revient, le patinage s'intensifie. Ajoutez-y l'impression que Bordeaux pèche un peu de par les relances moins propres, les passes moins précises et, à l'abord du dernier vingt, on se dit que tout est encore possible.
Tirs : 19-14 pour Bordeaux
Mises en jeu : 13-14 pour Toulouse-Blagnac
3° Tiers :
Le second tiers a été dense. Le troisième part sur les mêmes bases. Très vite porté en avant, le duo Fournier / Palanto montre le chemin vers la cage bordelaise. Gillardin suit l'exemple pour ce qui est un véritable pilonnage.
Bordeaux ne veut pas baisser pavillon et Paradis / Vigners répondent, eux aussi, par des frappes. En tout, pas moins de 6 lancers dans la première minute trente de jeu, on sent que ça peut basculer dans n'importe quel sens.
Toulouse-Blagnac peut bien recoller très vite tout comme Bordeaux peut à nouveau prendre deux longueurs d'avance. Mais la dynamique entrevue lors du précédent tiers se confirme et ce sont bien les joueurs de Pourtanel qui sont les plus dangereux.
Murielle Gaston
Il n'aura pas manqué grand-chose
Très peu d'interruption dans cette dernière ligne droite. Mickaël Gasnier ne sait plus où donner de la mitaine, de la bottine, voire du plastron sur les lancers visiteurs nettement plus nombreux que ceux de ses partenaires. Ils n'en sont pour autant pas moins dangereux mais, avec plus de réussite, les Belougas sont capables de remonter la marque.
Fokine le sent-il ? Il appelle son temps mort. Bordeaux semble revigoré et subit un peu moins les assauts. Quelques piques régulières rappellent qu'ils savent tout de même créer le danger rapidement mais Toulouse-Blagnac ne voit qu'une chose : un seul but suffit pour revenir à égalité. A partir de là, tout est possible.
Encore dix minutes à jouer, on sent la crispation gagner le glaçon quand une pénalité est appelée contre Bordeaux. Le portier bordelais livrera un baroud d'honneur durant le temps de la pénalité et écartera tout ce qui se présentera dans sa zone d'évolution. Intense et indécise, voilà comment se présente la fin de ce match.
Les Bordelais n'ont pas oublié d'attaquer, ça non. Mais l'impression globale est simplement qu'ils sont contraints de faire ce que faisait leur adversaire du soir en début de partie et donc ils opèrent par de brefs raids dans le camp adverse et la sérénité de Mériadeck vacille, le public soutient ses protégés jusqu'à la libération.
Les Boxers récupèrent le palet sur une énième tentative adverse. Larrieu remonte le palet à sa bleue côté gauche, il passe le long de la bande à Savage qui prolonge sur Masson. Petite glace pour l'attaquant qui patine, fixe son défenseur et lance à la cage dans un angle improbable. Le bidon jaune de Mauffrey sursaute sur son filet, il se retourne et constate en même temps que le public que l'espace entre son épaule et la lucarne droite a suffi au Bordelais pour faire le break, 5-3 à 55:06.
Les Belougas ont déjà recollé la marque une fois, ils peuvent encore le faire. Avec une occasion de supériorité en plus à disputer, sait-on jamais. Gamache, Palanto, Fournier, Ten Braak, Savajol, tous y passent et tous échouent. Soit le tir est hors cadre, soit il est stoppé.
Les Bordelais, quant à eux, s'évertuent à faire tourner la pendule à la moindre récupération et les dernières secondes s'écoulent dans une arène toute conquise à leurs couleurs.
Score final 5-3
Tirs : 6-18 pour Toulouse-Blagnac
Mises en jeu : 4-13 pour Toulouse-Blagnac
Le jury bordelais a désigné les étoiles suivantes :
Toulouse-Blagnac : #79 Karl Fournier
Bordeaux : 1 . #19 Vincent Cadren
2 . #55 François Paquin
3 . #64 Raphaël Larrieu
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